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À 10 jours du budget de François Bayrou, Pierre Moscovici met le feu aux poudres

À 10 jours du budget de François Bayrou, Pierre Moscovici met le feu aux poudres

Le HuffPost France19 hours ago
ÉCONOMIE - Le compte à rebours est lancé, et François Bayrou n'a pas vraiment eu le loisir d'appuyer sur le bouton du chronomètre. C'est Pierre Moscovici qui a lancé la course ce mercredi 2 juillet en fin de journée lorsque la Cour des comptes a publié son rapport annuel sur les finances publiques. Dix jours avant que le Premier ministre ne dévoile sa feuille de route concernant le budget 2026 pour lequel l'exécutif s'est fixé de faire 40 milliards d'euros d'économie.
Alors que le président de la Cour des comptes appelle, depuis des semaines, à engager des réformes structurelles, le nouveau rapport est sans appel : « La France vient de traverser deux années noires en matière de finances publiques », qui appellent à « une reprise de contrôle » « difficile » et « exigeante ».
La synthèse n'est pas particulièrement tendre avec les exécutifs qui se sont succédé : « hypothèses trop favorables », « incapacité à la dynamique de la dépense », et « à engager des efforts ». Et ce, alors même que les années 2023, 2024 n'ont pas été marquées par des crises particulières, contrairement aux précédentes marquées par le Covid, les crises inflationnistes et énergétiques, et la guerre en Ukraine. « Nous sommes désormais sur la première marche d'un podium que je ne souhaite pas pour la France : notre déficit est le plus élevé de la zone euro », cingle Pierre Moscovici.
Et de pointer les mises en garde répétées de la rue Cambon sur l'urgence de réformer en profondeur, alors qu'estime-t-il, il faudra désormais réaliser plus de 100 milliards d'euros d'économie d'ici 2029 pour atteindre les 3 %. Alors que ce n'était que 50 milliards il y a encore quelques années.
Des prévisions trop optimistes, des solutions trop temporaires
D'autant que la cour juge encore particulièrement optimiste les hypothèses de croissance retenue pour la période 2026-2029, et que des hausses de dépenses publiques sont envisagées dans le secteur de la défense. Quant à 2025, elle ne croit guère à un miracle, puisque la réduction du déficit cette année-là « repose exclusivement sur d'importantes hausses d'impôts, dont près de la moitié sont annoncées comme temporaires ».
Pour le premier président de l'institution, qui n'est pas particulièrement en faveur d'une année blanche, solution jugée trop temporaire, il faut « l'effort volontaire maintenant », au risque de « l'austérité subie demain ». Pierre Moscovici, qui dit n'avoir aucun « tabou » sur les impôts, appelle toutefois à se pencher surtout sur la gestion des dépenses : « Aucun niveau de collectivités publiques ne doit être à l'écart de l'effort de la nation ».
Bercy a commencé cette semaine à recevoir les parlementaires de tout bord pour discuter du budget 2026 et les inviter à faire des propositions d'ici la rentrée. À gauche ce mercredi, le député insoumis Éric Coquerel s'inscrivait en faux du rapport de la Cour des comptes, y voyant là « en réalité une orientation budgétaire avec laquelle [il n'est] pas d'accord ».
Le Premier ministre est lui d'autant plus attendu mi-juillet qu'une commission parlementaire a jugé très optimistes les 2 à 3 milliards d'euros d'économies visées par Amélie de Montchalin, grâce à la fusion ou la suppression d'agences de l'État. Ministre clef de la création du budget 2026, elle garde comme ligne rouge toute augmentation d'impôts. La même que celle du RN pour ne pas censurer François Bayrou. Les bons comptes font peut-être les bons amis, mais pas forcément ceux de la rue Cambon.

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Les députés votent la création d'un CDI senior pour les plus de 60 ans
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Le Parisien

time25 minutes ago

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Les députés votent la création d'un CDI senior pour les plus de 60 ans

Face au sous-emploi des seniors en France, des députés ont approuvé jeudi des mesures visant à faciliter l'embauche des plus de 60 ans, avec notamment la création d'un CDI senior . Ce texte a été adopté lors de l'examen d'un projet de loi transposant plusieurs accords trouvés entre syndicats et patronat. Il a été approuvé par 57 voix contre neuf, seule La France insoumise ayant rejeté le texte. Le reste de la gauche a majoritairement voté pour avec quelques abstentions. Le RN a aussi voté pour. « Ce texte incarne la réussite de la démocratie sociale. Pilier du dialogue républicain, elle permet d'obtenir des avancées acceptées par tous », s'est félicitée dans un communiqué la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet. L'emploi des seniors en France « est l'un de nos points faibles », a reconnu la ministre en ouverture des débats, rappelant un taux d'emploi des plus de 60 ans de 38 %, contre 61 % en Allemagne et 70 % en Suède. Ce sous-emploi constitue « une injustice, un gâchis humain et un gâchis économique que nous ne pouvons plus accepter ou permettre », a déclaré la ministre. À la tribune, les députés de gauche, mais aussi du Rassemblement national, n'ont pas manqué de rappeler « le passage en force » de la réforme des retraites de 2023 , selon les mots de la députée Sophie Taillé-Polian (groupe écologiste et social). L'élue a fustigé la « politique contradictoire du gouvernement » consistant à reculer « l'âge de départ à la retraite » à 64 ans « sans pour autant » s'être « préoccupé vraiment de la précarité des seniors en situation d'exclusion sur le marché du travail ». Le projet de loi, déjà adopté au Sénat, prévoit notamment la création d'un CDI senior baptisé « contrat de valorisation de l'expérience » (CVE), à titre expérimental les cinq prochaines années suivant la promulgation de la loi. Destiné à faciliter l'embauche des demandeurs d'emploi d'au moins 60 ans, voire dès 57 ans en cas d'accord de branche, ce contrat donnera de la latitude aux employeurs, qui pourront décider d'une mise à la retraite lorsque le salarié a droit à un taux plein, et bénéficieront d'exonérations sur l'indemnité de mise à la retraite. Actuellement les employeurs ne peuvent mettre à la retraite d'office les salariés qu'à l'âge de 70 ans. La France insoumise, ne participera « pas au réenchantement de la mise au travail forcée de nos aînés », a taclé la députée Ségolène Amiot, estimant que ce contrat est de la poudre aux yeux qui cache un « nouveau cadeau au patronat, une nouvelle exonération de cotisations ». La mesure a été adoptée sans modification.

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Préparer sa valise reste un casse-tête pour les Français
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timean hour ago

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Loin d'être une formalité, préparer sa valise reste un casse-tête pour les Français. Selon une étude, stress, charge mentale et peur d'oublier un indispensable parasitent le départ. Seule constante ? L'obsession de voyager léger… en théorie. C'est une scène qui se rejoue chaque été, entre piles de vêtements, trousses de secours XL et dilemmes existentiels : deux robes noires, est-ce trop ? Faire sa valise, un acte en apparence banal, révèle en réalité tout un théâtre intérieur. Une étude (*) menée par TBS, marque française du vestiaire côtier, vient lever le couvercle sur cette boîte (souvent) trop pleine : la tête des Français à l'approche des vacances. À découvrir Voyages sur mesure : découvrez les offres de nos partenaires Voyager léger… ou au moins essayer Premier constat : 51 % des personnes interrogées déclarent vivre les préparatifs comme un moment joyeux. C'est plutôt rassurant. Mais un tiers confesse également un stress bien réel, particulièrement chez les étudiants (49 %) et les parents, souvent assignés à la logistique familiale. Chez eux, c'est valise pour quatre, check-lists infinies et sentiment diffus d'oubli imminent. Publicité Et pourtant, une envie revient en boucle : voyager léger. Un idéal partagé par plus d'un Français sur deux… mais rarement atteint. Trop peur d'oublier (57 %), trop de «au cas où», trop d'objets fétiches — à commencer par la trousse à pharmacie (indispensable pour 60 % des sondés), les produits de beauté (43 % chez les femmes), ou la collection de paires de chaussures «pour chaque activité». Certains s'en sortent mieux que d'autres. Les retraités, par exemple, approchent la valise comme une formalité. 27 % d'entre eux déclarent ne ressentir aucun stress à cette étape. Ils misent sur des vêtements «hybrides», du confort, un pliage précis et l'expérience acquise. À l'opposé, les 18-34 ans battent tous les records de regrets post-départ : 60 % avouent avoir mal choisi leurs affaires. Ce que la valise dit de nous Stress, regrets et chaussettes oubliées : les Français face à leur valise. Danuta Hyniewska / L'étude révèle aussi une chose plus profonde : la valise raconte nos rapports au voyage, au corps, au temps. 75 % des Français y voient un moyen de gagner en liberté, 67 % y associent une logique économique, et 63 % y lisent un geste écologique. Plus légère, la valise serait donc plus vertueuse. Encore faut-il s'y tenir. Mais la valise, c'est aussi un révélateur de notre rapport au transport. Près de la moitié des personnes interrogées (46 %) déclarent adapter leur mode de déplacement en fonction du bagage. Un phénomène accentué par les règles de plus en plus strictes des compagnies aériennes : poids, dimensions, frais cachés… jusqu'à remettre en question un vol pour éviter une valise en soute. À lire aussi Pour éviter les suppléments bagages en avion, voici les stratégies des voyageurs Enfin, l'étude met en lumière des écarts genrés. Si les hommes se montrent globalement plus détendus (13 % considèrent les préparatifs comme une simple formalité), les femmes semblent porter davantage la charge mentale liée au départ. Étonnant ? 61 % d'entre elles se disent stressées, et sont plus nombreuses à ajuster leurs tenues en fonction des situations (51 %, contre 40 % chez les hommes). À lire aussi Charge mentale : «Je n'étais pas en vacances, j'étais un guide de voyage. J'ai fini par craquer» Publicité (*) Étude menée par Discurv pour TBS entre les 5 et 10 juin 2025, sur un panel de 1000 Français de plus de 18 ans, sur leur rapport aux préparatifs de départ.

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