
Une étude veut le prouver: n'importe qui est capable de terminer un trail de 100 km
En 2027, 40 néophytes tenteront de faire deux tiers du tour du Mont-Blanc.
UTMB
En bref:
L'être humain n'a pas le choix: sa condition l'oblige à être actif pour rester en bonne santé. Aucun raccourci, aucune pilule miracle. Ce postulat, Guillaume Millet le défendait déjà à l'époque où il était un des meilleurs ultratraileurs du monde. La voix d'un champion porte, mais celle du chercheur qu'il est devenu résonne avec une autre légitimité. Encore faut-il la rendre audible auprès du grand public. Guillaume Millet a peut-être trouvé la formule.
Et si on vous disait que parcourir 100 kilomètres dans la montagne n'avait rien d'une activité extrême? Que le corps humain pouvait encaisser 6000 mètres de montée et de descente d'une seule traite? Et que tout ça était accessible sans habiter le corps d'un athlète affûté comme une lame de rasoir, bercé aux longs efforts dans la nature depuis sa tendre enfance? Mieux: qu'en partant de zéro, au prix d'une préparation de dix-huit mois loin de vous condamner à suer nuit et jour, ce défi vous est accessible?
C'est ce que va tenter de démontrer la nouvelle étude justement menée par Guillaume Millet. Un projet nommé « 0 to 100 », prêt à briser des barrières et à déloger les idées reçues autour de l'activité physique. Vingt femmes et 20 hommes commenceront l'expérience au début de l'année prochaine. S'ils sont retenus, c'est qu'ils présentent la particularité pas si particulière de n'exercer aucune activité physique depuis de nombreuses années. Un mal qui tue 3,7 millions de personnes dans le monde chaque année. «Courir un ultratrail n'est pas bon la santé. Mais s'y préparer est excellent»
Ce qui les attend? Découvrir un mode de vie non pas actif, mais très actif. Et, dix-huit mois plus tard, se retrouver au départ de la CCC. Un ultratrail de 101 kilomètres et 6100 mètres de dénivelé entre Courmayeur et Chamonix, avec passage en territoire suisse, du côté de La Fouly, Champex et Trient.
Si le challenge peut paraître démesuré, Guillaume Millet et son équipe sont confiants. Ils se sont fixé l'objectif d'amener 80% de leur panel à l'arrivée. «Il faut le prendre comme une prévision. Il s'agit d'une étude scientifique: on ne sait pas à l'avance les résultats qu'on va obtenir. Plus que de retrouver les participants à l'arrivée, ce qui m'importe est de les voir au départ, suffisamment en forme pour relever le défi.»
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C'est en prononçant ces mots que le chercheur apporte une première nuance capitale. « Courir un ultratrail n'est sans doute pas très bon pour la santé . À cause du stress appliqué sur les articulations, des troubles du sommeil ou gastro-intestinaux qui peuvent apparaître. En revanche, se préparer intelligemment pour un ultra est excellent. Si l'on fait la balance des deux, elle penche nettement du bon côté. Et de toute façon, qui accepterait de se préparer sans récompense au bout?»
«En Suisse peut-être davantage qu'en France, il existe cette idée commune que les ultratraileurs vont trop loin, qu'ils se mettent en danger, qu'ils sont des sortes d'extrémistes.»
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Les 40 participants n'auront pas à s'y résoudre. Ils n'auront pas non plus à se plier à un régime de travail spartiate. «Avec un entraînement bien réfléchi, beaucoup de progressivité et quelques semaines un peu plus difficiles que les autres, l'idée n'est pas de les soumettre à plus de quatre ou cinq heures d'entraînement par semaine.» Devenir un exemple pour prendre soin de santé
Ainsi apparaît l'essence de leur rôle. Ces 40 sédentaires sont appelés à devenir des exemples pour Monsieur et Madame Tout-le-monde. Pour celles et ceux qui cumulent un job, une vie de famille, qui connaissent tous les bienfaits de l'activité physique, mais qui ne trouvent la motivation de s'y mettre.
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«C'est normal de ne pas être motivé: le corps humain est conçu ainsi, déculpabilise Guillaume Millet. Pendant des centaines de milliers d'années, l'être humain voulait être sédentaire, son cerveau s'est formaté à économiser de l'énergie. C'était une qualité d'être feignant! Mais ça ne l'est plus. Et notre sédentarité actuelle ne peut aller sans conséquences.»
L'une de ces conséquences apparaît en chiffre. En Suisse, 43% de la population se trouve en situation de surpoids. L'Organisation mondiale de la santé a récemment augmenté ses recommandations en termes d'activité physique: cent cinquante à trois cents minutes d'activité modérée par semaine. La tendance est à la hausse. Est-ce visionnaire de pousser plus loin que la barre des trois cents minutes, ou simplement inutile, voire néfaste?
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«Pour 95% des gens, faire plus de sport, c'est mieux, expose celui qui a publié plusieurs livres sur ces thématiques. En Suisse peut-être davantage qu'en France, il existe cette idée commune que les ultratraileurs vont trop loin, qu'ils se mettent en danger, qu'ils sont des sortes d'extrémistes. Mais on peut tout à fait être raisonnable en pratiquant la discipline. Il ne faut surtout pas sous-estimer la problématique de l'addiction au sport. Oui, l'ultra attire des gens qui peuvent avoir des comportements addictifs. Mais non, l'ultra ne rend pas accro.»
Les 40 volontaires, eux, seront minutieusement suivis, dans l'optique de glaner un maximum de données qui permettraient de démontrer les bénéfices de l'activité physique sur le corps et l'esprit. Grâce aux effets du sport sur leurs niveaux d'énergie quotidiens, ils pourraient bien se retrouver moins fatigués après avoir couru un ultra qu'avant. À condition que l'expérience se déroule comme prévu, c'est-à-dire bien. Et qu'elle trouve les financements et les partenaires nécessaires à son bon déroulement. Courir une heure sera plus dur que de terminer un ultratrail
Les «cobayes» mettront-ils plus ou moins que les 26 h 30 autorisées pour boucler la CCC? Ce n'est pas vraiment à cette échelle que se situent les inquiétudes de Guillaume Millet. «Le plus difficile pour eux dans ce projet, au regard d'où ils partent, ce sera de courir une heure sans s'arrêter. C'est durant cette phase que le risque de blessure sera le plus élevé.» C'est aussi pour ça que les nouveaux coureurs sont généralement orientés vers un 5 kilomètres ou un 10 kilomètres comme première échéance.
«Des chercheurs canadiens ont eu une idée similaire à la nôtre. Ils souhaitent mener des sédentaires à réussir un Ironman en douze mois. Ça doit signifier que notre projet n'est peut-être pas complètement fou.» Les participants ne tarderont pas à le vérifier par eux-mêmes. Leur santé est en jeu.
D'autres articles sur l'ultratrail
Florian Vaney est journaliste au sein de la rédaction sportive de 24 Heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche. Formé dans la presse régionale, il suit de près le football suisse, des divisions «des talus» à la Super League. Il s'intéresse aux événements du terrain, mais plus encore aux histoires – belles et moins belles – qui naissent autour. Plus d'infos
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24 Heures
2 hours ago
- 24 Heures
Deux millions de Suisses ignorent qu'ils ont le foie malade
La stéatose hépatique ou maladie du foie gras touche un quart de la population. Sans symptômes apparents, elle peut évoluer vers de graves complications si elle n'est pas détectée à temps. Publié aujourd'hui à 17h58 Le bilan hépatique permet de voir si les membranes des cellules du foie sont endommagées. GETTY IMAGES Une consommation excessive d' alcool abîme le foie. Par ailleurs, les personnes en surpoids qui ne pratiquent pas suffisamment d'activité physique voient également de la graisse s'accumuler dans leurs cellules hépatiques. Ce problème est très répandu dans les pays occidentaux. En Suisse, on estime que 2 millions de personnes souffrent de la maladie du foie gras. La stéatose hépatique non alcoolique est de plus en plus fréquente dans les sociétés touchées par l' obésité et la sédentarité. Le diagnostic est posé lorsque plus de 5% des cellules du foie accumulent de la graisse. Les personnes atteintes ne se rendent généralement pas compte qu'elles souffrent de cette maladie. Elles ne ressentent aucun symptôme, tout au plus une légère pression dans le haut de l'abdomen ou une sensation de satiété prononcée après les repas. Les médecins parlent donc d'une «épidémie silencieuse». La stéatose hépatique n'est pas anodine. En effet, une augmentation de la teneur en graisse du foie peut provoquer des inflammations. Les tissus hépatiques sont progressivement remplacés par des tissus conjonctifs, entraînant une cirrhose du foie . Dans le pire des cas, l'organe abdominal ne peut plus assumer ses fonctions vitales. Pourtant, elles sont multiples. Il ne se contente pas de détoxifier l'organisme, il stocke également de l'énergie, produit des protéines et aide à la digestion. Les patients souffrant d'insuffisance hépatique luttent pour survivre tandis que les toxines envahissent leur cerveau. Seule une transplantation peut les sauver. Pour éviter cela, les médecins recommandent un contrôle régulier des valeurs hépatiques, rapporte le magazine «Der Spiegel». «Entre le début de la trentaine et la fin de la quarantaine, c'est la période idéale pour lutter contre une stéatose hépatique», indique la gastroentérologue Uta Merle de la clinique universitaire de Heidelberg. Remède contre la stéatose hépatique En effet, détectée précocement, la stéatose hépatique peut être freinée, voire stoppée, grâce à une alimentation équilibrée et à une activité physique régulière. Aucun traitement n'est encore autorisé en Suisse. Mais l'Association suisse des patients atteints de maladies du foie ( Swiss HePa ) formule les recommandations suivantes: Perte de poids: les personnes en surpoids qui souffrent de stéatose hépatique doivent perdre 7 à 10% de leur poids, contre 3 à 5% pour les patients dont le poids est normal. Alimentation saine: les patients atteints de stéatose hépatique doivent réduire leur apport calorique et privilégier un régime méditerranéen «riche en légumes, en produits à base de céréales complètes, en graisses saines et en consommation modérée de viande maigre et de poisson». Il faut éviter les boissons sucrées. Certains médecins recommandent aussi le jeûne intermittent, qui permet au foie de se reposer et d'éliminer les graisses entre les repas. Activité physique: l'augmenter peut avoir un effet notable. «Monter les escaliers au lieu de prendre l'ascenseur», peut-on lire sur le site de Swiss HePa. Pas d'alcool: les personnes atteintes de stéatose hépatique doivent limiter leur consommation d'alcool, voire l'arrêter totalement. Intervention chirurgicale: selon Swiss HePa, un bypass gastrique ou un anneau gastrique peut également aider les patients souffrant d' obésité sévère . Trouver des solutions s'avère toutefois plus compliqué pour les patients qui ne sont pas en surpoids. Selon le magazine allemand, aucune approche thérapeutique établie n'existe encore pour eux. Plusieurs facteurs peuvent expliquer une stéatose hépatique chez des personnes de poids normal: troubles métaboliques, prédispositions génétiques ou hypothyroïdie. Traduit de l'allemand par Emmanuelle Stevan Santé et poids Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Anna Luna Frauchiger ist Volontärin und absolviert die Diplomausbildung Journalismus am MAZ. Sie hat in Zürich Wirtschaftsgeschichte studiert. Plus d'infos @alfrauchiger Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
6 hours ago
- 24 Heures
La chaleur revient en Suisse mais ne devrait pas s'installer durablement
L'été fait son grand retour en Suisse ce week-end. Des orages pourraient toutefois éclater en montagne, alors que l'Europe du Sud suffoquera sous 40 degrés. Publié aujourd'hui à 13h29 Ce week-end, le thermomètre dépassera les 30 degrés en Suisse. DOMINIQUE MEIENBERG/TAMEDIA En bref: Ces dernières semaines, la chaleur estivale s'est révélée particulièrement difficile à supporter en Suisse. La dernière fois que le thermomètre a dépassé les 30 degrés remonte au 3 juillet, soit exactement 35 jours. Par la suite, le temps a été marqué par des températures moyennes et des pluies fréquentes. Mais le week-end prochain, le plein été fera son grand retour dans notre pays. «La barre des 30 degrés sera dépassée à de nombreux endroits», explique Christoph Holstein, météorologue à MétéoSuisse. Selon les prévisions météorologiques, les températures de la semaine prochaine devraient rester estivales, voire très estivales, soit entre 27 et 30 degrés. L'Europe du Sud en alerte face à une vague de chaleur record La situation change donc par rapport à ce qui s'est passé durant une grande partie du mois de juillet . Cela s'explique d'abord par l'affaiblissement de la dépression qui dominait l'Europe centrale ces dernières semaines. À la place, une masse d'air chaud subtropical s'élèvera depuis l'ouest de la Méditerranée vers les Alpes. Samedi, une zone de haute pression s'établira sur l'Espagne et le sud de la France. Sous cette «coupole» se développe généralement une vague de chaleur marquée, avec des températures maximales dépassant 35 degrés. Selon les estimations actuelles des experts de Severe Weather Europe , des températures maximales dépassant les 40 degrés sont même possibles sur la péninsule Ibérique. Les vacanciers au Portugal, en Espagne ou dans le sud de la France risquent donc d'avoir chaud. La carte météo révèle aussi une Europe clairement divisée en deux. Une dépression persiste au-dessus des îles Britanniques, de la Scandinavie et du nord de l'Allemagne, maintenant un temps frais et venteux. La vague de chaleur extrême qui touchait encore certaines parties de la Scandinavie en juillet a désormais complètement disparu. Et en Suisse? Le pays se trouve, comme c'est souvent le cas cet été , à la limite de ce gradient nord-sud. Cela influence considérablement le temps qu'il fait et complique du même coup les prévisions météorologiques à long terme. La raison en est que même de petits changements dans cette configuration atmosphérique peuvent avoir de grandes conséquences. Le week-end prochain peut servir d'exemple. Samedi, un front froid s'approchera effectivement du continent européen par l'ouest. Mais ce front, évoluant de plus en plus dans des conditions de haute pression, finit par s'enliser. Les météorologues parlent dans ce cas d'un ciel de traîne. Même affaibli, le front continue de générer une dynamique ascendante et déclenche des orages. L'intensité de ce front orageux ne pourra probablement être évaluée avec précision qu'à court terme. «Pour l'instant, nous partons du principe que les orages de samedi et dimanche se limiteront plutôt aux montagnes », indique Christoph Holstein. Face à ces incertitudes, les organisateurs d'activités de plein air ont donc tout intérêt à suivre attentivement les prévisions météorologiques des prochains jours. Une nouvelle canicule cet été en Suisse? La grande question du moment: l'été va-t-il se terminer en beauté chez nous aussi en août, avec peut-être même une vague de chaleur prolongée? Un regard en arrière montre que c'est possible. Ainsi, en 2023, la Suisse a vécu sa période de chaleur la plus intense de l'été entre le 15 et le 25 août, avec des températures record. À Bâle, par exemple, le thermomètre a grimpé à plus de 35 degrés le 19 août 2023. Les modèles météorologiques n'annoncent cependant pas de vague de chaleur aussi intense à court terme. Le météorologue Markus Übel, du service météorologique allemand, estime qu'«il ne faut pas s'attendre à un anticyclone stable avec un temps estival sans perturbations, ni même à une véritable vague de chaleur». La carte montre l'écart de température par rapport à la norme climatique à long terme pour la période du 5 au 11 août. On y distingue une Europe divisée en deux: un sud-ouest chaud et un nord plus frais. La Suisse se trouve à la frontière entre ces deux zones, mais plutôt du côté chaud. ECMWF La Suisse se trouve cependant plus proche de l'anticyclone méditerranéen chaud que le nord de l'Allemagne, par exemple. Des masses d'air divisent l'Europe en deux. On peut donc supposer qu'à partir du week-end, notre pays connaîtra une vague de chaleur durable. Les abondantes précipitations qu'ont connues de nombreuses régions suisses en juillet rendent peu probable une canicule en fin d'été. Selon MétéoSuisse, certaines régions du centre et du nord-est de la Suisse ont connu deux fois plus de précipitations que la normale. Le sol contient donc beaucoup d'humidité susceptible de s'évaporer, ce qui a généralement un effet modérateur sur l'évolution des températures. C'est exactement l'inverse qui se produirait en cas de sécheresse marquée dans notre pays. Elle peut en effet amplifier et prolonger les vagues de chaleur. L'automne frappe déjà aux portes de la Suisse Le plein été tire à sa fin. Dès le mois d'août, les jours raccourcissent de façon notable. Ils passent de près de quinze heures au début du mois à un peu plus de treize heures à la fin août. Les nuits s'allongent, favorisant le refroidissement nocturne. Parallèlement, l'hémisphère Nord entame sa transition progressive du régime estival vers le régime hivernal. Autrement dit, dès la mi-août au plus tard, l'automne est déjà aux portes de l'été. Au vu des prévisions, un conseil s'impose: profitez bien des températures estivales qui s'annoncent. Il ne reste plus beaucoup de temps au plein été en Suisse. Traduit de l'allemand par Emmanuelle Stevan À propos de la météo en Suisse Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Martin Steinegger ist als Redaktor im Ressort Wissen des Tages-Anzeigers tätig. Er berichtet schwerpunktmässig über die Themen Wetter und Klima. Plus d'infos @Stonie_78 Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
a day ago
- 24 Heures
Privée d'un traitement vital, une Suissesse saisit la Cour européenne des droits de l'homme
Atteinte d'une maladie rare, une Suissesse se bat pour accéder à un médicament essentiel à sa survie. Un cas révélateur des limites du système de santé. Publié aujourd'hui à 14h55 La Suissesse est atteinte d'amyotrophie spinale, une maladie rare et dégénérative (photo prétexte). Getty Images Atteinte d'une maladie génétique incurable, une Suissesse s'est battue pendant des années pour obtenir le remboursement d'un traitement capable de ralentir sa progression, relate le site Watson . Après avoir été déboutée par toutes les instances suisses, elle vient d'essuyer un nouvel échec devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), qui a donné raison à sa caisse maladie. Son avocat dénonce la priorité donnée en Suisse aux intérêts économiques sur la dignité humaine. La patiente est atteinte d'amyotrophie spinale, une maladie rare et dégénérative. En fauteuil roulant, alimentée par sonde gastrique et sous assistance respiratoire, elle use de son index pour contrôler son fauteuil roulant et son téléphone, ce qui l'aide beaucoup au quotidien. Cependant, depuis 2018, ce doigt a commencé lui aussi à faiblir. Pas de remboursement Un traitement peut toutefois changer les choses: le Spinraza, un médicament capable de ralentir, voire de stopper la progression de la maladie. Chaque injection coûte cependant 90'000 francs et il faut en réaliser six la première année, puis deux par an. Or, il y a sept ans, l'assurance de la Suissesse refuse de rembourser ce traitement, le médicament n'étant alors pas inscrit sur la liste des traitements spéciaux définie par la Confédération. La patiente s'engage un long combat judiciaire, qui ira jusqu'au Tribunal fédéral. Elle parvient à financer une première injection, observe des améliorations, les documente à travers des rapports d'experts, et fournit de nouvelles études scientifiques. Mais la justice estime ces preuves insuffisantes, faute de données statistiques solides, et rejette sa demande. Recours à la CEDH En 2020, le Spinraza est finalement ajouté à la liste des traitements remboursés – mais uniquement pour les patients de plus de 20 ans non ventilés artificiellement. La Suissesse reste donc exclue du dispositif. Elle décide alors de saisir la CEDH. Mais les juges rejettent sa requête à une courte majorité (quatre voix contre trois), estimant que la Suisse n'a pas violé la Convention européenne des droits de l'homme. Un remboursement vital Son avocat, Philip Stolkin, se dit stupéfait par la décision: «Si elle ne reçoit pas ce médicament, elle meurt», argumente-t-il auprès de nos confrères. Selon lui, la Suisse dispose d'autres leviers pour encadrer les coûts des traitements – comme la mise en place d'une caisse unique –, mais choisit de protéger les intérêts des assureurs. L'OFSP se défend de toute opposition de principe au remboursement, affirmant à nos confrères que «le prix n'est absolument pas» le problème. Selon l'OFSP, ce sont les critères de remboursement qui sont en jeu, et ceux-ci exigent des preuves solides de l'efficacité – jugées ici insuffisantes. L'avocat envisage désormais de porter l'affaire devant la Grande Chambre de la CEDH, en raison du vote serré. Assurances maladie en Suisse Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Sonia Imseng est journaliste au sein de la rédaction numérique. Elle couvre l'actualité, la société et la culture. Elle a aussi travaillé pour Femina, la RTS, Le Temps, Le Courrier. Plus d'infos @SoniaImseng Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.