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Étape en ligne ou chrono, visuellement comme au classement, Pogacar est seul au monde sur le Tour

Étape en ligne ou chrono, visuellement comme au classement, Pogacar est seul au monde sur le Tour

L'Équipe18-07-2025
Tadej Pogacar a mis un nouveau coup de pioche pour creuser l'écart face à Jonas Vingegaard, relégué à plus de 4 minutes désormais au général après la victoire du Maillot Jaune dans le contre-la-montre de Peyragudes.
Il n'y a finalement aucune différence entre une étape en ligne ou un contre-la-montre, Tadej Pogacar est pareillement seul au monde, visuellement, au classement, une boule de feu qui brûle les ailes de ceux qui essaient de voleter trop près de lui. Vendredi, le Maillot Jaune a continué de débroussailler autour de lui, il a encore mis un éclat à son meilleur ennemi Jonas Vingegaard, 36 secondes en 10,9 km, dont 8 pour escalader le col de Peyresourde et grimper l'altiport de Peyragudes, quand le tarif pour la plupart des candidats au top 10 se fixait plutôt autour des deux minutes.
La juxtaposition des images des deux rivaux racontait autant le gouffre que la différence chronométrique. Le Slovène avait choisi un vélo traditionnel, qu'il avait dépouillé au maximum pour chasser le moindre gramme, peinture grattée, pas de bidon ni de porte-bidon, pas même de guidoline. Il avait même décidé de partir sans oreillette, il préférait être seul avec lui-même, puisque c'est son destin, tellement sûr qu'il n'y aurait qu'à pousser à fond pour être devant. L'impression générale était aérienne, légère, même quand il attaqua la dernière rampe verticale de Peyragudes, où il dodelinait des épaules d'un rythme frénétique, encore bien en ligne et frais.
Vingegaard s'est passé un peu de baume sur l'amour-propre
Même sur la première partie, plate, du tracé, où on le vit ultra agressif dans les courbes, il alla plus vite que son rival. Le Danois avait pourtant opté de son côté pour sa machine de contre-la-montre, avec prolongateurs, et son casque aéro, protubérance à l'esthétique discutable. Mais c'est surtout le visage de Jonas Vingegaard qui faisait peur à voir, teint livide, traits cadavériques, yeux de zombie, qui étaient le signe que le leader des Visma était en train de puiser profond pour tenter de répondre présent après la débâcle de la veille, pour essayer de se rapprocher un peu de l'orbite du Maillot Jaune.
À l'arrivée, il se félicita de sa performance, plus en adéquation avec son statut, avec sa condition actuelle, l'espère-t-il, que les deux minutes laissées sur les pentes d'Hautacam jeudi. Malgré les discours préfabriqués de son équipe sur ses chances dans ce Tour, qui est bien obligée d'essayer de sauver la face, le double vainqueur de la Grande Boucle sait bien qu'il ne pourra pas rivaliser, mais il s'est passé un peu de baume sur l'amour-propre avec ce chrono, il ne va pas déposer les armes pour autant et surtout il a remis ceux qui pensaient pouvoir le chatouiller à leur place.
Lipowitz, candidat le plus solide à la 3e marche du podium
Derrière, le contre-la-montre de Peyragudes a été pour l'essentiel un miroir de ce qu'on avait vu dans la première étape des Pyrénées, à peu près la même hiérarchie, d'où ce peu d'enseignements assez logique. Primoz Roglic s'est un peu rebecté avec sa 3e place à 1'20'' de Pogacar, mais l'exercice lui convenait parfaitement - il n'y avait qu'à voir sa position allongée impeccable dans la pente -, son expérience lui permet de doser avec précision ses efforts, d'autant plus quand il n'a qu'à s'occuper de lui-même, mais ce beau chrono ne présage pas forcément d'une renaissance, car son problème en montagne face à cette meute de jeunes affamés reste entier.
Son équipier Florian Lipowitz (4e à 1'56'') a confirmé qu'il était pour l'instant le candidat le plus solide à la troisième marche du podium, qu'occupe toujours Remco Evenepoel, mais le Belge, seulement 12e à 2'39'' vendredi, a l'air en dégringolade, sur un siège éjectable, et les six secondes d'avance qu'il conserve au général sont bien maigres devant le programme du jour jusqu'à Superbagnères.
Coquard parti dans le respect de l'épreuve plutôt que sur un doigt d'honneur
Oscar Onley (7e à 2'06'') sera un adversaire plus coriace pour Lipowitz, alors que Kévin Vauquelin a bien bataillé mais il paraît également un peu en sursis, désormais 6e du général. Le Normand avance à tâtons, il découvre les frontières de ses possibilités et il faudra voir comment il encaisse l'enchaînement des étapes de montagne, mais un top 10 est toujours dans ses cordes, ce qui serait une belle validation de ses capacités à jouer le général d'un grand Tour. Pour le reste, ce contre-la-montre de grimpeur n'a pas causé les dégâts redoutés par les sprinteurs et même Bryan Coquard, auriculaire fracturé dans l'étape de la veille, a fini dans les temps. Cette blessure oblige le sprinteur de poche à quitter la route du Tour, mais il tenait à disputer ce chrono, pour partir dans le respect de l'épreuve plutôt que sur un doigt d'honneur.
Il faut dire aussi que les commissaires avaient décidé au dernier moment d'allonger les délais, de 33 à 40 % du temps du vainqueur. Les conséquences furent anecdotiques puisque seuls six coureurs profitèrent de cette largesse, même si cela permit à Tim Merlier, avant-dernier de l'étape, de se la couler douce et dans la bataille des sprinteurs, l'équipe du Maillot Vert Jonathan Milan a dû grogner que le Belge puisse économiser ses forces. Mais on peut avant tout regretter que la règle change de la sorte au dernier moment, alors que tous les encadrements avaient établi des feuilles de route précises pour que leurs grosses cuisses finissent à l'heure. Comme si l'on venait de découvrir que le parcours était très dur et que Tadej Pogacar était monstrueux. Comme s'il était devenu interdit d'éliminer un coureur du Tour de France.
Il ne devrait pas y avoir de bidouillage ce samedi dans le dernier volet du triptyque pyrénéen, où les sprinteurs vont devoir s'employer pour rentrer à temps à l'écurie, avec les ascensions du Tourmalet, d'Aspin, de Peyresourde et de Superbagnères, où le Tour de France n'est plus monté depuis 1989 et une victoire de Robert Millar. Tadej Pogacar n'a aucune raison de chasser dès ce samedi une cinquième victoire dans cette édition, mais cela ne change rien, la bataille pour l'échappée promet de plonger tout le monde une nouvelle fois très vite dans le rouge.
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