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Des sénateurs veulent inscrire l'autonomie fiscale des collectivités dans la Constitution

Des sénateurs veulent inscrire l'autonomie fiscale des collectivités dans la Constitution

Le Figaro11-07-2025
La commission d'enquête sénatoriale sur la libre administration des collectivités territoriales estime que la révision constitutionnelle de 2003 a transformé le principe d'autonomie fiscale des élus en «une coquille vide».
Comment remédier à «la crise de défiance» entre État et élus locaux, alors que d'un côté le gouvernement réclame une contribution à l'effort budgétaire, et que de l'autre les collectivités - notamment les départements - tirent la sonnette d'alarme sur leurs difficultés financières ? Le rapport de la commission d'enquête sénatoriale sur la libre administration des collectivités territoriales, publié jeudi, propose une piste d'amélioration, qui consisterait à inscrire le principe d'autonomie fiscale des collectivités locales dans la Constitution.
La commission veut ainsi graver dans le marbre le «pouvoir de taux ou d'assiette» des collectivités, c'est-à-dire consacrer leur capacité à faire varier les impôts locaux à leur guise. Car les sénateurs considèrent que la révision constitutionnelle de 2003 a transformé ce principe d'autonomie fiscale des élus en «une coquille vide». La commission estime que les réformes fiscales ont progressivement réduit les recettes propres des collectivités – en partie issues des impôts locaux, comme la taxe foncière, la taxe d'habitation sur les résidences secondaires, la taxe de séjour... La suppression de la taxe d'habitation sur les résidences principales (THRP) et celle annoncée de la cotisation sur la valeur ajoutée (CVAE) sont visées. Selon le rapporteur, les collectivités ne parviendraient plus à compenser la hausse des dépenses. La commission appelle donc à leur redonner un peu d'air, alors que, hors dépenses militaires, les collectivités financent «les investissements publics à hauteur de 64%».
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Rétablir la taxe d'habitation ?
Même si elle ne tient pas à «répondre à chaque difficulté financière par la création d'un nouvel impôt», la commission d'enquête incite également à revoir la fiscalité dans les territoires. Pour ce faire, le rapport propose de transférer aux régions «une fraction de l'impôt sur les sociétés» et évoque une possible restauration de la taxe d'habitation. Cette dernière proposition n'a cependant pas suscité un consensus parmi les sénateurs, certains craignant un accroissement de la pression fiscale.
Au total, le rapport formule 16 recommandations, dont une révision régulière des compensations financières liées aux transferts de compétences. La création d'un Conseil d'orientation des finances locales est également envisagée en remplacement des comités des finances locales (CFL) et de l'Observatoire des finances et de la gestion publique locales (OFGL). Doté «de moyens et d'une expertise de haut niveau», ce nouveau conseil devra «encadrer les relations financières entre l'État et les collectivités territoriales» et «assurer la stabilité des recettes locales».
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Alors qu'ils percevaient une indemnité, permettant parfois de doubler leur salaire, une cinquantaine de médecins étrangers du Grand Hôpital de l'Est Francilien, en Seine-et-Marne, sont désormais sommés de rendre cet argent. Venus pour la plupart d'Algérie ou du Maroc, plusieurs médecins étrangers se retrouvent aujourd'hui en plein cauchemar financier. Ils sont 47, employés par le Grand Hôpital de l'Est Francilien (GHEF), en Seine-et-Marne, nouvel établissement né de la fusion des hôpitaux de Meaux, Coulommiers et Marne-la-Vallée, sommés de rembourser jusqu'à 100.000€ de primes reçues ces dernières années. L'ensemble hospitalier de Seine-et-Marne, faisant face à de graves problèmes de recrutement ces dernières années, avait proposé de verser une prime additionnelle non réglementaire à des médecins étrangers. Ces praticiens diplômés hors de l'UE (Padhue), contractuels, étaient attirés dans les services par cette gratification financière intéressante, qui revenait à un doublement de leur salaire initial, estimé en moyenne à 1 900€ par mois. En effet, en raison de l'invalidité de leur diplôme médical en France, bien que qualifiés et parfois expérimentés, ils demeurent aujourd'hui faiblement rémunérés. «Ils sont à peu près payés au même niveau que les internes», explique Catherine Dos Santos, secrétaire adjointe de la CGT pour l'hôpital. Publicité Toutefois, à l'occasion d'un changement de direction en septembre 2024, l'irrégularité de cette prime a été pointée par la nouvelle équipe ayant pris la tête du GHEF. Cette dernière a donc décidé fin 2024 - «en application de la loi» - de réguler cette situation, en mettant un terme à «tous les éléments de paie irréguliers», comme l'indique un communiqué consulté par le Figaro. Ainsi, progressivement, une cinquantaine de Padhue se sont vus privés de cette rémunération complémentaire qui leur était versée depuis 2020 au moins. En mars 2025, plus personne ne touchait la prime. Mais l'affaire ne s'arrête pas là. Le 31 mars 2025, les praticiens apprennent par la direction du GHEF qu'ils devront en plus rembourser les sommes perçues ces 24 derniers mois, sur demande du Trésor Public. «Dans l'ensemble, ils ont entre 30 000 et 100 000 euros à rembourser. Certains ont moins de trente ans et doivent faire un crédit sur 25 ans», affirme Catherine Dos Santos. Par ce biais, le GHEF espère récupérer les 2,7 millions d'euros que lui réclame le Trésor Public. Ce procédé, consistant à faire porter la faute de l'ancienne direction de l'hôpital sur les collaborateurs, suscite la colère et l'incompréhension des victimes. «Quand une faute est commise par une organisation, la responsabilité en incombe à l'administration, pas aux salariés», grince Delphine Krzisch, avocate en droit public qui assiste sept médecins. Elle évoque «un problème de management toxique». Comment est-ce possible que dans le service public, on soit aujourd'hui plus maltraité que dans le privé ? Delphine Krzisch, avocate qui assiste sept médecins étrangers (Padhue) Face à cette situation, la syndicaliste de la CGT décrit la détresse morale de certains praticiens qui ont déposé des arrêts maladie et d'autres qui sont «contraints de prendre jusqu'à 20 gardes de 24 heures par mois». Pour Delphine Krzisch, cette demande de remboursement est «une injustice criante». «Il faut bien comprendre que ces primes étaient un moyen de combler les déserts médicaux parce que l'hôpital n'arrive plus à recruter de médecins français, explique-t-elle. Les médecins étrangers sont vus comme une sorte de manne, qui représente jusqu'à la moitié des effectifs dans certains services.» La majorité des médecins touchés ont fait appel à des avocats qui ont déposé des recours devant le tribunal administratif. Pour l'instant, comme l'explique Catherine Dos Santos, «le directeur reste sur ses positions». Dans son communiqué, le GHEF dit «réitérer sa confiance envers ses collaborateurs concernés, dont les qualités médicale et humaine sont des atouts pour les usagers du territoire». De son côté, Delphine Krzisch s'insurge : «Comment en est-on arrivé là : un service public dans lequel on est aujourd'hui plus maltraité que dans le privé ?»

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