
Un joueur de handball croate licencié de son club serbe après avoir assisté à un concert controversé
Seulement trois semaines après avoir rejoint le club serbe de première division, RK Vojvodina Novi Sad, un handballeur croate a été licencié pour avoir assisté au concert d'un chanteur controversé. Membre de l'équipe nationale croate de handball et l'un des gardiens les plus titrés du pays, Filip Ivic se trouve désormais sans club après avoir posté sur Instagram une photo de lui dans la foule du concert de Marko Perkovic, plus connu sous son nom de scène Thompson, raconte le journal croate Vecernji list.
Ce chanteur, considéré comme une légende populaire par la majorité des Croates, est accusé par certains observateurs de sympathies envers le régime oustachi qui avait collaboré avec Hitler et Mussolini pendant la Seconde Guerre mondiale. Thompson s'est fait connaître durant la guerre de Croatie dans les années 1990 grâce à ses chants nationalistes. Son concert, qui a réuni un demi-million de personnes le 5 juillet dernier à Zagreb, a suscité de vives critiques au sein de l'opposition de gauche et du côté de l'ONG Initiative des jeunes pour les droits de l'homme. Cette dernière a qualifié l'événement du «plus grand rassemblement (pro) fasciste organisé en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale».
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«Inacceptable»
Des critiques ont également été formulées en Serbie, pays que les Croates accusent d'avoir voulu les envahir, à travers la voix de la présidente du Parlement, Ana Brnabic. Elle a appelé l'Union européenne à réagir, estimant qu'«il n'y a pas de place sur le continent européen pour une rhétorique aussi dangereuse et haineuse».
Le club serbe du handballeur Filip Ivic a lui aussi rapidement réagi - et avec fermeté - à la publication de sa nouvelle recrue. «Il n'y a pas de place pour quiconque assistera à un événement qui offense la mémoire de milliers de victimes innocentes», s'est-il justifié dans un communiqué. Le président du club a par ailleurs évoqué une situation «inacceptable». Le contrat signé fin juin a été «résilié unilatéralement, provoquant un tollé dans les médias régionaux et relançant le débat autour de l'imbrication du sport, de la politique et des identités nationales dans cette région», explique le journal croate.
«Rendre hommage à mon ami»
Dans une publication postée sur Instagram après la polémique, Filip Ivic a défendu sa présence à ce concert, avançant une raison personnelle. «La soirée a été particulièrement émouvante pour moi, car j'assistais à ce concert sans mon meilleur ami Nikola Pokrivac, récemment décédé tragiquement. En tant que joueur de l'équipe nationale, j'ai célébré les victoires de nos Vatreni (surnom des joueurs croates, NDLR) avec des chants d'unité et en unissant tous les citoyens croates», a écrit le gardien de but, passé par le club de Chambéry. Sur la photo, il était en effet vêtu du maillot du joueur de foot Nikola Pokrivac, décédé en avril dernier dans un accident de voiture.
«Toute interprétation négative de ma présence au concert, autre que celle d'apprécier la chanson qui unit 500.000 personnes et de rendre hommage à mon ami, est infondée», a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il a été «élevé dans l'amour et le respect des autres». «Au cours de ma carrière, j'ai eu l'honneur de jouer au sein d'une équipe composée de joueurs de toutes nationalités, de toutes religions et de toutes convictions politiques. Nous nous affrontions exclusivement sur le terrain, dans un esprit de fair-play, et en dehors, nous étions inséparables», a-t-il précisé.
Le joueur croate a néanmoins déclaré «respecter le droit de (s)on ancien club à prendre ses propres décisions en fonction de ses propres appréciations». Fairplay, il a souhaité «le plus grand succès» au club et ses anciens coéquipiers, avec qui il n'avait pas encore joué.
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