
Paris : l'ouverture des terrasses estivales jusqu'à 23 heures critiquée mais maintenue
autoriser l'ouverture des terrasses estivales jusqu'à 23 heures
, et non plus 22 heures, du 21 juin au 14 septembre 2025, cristallise les tensions dans la capitale.
Un choix qui représente pourtant déjà un compromis, comme l'a rappelé Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint au commerce, ce vendredi en Conseil de Paris : « L'an dernier, nous avions accordé un droit jusqu'à minuit. Les restaurateurs ont à nouveau demandé cette extension, mais nous avons limité à 23 heures. »
L'élu justifie également le maintien de cet horaire par les habitudes estivales des Parisiens : « Beaucoup de clients mangent plus tard l'été, et les restaurateurs nous indiquent que pour assurer un ou deux services, 23 heures est un minimum. »
Dans le IXe arrondissement, la maire Delphine Burkli, soutenue par le MoDem et les Indépendants, monte au créneau. « Nous dénonçons une décision unilatérale, prise sans concertation préalable », fustige son adjoint Alexis Govciyan, qui pointe « une minorité d'établissements récidivistes » exploitant l'espace public en infraction.
Pour Nelly Garnier, élue d'opposition LR, ces mesures ignorent une réalité sociale et de santé publique, les terrasses dérangeant « les familles, ceux qui travaillent et se lèvent tôt, les personnes âgées, les enfants, tous ceux qui sont obligés de dormir la fenêtre ouverte en pleine canicule. »
Face à la grogne, la municipalité assure qu'elle va durcir le ton. « Les établissements plusieurs fois verbalisés ne verront pas leur autorisation renouvelée l'année prochaine », prévient Nicolas Bonnet-Oulaldj, qui précise qu'une lettre de rappel des sanctions a été envoyée à tous les établissements possédant une terrasse. La police municipale est désormais habilitée à intervenir après minuit en cas de débordement, « comme ce fut le cas cette semaine », ajoute l'élu.
« Souvent, les maires d'arrondissement rejettent la faute des nuisances sur la Ville, mais je maintiens que, même si les procédures sont compliquées et très longues, nous ne sommes pas impuissants », nuance Ariel Weil (PS), qui fait de cette problématique son cheval de bataille.
L'édile explique se concentrer sur la « minorité de délinquants » : « Je rappelle que nous avons des outils à notre disposition : l'amende forfaitaire, l'itémisation
(la possibilité de verbaliser plusieurs items sur l'espace public, NDLR),
la saisie de matériel, les abrogations… »
L'efficacité de ces sanctions s'est illustrée ce vendredi 4 juillet, avec une condamnation record : 79 800 euros d'amende pour un établissement récidiviste du centre de Paris. « Le gérant a même reconnu n'avoir pas pris au sérieux les avertissements de la police municipale », relève Ariel Weil. Le même jour, une terrasse qui empiétait de manière récurrente sur la voie des pompiers a été saisie par les autorités.
Le maire de Paris Centre plaide cependant pour une approche territorialisée de l'extension des horaires et remet en question le calendrier : « La période choisie empiète sur la rentrée scolaire, je souhaiterais donc que la Ville revienne dessus pour envisager de raccourcir la période. » Une position qui illustre la recherche d'un équilibre entre vie nocturne et tranquillité des habitants.
« Paris est une fête, elle doit le rester, mais il faut équilibrer avec le droit des résidents à vivre dans la tranquillité », rappelle celui qui fait bien partie de la majorité municipale. Une évolution législative est par ailleurs attendue pour augmenter le montant des amendes.
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