
Incendie près de Narbonne : pourquoi l'après-midi s'annonce « compliquée » pour les pompiers
qui s'est déclaré près de Narbonne
ce lundi
avait parcouru plus de 2 000 ha, mobilisant toujours plus de 1 000 pompiers
. Conditions météorologiques, travail des soldats du feu… Le Parisien fait le point avec le colonel Christophe Magny, directeur du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) de l'Aude.
Le feu poursuit sa progression. Quelle est la situation ce mardi à la mi-journée ?
COLONEL CHRISTOPHE MAGNY.
Nous avons dû lutter toute la nuit pour protéger les biens et les personnes. Il y a toujours 25 km de lisières actives, avec plus de 2 000 ha parcourus. Au sol, ce sont près de 1 000 sapeurs-pompiers - dont plus de 600 venus de toute la France - et plus de 250 véhicules qui luttent pour éviter toute reprise et traiter tous les points chauds.
Nous avons l'appui de deux hélicoptères bombardiers d'eau et de deux appareils de type Air Tractor
(des avions bombardiers d'eau)
.
Pas de
Canadair
?
Pas pour le moment, ce sont des appréciations et des arbitrages qui doivent être faits. La gestion est nationale et la priorité est donnée aux feux naissants, également dans les autres départements. Il faut pouvoir frapper vite et fort partout.
Le préfet de l'Aude Christian Pouget disait ce mardi matin espérer fixer le feu « dans la journée » puis l'éteindre. Est-ce, selon vous, envisageable ?
Il est difficile de se prononcer. La journée et l'après-midi, comme la nuit dernière où les sapeurs-pompiers ont travaillé d'arrache-pied, vont être compliqués. Nous sommes toujours mobilisés sur l'avant gauche et le flanc gauche pour traiter ces lisières qui restent actives. C'est là où nous intervenons majoritairement, afin de resserrer les flancs de l'incendie et le rétrécir.
Mais le vent va continuer à souffler fort avec des rafales allant jusqu'à 75 km/h et l'humidité dans l'air va être de 20 % ce qui est un facteur aggravant. Cela reste des conditions plutôt extrêmes qui m'amènent à la prudence et à émettre des réserves sur le fait qu'on puisse le fixer dans la journée
(de mardi)
.
Quelles sont vos principales difficultés ?
D'abord l'accès aux massifs. Il faut des pistes pour pouvoir cheminer avec nos engins et apporter de l'eau au plus près des lisières et des flammes. C'est la raison pour laquelle nous avons engagé des bulldozers. Nous devons aussi gérer la ressource en eau, notre bien le plus précieux, tout en conservant la capacité d'accès à l'eau potable.
Il faut de même être capable de prévoir l'évolution d'un feu qui se développe toujours plus vite en anticipant où il sera dans la demi-heure, dans l'heure, dans deux heures… Il se déplace à une vitesse supérieure à 1,5 km/h, ce qui est élevé. C'est ce qui explique que le feu ait démarré très fort malgré des moyens terrestres et aériens conséquents et prépositionnés.
Vous cherchez, en priorité, à préserver les biens et les personnes ?
Oui. Le choix a été rapidement fait de confiner, tel que le prévoit la doctrine nationale, plusieurs quartiers d'habitations. Depuis lundi, six habitations ont été touchées, mais pas détruites. En fin de matinée, il y avait encore des habitations menacées.

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