
Martyre de l'A10 : face à une attente «insupportable», une pétition lancée pour exiger un procès
«Nous refusons une année de plus sans que la vérité judiciaire ne soit prononcée, pour Inass et pour notre société», dénonce l'association Mouv'Enfants. Dans une pétition diffusée lundi, l'association demande à l'Élysée de «tout mettre en œuvre» afin d'organiser, dans les plus brefs délais, un procès pour les parents de la petite martyre de l'A10 .
«C'est ubuesque !»
«C'est une honte, c'est insupportable !» Face à l'inaction de la justice, Arnaud Gallais, cofondateur de Mouv'enfants, ne décolère pas. «On a réussi à organiser le procès Mazan, le procès Le Scouarnec et on n'arrive pas à trouver une salle d'audience pour cette petite fille ?!», dénonce-t-il auprès du Figaro. Il y a tout juste 38 ans, le 11 août 1987, le corps de cette fillette couvert d'ecchymoses et de morsures humaines était retrouvé le long de l'autoroute A10 dans le Loir-et-Cher. Durant trente ans, et malgré une enquête acharnée des gendarmes de la section de recherche d'Orléans, elle est restée «l'enfant X», une petite fille sans nom, ni identité. Grâce au progrès de l'ADN, ses parents, Halima et Ahmed Touloub ont finalement été identifiés puis arrêtés en juin 2018.
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Ils ont été renvoyés devant la justice en juin 2024 pour «acte de torture et de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner». Les accusés, âgés de 71 ans pour la mère et 73 ans pour le père, sont actuellement libres sous contrôle judiciaire et pour l'heure, aucune date de procès n'a été actée. En janvier, le procureur général d'Orléans a adressé un courrier à la chambre criminelle de la Cour de cassation indiquant que la cour d'assises du Loir-et-Cher, compétente territorialement, «se trouv[ait] dans l'impossibilité de juger ce dossier avant de nombreux mois» par manque de moyens. Il demandait donc d'organiser le procès ailleurs. Mais en avril, la chambre criminelle de la Cour de cassation a jugé «qu'il n'y a[vait] pas lieu de faire droit à la requête». Depuis, toujours pas l'ombre d'une date. «C'est ubuesque», s'énerve Arnaud Gallais. À ses yeux, cette lenteur renvoi l'image qu'un parent «a droit de vie et de mort sur un enfant, en toute impunité.»
La froideur du cabinet de Gérald Darmanin
Au mois de mai, l'avocate de l'association Enfance et Partage, Me Agathe Morel, a rédigé un courrier au Garde des Sceaux pour alerter sur cette «situation inadmissible au regard des moyens employés pour résoudre ce dossier et du risque encouru qu'il ne soit jamais audiencé», s'inquiétant de l'âge et de la santé des accusés. Elle demandait donc à la Chancellerie de «donner les moyens nécessaires à la juridiction compétente» pour organiser le procès dès que possible. Selon nos informations, le cabinet de Gérald Darmanin s'était contenté de répondre «qu'il n'appartenait pas au ministre de la Justice de donner quelque instruction que ce soit dans le cadre de dossiers individuels, ni d'interférer dans les procédures en cours.»
L'association Mouv'Enfance a donc décidé cette fois de s'adresser directement au cabinet du président de la République, en lançant cette pétition qui a déjà réuni 11.581 signatures. Arnaud Gallais a par ailleurs été en contact avec Xavier Ronsin, le conseiller Justice du Président. Il a également été contacté par Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles. Elle entend se renseigner sur l'avancée du dossier. En attendant, l'association Mouv'Enfants n'a pas l'intention de relâcher la pression. Elle organisera le 6 septembre, à Suèvres (Loir-et-Cher) - village où l'enfant a été retrouvé puis enterré - une marche en la mémoire de la petite Inass, «afin que justice soit faite».
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