
Droits de douane : « ça doit être une leçon » pour l'Union européenne, juge le patron du Medef
l'Union européenne (UE) est perdante face aux États-Unis
. Deux jours après l'annonce
d'un accord entre Bruxelles et Washington sur les droits de douane
, le patron du Medef - première organisation patronale française -, Patrick Martin n'est pas satisfait. « Je pense que ce doit être une leçon pour nous », a-t-il déclaré ce mardi matin au micro de franceinfo.
Selon lui, « on aurait dû obtenir beaucoup mieux ». « Mais cela supposait, et c'est le principal enseignement, que l'Europe soit plus unitaire, plus musclée (…) de sorte qu'elle ait pu tenir tête aux injonctions » américaines.
Cet accord, qui prévoit une taxation de 15 % des produits européens rentrant sur le marché américain en échange d'importants engagements européens notamment sur les hydrocarbures, prouve selon lui que « l'Europe ne tient pas son rang ».
« Il faut continuer à négocier âprement, à clarifier un certain nombre de zones d'ombre dans ce qui a été annoncé », a-t-il ajouté, en s'inquiétant notamment pour les quelque « 2 000 entreprises françaises » qui « réalisent plus de 10 % de leur chiffre d'affaires » outre-Atlantique.
Le gouvernement français devrait-il venir en aide aux entreprises touchées ? « Il faudra que l'État français prenne mieux en compte la dureté de cette compétition internationale » dans le budget 2026, a répondu Patrick Martin. « Ça n'est pas encore suffisamment le cas dans les ébauches de budget. »
Dès ce lundi, le Medef
avait appelé l'UE à renforcer sa puissance économique
, estimant qu'elle ne pouvait pas « être la variable d'ajustement » des politiques commerciales américaine et chinoise. « S'il est un moindre mal et préserve certaines de nos filières stratégiques, cet accord illustre la difficulté qu'a encore l'UE à faire valoir la puissance de son économie et l'importance de son marché intérieur. Il y a donc urgence à approfondir ce dernier », avait déclaré le Medef dans une réaction écrite transmise à l'AFP.
Dans le même temps, l'ancien commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton a estimé ce mardi sur RTL que l'Europe ne « gagne rien » dans cet accord. « Le président des États-Unis, et c'est le monde dans lequel nous entrons, a décidé d'imposer sa loi », a poursuivi Thierry Breton. « Nous avons subi l'imposition de ce que
[Donald Trump]
souhaitait pour que nous puissions continuer à coopérer avec les États-Unis », a-t-il encore lancé.
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19 minutes ago
- Le Figaro
Nouveaux droits de douane américains: les négociations s'accélèrent
Des pays continuent jeudi de négocier avec Washington dans l'espoir de réduire l'impact des surtaxes massives désormais imposées sur leurs produits par Donald Trump, qui entend remodeler le commerce international au profit des États-Unis. Appliquées depuis 00H01 (04H01 GMT) ces surtaxes viennent remplacer, pour les principaux partenaires commerciaux des États-Unis, les droits de douane de 10% mis en place en avril, qui restent cependant en vigueur pour plus d'une centaine de pays. Elles ont pour but, selon le président américain, de rééquilibrer les échanges entre les États-Unis et leurs partenaires, qui «profitent» d'après lui de la première puissance économique mondiale. «Il est minuit !!! Des milliards de dollars de droits de douane affluent maintenant vers les États-Unis d'Amérique», a-t-il claironné sur son réseau Truth Social quelques minutes après l'échéance. Publicité Ces surtaxes se situent dans une large fourchette, comprise entre 15% et 41%. Parmi les partenaires visés par les taux les plus élevés, la Suisse tentait toujours ces derniers jours de négocier avec Washington, dans l'espoir de faire baisser la surtaxe de 39% désormais appliquée aux produits helvétiques. En signe de bonne volonté, Berne a annoncé jeudi ne pas envisager «pour l'instant» de représailles sur les produits américains. Autres surtaxes à venir Le gouvernement sud-africain a annoncé de son côté que le président Cyril Ramaphosa s'était entretenu mercredi avec son homologue américain, Pretoria assurant que «les deux dirigeants se sont engagés à poursuivre leurs discussions». L'Afrique du Sud est le pays d'Afrique subsaharienne le plus durement visé, avec des droits de douane additionnels de 30% désormais imposés sur ses exportations. Avant l'entrée en vigueur de ces nouvelles taxes, le taux effectif moyen appliqué aux produits entrant aux États-Unis était déjà de 18,4%, soit le plus élevé depuis 1933, selon le centre de recherche Budget Lab de l'Université Yale. Ce taux devrait maintenant s'établir à près de 20%, selon les analystes de Pantheon Macroeconomics. Et de nouvelles annonces sont attendues, puisque le locataire de la Maison Blanche souhaite également taxer les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs importés. Ces derniers, ainsi que les puces, devraient se voir appliquer une taxe de 100%, a-t-il précisé mercredi. Wall Street n'a malgré tout pas semblé particulièrement inquiet devant cette nouvelle étape, les indices à la Bourse de New York ouvrant en hausse jeudi, suivant la tendance observée sur les marchés européens. Impact économique attendu Les investisseurs estiment que l'entrée en vigueur de ces droits de douane apporte plus de certitudes et observent qu'un certain nombre d'exceptions ont été ajoutées, selon les pays, réduisant l'amplitude des surtaxes. Pour l'heure, alors que le gouvernement américain assurait que «des dizaines d'accords» seraient signés ces derniers mois, tout juste sept ont été annoncés, notamment avec l'UE, le Japon ou le Royaume-Uni. Il s'agit le plus souvent de préaccords, devant encore être formalisés, accompagnés de promesses d'investissements massifs aux États-Unis. Publicité Signe que tout ne semble pas encore finalisé, Tokyo et Washington faisaient ces dernières heures une lecture différente sur la manière dont les 15% sont désormais appliqués sur les produits japonais. Le Japon y voit un plafond (si les droits de douane antérieurs étaient inférieurs à 15%), alors que les États-Unis soulignaient qu'ils venaient s'ajouter aux taxes préexistantes. La trêve dans la guerre commerciale avec la Chine reste également en vigueur, les deux premières économies mondiales s'étant accordées le mois dernier sur le maintien d'une pause tarifaire afin de poursuivre leurs négociations: les droits de douane supplémentaires américains sur les produits chinois sont fixés temporairement à 30%, tandis que les taxes chinoises sur les importations américaines restent à 10%. Prévue pour arriver à expiration le 12 août, la trêve devrait être prolongée «de 90 jours supplémentaires», a estimé sur Fox Business le secrétaire au Commerce Howard Lutnick, «c'est mon sentiment». Le président Trump a vanté les mérites des accords déjà conclus, qui gonflent les recettes publiques d'une économie largement endettée. Selon Howard Lutnick, les surtaxes devraient rapporter aux États-Unis 50 milliards de dollars chaque mois. «Ce sont des chiffres incroyables. Et personne ne riposte», a-t-il vanté. L'impact de ces taxes sur les importations continue cependant d'inquiéter les économistes, qui les voient nourrir l'inflation et ralentir la croissance aux États-Unis, avec des effets sur l'emploi.


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L'éditorial de Gaëtan de Capèle : «Le déficit commercial, l'autre boulet de la France»
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