
Santé Québec veut lancer un projet pilote d'IA en 2026
Katrine Desautels
La Presse Canadienne
Des travaux sont en cours afin d'évaluer les solutions disponibles pour la prise de note clinique et non clinique, a fait savoir Santé Québec dans un courriel transmis à La Presse Canadienne.
Actuellement, seules les solutions ayant obtenu une certification officielle de Santé Québec, entre autres pour garantir la protection des données des patients, peuvent être utilisées dans le réseau de la santé. Plume IA et CœurWay font partie de ces entreprises québécoises, et elles séduisent de plus en plus de médecins avec leur application.
Pour l'instant, Plume IA fait surtout affaire avec des groupes de médecine de famille (GMF). L'entreprise est présentement en processus pour que l'application soit testée par des orthophonistes, des travailleurs sociaux, des médecins et des infirmières « pour démontrer que ça fonctionne » et éventuellement qu'elle puisse avoir « une acquisition de licence pour tout un département, pour tout un hôpital », indique le cofondateur de Plume IA, le Dr James Tu.
Il a lancé Plume IA avec le Dr Jasmin Landry il y a à peine un an, et déjà, environ 10 % des médecins du Québec utilisent leur application, ce qui représente environ 2000 médecins.
« Les commentaires qu'on a sont vraiment très encourageants. Les médecins nous appellent, ils nous écrivent, ils disent qu'on a changé leur pratique, ils rentrent à la maison beaucoup moins fatigués, ils ont plus de temps avec leur famille. On a des anecdotes de médecins de famille qui ont repoussé leur retraite cette année parce qu'ils trouvaient que la lourdeur avait diminué, puis que ça ramenait un peu de plaisir au niveau du travail », se réjouit Dr Tu.
Ce dernier est médecin urgentologue. Dans sa pratique, il estime qu'il est capable de voir 4 à 6 patients de plus dans un quart de travail de huit heures.
La durée de temps gagnée varie selon la pratique, mais en général, les professionnels de la santé économisent une à deux heures de rédaction de dossier par jour.
« L'application est accessible et marche pour toutes les spécialités, soutient Dr Tu. […] Ceux qui ont beaucoup de plus-value en utilisant notre application, c'est ceux qui doivent faire beaucoup de rédaction. Je pense notamment aux travailleurs sociaux qui doivent rédiger des notes sur les données démographiques du patient, sur l'aspect psychosocial. »
Relire, valider, insérer dans le dossier
L'application Plume IA a deux modes, le premier consiste à enregistrer la discussion lors de la consultation avec un patient (après avoir obtenu son consentement), puis l'application transforme cette discussion en une notre médicalisée et structurée, une étape que les cliniciens sont habitués de faire par eux-mêmes.
Le médecin peut également procéder à la consultation normalement, puis à la fin, s'enregistrer en train de parler avec l'application, qui va produire le même genre de note médicale structurée.
Selon le Dr Tu, même si le patient a un accent prononcé ou que ce dernier utilise certaines phrases dans une autre langue, l'application sera capable de produire une note médicale fiable.
« C'est ça la force de l'intelligence artificielle, c'est que ce n'est pas une transcription au mot pour mot nécessairement. C'est l'Intelligence artificielle qui interprète la conversation, […] qui est capable de déduire un petit peu plus c'était quoi le contexte », souligne Dr Tu.
Il reconnaît qu'occasionnellement, certaines erreurs peuvent tout de même se glisser dans la note, et que la vigilance des cliniciens est requise. « Je pense que c'est une habitude que tout le monde a de toute façon, de façon instinctive de relire la note, et de corriger les coquilles s'il y en a ou de rajouter certaines informations qui sont plus visuelles ou qui sont implicites. Puis, ils peuvent corriger directement la note dans l'application. Ça prend quelques secondes et après, ils peuvent tout de suite la valider et l'insérer dans leur dossier », explique Dr Tu.
Pour l'instant, Plume IA se concentre uniquement sur la transcription, mais son cofondateur a confiance que la technologie permettra un jour de faire avancer la précision et la rapidité des diagnostics.
« Le potentiel est presque infini et je pense que ça va arriver effectivement », dit-il. Le docteur nuance toutefois que des enjeux importants doivent être abordés, notamment toutes les questions éthiques, l'imputabilité et la diversité de la provenance des données.
La couverture en santé de La Presse Canadienne est soutenue par un partenariat avec l'Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est seule responsable de ce contenu journalistique.
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