
Dernier bonsoir pour Thierry Ardisson, l'homme en noir
Publié aujourd'hui à 17h50
La journaliste Audrey Crespo-Mara (au centre) arrive pour les funérailles de son époux, Thierry Ardisson, à l'église Saint Roch à Paris.
AFP/BERTRAND GUAY
Les obsèques de Thierry Ardisson , en forme de «dernier bonsoir», ont débuté jeudi à Paris, en présence d'un millier de personnes souvent vêtues de noir selon le «dress code» de la star du petit écran, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Des chansons qu'il avait choisies, de George Harrison, John Lennon, David Bowie ou encore Jean-Louis Aubert («Voilà c'est fin»), sont prévues durant la cérémonie en l'église Saint Roch, la paroisse des artistes, avant une inhumation dans la plus stricte intimité.
L'humoriste Laurent Baffie arrive aux funérailles de l'animateur TV Thierry Ardisson à l'église Saint Roch à Paris.
AFP/BERTRAND GUAY
Audrey Crespo-Mara, l'épouse de l'ancien producteur et animateur décédé lundi à 76 ans, a accueilli les invités, à qui il a été demandé de respecter le «dress code Ardisson (avec ou sans lunettes noires)», c'est-à-dire le costume noir.
Ont été aperçus des amis comme Laurent Baffie, Philippe Corti, Léa Salamé, des personnalités tels Michel Drucker, Arthur, Alex Vizorek, Florent Pagny, Marc Lavoine, Patrick Timsit, Guillaume Durand, et également Brigitte Macron, Gabriel Attal et la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci. Hommages à «l'homme en noir»
Des admirateurs, qui ont applaudi à l'arrivée du cercueil verni de noir, sont aussi venus nombreux en respectant la consigne vestimentaire, et sont restés derrière les barrières dans la rue bloquée. «Merci pour moi, mais aussi pour ce que tu as apporté à la télé», lui a adressé Dalila Choufa, 57 ans, qui a spécialement posé un jour de congé pour être présente.
«Un homme libre et courageux comme ça il n'y en a plus, même si j'étais pas d'accord avec tout ce qu'il disait», a salué auprès de l'AFP Michelle Boesnach, commerçante de 50 ans venue de Normandie.
«J'aimais sa créativité, son insolence. C'était quelqu'un aussi qui était très pieux, catholique et royaliste. Cette dichotomie me touchait», a témoigné Julien La Torre, voiturier de 44 ans. Thierry Ardisson, vedette du petit écran
Vedette du petit écran dès les années 1980, Thierry Ardisson est mort à Paris des suites d'un cancer. L'annonce de son décès a suscité une pluie d'hommages, du président Macron aux patrons de chaîne, en passant par de nombreuses figures du PAF (Cyril Hanouna, Karine Le Marchand…).
Mais des extraits d'émissions où il avait mis mal à l'aise ses invitées, comme les actrices Judith Godrèche ou Milla Jovovich, ont été aussi relayées. «J'étais ni con, ni macho, on était dans l'époque» et «l'époque a changé», balayait-il en mai sur France Inter.
Issu d'un milieu social modeste, l'ancien publicitaire a bousculé le paysage cathodique avec ses talk-shows à succès où se rendait le Tout-Paris, comme «Bains de minuit», présenté depuis la boîte de nuit des Bains Douches à Paris, «Lunettes noires pour nuits blanches» au Palace et «Rive droite/Rive gauche», premier magazine culturel TV quotidien en France.
Il a connu ses plus belles heures avec «Tout le monde en parle» sur France 2 (1998-2006) où ses questions aux artistes comme aux politiques, parfois trash, ont souvent créé le buzz. Thierry Ardisson est ensuite passé aux commandes de «Salut les Terriens» (2006-2019), sur Canal+ puis C8, qu'il a dû arrêter après avoir refusé d'en baisser le budget. Obsèques préparées
Réalisé par Audrey Crespo-Mara, un documentaire diffusé mercredi soir sur TF1 et disponible sur la plateforme TF1+, «La face cachée de l'homme en noir», dresse un portrait tout en nuances de ce roi de la provocation, dépeint comme hypersensible et tourmenté.
Dans cette émission testament, Ardisson retrace sa vie en 10 commandements, jusqu'au dernier depuis son lit d'hôpital au printemps: «La mort en face, tu regarderas».
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe.
«J'ai toujours tout mis en scène» et «je sais déjà la musique que je vais mettre à mon enterrement», avait-il déclaré sur le plateau de Léa Salamé sur France 2 en mai. «Ça m'intéresse d'aller jusqu'au bout».
Paris Match a publié cette semaine en Une une photo de 2005, où Ardisson, lunettes fumées sur le nez, sourit allongé dans un cercueil. Il voulait que cette image soit publiée à sa mort, comme un pied de nez, et «on a tenu parole», narre Jérôme Béglé, directeur de la rédaction de l'hebdomadaire.
Décès de Thierry Ardisson, «l'homme en noir» Newsletter
«Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde.
Autres newsletters
AFP
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


24 Heures
an hour ago
- 24 Heures
Découvrez qui incarnera Link, Zelda et les autres figures cultes au cinéma!
Accueil | Culture | Cinéma & séries | Alors que le nom des acteurs de la future adaptation a été révélé, retour sur une franchise devenue icône de la pop culture. Publié aujourd'hui à 12h02 Nombre de gamers entretiennent une relation particulière avec la série de jeux vidéo «Zelda». Nintendo En bref: Les nostalgiques de la pop culture des années 90 et 2000 doivent exulter. Après la présentation du jeune acteur allant reprendre le rôle d' Harry Potter dans la future série HBO adaptée de la saga du même nom, voilà qu'on apprenait cette semaine que le film tiré de l'univers des jeux vidéo «Zelda» était bel et bien confirmé. La production avait même des visages à nous montrer. C'est ainsi l'actrice britannique Bo Bragason qui incarnera la princesse de Nintendo à l'écran. gée de 21 ans, cette native de Chichester qui a grandi au Luxembourg puis dans le sud de la France s'est notamment fait connaître par plusieurs séries sur la BBC One et Disney+, dont «Renegade Nell». À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Du côté des autres boss du casting, le rôle de l'aventurier Link revient à Benjamin Evan Ainsworth, Britannique lui aussi. À seulement 16 ans, l'acteur est déjà en possession d'un CV bien fourni, apparu dans la série Netflix «The Haunting of Bly Manor», le film Disney «Flora & Ulysses» et dans le live action «Pinocchio», où il prêtait sa voix à la marionnette enchantée. Le long-métrage consacré à «Zelda», qui devrait débouler dans les salles en 2027, est le premier opus inspiré du jeu à surgir sur grand écran, bien qu'une série japonaise avait déjà, à la fin des années 80, porté le monde de la Triforce en dehors des frontières du jeu vidéo pour la petite lucarne. Ce n'est cependant pas la première fois qu'une franchise star de l'univers vidéoludique est adaptée pour le cinéma. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Zelda, des consoles aux écrans de cinéma Dès le début des années 2000, Angelina Jolie avait donné vie à l'archéologue Lara Croft dans «Tomb Raider», suivie de près par «Resident Evil», où Milla Jovovich, alors actrice phare des films d'action, embrochait des zombies à la chaîne. Depuis, le phénomène a pris de l'ampleur, en particulier à partir des années 2010, où même les jeux ne mettant pas spécialement en avant une héroïne au physique formaté pour plaire au public masculin ont vu leurs alter ego cinématographiques cartonner, à l'instar de «The Last of Us» , «Arcane» ou «Uncharted». Reste que le cas de Zelda est encore à part. Véritable icône numérique, chouchou des gamers et création majeure de la pop culture nipponne, la série de jeux, qui comptabilise plus de vingt déclinaisons depuis 1986, année de sortie de «La légende de Zelda», est l'une des plus aimées de toute l'histoire des productions vidéoludiques. L'une des plus abouties aussi. «Ocarina of Time», paru en 1998, figure d'ailleurs tout en haut de la liste des meilleurs jeux vidéo de tous les temps, récoltant un métascore de 99 sur 100. Le concepteur de «Zelda» s'est notamment inspiré de l'univers de Tolkien. Nintendo Nintendo entre dans la pop culture Un statut de jeu culte en partie dû à sa conception de la quête et de l'aventure, où l'intrigue et la psychologie des rôles comptent moins que le plaisir de parcourir les univers comme on voyagerait dans un pays fantastique et immémorial, que son concepteur Shigeru Miyamoto avait voulu proche des géographies imaginaires du «Seigneur des anneaux» de Tolkien. Ce lien affectif inusable des joueuses et des joueurs avec l'une des plus anciennes franchises du jeu vidéo a d'ailleurs été bien entendu par son éditeur Nintendo, qui a pris soin d'entretenir la flamme Zelda en sortant plusieurs opus successifs pour sa nouvelle console portable Switch . L'histoire d'amour des gamers, expérimentés comme plus occasionnels, avec le jeu Nintendo, est forcément un argument de poids en faveur d'une adaptation au cinéma, mais c'est aussi un possible traquenard. Car les attentes du public, qui seront élevées, obligent les producteurs à être à la hauteur. Autour de Zelda et de Nintendo Nicolas Poinsot est journaliste à la rubrique culture et société. Auparavant, cet historien de l'art de formation a écrit pendant plus de dix ans pour le magazine Femina et les cahiers sciences et culture du Matin Dimanche. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
2 hours ago
- 24 Heures
Sur Netflix, plongée dans la descente aux enfers d'American Apparel
Accueil | Culture | Cinéma & séries | Le documentaire retrace l'ascension fulgurante et la chute brutale de l'enseigne fondée par l'homme d'affaires Dov Charney. Publié aujourd'hui à 10h31 Les enseignes American Apparel ont fleuri aux quatre coins du globe dans les années 2000. En Suisse, la ville de Zurich abritait un magasin de la marque. EPA American Apparel: si ce nom ne vous dit pas grand-chose, pour les enfants des années 90, il ravive des souvenirs vestimentaires. American Apparel, c'était le summum du chic à la sauce hipster, avec des basiques stylés, des pubs (très) suggestives et une promesse de mode éthique made in USA. Pour cette marque, tout avait bien commencé. Peut-être un peu trop. Ou alors seulement sur papier. Le 1er juillet 2025, Netflix a sorti «Trainwreck: The Cult of American Apparel» . Durant cinquante-quatre minutes et à coups de témoignages d'anciens employés, le film retrace l'ascension fulgurante, puis la chute brutale de l'enseigne fondée par l'homme d'affaires canadien Dov Charney au printemps 1989. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Lorsque American Apparel débarque sur le marché au début des années 90, l'enseigne est saluée pour ses salaires soi-disant décents et sa production locale. Mais dès le début, il y a une ombre au tableau, qui déplaît comme elle séduit: la mise en scène sexualisée des campagnes publicitaires, avec de jeunes mannequins dans des poses osées. Derrière l'idéal, le délétère Et ce n'est pas tout. Car le documentaire raconte aussi une autre histoire. Celle d'un environnement de travail toxique, avec Dov Charney en chef d'orchestre. Un personnage dont l'aura de génie un peu fou cachera trop longtemps un management délétère – comme lorsqu'il hurle sur un employé, par téléphone, à 3 heures du matin. Au fil du documentaire, les accusations fusent contre Charney. Parmi elles: des conditions de travail épuisantes, mais aussi des gestes inacceptables dont du harcèlement sexuel à l'encontre de jeunes employées et une position de «gourou» assumée. Un système à interroger Dov Charney, de son côté, nie en bloc. Il n'a jamais été reconnu coupable d'un crime. Mais l'accumulation de scandales aura raison de lui: il est évincé en 2014, la marque fait faillite en 2015 puis sera rachetée. Elle survit aujourd'hui, en ligne seulement. Charney, lui, a rebondi chez Yeezy, l'enseigne d'un certain Kanye West. Séduisante, la production Netflix laisse cependant un goût d'inachevé. Le film évite d'interroger un écosystème plus large, qui inclut les investisseurs, les médias, et même les consommateurs, tous trop souvent fascinés par le mythe du «créatif déviant», ce génie à qui on pardonnait tout. Jusqu'à maintenant. Plus sur les films, séries et documentaires à voir sur Netflix Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
16 hours ago
- 24 Heures
Relecture, à Avignon, de l'affaire Pelicot et de la culture du viol
Milo Rau et Servane Dècle s'emparent de ce procès symbolique pour en décortiquer les ressorts. Une soirée accessible librement en streaming. Publié aujourd'hui à 21h05 Gisèle Pelicot le 19 décembre 2024, alors qu'elle quitte le tribunal d'Avignon après avoir entendu le verdict condamnant son ex-mari à une peine de 20 ans de prison. AFP En bref: Le Festival d'Avignon s'invite dans votre salon. Alors que la comédie «La lettre» de Milo Rau essuie quelques mauvaises critiques en France, le metteur en scène suisse , allié à Servane Dècle, double la mise au sein de la manifestation avec un sujet beaucoup plus grave. «Le procès Pelicot», qui sera diffusé en libre accès sur le site du Festival d'Avignon , ne se présente pas comme une pièce à proprement parler, mais comme une somme de prises de parole, de documents, de témoignages patiemment recueillis qui forment une soirée de lecture prise en charge par deux comédiennes au cloître des Carmes de la Cité des papes . Milo Rau et le procès Pelicot Après une première mouture aux Wiener Festwochen , dont Rau est le directeur, le projet arrive à Avignon en version plus ramassée quelques jours après que Gisèle Pelicot a reçu la Légion d'honneur, le 14 juillet dernier . De cette femme victime de soumission chimique de la part de son ex-mari et violée par des dizaines d'hommes, mais qui a affronté son procès avec un courage exemplaire, il y a encore des leçons à recevoir, une réflexion à poursuivre. Contribution au débat en compagnie de Servane Dècle et Milo Rau. Comment cette collaboration a-t-elle débuté? Milo Rau: On a déjà réalisé deux ou trois projets ensemble. J'étais à Paris en répétition pour «La lettre», une petite pièce légère faite pour le festival. Je me suis dit que ce serait étrange d'aller à Avignon et de ne rien faire sur Gisèle Pelicot. Ne pas en parler aurait presque eu la signification d'un silence volontaire. J'ai téléphoné à Servane, qui était à Paris aussi, pour voir si l'on pouvait commencer une recherche et s'il était réaliste de préparer quelque chose pour Vienne et Avignon. Servane Dècle: On voulait être sûrs qu'on pouvait avoir accès à des documents. Il n'y a pas d'enregistrement du procès, donc on a contacté les avocats de Gisèle Pelicot et des journalistes. On a très vite eu beaucoup de soutien. Des journalistes nous ont donné leurs notes, 500 pages de toutes les journées d'audience qu'ils avaient suivies. On a eu l'ordonnance de mise en accusation et beaucoup de matières documentaires qui nous ont aidés à construire la lecture, et aussi plein de rencontres qui nous ont permis de nous faire une idée de ce que les gens qui avaient assisté au procès avaient traversé. Servane Dècle et Milo Rau à Vienne en juin. AFP À partir de ce matériau documentaire, quel discours avez-vous cherché à façonner? Milo Rau: C'est une histoire qui se développe dans le temps. Au début, on expose l'acte d'accusation, ensuite les quatre années avant que le procès ne commence, la famille, l'impact sur la famille, la maison, la région, dans laquelle ça se passe. Mais il y a aussi les viols, les violeurs, le procès, la question de la soumission chimique. Il y a des textes d'activistes, des tribunes. On essaye de traverser les discours. De l'autre côté, on peut voir cette lecture comme une sorte d'analyse aux multiples perspectives du patriarcat, de la soumission chimique et de l'importance de la pornographie sur internet. Il y a une complexité que l'on n'essaie pas de réduire, mais plutôt de développer dans le temps. Servane Dècle: On fait durer les questions que le procès a posées. Beaucoup de gens étaient frustrés: tourner autour du pot pendant trois mois, avec 50 accusés et autant de discours qui se répétaient, sans avoir jamais le temps d'aller en profondeur. Le cadre judiciaire est frustrant parce qu'il ne permet pas de chercher ensemble la vérité. Il est là pour trouver une punition, établir une vérité judiciaire qui permette une punition. Les accusés sont dans une stratégie de défense et on n'arrive pas à aller en profondeur. On manque d'expertises supplémentaires, de regards de chercheurs, etc. Faire cette lecture, c'est aussi donner la possibilité de prolonger l'analyse. La notion de culture masculine du viol se présente comme l'idée-force qui est sortie de ce processus. Comment l'avez-vous abordée? Milo Rau: À travers les interrogatoires des violeurs, on voit qu'ils ne comprennent pas très bien ce qui leur est arrivé. C'est tellement normalisé sur internet, justifié par la pornographie avec des sites qui proposent des milliers d'heures de violences faites à des femmes. Ils prennent du temps pour comprendre qu'ils sont des violeurs. Dans la narration de la pornographie, le consentement de la femme n'est pas important. Que les avocats de Gisèle Pelicot aient insisté pour rendre publiques les enregistrements vidéo permet de comprendre – de voir – que les violeurs sont très conscients de tout ça. Ils chuchotent, ils font attention qu'elle ne se réveille pas. Ils savent très bien ce qu'ils font. Rappelons que juste avant la fermeture du site , qui a permis d'organiser ces viols, il y avait encore 1 million de personnes qui s'y retrouvaient chaque mois. Servane Dècle: Pour nous, la culture du viol s'étend à quelque chose de plus large… Ça veut dire beaucoup de choses. Le rapport que notre culture entretient avec le viol, donc les représentations du viol, qu'est-ce qu'un viol, qu'est-ce qui n'en est pas un. Donc les bonnes, les mauvaises victimes, les bons, les mauvais… Mais c'est aussi tout ce qui, dans notre culture, peut faciliter le passage à l'acte. Tout l'amalgame entre sexe et violences qui se diffuse dans nos récits. Aujourd'hui, notre culture renouvelle la possibilité du viol par des dispositifs technologiques par exemple. Cette affaire est possible parce qu'il existe une communauté numérique du viol qui se retrouve sur un site. C'est le moyen nécessaire pour que 50 personnes convergent dans la même chambre afin de violer Gisèle Pelicot pendant dix ans. On n'aurait pas pu faire ça, il y a vingt ans. Festival d'Avignon, Cloître des Carmes, ve 18 juillet (22 h). Accès libre en streaming sur la homepage du site du festival: Le procès Pelicot, autres lectures Boris Senff travaille en rubrique culturelle depuis 1995. Il écrit sur la musique, la photographie, le théâtre, le cinéma, la littérature, l'architecture, les beaux-arts. Plus d'infos @Sibernoff Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.