logo
Utiles, les oméga-3, quand on mange peu de poisson ?

Utiles, les oméga-3, quand on mange peu de poisson ?

La Presse5 days ago
Deux fois par mois, notre journaliste répond aux questions de lecteurs en matière de santé et de bien-être.
Pour ceux qui ne mangent pas assez de poisson, les suppléments d'oméga-3 sont-ils utiles ?
Chantal Allen
Pour répondre à cette question, La Presse s'est entretenue avec deux chercheurs en nutrition : Michel Lucas, docteur en épidémiologie nutritionnelle, et May Faraj, qui s'intéresse aux mécanismes menant au développement des maladies cardiométaboliques. Ils apportent deux éclairages différents.
Michel Lucas : le poisson d'abord
PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE
Des sardines sur le gril
Michel Lucas s'est beaucoup intéressé aux oméga-3 en début de carrière, dans la foulée de ses études postdoctorales à l'Université Harvard. « Il y a quelques années, j'aurais dit : oui, prenez le supplément, il n'y a pas de problème, confie le professeur de l'Université Laval. Mais je m'aperçois que le problème, ce n'est pas ce que les gens mangent, c'est ce que les gens ne mangent pas. Si les gens mangent plus de poisson, ils vont manger moins de viande, ils vont manger moins d'autres choses, parce qu'il y a un effet de remplacement. »
À ses yeux, c'est d'abord le poisson qu'il faut apprendre à aimer, et c'est en apprenant aux gens à cuisiner, en leur donnant des outils, qu'on peut y arriver. Le saumon sauvage poché surmonté de salsa verde, « c'est délicieux », glisse le professeur, aussi chef diplômé.
Selon lui, il ne faut pas tomber dans le piège du réductionnisme nutritionnel, c'est-à-dire analyser les aliments en fonction de leurs nutriments individuels, au lieu de les considérer dans leur ensemble. Dans le poisson, dit-il, il y a beaucoup plus que les oméga-3. « Et qu'est-ce qu'on partage, en prenant une pilule ? Voici, mon fils, ma fille, il faut que tu prennes une pilule. Belle transmission… »
« Pas très puissant »
L'intérêt pour les oméga-3 ne date pas d'hier, souligne Michel Lucas. Dans les années 1970, des études épidémiologiques ont mis en lumière le faible taux d'infarctus chez les Inuits du Groenland et chez d'autres populations friandes de poisson. Dans les décennies suivantes, des scientifiques ont réalisé plusieurs essais cliniques sur les oméga-3, certains à très large échelle. Des études ont été menées aussi bien en prévention primaire (pour empêcher l'apparition d'une maladie) qu'en prévention secondaire (pour éviter une récidive).
Ces grosses études en sont arrivées à des conclusions variables, parfois contradictoires. Des scientifiques ont produit des revues systématiques, soit des synthèses de toutes les données disponibles. « La revue Cochrane [publiée en 2020] est la plus complète portant sur les impacts des oméga-3 d'origine marine sur la santé cardiovasculaire », indique Michel Lucas. Les chercheurs ont observé une diminution de 10 % du risque cardiovasculaire. « Pour sauver un patient, il faut en traiter 334, souligne le professeur. Ce n'est donc pas très, très puissant… »
May Faraj : oméga-3 et prévention
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE
Des suppléments d'oméga-3
Chercheuse à l'Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM) et professeure à l'Université de Montréal, May Faraj s'intéresse depuis 14 ans aux oméga-3. Si les conclusions des grands essais cliniques varient, dit-elle, c'est parce que le type d'oméga-3, le dosage, le type de placebo et les populations étudiées varient aussi d'un essai à l'autre. « Il n'existe pas de diète fits all », souligne May Faraj.
On peut donc penser que certaines personnes, plus que d'autres, auraient particulièrement avantage à prendre des oméga-3. Dans ses recherches, May Faraj s'intéresse à la prévention, par la nutrition, du diabète de type 2 (une maladie chronique qui augmente d'ailleurs le risque de souffrir de maladie cardiaque). Ses études⁠1 montrent que les patients à risque de développer un diabète de type 2 auraient tout avantage à consommer des oméga-3. « On a montré que, si on donne des oméga-3 pendant trois mois à des gens qui ont les LDL augmentés [les particules qui transportent le mauvais cholestérol, dans le sang], on peut améliorer l'inflammation du tissu adipeux, et éliminer l'association de l'inflammation avec plusieurs facteurs de risque de diabète de type 2 dans la circulation », explique Mme Faraj. ⁠
Le poisson : souvent insuffisant
Pour exprimer le profil d'une personne en matière d'oméga-3, des chercheurs ont proposé l'« indice oméga-3 ». C'est une mesure, en pourcentage, des oméga-3 dans les membranes de globules rouges. Chez les Occidentaux, l'indice se situe généralement entre 3 % et 5 %, mais plusieurs grosses études populationnelles ont associé une meilleure santé à un indice oméga-3 de 8 % et plus.
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE
May Faraj conseille de choisir des suppléments certifiés « IVO » pour en garantir la pureté et la concentration.
Comment atteindre ces 8 % ? Selon une étude⁠2 citée par May Faraj, la vaste majorité des participants qui consomment une ou deux portions de poisson par semaine n'atteignaient pas les 8 % ; pour y arriver (sans prendre de suppléments), il faudrait consommer quatre portions de poisson gras par semaine, une cible que peu de gens sont capables d'atteindre, souligne May Faraj.
Et même en prenant un supplément d'oméga-3 selon les indications sur la boîte (en moyenne 800 mg), la plupart des gens n'atteignent pas 8 %, montre cette même étude. Qui l'atteignait, alors ? Parmi les personnes consommant deux portions de poisson et plus par semaine, seules celles prenant également en moyenne 1,1 g de suppléments d'EPA + DHA présentaient un indice de 8 % ou plus. Et parmi les participants qui ne mangeaient pas de poisson, c'est ceux qui prenaient au moins 1,3 g de suppléments par jour qui atteignaient les 8 %.
1. Lamantia, V., Bissonnette, S., Beaudry, M. et al. « EPA and DHA inhibit LDL-induced upregulation of human adipose tissue NLRP3 inflammasome/IL-1β pathway and its association with diabetes risk factors ». Sci Rep 14, 27 146 (2024).
2. McDonnell SL, French CB, Baggerly CA, Harris WS. « Cross-sectional study of the combined associations of dietary and supplemental eicosapentaenoic acid+docosahexaenoic acid on Omega-3 Index ». Nutr Res. 2019 Nov ; 71 : 43-55.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Peu de différence entre 7000 et 10 000 pas par jour
Peu de différence entre 7000 et 10 000 pas par jour

La Presse

time3 hours ago

  • La Presse

Peu de différence entre 7000 et 10 000 pas par jour

« La cible de 10 000 pas, c'est une bien belle cible, mais ce n'est peut-être pas nécessairement la cible qui est nécessaire pour tout le monde pour avoir un maximum de bénéfices cardiovasculaires », a commenté François Simard, un spécialiste de la cardiologie sportive à l'Institut de cardiologie de Montréal. (Montréal) L'objectif bien connu de 10 000 pas par jour n'offre que peu d'avantages pour la santé si on le compare à une cible de 7000 pas par jour, conclut une nouvelle revue systémique publiée par des chercheurs australiens. Jean-Benoit Legault La Presse Canadienne Oui, disent les auteurs, marcher 10 000 pas par jour plutôt que 7000 réduit le risque de décès toutes causes confondues, de mortalité due au cancer, de démence et de symptômes dépressifs, en plus de diminuer l'incidence de maladie cardiovasculaire. Toutefois, précisent-ils, « l'amélioration progressive au-delà de sept mille pas par jour était faible, et il n'y avait aucune différence statistique entre sept mille pas par jour et un nombre de pas plus élevé pour tous les autres résultats ». « La cible de 10 000 pas, c'est une bien belle cible, mais ce n'est peut-être pas nécessairement la cible qui est nécessaire pour tout le monde pour avoir un maximum de bénéfices cardiovasculaires », a commenté François Simard, un spécialiste de la cardiologie sportive à l'Institut de cardiologie de Montréal. L'objectif quotidien de 10 000 pas n'a jamais été enraciné dans la science. Il est vraisemblablement apparu dans la conscience (et la culpabilité) populaire quand une entreprise japonaise a baptisé son nouveau podomètre « Manpo-kei » (compteur de 10 000 pas en japonais) au milieu des années 1960. Les auteurs de la nouvelle revue systémique ont épluché des dizaines d'études et de méta-analyses regroupant des dizaines de milliers de sujets. Ils en viennent à trois conclusions importantes : Tout d'abord, même un nombre de pas modeste chaque jour est associé à des bienfaits pour la santé ; Ensuite, 7000 pas par jour sont associés à des réductions de risque considérables pour la plupart des résultats, par rapport à la référence de 2000 pas par jour ; Enfin, même si le risque a continué à diminuer au-delà de 7000 pas par jour, il a atteint un plateau pour certains résultats. Règle générale, poursuivent les auteurs, chaque ajout de 1000 pas par jour réduisait un peu plus les risques pour la santé associés à différentes conditions. Par exemple, le risque de décès toutes causes confondues de ceux qui marchent quatre mille pas par jour était 36 % inférieur à celui de ceux qui en marchent 2000 ; la réduction bondit à 47 % quand on passe à 7000 pas par jour. Conclusion, disent-ils : même un nombre de pas modeste chaque jour est associé à une réduction du risque, et « le message selon lequel chaque pas compte pour ceux qui en sont capables devrait être mis en avant comme un message clé de santé publique, indépendamment de l'objectif quantitatif spécifique ». « Cette étude permet de confirmer […] que les bénéfices cardiovasculaires ne se manifestent pas uniquement à 10 000 pas, ils commencent avant ça, a dit le docteur Simard. Ça nous dit qu'il y a des bénéfices à commencer à bouger. » Même si une revue systémique comme celle-ci rassemble par défaut des études et des analyses de qualité inégale, poursuit-il, les résultats laissent « sous-entendre qu'une cible de sept mille ou sept mille cinq cents pas par jour pourrait tout à fait être […] dans nos recommandations cliniques pour essayer de sortir les gens de la sédentarité et en tirer des bénéfices cardiovasculaires ». Le risque avec des cibles comme « 10 000 pas par jour » ou « au moins trois séances de 20 minutes par semaine » est d'envoyer un message « tout ou rien » à la population, a dit le docteur Simard. Quand on parle d'exercice physique, a-t-il rappelé, « il n'y a pas de seuil qui nous permet d'avoir tous les bénéfices d'un seul coup ». « Les bénéfices se manifestent très rapidement dès les premières minutes, a-t-il dit. Ces cibles-là sont données pour essayer d'encourager les gens et démontrer ce qui est optimal. Mais je pense qu'il devrait toujours y avoir un message en dessous de ça, que bien avant ça, vous allez avoir des bénéfices, vous allez avoir des bienfaits, et j'espère que ça ne décourage pas les gens. » Le message de cette revue systémique est donc clair, estime le docteur Simard : même les gens pour qui un objectif de 10 000 pas pas jour n'est pas réaliste en ce moment doivent comprendre que même « seulement » 7000 pas seront à l'origine de bienfaits pour leur santé. Les pas, comme les minutes d'activité, sont « faciles à mesurer », a-t-il rappelé, et « ça peut être très stimulant […] de compter les pas et de voir la progression pendant la journée ». « Il ne faut pas se décourager, a conclu le docteur Simard. Il ne faut pas se dire que c'est 10 000 pas ou rien du tout. On ne perd pas notre temps. Si j'ai seulement le temps d'aller faire une marche de trois mille pas, ça vaut la peine, il ne faut pas se décourager. » Les conclusions de cette analyse ont été dévoilées par le journal Lancet Public Health.

Bel amour
Bel amour

La Presse

time6 hours ago

  • La Presse

Bel amour

Cette chronique a été publiée le jeudi 7 janvier 1999, en page A1. Nous la republions sans altérer les mots utilisés par l'auteur à l'époque. Sonne le glas, Bel amour est mort pendant le verglas. La vieille toussait, crachait, ne voulait parler à personne. Elle avait même lancé ses souliers au médecin. Danielle Laporte, bénévole au centre d'hébergement de Belœil, s'est assise à bonne distance de la vieille sans rien dire. Il lui a fallu plusieurs heures pour s'approcher, lui parler, et finalement la convaincre de se laisser mener à l'hôpital. La vieille est morte à l'hôpital le surlendemain. Les microbiologistes ont identifié le virus assez commun qui l'a tuée : une des 16 souches de l'influenza. Danielle Laporte est morte quatre mois plus tard, des suites d'une infection causée par ce même virus. « C'est fou ce que je m'ennuie de ma blonde », dit Germain Duclos, le compagnon de Danielle Laporte qui émerge à peine de son cauchemar. Tous deux orthopédagogues, Germain et Danielle travaillaient ensemble, écrivaient des livres ensemble, vivaient ensemble, une complicité qui attendrissait leurs proches : « Plusieurs de nos amis et collègues appelaient Danielle Bel amour, le surnom que je lui avais donné. C'est ce qu'elle était pour moi depuis dix ans, mon bel amour, ma compagne, ma collègue. » « Quand le verglas est arrivé, nous nous sommes proposés comme bénévoles au centre d'hébergement de Belœil. Peu de temps après le décès de la vieille dame, Danielle a eu une grippe, accompagnée de violentes douleurs thoraciques. Hospitalisée de toute urgence, on lui a trouvé une infection de l'enveloppe du cœur, puis le même virus s'est attaqué au cœur lui-même. Bel amour était en train de mourir. C'était le 19 janvier. Danielle Laporte est transférée à l'Institut de cardiologie où, en attente d'un nouveau cœur, on la branche sur un cœur mécanique. Un énorme truc qu'on n'avait encore jamais installé dans la cage thoracique d'une femme. Neuf jours dans le coma. Durant ce temps, on l'ouvrira cinq fois pour enlever des caillots. On trouve enfin un cœur à greffer, à London, Ontario, le 1er février. Une équipe médicale va le chercher en Challenger. Germain Duclos attendait dans le parking de l'Institut de cardiologie : « Il était 5 h 35 du matin quand l'ambulance est arrivée entre deux voitures de police qui faisaient hurler leurs sirènes. Dans l'ambulance, une glacière. Dans la glacière, le nouveau cœur de ma blonde… La transplantation a parfaitement réussi. Les chirurgiens ont esquissé un petit pas de danse, se sont tapé dans les mains. Bel amour était sauvée. Elle est sortie de son coma le 14 février, elle a su qu'elle avait un nouveau cœur le jour de la Saint-Valentin, c'était une fille qui ne manquait pas d'à-propos… Mais notre vrai anniversaire d'amoureux tombait le 26 février, ça faisait dix ans que nous nous étions rencontrés. Par signes (elle ne pouvait communiquer qu'en battant des cils) nous avons eu cet échange qui me détruit chaque fois que j'y repense : — Qu'est-ce qui te ferait plaisir, un bijou ? Elle fit signe que non. Pas de bijou. — Un voyage quand tu seras sur pied ? Non plus. Pas de voyage. — Quoi ? Lettre par lettre, elle m'a dit : m-e-m-a-r-i-e-r. J'ai pleuré. Moi qui lui disais tout le temps que je l'aimais assez pour ne pas la marier… » Longue et difficile convalescence à l'Institut de réadaptation. Son système immunitaire très affaibli par les médicaments antirejet, Danielle s'épuisera à se défendre d'incessantes infections. Fin avril, elle est réadmise d'urgence à l'Institut de cardiologie. « Le 9 mai – Germain Duclos se souvient de tous les jours, de toutes les heures du calvaire de Bel amour – le 9 mai, elle me parle de la mort pour la première fois. Elle me demande de m'occuper de ses fils, si ça tourne mal. Le 12, ce sont ses dernières paroles : 'Germain, calme-toi !' Le 20 elle meurt. » Germain Duclos a passé le reste de l'année en zombie. La douleur est partie. Reste une infinie tristesse. « Je m'ennuie terriblement de ma blonde… »

La vie mon vieux
La vie mon vieux

La Presse

time8 hours ago

  • La Presse

La vie mon vieux

Cette chronique a été publiée le samedi 18 février 1995, en page A5. Nous la republions sans altérer les mots que l'auteur a utilisés à l'époque. Comme je le dis souvent aux étudiantes en communication qui viennent m'interviewer : une chronique est une tranche de vie. Mais qu'est-ce que la vie ? Ah ça, mesdemoiselles. La vie c'est… c'est la vie, mon vieux. — Pardon ? Pourquoi je dis toujours « mon vieux » ? Préféreriez-vous que je dise « la vie, mon aîné » ? La vie mon néné ? La vie, mon tôton ? Je respecte trop mes lecteurs. La vie mon vieux, donc. Disons d'abord que la vie est un cadeau, comme cette chronique, mais plus gros. Et qu'elle se présente différemment. Vous avez sans doute noté que cette chronique se présente souvent comme un enchaînement de petits flashes, de petites histoires, séparés par des petites étoiles. Pas la vie. La vie est une concrétion, un agrégat de choses hétéroclites et indissociables. Si vous voulez, la vie est comme le catalogue que je viens de trouver dans mon courrier. En première page on m'annonce que je viens de gagner deux magnifiques lampes à l'huile qui ajouteront le romantisme à mes soirées intimes. Ces lampes me seront remises gratuitement pour tout achat de 35 $ ou plus. Eh bien la vie est ainsi. Un magnifique cadeau qui vient avec tout achat de 35 $ et plus. La difficulté est de choisir, dans le catalogue de la vie, ce que l'on achètera pour 35 $ et plus. La boucle d'oreille amaigrissante à 9,95 $, qui neutralise la faim, en agissant, par acupuncture magnétique, sur le système nerveux ? Le WhisperXL à 24,95 $ ? Comme son nom le suggère, le chuchotement (whisper) extra-large (XL) est un appareil auditif qui permet d'entendre un chuchotement à 100 pieds. Je vous laisse imaginer l'usage que les journalistes malhonnêtes font de ce diabolique appareil. Des éléphants en céramique à 29,95 $ ? Résumons-nous, la vie est un catalogue dans lequel il est parfois bien difficile de choisir. C'est pourtant le choix, qui fait que l'homme est un homme. When a man cannot choose he ceases to be a man. Shakespeare. On rit pu. Mais il y a un truc. Et c'est une chose qu'il faut toujours garder à l'esprit : la vie est pleine de trucs. When a man cannot choose, y peut toujours passer le catalogue à sa fiancée. Reconnaissons-le : la vie est terriblement domestique. Et si le choix fait de l'homme un homme, il ne fait pas nécessairement de la femme une ménagère bien équipée. Ainsi il n'est pas question de choisir entre une râpe multi-usages à 24,95 $ et un coupe-pâte à 7,99 $ pour denteler le dessus des tartes. Cela prend les deux. Comme cela prend un ouvre-pot pour dévisser le bouchon des tubes de vernis à ongles. J'allais oublier la quick-mop à 9,99 $, à fibres de chamois qui absorbent jusqu'à 13 fois leur poids en eau. Vous saviez, vous, qu'il y avait des chamois à fibres ? Avouez : vous étiez certain qu'ils avaient tous des poils ? C'est une autre chose qu'il faut se rappeler sans cesse : la vie elle est pleine de surprises, et il faut se garder des certitudes. J'allais oublier, enfin, tout aussi indispensable, la gaine invisible, garantie à vie, qui rajeunit la silhouette à 14,95 $. Ce qui me fait me souvenir, et c'est la dernière chose que je vous dirai de la vie mon vieux pour aujourd'hui, ce qui me fait me souvenir, que, comme les gaines invisibles, la vie aussi est garantie à vie.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store