
Tour de France : «Pogacar, c'est un plaisantin», Fabrice, l'homme qui floque depuis vingt-deux ans le maillot jaune sur le podium
Dans sa camionnette garée non loin de l'arrivée, Fabrice Pierrot n'est pas du genre à chercher la lumière. Le floqueur du Tour de France qui remet tous les maillots distinctifs sur le podium évite même de trop parler à la presse. À chaque fois que son histoire apparaît dans un article son compte Facebook est bombardé de demandes. « J'ai l'impression que les gens croient que je fais partie de la caravane, que je distribue à tout va gratuitement ! Les gens passent commande, comme ça. Ce matin, il y a même un gars qui m'a écrit : "J'ai besoin de onze maillots !" Non, ça marche pas comme ça», sourit-il.
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Ce Vosgien de 52 ans à l'accent à couper au couteau, couvre cette année son 22e Tour de France. Plus de deux décennies à floquer des maillots distinctifs à la fin de chaque étape, à habiller les coureurs derrière le podium, vérifier qu'il n'y ait aucun accroc ou fermeture qui coince, avec ses tuniques confectionnées dans sa camionnette équipée d'une presse.
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Il lâche son poste d'enseignant pour se consacrer à son activité de floqueur
Fondu de vélo, Fabrice Pierrot a fait de sa passion pour les maillots un métier il y a de longues années. Il a laissé tomber son poste d'enseignant en technologie au collège pour se consacrer exclusivement à cette activité. «Je savais comment floquer les maillots par mon métier, je savais aussi où me fournir en machine et dessiner sur ordinateur alors je me suis lancé dedans», confie-t-il. D'abord à temps partiel puis à temps plein avec son entreprise OF-X, spécialisée dans le marquage textile.
Tous les jours, à la fin de l'étape, il file à l'arrière du podium protocolaire où il a déjà son stock de maillots prêts pour parer à toute éventualité. Pour chaque maillot distinctif, Fabrice a déjà des exemplaires floqués au nom de chaque formation. Sur les trois semaines, il imprimera au total environ 1000 tuniques. Quotidiennement, il aide donc les champions distingués (maillot jaune, vert, à pois…) à se parer de leur nouvelle couleur en n'oubliant pas de donner exemplaires du précieux textile aux équipes et aux différents partenaires. Et aux coureurs, parfois, qui peuvent demander un ou deux exemplaires supplémentaires. « J'ai habillé des centaines de maillots jaunes et j'ai appris à échanger avec eux. Forcément, les coureurs sont très souvent de bonne humeur quand ils montent sur le podium», glisse cet entrepreneur privilégié.
Armstrong et Wiggins, maillots jaune distants
Enfin, presque, puisque certains n'étaient pas toujours très bavards : «Armstrong était fidèle à sa réputation, un peu hautain et Bradley Wiggins n'était pas particulièrement sympa.» Tout le contraire de Tadej Pogacar. Une crème. « On a le temps de discuter un peu des fois même si mon anglais n'est pas parfait. C'est un plaisantin. Quand il arrive au podium il me dit : "Ahhh, c'est ma maison !"» Et Jonas Vingegaard ? « Il parle moins mais il est très gentil, comme l'est Julian Alaphilippe ou l'était Pierre Rolland. Pierre, il était venu au podium après sa victoire en 2011 (à L'Alpe d'Huez). J'étais tout seul avec lui et il voyait pour la première fois les images de son exploit. Il n'en croyait pas ses yeux et était super ému. C'était beau de partager ce moment avec lui.» Un excellent souvenir qui contraste avec un petit coup de chaud survenu en 2006 lorsqu'il s'était trompé d'équipe pour distinguer Stuart O'Grady. « Pour moi, il était toujours chez Crédit Agricole mais il était passé chez Cofidis… Je m'étais trompé. Depuis, je vérifie toujours l'équipe, quel que soit le coureur.»
Une collection de 2500 maillots chez lui
Grâce à son métier, Fabrice peut alimenter son incroyable collection de 2500 maillots environ trônant dans les locaux de son entreprise. Grâce à sa proximité avec les coureurs qui lui demandent parfois quelques maillots supplémentaires, il peut les faire dédicacer. Au milieu de cette mine d'or, une tunique se détache, celle de Fabian Cancellara, double champion olympique, quatre fois champion du monde et vainqueur de huit étapes sur le Tour de France. « En Suisse à l'occasion d'une course, il avait apprécié un t-shirt de l'organisation que je portais et je me suis débrouillé pour lui donner. J'ai saisi l'occasion pour lui glisser que j'étais collectionneur et que j'aurais bien aimé en avoir un de lui. Il me répond que c'est son père qui s'en occupe. Mais six mois plus tard, à 6000 km de là au Qatar, dans l'ascenseur je le croise et il me dit : " J'ai quelque chose pour toi" Il avait pensé à mon maillot !J'ai été très touché. Un grand champion et un gars bien comme le sont les cyclistes en général.»
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