Mort de Thierry Ardisson : décès, funérailles, mémoire… l'animateur avait déjà tout prévu pour son après
C'est dans une longue publication sur Instagram que la journaliste Léa Salamé a rappelé qu'il avait mis en scène sa propre mort dans son dernier livre, L'homme en noir, publié en mai. Thierry Ardisson n'avait rien laissé filtrer sur sa maladie, privant les lecteurs de cette double lecture aujourd'hui nécessaire à la compréhension de son texte.
Une mise en scène « à la manière de David Bowie, dont le dernier clip se terminait dans un cercueil », souligne Léa Salamé. « Quand j'ai lu le livre, je ne savais pas qu'il était malade. Aujourd'hui, je vais le relire, mais sans me marrer », poursuit celle qui était aussi son amie.
« Dans ce livre, il disait rêver que son nom soit dans le dictionnaire. Il le sera.
Salut Thierry », conclut-elle son touchant message.
Pourtant, les indices étaient là. Sur la couverture de son livre, Thierry Ardisson marche de dos dans un couloir sombre vers une porte d'où jaillit une lumière blanche. « C'est un animateur qui s'appelle Thierry Ardisson, qui présente 'Tout le monde en parle', et il se prend une balle dans la tête. Et l'émission continue durant l'agonie avec tous les invités de ma vie qui viennent », résumait en octobre 2024 l'animateur télé sur le plateau du Buzz TV du Figaro.
Ses « dernières volontés »
En 2022, pour TV Magazine, il anticipait déjà son éloge funèbre. Du moins, son souhait en la matière : « j'ai envie qu'on dise : 'putain, ce mec-là, il avait des idées.' À la limite, le jour où je meurs, ça pourrait faire le titre du '20-Heures'. C'est tout ce qu'il me faut, je n'ai pas besoin qu'on dise autre chose. »
Plus loin encore, comme lieu virtuel de mémoire, il avait imaginé la chaîne YouTube Arditube, en partenariat avec l'INA. Celle-ci a vu le jour en 2020 et archive plus de 5 000 vidéos de ses émissions, qui retracent sa carrière.
D'ailleurs, à l'annonce de sa mort, une compilation de ses 40 ans de carrière a été envoyée à des journalistes. Sa diffusion faisait partie de ses « dernières volontés », précise le journaliste du Parisien Benoît Daragon.
Comme le souligne BFMTV, sa femme, la journaliste Audrey Crespo-Mara, le filmait depuis un moment pour un documentaire intitulé La Face cachée de l'homme en noir et diffusé prochainement sur TMC.
« Je veux voir la mort arriver en face »
En ce qui concerne ses obsèques, il avait également ses desiderata. « J'aimerais que les trois femmes que j'ai épousées soient là. Ma famille aussi. Mes potes. Quand je sentirai la mort approcher, j'écrirai tout », confiait-il au Point le 28 mai dernier.
Jusque dans les détails de la cérémonie : « Je veux l'encens, les enfants de chœur… La totale ! J'ai déjà toute la playlist en tête. Je veux qu'on écoute Lazarus de David Bowie et In My Life des Beatles repris par Sean Connery. »
Restait ce sur quoi il n'avait pas de prise : sa rencontre avec la faucheuse. « Je veux voir la mort arriver en face, pas qu'elle me prenne par surprise. » Histoire de lui laisser le temps de se préparer. Car « le jour où je sentirai la fin approcher, je déciderai de tous les détails pour mon enterrement », avait-il dit en mai au Parisien.
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