Diane et Horus, deux bébés faucons pèlerins tombés de leur nid à la cathédrale de Reims snobés par leurs parents
En un battement d'ailes, ce jour-là, les oisillons ont quitté leur cage au milieu des touristes. Soignés depuis mai dernier au Parc Argonne Découverte, ils avaient retrouvé leur liberté mais pas le nid familial. Ils allaient pourtant beaucoup mieux depuis leur découverte fin mai, âgés de deux mois, en mauvaise posture au pied de la cathédrale et incapables de rejoindre leur nid situé au sommet de l'édifice.
« Ils n'avaient pas pu redécoller car ils n'étaient sans doute pas assez musclés. Et c'était compliqué pour leurs parents de venir les nourrir au sol au milieu de la foule. Ce n'est pas comme dans les falaises, en milieu naturel », explicite le guide-ornithologue Antoine Cubaixo. Dans ce cas, l'intervention humaine est indispensable pour remettre sur pied les jeunes oiseaux.
Le transfert avait donc été effectué au Parc Argonne Découverte situé dans les Ardennes. C'est là-bas qu'une équipe de soigneurs a pris en charge les rapaces. Ils étaient atteints de trichomonose, un champignon qui infecte leur cavité buccale. Affaiblis par le parasite, ils avaient du mal à se muscler et donc à voler. Mais, grâce au traitement prodigué, ils avaient été remis sur pied.
Mais où se cachent-ils ?
« Installés dans des volières, les soigneurs ont stimulé les jeunes pour leur apprendre à chasser. Tout cela avant de les relâcher sur leur site de nidification, chose assez rare », précise Antoine Cubaixo. Si un soin tout particulier leur a été prodigué c'est qu'il s'agit d'une espèce protégée en France. Le seul nid identifié dans la Marne est installé à la cime de la cathédrale où « Jeanne » et « Clovis », un couple de faucon pèlerin, ont élu domicile pendant le confinement en 2020.
Dix-huit naissances ont été comptabilisées au sommet de l'édifice depuis leur arrivée. Mais, visiblement, le couple local, n'a sans doute pas vu d'un bon œil le retour de ses petits le 31 juillet dernier après une si longue absence. « Ils pouvaient soit les accueillir à nouveau, soit les chasser. Et c'est cette dernière option qui a prévalu. Depuis le lâcher, on n'a pas revu Horus et Diane dans le périmètre de la cathédrale », ajoute Antoine Cubaixo.
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