
L'installation de ce Carrefour City à Paris prend des proportions démesurées
Très vite, la pétition a fait parler d'elle, dans la presse française et sur les réseaux sociaux. Raison première de cette forte médiatisation : le pedigree des signataires, issus des milieux de la musique, du cinéma, de la politique ou encore de la littérature.
D'après les informations du média d'investigation La Lettre, le chanteur Alain Souchon et sa famille, l'actrice Catherine Frot, l'essayiste Alain Finkielkraut, la journaliste Ruth Elkrief, l'ancien homme politique Jacques Toubon ou le dirigeant de médias Denis Olivennes, ont notamment paraphé le texte. Un dénommé Pierre Richard figure aussi dans cette liste, mais il s'agirait d'un banquier homonyme, d'après l'auteur de la pétition, Bruno Segré, au Parisien.
« C'est un village d'enfants gâtés »
C'est à deux pas du jardin du Luxembourg que l'enseigne doit ouvrir fin août, remplaçant un magasin de jouets qui a fermé ses portes. Les contestataires craignent les nuisances sonores liées aux livraisons au petit matin de ce Carrefour City, ainsi que celles engendrées par sa fermeture tardive. Ils estiment également que les « cinq supérettes sur un rayon de 250 mètres » disponibles dans leur quartier sont suffisantes.
Les signataires accusent également Jean-Paul Lecoq, le maire LR de l'arrondissement, d'avoir signé la demande de travaux de Carrefour. Ils assurent que l'édile leur avait pourtant apporté leur soutien contre l'arrivée du petit supermarché. « Une grande partie des pétitionnaires ont bossé ou bossent dans la finance », tacle désormais le maire, interrogé par Le Monde. Avant d'asséner : « C'est un village d'enfants gâtés qui croient que tout leur appartient. »
Des remarques que le philosophe Alain Finkielkraut balaie dans Le Parisien: « C'est totalement absurde, les gens à l'origine de cette pétition ne sont pas des riches. Nous voulons juste préserver la beauté et la tranquillité de ce quartier. »
« Quand mon nom est apparu, je suis tombée des nues »
Si Alain Finkielkraut assume avoir signé la pétition, d'autres signataires démentent. À l'instar de la journaliste Ruth Elkrief, qui raconte sur X (ex-Twitter) : « J'ai juste répondu dans la rue à l'initiateur que je ne connaissais pas. Cela n'était en aucun cas un soutien. Je regrette qu'il ait ainsi utilisé mon nom. » Et assure : « Quand mon nom est apparu, je suis tombée des nues. »
« Moi j'habite le 14e pas à Vavin », a de son côté tancé le chef d'entreprise Denis Olivennes, qui a été cité dans l'article du Monde. « Mais oui, je suis pour protéger autant que faire se peut l'esthétique des villes et l'équilibre entre petit commerce et grandes surfaces », concède-t-il toutefois.
Quant à l'auteur de la pétition, Bruno Segré, un ex-journaliste selon nos confrères, il réfute avoir forcé la main aux signataires : « Certains font aujourd'hui machine arrière mais nous n'avons tordu le bras à personne pour signer cette pétition. » Il y a trente ans, il était déjà la figure de proue d'un combat de taille : celui d'empêcher l'arrivée de McDonald's dans le VIe arrondissement. Une première bataille qui avait été remportée par les riches riverains.
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