logo
Le livre « Mon vrai nom est Élisabeth » d'Adèle Yon est le phénomène de l'été, on vous raconte

Le livre « Mon vrai nom est Élisabeth » d'Adèle Yon est le phénomène de l'été, on vous raconte

LITTÉRATURE - Le grand prix des lectrices de ELLE, le prix littéraire du Nouvel Obs, celui du Barreau de Marseille, ou encore du meilleur essai selon France Télévisions … Depuis sa parution aux éditions du sous-sol en février dernier, le roman d'Adèle Yon Mon vrai nom est Élisabeth remporte tout sur son chemin, au point d'être un carton cet été.
« C'est phénoménal. Plus de 85 000 exemplaires ont été vendus. Sans compter qu'une douzaine de traductions ont d'ores et déjà été signées », s'emballe son éditeur Adrien Bosc dans les colonnes du Figaro, selon qui le texte réunit à la fois le grand public et les grands lecteurs avec un livre « qui n'en est pas un, mais dix à la fois ».
Lire aussi
Quoi lire cet été ? Voici les 10 « coups de cœur » des Académiciens du Goncourt
À cheval entre l'autofiction, l'essai et le plaidoyer féministe, son histoire est une enquête, celle de son autrice elle-même. Tout commence à 25 ans en pleine relation toxique, quand Adèle Yon craint de devenir folle. Quelques années plus tard, l'affaire s'emballe. Elle découvre une photo d'identité dans les affaires d'un grand-oncle, qui vient de se suicider.
L'histoire de Betsy
Dessus, une vieille dame : elle a non seulement le visage éteint, mais aussi deux marques sur les tempes, les signes d'une lobotomie. Cette femme, c'est son arrière-grand-mère Élisabeth, une aïeule dont le prénom s'il a disparu des discussions s'est toutefois transmis de génération en génération dans la famille. On la disait schizophrène.
Adèle Yon s'interroge. Cela pourrait-il être héréditaire, comme l'ont aussi envisagé les autres femmes de son entourage ? La jeune chercheuse en études cinématographiques creuse, déterre et reconstitue le passé, la vérité sur Élisabeth.
Celle qu'on surnommait Betsy a mis le feu à l'âge de 23 ans au château où ses noces devaient avoir lieu, en 1940. Finalement, le mariage se tient comme prévu, et la jeune femme épouse André, un polytechnicien autoritaire avec qui elle aura six enfants. Elle, qui n'en a désiré aucun, vit mal, très mal chaque naissance.
À une époque où le mot de dépression post-partum était ignoré, la psychiatrie la considère comme malade. En 1950, à l'instigation de son mari, elle subit une lobotomie, une intervention chirurgicale alors en vogue qui consiste à sectionner une portion du cerveau. Longuement internée, Betsy sort 17 ans plus tard. Mal reçue dans sa famille, elle meurt en 1990, sans que son mari lui ait avoué vivre avec une autre femme.
Les critiques littéraires unanimes
Succès en librairie, où le livre caracole toujours parmi les meilleures ventes, tous genres confondus, près de six mois après sa sortie, Mon vrai nom est Élisabeth a conquis la critique. Télérama lui a décerné quatre « T », et parle d'une « enquête minutieuse, étayée, obstinée ». Augustin Trapenard, d'un « livre prodigieux, insensé et renversant ».
« Hybride et puissant », selon Le Mondes des livres, le premier roman de la normalienne de 31 ans est « vraiment révolutionnaire », nous dit France Inter. Si Libération estime qu'il va « rester en mémoire », Jérôme Garcin, ex-leader du Masque et la plume, écrit dans La Provence avoir rarement vécu « un tel choc, un tel vertige, une telle émotion ».
Au cœur des louanges ? L'incroyable matériel fait de correspondances, mails et rapports psychiatriques qu'Adèle Yon a réuni pour les besoins de ce qui était initialement une thèse lui ayant permis de valider son doctorat à l'automne dernier. Mais aussi, sa remise en question de l'existence d'une pseudo-hérédité de « la folie » chez les femmes.
« Au départ, raconte son autrice dans La grande librairie, il y a vraiment une urgence intime et personnelle à comprendre le destin d'Élisabeth pour comprendre la situation dans laquelle je me trouve, moi. Mais assez rapidement, je me suis rendu compte que toutes les femmes de ma famille à un âge qui était le mien au début de mon enquête ont traversé une période similaire. »
La « rage folle » d'Adèle Yon
L'étape d'après, elle décide d'aborder cette peur de la malédiction familiale avec des femmes autour d'elle, et comprend vite que son cas n'est pas isolé. Le phénomène touche de nombreuses familles. Pour elle, c'est une évidence : « Il fallait raconter cette histoire de manière plus large pour que toutes ces femmes qui craignent de devenir folles puissent se confronter à ce que ces récits qu'on se raconte à nous-mêmes cachent véritablement. »
Les sources sur les lobotomies sont lacunaires. Si elles sont aujourd'hui unanimement condamnées par le corps médical, ces opérations chirurgicales typiques des années 1930 à 1950 en Europe et Amérique du Nord ont été surtout subies par des femmes pour réduire leurs capacités et les isoler socialement, d'après les recherches d'Adèle Yon.
Son travail est né d'une « rage folle », celle dans laquelle elle s'est retrouvée en découvrant le destin de Betsy. « Une rage dont elle-même n'a pas pu profiter puisque l'effet de la lobotomie est d'empêcher le patient de ressentir tous les sentiments négatifs associés à la maladie mentale », explique l'autrice, toujours au micro de La grande librairie. L'arrière-petite-fille d'Élisabeth n'a pas seulement hérité de sa colère, elle la libère.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

EuroMillions : le jackpot historique de 250 millions d'euros remporté en France, un record national
EuroMillions : le jackpot historique de 250 millions d'euros remporté en France, un record national

Le Parisien

time29 minutes ago

  • Le Parisien

EuroMillions : le jackpot historique de 250 millions d'euros remporté en France, un record national

Jackpot pour un joueur de l'hexagone. Mis en jeu ce mardi 19 août, les 250 millions d'euros de l'EuroMillions ont été remportés par un joueur français, comme le confirme la FDJ dans un communiqué. Les numéros gagnants étaient le 24, 31, 34, 41, 43 ainsi que les étoiles 6 et 8. Le gagnant ou la gagnante a 60 jours à compter de la date du tirage pour se faire connaître. Il s'agit de la somme maximale proposée par la loterie européenne, qui plafonne ses jackpots à 250 millions d'euros. En effet, aucun joueur n'avait trouvé les cinq bons numéros et les deux étoiles lors du tirage du 15 août, qui affichait un gain potentiel de 234 millions d'euros. Du jamais-vu à l'échelle nationale C'est la troisième fois dans l'histoire du jeu qu'un participant remporte une telle somme, après qu'un joueur autrichien a touché le gros lot à la fin du mois de mars dernier, puis un autre joueur ayant validé son ticket en Irlande en juin. Le précédent record de gain sur le territoire français s'élevait à 220 millions d'euros, décroché dans le cadre de l'Euromillions à Tahiti, en Polynésie française, en 2021. Sur son site Internet, FDJ United rappelle qu'en l'absence de gagnant du jackpot, le même montant est remis en jeu dans une limite de quatre fois successives avant d'être automatiquement redistribué au (x) gagnant(s) du deuxième rang (lors du 5e tirage successif au Jackpot plafond).

Adèle Van Reeth : « Dans une famille recomposée, tous les protagonistes doivent apprendre l'art du cirque »
Adèle Van Reeth : « Dans une famille recomposée, tous les protagonistes doivent apprendre l'art du cirque »

Le Figaro

time29 minutes ago

  • Le Figaro

Adèle Van Reeth : « Dans une famille recomposée, tous les protagonistes doivent apprendre l'art du cirque »

La directrice de France Inter et essayiste* propose une réflexion sur les difficultés, mais aussi les beautés, propres aux familles recomposées. Ces dernières ont beaucoup à nous dire sur ce qu'est l'essence même de la famille, assure-t-elle. Marianne Durano : « Renvoyer la question de la maternité aux calendes grecques est une violence faite aux femmes » À l'heure où toutes les études montrent que la natalité est en berne, la famille, autrefois perçue comme le premier foyer d'appartenance de l'individu, est en proie à des bouleversements majeurs. Plusieurs écrivains et philosophes nous livrent leur regard sur les relations entre ses membres, ses nouvelles structures et les lieux qui lui permettent de s'épanouir. Les relations familiales vues par des écrivains et philosophes En savoir plus sur notre série * Directrice de France Inter, Adèle Van Reeth a produit et animé l'émission « Les Chemins de la philosophie » sur France Culture. Elle a notamment publié « La Vie ordinaire » (Gallimard, 2020) et « Inconsolable » (Gallimard, 2023). À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié LE FIGARO. - Commençons par de la sémantique : 10 % des ménages avec enfants sont des « familles recomposées », nous informe l'Insee. Quel sens donnez-vous à l'adjectif « recomposée » ? Adèle VAN REETH . – Je préfère cette expression à celle de « famille éclatée » que l'on entend parfois. Dans l'adjectif « recomposée », on trouve en effet la notion de composition, avec sa dimension musicale. On peut imaginer que l'on va composer une famille comme on compose un morceau ou une symphonie, avec des éléments très disparates. Tout l'enjeu est donc de créer une sorte d'harmonie dans ce nouvel espace. Le mot « composé » ne suffirait-il pas, d'ailleurs ? Dans une famille plus « traditionnelle », les deux parents ont des enfants…

Cette robe couleur taupe à -40% est LA pièce à ajouter dans votre dressing pour la rentrée
Cette robe couleur taupe à -40% est LA pièce à ajouter dans votre dressing pour la rentrée

Le Parisien

time29 minutes ago

  • Le Parisien

Cette robe couleur taupe à -40% est LA pièce à ajouter dans votre dressing pour la rentrée

Distinguez-vous en arborant un style confortable et élégant dès la rentrée, grâce à la robe Ravy2 par Caroll Paris. Idéale pour celles qui aiment porter des vêtements évasés sous la taille, cette robe est dotée d'une coupe fluide. À l'avant, vous découvrirez près d'une dizaine de boutons qui confèrent à cette pièce un look casual chic. Munie de bretelles larges et d'un col carré mettant en valeur la partie haute de votre corps, la robe Ravy2 est une robe courte, qui mesure 75 cm de long en taille 38. Décliné du 36 au 44, ce vêtement peut être retiré gratuitement dans les boutiques de Caroll Paris. Si votre panier atteint les 100 euros d'achat, vous pourrez aussi bénéficier de la livraison offerte à domicile. Grâce à l'offre du moment, la robe Caroll Paris Ravy2 au coloris Taupe vous reviendra à 72 euros au lieu de 120 euros. Caroll Paris vous explique comment entretenir votre nouvelle robe Si vous souhaitez que votre robe Ravy2 vous accompagne au bureau, en balade ou lors de vos fêtes estivales durant de longues années, suivez les recommandations d'entretien fournies par Caroll Paris. Pour nettoyer cette robe composée à 98% de coton et à 2% d'élasthane, l'expert de la mode vous invite à la confier à un pressing. Si vous préférez prendre soin vous-même de votre nouvelle tenue, vous aurez aussi la possibilité de la laver en machine via un cycle à 30°C maximum. Pour repasser ce vêtement, utilisez également un fer à basse température, capable de se maintenir en dessous des 110°C. Afin de préserver au mieux votre robe Caroll Paris Ravy2 ne l'exposez ni à la vapeur ni au sèche-linge. Avant de finaliser votre commande, pensez à jeter un œil à la section Complétez votre look, qui contient une chemise et des escarpins parfaits à associer à votre nouvelle robe.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store