
Nantes : un entraîneur de boxe interdit d'exercer pendant 15 ans, après des accusations d'agressions sexuelles
Un ancien coach d'un club sportif nantais vient de faire l'objet d'une interdiction d'exercer les fonctions d'éducateur sportif, de juge-arbitre ou d'exploitant pendant 15 ans. Cet entraîneur du club Léo-Lagrange savate boxe française de Nantes avait déjà fait l'objet d'une suspension administrative pour six mois, par décision préfectorale en novembre dernier. En cause : des faits d'agressions et de harcèlement sexuel dénoncés par des adhérentes, majeures ou mineures, qu'il entraînait.
Cette décision a été prolongée après une enquête administrative conduite par le Service départemental à la jeunesse, à l'engagement et aux sports (SDJES). Cette enquête, au cours de laquelle des auditions ont été menées, «ne vise pas à qualifier des faits ni à préparer une mesure répressive de sanction (c'est le versant judiciaire) mais à déterminer si un individu présente actuellement un caractère de dangerosité pour les personnes qu'il côtoie ou dont il a la responsabilité au sein d'un établissement d'activités physiques et sportives», explique la préfecture de Loire-Atlantique au Figaro. Une commission s'est réunie le 20 juin, conduisant à la publication d'un arrêté le 1er juillet «confirmant l'interdiction d'exercer ses fonctions pendant 15 ans».
Publicité
«Témoignages entendus»
«Cela montre que les témoignages ont été entendus», ont réagi des anciennes adhérentes du club concerné, qui avaient rendu publiques les accusations pour faire bouger les choses. D'autant que le père de l'entraîneur suspendu avait lui aussi été frappé d'une incapacité d'exercer «fondée sur un défaut d'honorabilité», indiquaient les services de l'État en mars, en raison de son inscription en 2022 au fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (Fijais), après une condamnation judiciaire.
«L'enquêteur a énormément bossé sur le dossier, et passé du temps à recueillir les témoignages et à aller en chercher», observe une ancienne adhérente qui a accompagné des victimes. Celles-ci n'ont pas déposé plainte, faute de temps, d'énergie, ou encore de finances. «Elles sont en phase de reconstruction et ne voulaient pas se réembarquer dans tout un circuit. Elles voulaient surtout qu'il ne refasse pas de mal à d'autres femmes. 15 ans de suspension, pour elles, c'est suffisant», confie leur porte-parole.
Fermeture vraisemblable du club
«Ils sont partis sur une sanction extrêmement élevée. Pour une affaire en cours de traitement, c'est la première fois qu'on voit quelque chose d'aussi lourd», abonde Virgile Renaudie, membre du bureau de la Fédération Française de Savate boxe française. En charge des affaires juridiques, il indique que l'entraîneur accusé a été démis de tous ses mandats, lui qui présidait la Ligue de savate des Pays de la Loire. Au niveau local, un administrateur temporaire du club a été désigné. Toutefois, «celui-ci a fait le tour des quelques licenciés qui étaient encore là mais personne ne souhaite continuer. Normalement, le club va fermer».
Par ailleurs, déjà privé depuis novembre de licence pour un an, il est probable que le coach mis en cause voit cette suspension se prolonger. «S'il n'y a pas d'éléments nouveaux, on renouvellera notre suspension, non pas pour quinze ans, mais pour deux ans. L'idée est de se caler sur le temps que dure une instruction criminelle», explique Virgile Renaudie. Enfin, la Fédération, qui n'a pas été informée du nombre de victimes recensées, va mener une campagne approfondie sur les violences dans le sport l'an prochain, en lien avec l'association Colosse aux pieds d'argile qui lutte contre les violences sexuelles, principalement dans le domaine sportif.
«On sent que pour la Fédération, au début, ça a été compliqué, mais finalement, des choses se mettent en place. Si cela peut les faire bouger et leur faire prendre connaissance de ce qu'il peut se passer à l'intérieur des clubs...», commente l'ancienne adhérente lanceuse d'alerte, satisfaite que la parole des victimes ait pu être entendue . «Si des personnes sont témoins ou destinataires de confidences sur faits d'agressions, l'idée est que ça les pousse à contacter la direction départementale, l'association Colosse aux pieds d'argile ou d'autres dispositifs», conclut-elle.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


L'Équipe
18 hours ago
- L'Équipe
Katie Ledecky décroche son 22e titre mondial sur le 1 500 m, Anastasiia Kirpichnikova 5e
L'Américaine Katie Ledecky (28 ans) a remporté le 1 500 m nage libre, ce mardi aux Mondiaux de Singapour. La Française Anastasiia Kirpichnikova, médaillée d'argent aux Jeux de Paris, a échoué à la 5e place. À défaut de laisser une chance à ses adversaires, Katie Ledecky a offert au public de Singapour un beau suspense pour le record du monde. L'Américaine a triomphé en finale du 1 500 m nage libre ce mardi aux Mondiaux en 15'26''44, devant l'Italienne Simona Quadarella et l'Australienne Lani Pallister. Si Katie Ledecky a finalement échoué à près de six secondes de son record du monde établi en 2018 à Indianapolis (15'20''48), elle est partie sur des bases très rapides, comptant plus de trois secondes d'avance au tiers de la course. Elle reste invaincue sur la distance aux Championnats du monde (seulement forfait pour la finale en 2019) depuis douze ans. Le malaise Yu Zidi, la Chinoise de 12 ans qui brille aux Mondiaux Lani Pallister, partie dans sa vague à la ligne d'eau numéro 5 et elle aussi longtemps sur les bases du record du monde, a subi le contrecoup de son péché d'orgueil en perdant la deuxième place au profit de Simona Quadarella (26 ans), terminant en 15'41'18''. L'Italienne, championne du monde en titre, a pulvérisé le record d'Europe au terme d'une course parfaitement gérée qui lui offre la médaille d'argent, mais surtout le nouveau statut de deuxième meilleure performeuse de tous les temps sur la distance, avec un chrono de 15'31'79''. De son côté, la Française Anastasiia Kirpichnikova, pas en mesure de rééditer l'exploit de sa deuxième place aux JO de Paris 2024, a pris une 5e place très honorable. « Je ne suis pas contente, mais j'ai donné tout ce que je peux et je ne peux pas nager plus vite, a-t-elle confié après la course au micro de France Télévisions. Je ne suis pas dans ma meilleure forme, c'était un peu compliqué. L'année prochaine, on va changer des choses, je suis un peu stressée, c'est un peu difficile dans l'eau mais c'est une année après les JO, c'est particulier. » Sa première médaille mondiale en grand bassin attendra.


Le Parisien
18 hours ago
- Le Parisien
Mondiaux de natation : Anastasiia Kirpichnikova seulement cinquième du 1500 m nage libre
Pas de nouvel exploit pour Anastasiia Kirpichnikova ! Après avoir obtenu l'argent lors des JO de Paris 2024 dans la même catégorie, la Française de 25 ans n'a pas su réitérer la même performance sur le 1500 m nage libre des Mondiaux de Singapour ce mardi. La nageuse d'origine russe a conclu la course en 5e position et signe son 2e meilleur chrono de la saison, en 15'57. « Je ne suis pas contente mais je n'ai pas le choix, a-t-elle relativisé. J'ai donné tout ce que je pouvais, je ne pouvais pas nager plus vite. Mais ça va !. Hier je n'étais pas bien à cause du stress. Peut-être parce que je ne nage pas beaucoup. Je ne suis pas dans ma meilleure forme, c'était un peu compliqué. » En difficulté physique, la tête d'affiche du jour côté tricolore avait déjà été à la peine lors des séries, en validant sa qualification avec le 7e temps en 16′06′'97. « C'était le 1 500 m le plus dur de ma vie, soufflait alors l'élève de Philippe Lucas. Vraiment. Le premier 500 m ça allait, mais le dernier 500 m, je ne sais même pas comment j'ai fini. J'ai eu mal partout, sur tous les virages, c'était horrible. Je suis morte. » Loin de ces considérations, l'Américaine Katie Ledecky s'est magnifiquement imposée et remporte son 22e titre de championne du monde (15'26), devant l'Italienne Simona Quadarella (15'31) et l'Australienne Lani Pallister (15'41).


Le Figaro
19 hours ago
- Le Figaro
«Garder l'équipe de France en haut de l'affiche» : malgré les absences, Fauthoux ambitieux avant l'EuroBasket
Le sélectionneur de l'équipe de France de basket a fait le point ce mardi, quelques jours après le début du rassemblement et à un peu moins d'un mois du début de l'Euro. Le match d'entraînement face au Sénégal lundi à huis clos : «Très intéressant, on a pu voir certaines choses intéressantes pour nous. Après trois jours, on voulait voir comment les joueurs allaient se comporter en termes de sérieux et d'engagement. Ces trois jours ont été chargés, beaucoup d'entraînements, les tests médicaux et les entretiens individuels, qui se sont très bien passés. Pour revenir au match face au Sénégal, c'était intéressant face à une équipe en forme. Belle cohésion, bel engagement. On a hâte de faire le stage à la Roche-sur-Yon pour intégrer les joueurs NBA.» Processus de sélection : «Il n'y a rien de défini pour savoir à quel moment on va sortir les joueurs. Cette équipe est en pleine reconstruction. Des joueurs sont partis à la retraite. On n'a pas pris Andrew Albicy dans un secteur en reconstruction aussi. S'il y a des choix faciles on les fera, sinon on prendra notre temps. On veut le meilleur résultat possible. On a une vague idée.» Publicité Ambitions : «Construire la meilleure équipe possible, on a un groupe et une équipe à bâtir, une hiérarchie aussi. Après deux ou trois semaines, on pourra fixer des objectifs plus précis. Les joueurs, le staff, le président, on vise la plus haute marche. D'autres équipes ont le même objectif. Beaucoup de secteurs repartent de zéro avec des absents majeurs, on a moins de marge mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas avoir une équipe très compétitive.» Gerschon Yabusele : «Comme chaque joueur un peu vétéran, il n'est pas le seul, j'attends qu'il accompagne bien le groupe, aussi Vincent Poirier, Isaia Cordinier, Mam Jaiteh… Ils doivent encadrer les joueurs sur et en dehors du terrain. Quand des joueurs ont des capes, il faut savoir être les grands frères pour les autres.» Les entretiens individuels : «C'était très intéressant, il y a pas mal de concurrences sur des postes clés en reconstruction. Il ressort cette volonté de faire partie de l'équipe à tout prix en mettant si nécessaire son ego de côté. Ce n'est pas forcément le même rôle en sélection qu'en club. Ça permet d'avancer dans la sérénité d'entendre notre discours mais aussi de connaître leurs attentes. On veut garder l'équipe de France en haut de l'affiche en partageant une belle aventure humaine. On veut une équipe avec des valeurs et une cohésion totale.» Ousmane Dieng et les jeunes joueurs NBA inconnus en France : «Si je les connais mieux maintenant ? Sur le terrain, non, on ne les a pas vus jouer, même s'ils ont travaillé individuellement. On a pu échanger avec eux. C'est important de connaître le caractère des uns et des autres. Ils ont en tout cas hâte de porter le maillot de l'équipe de France. C'est pour cela que j'ai hâte de voir tout le monde sur le terrain, on va les observer, les évaluer. J'ai parlé d'évaluation aussi dans ces entretiens, certains sont partis jeunes aux États-Unis et n'ont que peu jouer. Ils veulent prouver qu'ils ont le niveau international.» L'expérience ne s'achète pas mais se construit. Freddy Fauthoux L'absence de Mathias Lessort, présélectionné mais finalement forfait : «On a vu son impact aux JO et en Euroligue. On peut avoir l'un des meilleurs secteurs intérieurs au monde mais le vivier est énorme. Vincent Poirier et Mam Jaiteh au moins ont un cursus Euroligue qui fait envie à beaucoup de nations… Ça a été un crève-cœur pour Mathias, il voulait absolument faire partie de cette campagne. Mais sa cheville a dit non… Il va nous manquer, c'est sûr. C'est encore une marge qui se réduit sans lui. Mais je crois à la force du collectif et de l'équipe. Les joueurs qui sont là sont d'un excellent niveau. On va essayer de construire le meilleur groupe possible.» Publicité Théo Malédon : «On connaît le parcours de Théo. Sa décision de revenir jouer en Europe et à l'Asvel a été importante pour lui, il a pu montrer tout son talent. On a beaucoup de joueurs qui ont performé à ce poste, Matthew Strazel, Sylvain Francisco, Franck Ntilikina et Théo Malédon. On prendra peut-être les quatre ou non, il n'y a pas de hiérarchie. On peut presque ajouter Nadir Hifi et Elie Okobo. Les 15 premiers jours seront donc très intéressants pour la suite.» Le capitaine : «On devrait valider cela demain (mercredi). Il faut que ce soit un vrai relais sur et en dehors du terrain. Il faut qu'on parle avec lui et les cadres.» État d'esprit : «Beaucoup de joie excitation et hâte d'y aller. C'est un honneur d'être à la tête de l'équipe de France de basket, on représente des clubs, des amateurs, des gens qui aiment le basket. C'est une responsabilité forte mais qui donne envie d'y aller. Il reste un mois avant le premier match officiel, beaucoup de travail à faire mais l'envie et la passion sont là». Comment profiter de l'héritage des JO : «L'identité de toutes les équipes de France, c'est être fort défensivement, on ne peut pas passer à côté. C'est très dur de travailler en si peu de temps sur l'expérience qui ne s'achète pas mais se construit. On va essayer de gagner du temps vite sur les matchs de préparation, montrer des images du passé. Mais se baser sur une défense forte et aussi sur ce que l'équipe a fait sur la deuxième partie des JO». Propos recueillis en conférence de presse