« Il n'y a pas meilleur modèle » : Marion Rousse raconte « sa » Pauline Ferrand-Prévot
Très liées, les deux Françaises marquent l'histoire du cyclisme féminin ensemble. Pour leur plus grand bonheur.
Comment avez-vous vécu la victoire de Pauline Ferrand-Prévôt ce samedi ?
MARION ROUSSE. C'était une journée parfaite. On savait que ce serait une belle étape avec cette arrivée en haut de la Madeleine et on savait que Pauline, quand elle se met quelque chose en tête, elle n'arrive pas très loin de son objectif. Mais c'est fort quand même ce qu'elle réalise. Elle vient du VTT, elle n'avait plus couru sur route depuis 10 ans et hier, elle a montré que c'était la plus forte.
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Elle ne savait pas où elle en était, vous étiez derrière, dans la voiture. Pouvez-vous nous raconter ?
C'était impressionnant, ça a grimpé très vite. On a senti qu'il s'est passé quelque chose d'hyper important pour l'histoire de notre sport et pour l'histoire du sport féminin. Et Pauline, c'était dingue. Ce qui m'impressionne chez elle depuis le début du Tour, c'est sa sérénité. Elle est vraiment concentrée, elle ne s'est pas laissée avoir à Plumelec en s'enflammant pour gagner l'étape. Elle était dans un rôle plutôt défensif au début et l'étape qu'elle avait cochée, elle a vraiment tout mis et elle a créé des écarts très importants.
Pouvez-nous raconter votre sentiment quand vous avez mis le maillot jaune à Pauline Ferrand-Prévot ?
C'était un grand moment, un moment dont je me souviendrai toute ma vie. Déjà, c'est historique de voir une Française porter le maillot jaune. En plus, c'était la troisième victoire française d'affilée, on ne vit pas ça tous les jours, même sur le Tour hommes. Mais évidemment, Pauline c'est quelqu'un que je connais depuis gamine et c'était tout un symbole parce que ni elle ni moi, on ne s'était imaginées sur la plus grande course du monde, au protocole, devant tous ces gens qui l'acclamaient. C'était un moment d'émotion et je ne regrette pas de l'avoir vécu pleinement parce qu'on vient de tellement loin dans le cyclisme féminin… Comme Pauline l'a dit, elle voulait être un homme quand elle était petite pour participer à la plus grande course du monde. Et la franchement, pouvoir lui remettre le maillot jaune après une telle démonstration, c'était fabuleux.
Est-ce qu'on franchit un cap dans la notoriété du Tour grâce à la victoire de Pauline ?
Oui c'est incroyable ce qu'on est en train de vivre. Quand on voit le monde sur le bord des routes mais aussi devant la télévision avec un pic à plus de 5 millions de téléspectateurs, on est en train de battre tous les records pour cette 4e édition. J'ai vraiment l'impression qu'on s'est fait adopter par le grand public et évidemment que la victoire de Pauline nous aide à avoir la meilleure promotion du monde pour le cyclisme féminin.
Pauline vous avait-elle prévenue de son retour sur la route, de son envie de faire le Tour de France ?
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