
Micro-voyages : ces Français qui partent plus souvent, mais moins longtemps
S'envoler trois semaines en Corse pour explorer l'Île de Beauté sans limite ? Si certains vacanciers préfèrent profiter de leurs congés au même endroit durant plusieurs jours, d'autres ont un autre programme pour les mois de juillet et août. Visiter une ville ou une région le temps d'un week-end prolongé.
Le concept n'est pas nouveau, mais s'annonce comme une tendance pour cette saison estivale 2025. D'après un communiqué du tour-opérateur Sunweb présent sur sept marchés européens, comparé à la même période l'année dernière, les voyageurs privilégient des vacances de plus courte durée. La raison ? Les vols à prix raisonnables vers l'Italie ou l'Espagne permettent aux passionnés de voyage de programmer plusieurs excursions.
Publicité
«J'ai l'impression d'y avoir passé une semaine»
Aline, 27 ans, revient d'un week-end prolongé entre copines à Valence, en Espagne. Plage, soleil, sangria et soirée festive... Elle est encore sous le charme. «J'ai eu l'impression que cela avait duré une semaine, je ne savais même plus quel jour nous étions en rentrant», raconte cette assistante sociale francilienne. Elle enchaînera à la fin du mois avec une escapade française de 72 heures à La Baule, puis en Sicile, en août.
Pour Véronique, il n'est pas non plus question de s'éterniser dans la même ville. «Je prévois de partir une semaine au bord de la mer en Aquitaine et j'utilise le reste de mes congés pour explorer les différentes destinations», partage la directrice commerciale de 53 ans. Depuis le début de l'été, la Parisienne a déjà sillonné les plages de Marseille... ou de Miami, pour quatre jours seulement. «Il y avait des promotions sur les vols, je me suis dit pourquoi pas ?» justifie-t-elle.
En hausse par rapport à l'été dernier
Ce mode de vacances séduit de plus en plus. Le moteur de recherche Kayak note une hausse de 15 % par rapport à l'été dernier sur les voyages de courte durée. «Malgré une augmentation de 13 % des tarifs aériens (+13 % par rapport à 2024), avec un panier moyen de 181 €, on constate un vrai engouement. Les recherches pour des voyages de 2 à 3 jours en juillet et août ont bondi de 15 %», confirme Clément Bourguignon, responsable chez Kayak. Cela concerne aussi bien les villes françaises que les capitales européennes facilement accessibles. Barcelone arrive en tête des destinations les plus recherchées pour trois nuits, avec un billet aller-retour à 154€, suivie de Londres et Nice.
Barcelone, en Catalogne, est la ville la plus recherchées sur Kayak pour s'évader le temps d'un week-end.
Figurniy Sergey / Sergii Figurnyi - stock.adobe.com
La plateforme de réservation en ligne Hellotickets note aussi un engouement pour les villes proches et abordables. Porto, Naples, Édimbourg ou Berlin figurent parmi les plus prisées des Français. «La hausse générale des prix pousse à écourter les vacances, sans y renoncer. Deux semaines à l'étranger laissent place à plusieurs petites pauses dans l'année et nous voyons que les compagnies low-cost multiplient les liaisons directes vers des destinations à moyenne distance», étaye au Figaro Jorge Díaz Largo, directeur général d'Hellotickets.
Combiner courts et longs voyages
Ces escapades express suffisent-elles vraiment à déconnecter ? Pour la psychologue Fanélie Raban, l'idéal serait de concilier les deux formats : partir le week-end pour souffler, et plus longtemps pour ressentir un plus large dépaysement. «Supprimer complètement de plus longues vacances serait contre-productif. Deux semaines de repos environ sont nécessaires chaque année, pour la charge mentale et la fatigue, car il faut souvent trois jours pour réellement déconnecter», souligne-t-elle.
Publicité
Elle est formelle : ces séjours brefs ne procurent pas le même type de récupération, notamment sur le plan physique et cognitif. Reste que la psychologue y voit un bénéfice réel : «Ces micro-voyages permettent de récupérer régulièrement et de souffler. Ils sont utiles pour la régulation émotionnelle et la gestion du stress», conclut-elle. Mieux vaut toutefois y mettre quelques limites. Car si ces échappées régulières permettent de souffler, elles ne sont pas sans conséquence. Enchaîner les allers-retours en train ou en avion, multiplier les déplacements pour une poignée d'heures d'évasion, finit par alourdir sérieusement le bilan carbone. Un week-end au soleil peut vite devenir un non-sens écologique. À vouloir trop s'évader, on finit parfois par rater l'essentiel : ralentir, vraiment.
À lire aussi Vers un tourisme plus responsable : les Européens prêts à modifier leurs habitudes en 2025
En vidéo - 30 idées de destinations pour s'évader le week-end

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le Figaro
23 minutes ago
- Le Figaro
Fermeture de Tetra Pak à Dijon : accord trouvé sur le plan de licenciements
Un accord «satisfaisant» a été trouvé sur le plan de licenciements des 207 salariés de l'usine du géant de l'emballage helvético-suédois Tetra Pak, à Longvic, près de Dijon, appelé à fermer d'ici à la fin de l'année, a annoncé jeudi l'intersyndicale. Après des mois de discussion avec la direction, qui a annoncé la fermeture de l'unité le 21 janvier dernier, le comité social et économique (CSE) de l'usine de papeterie a finalement obtenu «des mesures conséquentes», a indiqué à l'AFP Claude Rollandet, délégué CGT et représentant de l'intersyndicale. La nouvelle version du Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) est en nette amélioration par rapport à de précédentes propositions qui avaient poussé le CSE à émettre un «avis de refus», soit un rejet, le 16 juillet. «C'est un accord satisfaisant qui permet notamment un congé séniors de 60 mois : ceux qui partent avant 60 mois de la retraite seront payés à 100%. Et le congé de reclassement est financé à 100%», a précisé Claude Rollandet. Sur les 207 salariés de l'entreprise, 114 ont plus de 50 ans, dont «une bonne proportion plus de 55 ans», a rappelé le syndicaliste. Publicité Le blocage de l'usine levé Un vote est organisé ce jeudi auprès des salariés sur ce PSE. Si une majorité se dégage, il sera signé avec la direction vendredi ou lundi, selon Claude Rollandet. Le blocage de l'usine, effectif depuis mi-juin, est d'ores et déjà levé, a-t-il précisé. La fermeture de l'unité avait suscité des vives réactions, locales et nationales, notamment du président de la métropole de Dijon, le socialiste François Rebsamen, ministre de l'Aménagement du territoire et de la Décentralisation, qui s'était récemment déplacé sur le site. Dans un communiqué, ce dernier s'est «dit soulagé et satisfait» de l'accord, promettant de «suivre personnellement (sa) mise en œuvre effective». Dans un mail à l'AFP, le groupe a confirmé «un accord de principe» qui sera soumis à «examen et signature» vendredi lors d'une réunion avec la direction. «Depuis le début du processus, notre objectif a toujours été d'aboutir à une solution juste et équitable pour toutes les parties. Ces récentes avancées sont encourageantes», a ajouté le groupe. Tetra Pak, qui emploie près de 25.000 personnes dans quelque 160 pays, justifie sa volonté de fermer Longvic par le fait que son «taux d'utilisation» a baissé «de 71% à 65%» entre 2019 et 2023, en raison de l'augmentation des «coûts des matières premières et de l'énergie». Le site doit cesser sa production le 30 septembre avant un démantèlement à partir d'octobre, selon l'intersyndicale.


Le Parisien
an hour ago
- Le Parisien
Avec près de 1,3 milliard de bouteilles en caves, la Champagne va vendanger moins pour réduire son stock
Les années se suivent et ne se ressemblent pas en Champagne. Tous les ans, au cœur de l'été, le bureau exécutif du Comité Champagne, à Épernay (Marne) qui représente les 16 000 vignerons, les 390 maisons et les 125 coopératives, se réunit pour décider de la quantité maximale de raisin autorisée à être vendangée. Un modèle unique au monde, fruit d'une négociation entre les vignerons et le négoce qui permet de conserver un équilibre en fonction de l'état des raisins, des ventes et des perspectives. Pour 2025, le rendement a été fixé à 9 000 kg par hectare, ce qui correspond à une production de 259 millions de bouteilles. Soit 1 000 kg de moins que l'an dernier, une année déjà marquée par une baisse des expéditions (271,4 millions de bouteilles, -9,2 % par rapport à 2023). « On anticipe une progression modeste des expéditions, mais on reste prudent étant donné le contexte géopolitique, diplomatique et économique », explique David Chatillon, coprésident du Comité Champagne et président de l'Union des maisons de champagne (UMC). En 2020, un rendement exceptionnellement bas avait été fixé à 8 000 kg/ha pour répondre à un marché touché de plein fouet par la crise. Celui-ci avait été remonté à 12 000 kg, en 2022, pour accompagner la formidable croissance des ventes post-covid. Depuis, ce chiffre n'a fait que plonger. « C'est une décision qui amorce une réduction du stock de bouteilles pour retrouver un niveau équivalent à 4,2 années d'expéditions, détaille David Chatillon qui précise que celui-ci se situe à 1,285 milliard de cols. Quand la conjoncture est en forte croissance, il faut rentrer du raisin pour la demande future. Quand les expéditions sont en décroissance, il faut réduire ce stock. C'est un impératif absolu pour préserver nos équilibres. » Le contexte incertain, notamment de l'autre côté de l'Atlantique, incite à la prudence. La filière reste suspendue à la menace, brandie par Donald Trump, de surtaxes de 30 % sur toutes les importations des États-Unis venant de l'Union européenne. En 2024, 27,4 millions de bouteilles ont été exportées vers les États-Unis, selon l'Union des maisons de champagne, pour une valeur de 820 M€. « On garde espoir que la négociation puisse aboutir, estime David Chatillon. Mais si une décision venait à frapper les produits européens, on ne pourra pas faire autrement que d'en tenir compte. » Quels que soient les soubresauts internationaux, les 34 300 ha de l'appellation seront vendangés d'ici à quelques semaines. Autour du 20 août pour les secteurs les plus précoces et cinq jours plus tard pour la majorité des crus.


Le Figaro
an hour ago
- Le Figaro
Formation professionnelle : un plan pour améliorer la qualité et lutter contre les fraudes
Le gouvernement a dévoilé jeudi les grandes lignes d'un plan interministériel pour 2026 visant à renforcer la régulation de la formation professionnelle et la lutte contre les fraudes, avec davantage de contrôles dès la rentrée prochaine de septembre. Porté par les ministères de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur, du Travail, et de l'Économie, ce plan concerne la formation initiale et continue «où les dérives persistent», selon le dossier de presse. L'offre de formation s'est beaucoup diversifiée ces dernières années, avec «une croissance de 72% des inscriptions dans le secteur privé entre 2020 et 2022», précise le ministère chargé de l'Enseignement supérieur. Le plan, dont la mise en œuvre est prévue début 2026, s'articule autour de quatre constats: la qualité inégale des formations, le manque d'harmonisation entre les organismes mais aussi d'information pour les usagers et, dans certains cas, des dérives frauduleuses. Publicité Avec une attention accrue portée à la formation professionnelle initiale, jusqu'ici moins ciblée au profit de la lutte contre la fraude au CPF - les droits à la formation des actifs - a indiqué à la presse l'entourage des ministres. La France compte environ 120.000 organismes de formation déclarés, de taille très diverses, précise le ministère du Travail. La moitié d'entre eux environ ont le label Qualiopi - dont l'objectif est de garantir la qualité des formations - qui sera étendu à tous les organismes préparant à des certifications professionnelles. Désormais, les organismes souhaitant dispenser des formations préparant à des diplômes du ministère de l'Éducation nationale, du CAP au BTS, devront impérativement être «habilités à former», une nouvelle exigence jusque-là absente du cadre réglementaire. Une attention particulière sera portée à la transparence sur les débouchés professionnels, des dérives sectaires et des pratiques illégales. Des contrôles renforcés seront aussi menés dans l'enseignement supérieur privé où de nombreuses anomalies ont été mises au jour: «vente de formations qui ne disposent pas du droit de délivrer le diplôme mis en avant, affirmations erronées ou invérifiables sur le taux d'employabilité ou le salaire en sortie de formation, ou encore faux avis complaisants mis en avant sur le site Internet de l'école», selon les ministères. Les organismes frauduleux verront leur déclaration d'activité suspendue ou annulée. Ce plan sera complété dans les semaines à venir par un projet de loi.