Dernières actualités avec #3eArrondissement


Le Figaro
06-07-2025
- Business
- Le Figaro
«En 1947, elle a été inscrite en tant que villa» : avec ses 17m2, la plus petite maison de Lyon cartonne sur les réseaux sociaux
Depuis plusieurs mois, Camille documente sur Instagram ses travaux dans la plus petite maison de Lyon. Une habitation de 17m2, nichée entre deux immeubles au cœur de la ville. Sur les réseaux sociaux, la plus petite maison de Lyon fait un carton. Des centaines de milliers de vues, près de 16.000 abonnés. Une aventure aussi humaine que virtuelle, lancée par Camille Thouvenin, 43 ans. Après avoir été licencié d'un grand groupe de jeux vidéo où il occupait le poste de directeur adjoint des ventes en Europe, ce Lyonnais décide d'acheter un petit studio à retaper afin d'occuper son été. «Je cherchais un bien à rénover pour le mettre en location, et j'ai vu cette annonce», raconte le quadragénaire. Sur le papier, le bien de 17m2, niché entre deux immeubles dans le 3e arrondissement de Lyon ne semblait pas des plus attrayants. «C'était vendu comme un studio. À vrai dire les photos ne dégageaient aucun potentiel, ça avait l'air très sombre». Mais il se rend tout de même sur place et tombe sous le charme de cette maison de ville. «C'est beaucoup plus marrant qu'un studio sous les toits». À lire aussi «On croit à la reprise» : après trois ans de baisse, le secteur immobilier lyonnais entrevoit la lumière L'aventure commence alors entre l'ancien cadre et sa maison qu'il achète 94.000€. «Je n'étais pas sûr d'avoir une rentabilité folle, mais en faisant tout moi-même, je me suis dit que ça allait le faire». Au-delà du prix, ce projet fait surtout office de thérapie pour Camille. «Je me suis dit que gratter des carreaux et faire du plâtre allait me faire du bien. Certains achètent une Porsche lors de la crise de la quarantaine, moi je fais des travaux dans une maison de 17m2. C'est ma crise à moi». Publicité La maison sera prête à la location dès septembre. Pour tenir son calendrier, il décide de partager l'avancement des travaux en vidéo sur les réseaux sociaux, d'abord pour ses proches. Mais rapidement, cette aventure dépasse ce cercle amical. «Désormais je reçois des messages de gens qui me suivent et qui me disent qu'eux aussi sont dans une forme de mal-être au travail et que mon projet les inspire», confie Camille, visiblement «touché» par ces témoignages. D'ici septembre les travaux de la plus petite maison de Lyon devraient se terminer. Elle devrait être proposée à la location dans la foulée pour la rentrée scolaire. Camille ne compte pas s'arrêter là : «J'ai déjà retapé deux appartements et je crois que j'aime beaucoup ça donc par la suite j'aimerais peut-être en faire mon métier». Avant de trouver un nouvel occupant, son propriétaire veut y organiser «la plus petite expo d'œuvres d'art de Lyon». «Au-delà de l'aspect purement immobilier, ça ferait une belle fin à cette histoire», conclut Camille.


Le Figaro
04-07-2025
- Business
- Le Figaro
«Sales arabes», «vous devez tout à la France» : deux enquêtes ouvertes pour propos racistes dans des services de la métropole de Lyon
Des propos racistes tenus contre les usagers et le personnel par des managers ont été remontés par le syndicat CFTC, qui pointe le délai de réaction de la métropole. «À la base, nous voulions laver notre linge sale en famille mais nous n'avons pas été écoutés». Le syndicat CFTC alerte sur la tenue de propos racistes dans deux services distincts de la métropole de Lyon, selon une information du Progrès confirmée au Figaro. Une alerte d'abord relayée auprès du cabinet du président de la collectivité, Bruno Bernard (EELV), sans que les syndicats ne soient informés des suites. Son entourage assure à l'inverse qu'une enquête a été ouverte dès réception des signalements. La première scène se déroule au mois d'octobre dernier, sur le plateau d'un service important de la collectivité comptant 9000 agents dont 1000 rue du Lac, dans le 3e arrondissement de Lyon. «Un agent appelle son manager pour lui signifier un arrêt maladie, retrace une responsable syndicale au Figaro. Et en raccrochant il dit comme cela devant tout le monde : 'ce n'est pas possible ces sales arabes qui tombent malades.' C'est un racisme décomplexé». Publicité Plusieurs collaborateurs, choqués sont allés voir la responsable du manager, demandant une rencontre. Sans nouvelles, ils en réfèrent à la N+3, qui reçoit le manager. «Elle a évoqué 'une indélicatesse', ce sont ses termes, prenant à son compte la défense du manager». «Quand on est migrant on ne fait pas d'enfant» L'autre «cas» remonté par le syndicat est «plus systémique». «Ce sont des propos racistes tenus envers le public reçu, et en présence de professionnels dont la plupart sont des travailleurs sociaux», racontent les syndicalistes. «Vous devez tout à la France», aurait déclaré une chef d'équipe à un usager. «Quand on est migrant on ne fait pas d'enfant», aurait hurlé une seconde à une mère de famille. «Ils les appellent 'tête blonde', disent 'à tes souhaits' quand une personne épelle son prénom, ou prennent des accents supposés étrangers», poursuit la CFTC. Au point de créer «un climat qui impacte le fonctionnement des travailleurs», selon le syndicat. Une salariée aurait démissionné pour ces raisons. Elle a accepté de témoigner par écrit. «C'est un racisme systémique qui est mis en place», attaque la CFTC évoquant aussi une «pression» sur les personnes assistants aux réunions syndicales. La situation paraît extrêmement grave aux syndicalistes qui alertent directement le directeur de cabinet du président de la métropole le 27 février, lui remettant des éléments à charge. «Il nous a dit qu'il allait regarder et transmettre, se remémorent les syndicalistes. Le souci c'est que les délais sont inacceptables» Réaction tardive de la métropole La métropole assure prendre «très au sérieux la lutte contre toutes les discriminations» et avoir immédiatement mobilisé ses services dont la cellule discrimination «missionnée dès réception de témoignages documentés». D'après la CFTC pourtant, cette cellule dédiée n'a été alertée que tardivement, au mois d'avril. Publicité «Une enquête a été ouverte sur les deux signalements. Des auditions sont en cours. La métropole se donne le temps et les moyens d'une enquête sérieuse, poursuit la collectivité. Une enquête administrative sera ouverte dès la rentrée. Ses conclusions sont attendues d'ici la fin de l'année.» De leur côté, les syndicalistes regrettent le manque de diligence et de mesures conservatoires, «alors que ces situations ont largement impacté les services concernés». Ils pointent aussi la longueur de l'enquête.