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«Sales arabes», «vous devez tout à la France» : deux enquêtes ouvertes pour propos racistes dans des services de la métropole de Lyon

«Sales arabes», «vous devez tout à la France» : deux enquêtes ouvertes pour propos racistes dans des services de la métropole de Lyon

Le Figaro04-07-2025
Des propos racistes tenus contre les usagers et le personnel par des managers ont été remontés par le syndicat CFTC, qui pointe le délai de réaction de la métropole.
«À la base, nous voulions laver notre linge sale en famille mais nous n'avons pas été écoutés». Le syndicat CFTC alerte sur la tenue de propos racistes dans deux services distincts de la métropole de Lyon, selon une information du Progrès confirmée au Figaro. Une alerte d'abord relayée auprès du cabinet du président de la collectivité, Bruno Bernard (EELV), sans que les syndicats ne soient informés des suites. Son entourage assure à l'inverse qu'une enquête a été ouverte dès réception des signalements.
La première scène se déroule au mois d'octobre dernier, sur le plateau d'un service important de la collectivité comptant 9000 agents dont 1000 rue du Lac, dans le 3e arrondissement de Lyon. «Un agent appelle son manager pour lui signifier un arrêt maladie, retrace une responsable syndicale au Figaro. Et en raccrochant il dit comme cela devant tout le monde : 'ce n'est pas possible ces sales arabes qui tombent malades.' C'est un racisme décomplexé».
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Plusieurs collaborateurs, choqués sont allés voir la responsable du manager, demandant une rencontre. Sans nouvelles, ils en réfèrent à la N+3, qui reçoit le manager. «Elle a évoqué 'une indélicatesse', ce sont ses termes, prenant à son compte la défense du manager».
«Quand on est migrant on ne fait pas d'enfant»
L'autre «cas» remonté par le syndicat est «plus systémique». «Ce sont des propos racistes tenus envers le public reçu, et en présence de professionnels dont la plupart sont des travailleurs sociaux», racontent les syndicalistes. «Vous devez tout à la France», aurait déclaré une chef d'équipe à un usager. «Quand on est migrant on ne fait pas d'enfant», aurait hurlé une seconde à une mère de famille. «Ils les appellent 'tête blonde', disent 'à tes souhaits' quand une personne épelle son prénom, ou prennent des accents supposés étrangers», poursuit la CFTC.
Au point de créer «un climat qui impacte le fonctionnement des travailleurs», selon le syndicat. Une salariée aurait démissionné pour ces raisons. Elle a accepté de témoigner par écrit. «C'est un racisme systémique qui est mis en place», attaque la CFTC évoquant aussi une «pression» sur les personnes assistants aux réunions syndicales.
La situation paraît extrêmement grave aux syndicalistes qui alertent directement le directeur de cabinet du président de la métropole le 27 février, lui remettant des éléments à charge. «Il nous a dit qu'il allait regarder et transmettre, se remémorent les syndicalistes. Le souci c'est que les délais sont inacceptables»
Réaction tardive de la métropole
La métropole assure prendre «très au sérieux la lutte contre toutes les discriminations» et avoir immédiatement mobilisé ses services dont la cellule discrimination «missionnée dès réception de témoignages documentés». D'après la CFTC pourtant, cette cellule dédiée n'a été alertée que tardivement, au mois d'avril.
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«Une enquête a été ouverte sur les deux signalements. Des auditions sont en cours. La métropole se donne le temps et les moyens d'une enquête sérieuse, poursuit la collectivité. Une enquête administrative sera ouverte dès la rentrée. Ses conclusions sont attendues d'ici la fin de l'année.»
De leur côté, les syndicalistes regrettent le manque de diligence et de mesures conservatoires, «alors que ces situations ont largement impacté les services concernés». Ils pointent aussi la longueur de l'enquête.
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Bison futé voyait ce samedi en rouge et noir sur la route des départs en vacances ou plus modestement en ce week-end du 14 Juillet . Ses prédictions n'ont pas été démenties. La circulation a été « très dense » avec un pic de plus de 1 000 kilomètres de bouchons cumulés en journée, classée noire par le service public de prévision routière en Auvergne-Rhône-Alpes et rouge sur le territoire dans le sens des départs. « La tendance est à la baisse après un après-midi bien soutenu. On peut espérer un retour à la normale en début de soirée », a indiqué vers 18h30 un porte-parole de Vinci Autoroutes, qui gère notamment l'A7 en direction du Sud. À la mi-journée, un pic de 1 086 km de bouchons cumulés sur le territoire a été atteint dont 235 km en Auvergne - Rhône-Alpes, les principales difficultés s'étant concentrées classiquement sur les autoroutes A7 et A9 vers le sud et A10 pour la façade atlantique, selon Bison futé. Dès le début de journée, une moyenne de plus de « 5 000 véhicules par heure » a donné le tempo, le temps de parcours entre Lyon-Sud (Rhône) et Orange (Vaucluse) ayant atteint au plus fort 3h55 au lieu de 1h35. Sur l'A9, administrée également par Vinci, il a été de 3h40 vers 15 heures d'Orange vers Narbonne contre 1h40, selon les bulletins de Vinci Autoroutes. Sur l'A61, de Toulouse (Haute-Garonne) vers Narbonne (Aude), les automobilistes avaient dû ronger leur frein pendant une bonne demi-heure pour parcourir l'heure de voyage habituelle. Sur le littoral ouest, le trafic a également été très chargé sur l'autoroute A10, où le temps de parcours avait atteint les 4h30 entre Saint-Arnoult (Yvelines) et Poitiers (Vienne) soit deux heures de plus qu'accoutumée et dépassé d'une heure les deux heures de route entre la capitale poitevine et Bordeaux. Dans le sens des retours, toute la journée, les usagers de l'A7 avaient pu gagner le sud de Lyon en deux heures depuis Orange au lieu des 1h35 de trajet habituel. Dimanche, l'ensemble des voies de circulation est classé vert, selon Bison futé.

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