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«Sales arabes», «vous devez tout à la France» : deux enquêtes ouvertes pour propos racistes dans des services de la métropole de Lyon

«Sales arabes», «vous devez tout à la France» : deux enquêtes ouvertes pour propos racistes dans des services de la métropole de Lyon

Le Figaro4 days ago
Des propos racistes tenus contre les usagers et le personnel par des managers ont été remontés par le syndicat CFTC, qui pointe le délai de réaction de la métropole.
«À la base, nous voulions laver notre linge sale en famille mais nous n'avons pas été écoutés». Le syndicat CFTC alerte sur la tenue de propos racistes dans deux services distincts de la métropole de Lyon, selon une information du Progrès confirmée au Figaro. Une alerte d'abord relayée auprès du cabinet du président de la collectivité, Bruno Bernard (EELV), sans que les syndicats ne soient informés des suites. Son entourage assure à l'inverse qu'une enquête a été ouverte dès réception des signalements.
La première scène se déroule au mois d'octobre dernier, sur le plateau d'un service important de la collectivité comptant 9000 agents dont 1000 rue du Lac, dans le 3e arrondissement de Lyon. «Un agent appelle son manager pour lui signifier un arrêt maladie, retrace une responsable syndicale au Figaro. Et en raccrochant il dit comme cela devant tout le monde : 'ce n'est pas possible ces sales arabes qui tombent malades.' C'est un racisme décomplexé».
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Plusieurs collaborateurs, choqués sont allés voir la responsable du manager, demandant une rencontre. Sans nouvelles, ils en réfèrent à la N+3, qui reçoit le manager. «Elle a évoqué 'une indélicatesse', ce sont ses termes, prenant à son compte la défense du manager».
«Quand on est migrant on ne fait pas d'enfant»
L'autre «cas» remonté par le syndicat est «plus systémique». «Ce sont des propos racistes tenus envers le public reçu, et en présence de professionnels dont la plupart sont des travailleurs sociaux», racontent les syndicalistes. «Vous devez tout à la France», aurait déclaré une chef d'équipe à un usager. «Quand on est migrant on ne fait pas d'enfant», aurait hurlé une seconde à une mère de famille. «Ils les appellent 'tête blonde', disent 'à tes souhaits' quand une personne épelle son prénom, ou prennent des accents supposés étrangers», poursuit la CFTC.
Au point de créer «un climat qui impacte le fonctionnement des travailleurs», selon le syndicat. Une salariée aurait démissionné pour ces raisons. Elle a accepté de témoigner par écrit. «C'est un racisme systémique qui est mis en place», attaque la CFTC évoquant aussi une «pression» sur les personnes assistants aux réunions syndicales.
La situation paraît extrêmement grave aux syndicalistes qui alertent directement le directeur de cabinet du président de la métropole le 27 février, lui remettant des éléments à charge. «Il nous a dit qu'il allait regarder et transmettre, se remémorent les syndicalistes. Le souci c'est que les délais sont inacceptables»
Réaction tardive de la métropole
La métropole assure prendre «très au sérieux la lutte contre toutes les discriminations» et avoir immédiatement mobilisé ses services dont la cellule discrimination «missionnée dès réception de témoignages documentés». D'après la CFTC pourtant, cette cellule dédiée n'a été alertée que tardivement, au mois d'avril.
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«Une enquête a été ouverte sur les deux signalements. Des auditions sont en cours. La métropole se donne le temps et les moyens d'une enquête sérieuse, poursuit la collectivité. Une enquête administrative sera ouverte dès la rentrée. Ses conclusions sont attendues d'ici la fin de l'année.»
De leur côté, les syndicalistes regrettent le manque de diligence et de mesures conservatoires, «alors que ces situations ont largement impacté les services concernés». Ils pointent aussi la longueur de l'enquête.
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