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Supprimer le férié du 8-Mai ? La colère et la déception de ces anciens combattants face à l'idée de Bayrou
Supprimer le férié du 8-Mai ? La colère et la déception de ces anciens combattants face à l'idée de Bayrou

Le HuffPost France

time17-07-2025

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Supprimer le férié du 8-Mai ? La colère et la déception de ces anciens combattants face à l'idée de Bayrou

JOUR FERIE - « Ceux qui sont morts ne pardonneront pas ! » Ces mots empreints d'indignation et de déception, sont ceux de Marcel Raoult, 100 ans et premier résistant à être entré dans Lorient le 10 mai 1945, deux jours après la capitulation des nazis. Auprès d 'Ici Breizh Izel (France bleu) le 16 juillet, il a dit sa colère face aux annonces du Premier ministre François Bayrou. Le 15 juillet, celui-ci a dit vouloir supprimer deux jours fériés, citant comme exemple le lundi de Pâques et le 8-Mai, afin que « toute la nation travaille plus » et participe à « l'effort budgétaire ». Sauf que le 8-Mai correspond au jour de commémoration de la Libération, à la victoire face à l'Allemagne nazie. « Nous pensons déjà que la victoire nous a été volée par les hommes politiques. Par conséquent, ce serait un deuxième vol si, aujourd'hui, on nous supprimait ce souvenir. Ceux qui sont morts ne pardonneront pas ! », a-t-il déclaré au média. « Entendre cela, ça remue les tripes. Ça nous ramène à des années difficiles et des moments difficiles vécus. Et, aujourd'hui encore, vouloir nous dire qu'on nous oublie… Non ! Nous ne pouvons pas oublier ça. Aujourd'hui, nous ne pouvons plus nous révolter et nous sommes dans l'obligation de nous soumettre. Mais, manifestement, ceux qui le feront ne l'emporteront pas au paradis », a assené cet ancien maire de Clohars-Carnoët. « Il ne faut pas toucher à ce symbole » Et cette indignation est partagée par les associations des anciens combattants. Auprès de France 3 Régions, Jean-Claude Flament, président des anciens combats de Mers-les-Bains (Somme), le 8-Mai représente « tout ce qui fait notre nation, ce que les anciens ont fait. » « Il n'y avait pas un autre jour ? », demande-t-il, dénonçant « l'incompétence » de François Bayrou qui « ne sait pas ce que représente le 8 mai ». Et d'ajouter : « C'est tout simplement honteux à la mémoire de ceux qui sont morts pour la France ! […] On a eu du mal à en sortir, de vaincre le nazisme ». Même son de cloche du côté de Bruno Pruvost, président des anciens combattants de Zuydcoote (Nord). « Il ne faut pas toucher à ce symbole. La fin de la Seconde Guerre mondiale, la fin du nazisme, et surtout des millions de morts et le sacrifice de beaucoup de gens », en touchant à cette date, il craint ainsi que l'on « minimise » les évènements, explique-t-il à France 3 Régions. Auprès de RMC, Serges Barcellini, le président général du Souvenir Français, association mémorielle pour les soldats et civils français morts pour la France dit craindre que les commémorations soient supprimées, foulant aux pieds le devoir de mémoire. « Si nous sommes capables de rappeler fondamentalement ce qu'est le nazisme, c'est le 8-Mai que cela se joue. Il est absolument essentiel de maintenir cette mémoire qui rappelle la Shoah, l'antisémitisme, la barbarie. C'est une évidence qu'il faut la conserver », assure-t-il à RMC.

8-Mai 1945 : quand la victoire des alliés sur l'Allemagne nazie n'était pas fériée... ni commémorée
8-Mai 1945 : quand la victoire des alliés sur l'Allemagne nazie n'était pas fériée... ni commémorée

Le Figaro

time15-07-2025

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8-Mai 1945 : quand la victoire des alliés sur l'Allemagne nazie n'était pas fériée... ni commémorée

Alors que le premier ministre a proposé, ce mardi, la supression de «deux jours fériés» dont «le 8-Mai» afin de contribuer aux économies prévues dans le cadre du budget 2026, l'annonce a provoqué une levée de boucliers parmi les oppositions. L'annonce a mis le feu aux poudres. Lors de la conférence de presse tenue ce mardi sur les grandes lignes du budget 2026, François Bayrou a proposé de supprimer «deux jours fériés», citant à titre d'exemple le «lundi de Pâques» et «le 8-Mai». Objectif : faire en sorte que «toute la nation travaille plus» pour contribuer à l'effort de près de 44 milliards d'euros prévu dans le prochain projet de loi de finances. Comme on pouvait s'y attendre, la déclaration a fait bondir les oppositions, exceptionnellement alignées sur la question. Sujet sensible s'il en est dans l'Hexagone : parmi tous les pays alliés, la France est la seule à commémorer cette victoire le 8 mai. Alors que le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a dénoncé une «attaque directe contre notre histoire, nos racines et la France du travail», le député LFI Thomas Portes a qualifié la proposition de «honte absolue», et la chef de file des Écologistes Marine Tondelier y a vu une «provocation inacceptable». Cette dernière a même laissé entendre que le premier ministre chercherait à effacer de la mémoire collective la «victoire contre le nazisme» en supprimant le caractère férié du 8-Mai. Une attaque à laquelle le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, n'a pas tardé à répliquer : sur le réseau social X, le macroniste a rappelé à son opposante que le «Général de Gaulle a supprimé le 8 mai férié», avant d'ajouter, non sans ironie : «Il me semble qu'il était plutôt investi dans la victoire contre le nazisme». Publicité Au-delà de la passe d'armes par tweets interposés, la remarque du membre du gouvernement s'appuie sur une réalité historique : la «fériérisation» du 8-Mai n'a jamais été totalement figée. En 1946, au lendemain de la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Assemblée constituante française décide, par une loi, de commémorer chaque année la victoire des alliés et la signature de l'armistice le dimanche suivant le 8 mai, si cette date tombe en semaine. Cinq ans plus tard, le gouvernement en place revient sur cette disposition, et choisir de rendre ce jour férié. La suppression de VGE Marche arrière huit ans plus tard. En avril 1959, cinq mois après son élection de Charles de Gaulle à la présidence de la République, son gouvernement, dirigé par Michel Debré, supprime le caractère férié de ce jour pour des raisons économiques. En 1975, animé par des fortes convictions européennes, le président Valéry Giscard d'Estaing va plus loin, en supprimant purement et simplement les commémorations du 8-Mai au nom de la réconciliation entre les peuples. Il affiche alors sa préréférence pour le 9 mai, jour de la fête de l'Europe. Un acte qui suscite la colère des associations d'anciens combattants. Il faudra attendre l'élection de François Mitterrand en 1981 pour que le 8-Mai soit de nouveau commémoré et retrouve son statut de jour férié. Le ministre des anciens combattants, à l'origine d'un projet de loi visant à graver cette décision dans le marbre, jugeait que «le 8 mai sera une fête internationale de la liberté et de la paix à laquelle participeront les anciens combattants, les associations de jeunesse et d'Éducation nationale.» La disposition n'a plus évolué depuis.

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