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Supprimer le férié du 8-Mai ? La colère et la déception de ces anciens combattants face à l'idée de Bayrou

Supprimer le férié du 8-Mai ? La colère et la déception de ces anciens combattants face à l'idée de Bayrou

JOUR FERIE - « Ceux qui sont morts ne pardonneront pas ! » Ces mots empreints d'indignation et de déception, sont ceux de Marcel Raoult, 100 ans et premier résistant à être entré dans Lorient le 10 mai 1945, deux jours après la capitulation des nazis. Auprès d 'Ici Breizh Izel (France bleu) le 16 juillet, il a dit sa colère face aux annonces du Premier ministre François Bayrou. Le 15 juillet, celui-ci a dit vouloir supprimer deux jours fériés, citant comme exemple le lundi de Pâques et le 8-Mai, afin que « toute la nation travaille plus » et participe à « l'effort budgétaire ».
Sauf que le 8-Mai correspond au jour de commémoration de la Libération, à la victoire face à l'Allemagne nazie. « Nous pensons déjà que la victoire nous a été volée par les hommes politiques. Par conséquent, ce serait un deuxième vol si, aujourd'hui, on nous supprimait ce souvenir. Ceux qui sont morts ne pardonneront pas ! », a-t-il déclaré au média.
« Entendre cela, ça remue les tripes. Ça nous ramène à des années difficiles et des moments difficiles vécus. Et, aujourd'hui encore, vouloir nous dire qu'on nous oublie… Non ! Nous ne pouvons pas oublier ça. Aujourd'hui, nous ne pouvons plus nous révolter et nous sommes dans l'obligation de nous soumettre. Mais, manifestement, ceux qui le feront ne l'emporteront pas au paradis », a assené cet ancien maire de Clohars-Carnoët.
« Il ne faut pas toucher à ce symbole »
Et cette indignation est partagée par les associations des anciens combattants. Auprès de France 3 Régions, Jean-Claude Flament, président des anciens combats de Mers-les-Bains (Somme), le 8-Mai représente « tout ce qui fait notre nation, ce que les anciens ont fait. » « Il n'y avait pas un autre jour ? », demande-t-il, dénonçant « l'incompétence » de François Bayrou qui « ne sait pas ce que représente le 8 mai ».
Et d'ajouter : « C'est tout simplement honteux à la mémoire de ceux qui sont morts pour la France ! […] On a eu du mal à en sortir, de vaincre le nazisme ».
Même son de cloche du côté de Bruno Pruvost, président des anciens combattants de Zuydcoote (Nord). « Il ne faut pas toucher à ce symbole. La fin de la Seconde Guerre mondiale, la fin du nazisme, et surtout des millions de morts et le sacrifice de beaucoup de gens », en touchant à cette date, il craint ainsi que l'on « minimise » les évènements, explique-t-il à France 3 Régions.
Auprès de RMC, Serges Barcellini, le président général du Souvenir Français, association mémorielle pour les soldats et civils français morts pour la France dit craindre que les commémorations soient supprimées, foulant aux pieds le devoir de mémoire.
« Si nous sommes capables de rappeler fondamentalement ce qu'est le nazisme, c'est le 8-Mai que cela se joue. Il est absolument essentiel de maintenir cette mémoire qui rappelle la Shoah, l'antisémitisme, la barbarie. C'est une évidence qu'il faut la conserver », assure-t-il à RMC.
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