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5 hours ago
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L'actrice de « Mektoub, My Love : Canto Due », Ophélie Bau, fait le point sur sa brouille avec Abdellatif Kechiche
CINÉMA - En Suisse, les cinéphiles ont pu découvrir Mektoub, My Love : Canto Due, le troisième volet de la trilogie du controversé Abdellatif Kechiche. La présence d'Ophélie Bau lors de la présentation du film a marqué les festivaliers et la presse, car sa relation avec le réalisateur reste houleuse. Elle en a profité pour faire le point. Pour comprendre cette brouille, il faut d'abord revenir six ans en arrière. Le conflit qui oppose Ophélie Bau et Abdellatif Kechiche remonte au Festival de Cannes 2019, époque à laquelle le cinéaste venait présenter Mektoub, My Love : Intermezzo. Dans ce film, une scène de sexe non simulée comprenant l'actrice et son compagnon Roméo de Lacour a provoqué un scandale et a enflammé la Croisette. Ophélie Bau, qui ne souhaitait pas que cette scène apparaisse dans le montage final, avait fini par s'éclipser après la montée des marches. La comédienne ne s'était pas non plus rendue à la conférence de presse le lendemain. À cela, s'ajoutait « l'escalade des ressentiments par réactions interposées », comme l'écrivait fin juillet Libération. Résultat : un cocktail explosif qui a provoqué une sérieuse mésentente entre le réalisateur et l'actrice, qui a toujours refusé de voir le film. Contrat respecté entre Abdellatif Kechiche et Ophélie Bau Mais cette année, pour la projection de Mektoub, My Love : Canto Due, Ophélie Bau est bien présente aux côtés de l'équipe du film. Dans un entretien pour le magazine culturel Trois Couleurs, elle explique sa décision : « la raison pour laquelle je me suis absentée à Cannes en 2019, c'est la même pour laquelle je viens aujourd'hui. Je me suis absentée parce que le montage final ne respectait pas le contrat qu'il y avait entre Kechiche et moi. Pour 'Canto Due', le montage final respecte le contrat. Sur cette base-là, il n'y avait pas de raison que je ne vienne pas ». Une autre raison, davantage liée à son métier, justifie sa venue. Ophélie Bau avait « envie d'accompagner (son) personnage ». « J'avais envie de l'accompagner pour la laisse filer à l'écran, et lui dire au revoir et merci », raconte-t-elle à Trois Couleurs. Ce n'est pas pour autant que la comédienne désire revenir sur la polémique autour d' Intermezzo. Elle préfère botter en touche et « laisser libre cours à l'imagination de chacun » sur ce qui s'est vraiment passé. Rebelote le 9 août, lors d'une session de questions-réponses à Locarno, en Suisse, comme vous pouvez le voir ci-dessous. Quand une personne dans la salle lui a demandé comment elle se sentait de soutenir le travail d'Abdellatif Kechiche, sa riposte n'a pas attendu. « Je vais éluder la question tout simplement parce que je ne suis pas ici pour parler de mon expérience sur le tournage », a-t-elle répondu. Avant de préciser : « Je suis là pour un film, celui qui a été projeté, celui avec lequel je suis d'accord aujourd'hui ». Un film qui n'a pas encore de date de sortie en France.


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a day ago
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Festival du film: tout Locarno s'enflamme pour Kechiche
Accueil | Culture | Cinéma & séries | La présentation de «Mektoub My Love: Canto Due» a été l'événement du week-end et n'a pas déçu. Publié aujourd'hui à 21h30 Tout le casting du premier «Mektoub My Love» est à nouveau là. DR En bref: Depuis ce week-end, on ne parle que de ça à Locarno. Autour de la présentation du dernier film d'Abdellatif Kechiche, «Mektoub My Love: Canto Due», la fébrilité était palpable depuis la projection de presse, évidemment bondée et soumise à embargo. Lorsque ce dernier a été levé au milieu de la nuit, on pouvait désormais tweeter sans complexe et se lâcher sur l'enthousiasme global revendiqué par tous les festivaliers, surtout les journalistes. Les gros médias français en premier, puisqu'ils avaient tous dépêché un ou des envoyés spéciaux venus au Tessin exclusivement pour voir le film de Kechiche. Dès les premières images, la quasi-certitude que c'est gagné s'impose. On se retrouve immédiatement en territoire connu, avec les principaux personnages de «Mektoub My Love: Canto uno» , et donc de l'inédit «Mektoub My Love: Intermezzo» (qui est un intermède dans ce diptyque et non le deuxième volet d'une trilogie, précisons-le), et en présence d'un style en tous points analogues à celui des films précédents. Séquences (longues) de groupe, apparemment solaires et fluides, alternance de gros plans, instants de vie saisis sur le vif. Des envies de cinéma On y retrouve Amin, de retour à Sète au terme de ses études à Paris, des envies de cinéma plein la tête. Et cela tombe bien, puisqu'il croise un producteur américain et sa compagne, actrice dans une série connue, venus passer quelques jours sous le soleil méditerranéen. De fil en aiguille, il lui fait lire son scénario, qui a l'heur de lui plaire, et les choses ont l'air de bien s'emmancher même si on devine que ces deux mondes sont à peu près incompatibles. Mais c'est d'ailleurs que viendra l'obstacle, qui fera que rien ne se déroulera finalement comme prévu. «Mektoub My love: Canto Due» est en effet un peu l'envers désenchanté du fébrile et solaire premier volet de ce diptyque sublime. Mais pas seulement. L'orchestration programmée mais imprévue de la mécanique du destin qui se trouve au cœur du film va broyer ses personnages, les laisser au bord du vide et nous avec, dans un mouvement qui n'est pas sans rappeler le pendant littéraire qu'en propose Balzac dans «Splendeurs et misères des courtisanes». Le film de Kechiche monte constamment en puissance, constellé de moments incroyables, jusqu'à sa saisissante conclusion qui nous laisse à la fois sur le carreau et au comble de la frustration. S'il mérite le Léopard d'or, il doit aussi être repensé, médité à tête reposée, loin de l'effervescence festivalière qui pour l'instant brouille les pistes. Parfum de scandale On le sait, le réalisateur a été victime d'un AVC en mars qui l'a considérablement affaibli. C'est l'une des raisons pour lesquelles il n'est pas venu présenter son film au festival. Toute son équipe, elle, a bien répondu présent. Y compris Ophélie Bau, qui fut au cœur du scandale cannois en 2019, héroïne d'une scène de sexe non simulé qui avait alors choqué la Croisette. Mais elle a refusé de revenir là-dessus, balayant de trois mots une question qui lui a été posée à ce sujet après la première projection publique. Elle n'a pas davantage commenté ses relations de travail avec Kechiche. Le cinéaste a-t-il lui-même demandé à ses comédiens de ne rien révéler de ses méthodes? C'est possible. Ce qu'on sait, c'est que l'ensemble a été tourné en 2016, les deux premiers films comme le dernier, avec un total de mille heures de rushes dont Kechiche a dû triompher. La durée des précédents volets, à cette image, était hors-norme: trois heures pour «Canto Uno», près de quatre pour «Intermezzo», qui aurait été réduit pour une sortie désormais hypothétique, notamment à cause de droits musicaux impossibles à solder. Cet ultime opus ne dure que deux heures et quatorze minutes, soit presque un court métrage pour le cinéaste. Il conjugue drôlerie et tragédie avec une douceur mêlée de nostalgie, une fureur naturaliste endeuillée par le spectre de la mort, et c'est à couper le souffle. À lire autour des films de Kechiche Pascal Gavillet est journaliste à la rubrique culturelle depuis 1992. Il s'occupe principalement de cinéma, mais il lui arrive aussi d'écrire sur d'autres domaines. En particulier les sciences. A ce titre, il est également mathématicien. Plus d'infos @PascalGavillet Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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4 days ago
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Pourquoi « Mektoub my Love : Canto Due » d'Abdellatif Kechiche, tourné il y a 7 ans, n'est projeté que maintenant
CINÉMA - Certains, comme Hafsia Herzi ou Adèle Exarchopoulos, vantent son génie. D'autres le conspuent pour des pratiques de travail jugées peu morales. Neuf ans après la sortie de son dernier long-métrage au cinéma, Abdellatif Kechiche est de retour, ce samedi 9 août, avec la projection de Mektoub my Love : Canto Due au Festival de Locarno, en Suisse. Le huitième film du réalisateur de La Graine et le Mulet, La Vie d'Adèle et L'Esquive concourt dans la catégorie internationale du festival, qui se tient jusqu'au 16 août. Une surprise pour beaucoup à l'annonce de sa sélection dans le courant du mois de juin, dont les organisateurs se réjouissent. Le cinéaste de 64 ans s'est fait, lui, plus discret. Pas une réaction de sa part, ni même un mot sur l'intrigue. Le film a longtemps été décrit comme « la vraie suite de Mektoub my Love : Canto Uno ». Succès critique, mais moins populaire (un peu plus de 128 000 spectateurs en France), le film suivait l'histoire d'une bande de jeunes à Sète, entre jeux de l'amour, séduction et soirées d'ivresse dans la lumière d'un été pendant les années 1990. Tourné il y a de ça sept ans, Canto Due, dont on ignore encore la date de sortie dans les salles, arrive dans un contexte particulier, celui du fiasco de son réalisateur au Festival de Cannes, en 2019. Cette année-là, il était venu présenter Mektoub, My Love : Intermezzo, sorte d'intermède de plus d'environ 3 h 30 entre les deux épisodes. Intermezzo sème la controverse Si nombre de festivaliers ont quitté la salle en raison des scènes de sexe crues et érotiques du film tourné dans une discothèque, celui-ci a fait couler beaucoup d'encre dans la presse à cette époque pour d'autres raisons. Son actrice principale Ophélie Bau s'est éclipsée après la montée des marches, et n'est pas apparue le lendemain en conférence de presse. La raison de ce désistement ? Une scène de cunnilingus non simulé de plusieurs minutes, qu'elle pensait ne pas voir atterrir au montage final. À cela se sont ajoutées de nombreuses critiques de « male gaze » (une notion dénonçant les stéréotypes du regard masculin, NDLR) contre Abdellatif Kechiche, accusé de s'attarder longuement sur les fesses des danseuses accrochées à des barres de pole dance. « La chose plus importante, pour moi, était de célébrer la vie, l'amour, le désir, le pain, la musique, le corps et de tenter une expérience cinématographique la plus libre possible », a-t-il pour sa part déclaré à la presse sur la Croisette. Avant de parler de « complot » dans un courrier public adressé contre la comédienne, qui n'a « à aucun moment, manifesté la moindre gêne ni quant à sa nudité, […] ni quant à la dimension érotique de certaines séquences », selon lui. Finalement, Mektoub, My Love : Intermezzo n'est jamais sorti au cinéma. Certains assurent qu'il a été plombé par la controverse. D'autres, pour des raisons d'argent : les financeurs se sont trouvés dans l'impossibilité de s'acquitter des droits du remix techno de Voulez-vous ? d'Abba, en boucle dans le long-métrage. « Intermezzo tel que je l'avais conçu, j'ai préféré le mettre de côté », a expliqué à nos confrères de SoFilm le cinéaste, selon qui il s'agissait d'un « exercice libre ». Abdellatif Kechiche y passe « tout son temps » L'idée du diptyque, qu'il a imaginé en cours de route, ne l'a, elle, jamais quitté. En 2020, alors que sa société de production vient d'être liquidée, il décide de s'atteler au montage de ce nouveau film tourné en 2018. Le cinéaste dispose d'une quantité phénoménale de rushs : mille heures, un chiffre bien au-delà du record détenu par La Vie d'Adèle (750 heures), note Libération. Pire, le quotidien raconte qu'il s'est fait lâcher par ses partenaires. Son distributeur Pathé et son vendeur à l'international (la société Wild Bunch) se seraient montrés récalcitrants à l'idée de « mettre la main au portefeuille ». Par chance pour le réalisateur, un nouveau producteur a fait son entrée dans l'arène. Son nom ? Pascal Caucheteux, le patron de Why Not Productions, qui compte entre autres dans ses rangs Christophe Honoré, Jacques Audiard et Maïwen. Quelques billets supplémentaires, et voilà Abdellatif Kechiche reparti de plus belle. « J'y passe mon temps, depuis toutes ces années. Je n'ai fait pratiquement que ça : monter, remonter, essayer. J'espère bientôt la fin », a-t-il déclaré en 2022 au Festival Cinémed de Montpellier, où sa venue a déclenché une manifestation contre son « sexisme », ses méthodes de travail proches du harcèlement moral, motivée par une plainte pour agression sexuelle, classée sans suite. Le Festival de Cannes décline En 2024, il a toujours le nez dedans, mais le bouclage approche. Une première version est proposée au comité de sélection du Festival de Cannes sans l'accord du réalisateur. Elle est recalée. En 2025, rebelote. Sur les conseils d'un autre producteur, un certain Riccardo Marchegiani, on retente l'expérience auprès de la Quinzaine des cinéastes, sélection parallèle. Le film doit repasser au montage, selon eux. Le flou autour de la version finale les inquiète. Ils déclinent. C'est finalement Locarno qui le récupère, sur les conseils de son directeur artistique. À quoi ressemble le film ? Mystère. Eux disent avoir « travaillé très longuement dessus », et accorder toute leur confiance au producteur. Qu'en est-il d'Abdellatif Kechiche ? Sera-t-il présent ? Le cinéaste a été victime d'un AVC, au mois de mars dernier. Ses capacités orales et écrites sont diminuées. Si l'on raconte qu'il souhaiterait se concentrer sur des activités de producteur, ses aptitudes à diriger sont très remises en question. De quoi ajouter une attente supplémentaire. Mektoub my Love : Canto Due pourrait-il être le dernier film de sa carrière ?


Le Figaro
4 days ago
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Le retour d'Abdellatif Kechiche sur le devant de la scène
La manifestation suisse va présenter en compétition, samedi 9 août, Mektoub My Love : Canto Due, le troisième volet de la série sulfureuse du réalisateur franco-tunisien, qui ne sera toutefois pas présent à la projection du film. Longtemps acclamé par la critique, Abdellatif Kechiche fait son retour après une longue traversée du désert et des controverses récurrentes sur sa façon de filmer le sexe et les corps féminins. Le festival de Locarno (Suisse) accueille samedi en compétition le nouveau film du Franco-Tunisien, le troisième volet de la série qui a mis le feu aux poudres, Mektoub, my love, dans lequel il filme les émois et les ébats de la jeunesse des années 1990. C'est le deuxième volet (Intermezzo ) qui a créé la polémique à Cannes en 2019, en raison de scènes de sexe très crues. L'actrice principale Ophélie Bau avait monté les marches sans assister à la projection, faisant douter de son consentement pour que ces scènes soient diffusées. Après une conférence de presse houleuse, le réalisateur, qui faisait alors l'objet d'une plainte pour agression sexuelle (classée sans suite en 2020), a disparu de la circulation. Le film n'est jamais sorti en salle. Publicité Six ans après, le cinéaste, victime d'un AVC mi-mars, ne sera pas présent à Locarno pour présenter Mektoub my love : Canto Due, a indiqué à l'AFP son attaché de presse historique. Les acteurs se livreront à une séance de questions/réponses. Cette projection doit servir de ballon d'essai pour le film, qui n'a à l'heure actuelle pas de date de sortie, mais une bande-annonce mise en ligne cette semaine. Au plus près La personnalité complexe du cinéaste a été révélée au grand jour lors de la promotion de La vie d'Adèle, histoire d'amour entre deux jeunes femmes qui lui valu, ainsi qu'à ses actrices, une Palme d'or en 2013. Forte d'une carrière déjà bien lancée, Léa Seydoux avait dénoncé des conditions de tournage « horribles », des journées sans fin, des centaines de prises pour une même scène. Adèle Exarchopoulos, dont c'était le premier grand rôle à 19 ans, avait, elle, parlé de « dix journées entières à tourner » la très longue et très crue scène de sexe du film. Blessé, Kechiche mettra cinq ans avant de revenir derrière la caméra avec Mektoub, my love canto uno, qui avait séduit une partie de la critique mais fait tiquer en raison de ses plans au plus près des corps. Comme à son habitude, le réalisateur, qui a découvert nombre de jeunes acteurs dont Sara Forestier, Hafsia Herzi et Adèle Exarchopoulos, y avait révélé de nouveaux talents, dont Shaïn Boumedine et Ophélie Bau. En octobre 2022, il était brièvement sorti de son silence au festival Cinemed à Montpellier (sud de la France). Lunettes noires sur le nez, il expliquait qu'il travaillait à la sortie des deux derniers volets de Mektoub My Love, sans les plans jugés gênants pour le premier rôle féminin. Une intervention chahutée et huée par des manifestants féministes. D'abord acteur Originaire de Tunisie, où il est né le 7 décembre 1960, Abdellatif Kechiche arrive à Nice à 6 ans. Passionné de théâtre, il débute comme acteur. Sollicité par le cinéma, il décroche le rôle principal du Thé à la menthe (1985) d'Abdelkrim Bahloul, où il tient le rôle d'un immigré algérien vivant de trafics. En 1987, il joue un gigolo arrogant dans Les Innocents d'André Techiné. Auteur de scénarios, il trouve en Jean-François Lepetit un producteur prêt à financer son premier film La Faute à Voltaire (2000), l'histoire d'un jeune Tunisien (Sami Bouajila) qui débarque à Paris et tombe amoureux d'une jeune femme paumée, jouée par Aure Atika. Publicité Avec L'Esquive en 2004, il convie Marivaux et le bagou de jeunes de banlieue. Salué par une critique unanime, il repart avec les César du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario. En 2008, il récidive avec La Graine et le Mulet, chronique d'un ouvrier licencié des chantiers navals de Sète, se lançant dans l'ouverture d'un restaurant. Il décroche les mêmes César et celui du meilleur espoir féminin pour Hafsia Herzi.


24 Heures
4 days ago
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L'affaire Kechiche connaîtra-t-elle son dénouement à Locarno?
Accueil | Culture | Cinéma & séries | «Mektoub My Love: Canto due» se retrouve en compétition et provoque déjà un énorme buzz. Publié aujourd'hui à 10h10 Revoici la bande de «Mektoub My Love», à nouveau réunie. Locarno Film Festival En bref: «Mektoub My Love: Canto due» et acte final. C'est à Locarno qu'on connaîtra enfin le dénouement du feuilleton le plus palpitant du cinéma français de ces dix dernières années. Comme annoncé depuis début juillet, le nouveau film d' Abdellatif Kechiche fait partie de la compétition locarnaise. Ce qui permet au festival de réaliser l'un des plus gros coups de son histoire, attirant en même temps tous les médias français au Tessin. Et surtout de redéfinir les enjeux à venir d'un palmarès qui pourrait cette année recueillir en son sein plusieurs grands noms (rappelons que parmi les sélectionnés , il y a aussi Radu Jude et Naomi Kawase) C'est encore la première fois, sauf erreur, qu'un cinéaste sacré par une Palme d'or cannoise se retrouve en concours à Locarno. C'est dire le niveau d'une sélection qui ne table plus seulement sur l'émergence d'auteurs inconnus – même si cela reste le nerf de la guerre –, mais qui rebat aussi les cartes en tentant de faire de l'ombre à Cannes et Venise. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Un groupe de jeunes Pour mieux comprendre l'effet d'attente qui se cristallise autour du dernier Kechiche, il faut remonter un peu en arrière. En 2017, quatre ans après sa Palme d'or reçue pour «La vie d'Adèle», Kechiche espère présenter son nouveau film, «Mektoub My Love: Canto uno» à Cannes. Le projet est ambitieux et s'annonce comme un diptyque. Mais le comité le recale et le film se retrouve finalement à la Mostra de Venise. Tiré d'un roman de François Bégaudeau , tout en s'en éloignant, il se présente comme une saga autour d'un groupe de jeunes et notamment d'Amin, qui espère devenir scénariste. L'action se déroule à Sète, dans un climat ensoleillé et méditerranéen propice à la plage, la fête et l'hédonisme. Le film sort en mars 2018. Abdellatif Kechiche. Locarno Film Festival L'année suivante, on apprend l'existence d'un autre opus, «Mektoub My love: Intermezzo» qui comme l'indique son titre semble fonctionner comme un intermède. On parle alors d'une trilogie, et peut-être même d'une série de dix longs métrages à venir qui occuperaient Kechiche pour des années. En attendant, le film se retrouve cette fois en compétition à Cannes. Sa durée est hors-norme. Après quelques coupes effectuées par le cinéaste, la version cannoise fait 212 minutes. Soit près de quatre heures. Salim Kechiouche dans «Mektoub My Love: Canto uno». IMAGO/Capital Pictures Un scandale retentissant Une première projection de presse nous permet de découvrir un film presque constitué d'un bloc unique se déroulant dans une boîte de nuit, où les corps dansent et s'amusent jusqu'à l'épuisement. Et au cœur de ce bloc, une scène de sexe non simulé, un cunnilingus que le comédien Roméo de Lacour prodigue à Ophélie Bau , qui est alors sa compagne. Tous deux sont consentants et acceptent le principe du plan-séquence. Celui-ci dure 13 minutes, un confrère l'ayant pieusement chronométré. Nous sommes alors tenus à un embargo de principe, qu'on ne grille d'ailleurs jamais au Festival de Cannes, mais en voyant cela, on se dit que ça va chauffer à la présentation publique de gala le soir même. Et nous ne serons pas déçus . L'hystérie débute en pleine projection. Lors de la fameuse séquence, la comédienne Ophélie Bau quitte la salle, suivie par d'autres personnes. Et trois heures plus tard, la séance s'achève entre un tonnerre d'applaudissements et des sifflets par centaines. Cannes tient sa polémique. Mieux, son scandale. Au cœur de la nuit, des échauffourées ont lieu dans les bus cannois. Ceux qui détestent le film hurlent contre ceux qui l'aiment. On taxe l'œuvre de pornographique. L'empoignade continue sur les réseaux sociaux. Ceux qui défendent le film (c'est notre cas) se font insulter par des gens qui ne l'ont d'ailleurs pas vu. Le lendemain, on ne parle que de ça sur la Croisette. Ophélie Bau a quitté le festival, Kechiche intime aux comédiens de ne pas parler du tournage, la conférence de presse est tendue, électrique. L'audace de Locarno Puis les mois passent, Kechiche promet de raccourcir le film, mais rien ne vient. Une société en faillite, des droits musicaux prohibitifs, plus le parfum du scandale qui n'arrange rien. «Mektoub My Love: Intermezzo» semble promis à l'oubli. Et depuis 2019, il n'a d'ailleurs plus été projeté. Seuls les festivaliers cannois ont eu la chance de le visionner. On en vient même à douter de l'existence d'un troisième volet, qui pourtant a bien été tourné et même monté. Hafsia Herzi dans une image intrigante du dernier Kechiche. Locarno Film Festival Le concernant, les bruits courent d'abord sur une éventuelle sélection cannoise. On espère alors qu'il va figurer dans la liste 2025. Mais non, rien! L'option d'un rattrapage dans une section parallèle comme la Quinzaine des cinéastes se profile. Mais là non plus, rien ne se fait. Reste l'hypothèse Venise. C'était sans songer à Locarno, qui a fait preuve d'une grande audace en grillant la politesse à tous les festivals. Dans quelques jours, on saura de quelle teneur est cet ultime (?) opus. On y retrouve le personnage d'Amin, qui a cette fois terminé ses études à Paris et revient à Sète, toujours la tête pleine de rêves de cinéma. Il va croiser la route d'un producteur. La suite dans quelques jours. Côté casting, on retrouve Hafsia Herzi, ainsi que la plupart des acteurs et actrices précédemment apparus dans les premiers volets de «Mektoub My Love». Mais la question qui brûle les lèvres, c'est de savoir si Ophélie Bau est du voyage. Alors le générique la mentionne bien, mais on ne sait pas encore si elle apparaît via des rushes ou si elle a retourné ce volet avec Kechiche. Autres interrogations, la polémique va-t-elle resurgir ou pas, et ce film sortira-t-il? Quant à «Intermezzo», pas la peine de le chercher. Il demeure invisible, y compris sur les sites de streaming. D'autres lectures sur Kechiche Pascal Gavillet est journaliste à la rubrique culturelle depuis 1992. Il s'occupe principalement de cinéma, mais il lui arrive aussi d'écrire sur d'autres domaines. En particulier les sciences. A ce titre, il est également mathématicien. Plus d'infos @PascalGavillet Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.