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À la conquête d'une forteresse fragilisée
À la conquête d'une forteresse fragilisée

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time4 days ago

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À la conquête d'une forteresse fragilisée

Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, sur le terrain dans la circonscription d'Arthabaska-L'Érable La Presse a suivi les principaux candidats dans leur quête d'appuis sur le terrain, en route vers l'élection partielle du 11 août prochain (Victoriaville, Plessisville, Princeville et Saint-Valère) L'enthousiasme des conservateurs PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Éric Duhaime visitant une résidence pour personnes âgées de Victoriaville « Vous êtes plus beau en vrai qu'à la télé ! » La remarque de Denise, une résidante du Pavillon Bujold & Lefebvre, fait sourire Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec. En cette journée d'été, il visite une résidence pour personnes âgées de Victoriaville, où plusieurs aînés n'étaient même pas au courant qu'une élection partielle se tenait dans leur circonscription. Dans une campagne déclenchée en plein cœur de l'été, le chef conservateur tente de mobiliser sa base, en se présentant comme l'option du changement. À Arthabaska, en 2022, les conservateurs avaient amassé environ 25 % des votes. INFOGRAPHIE LA PRESSE M. Duhaime affirme ressentir un engouement réel de la part des citoyens. « Il y a une rupture en ce moment au Québec. On est les seuls à offrir une véritable [solution de rechange] », dit-il. Une solution de rechange et une voix de changement qu'il martèle partout où il passe. Le chef du parti critique le moment choisi pour la tenue du scrutin. « Avant d'être un conservateur, je suis un démocrate. Je trouve ça déplorable que le premier ministre déclenche une élection en plein milieu de l'été juste pour que la participation soit plus faible. » PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, de passage chez Sidevic, une quincaillerie de Victoriaville Après avoir enchaîné les poignées de mains avec les aînés, M. Duhaime se rend chez Sidevic, une quincaillerie locale. Depuis l'annonce de l'élection partielle, la stratégie conservatrice consiste à aller là où les gens sont actifs, sur le terrain. Son parti estime que sa base est surtout formée de 25-55 ans. Marco Lajeunesse, directeur général associé de l'entreprise, l'accueille chaleureusement. « On est un peu freinés par M. Trump. On voit un ralentissement des ventes. On en a assez de Legault », lâche-t-il, évoquant les obstacles économiques actuels. Devant ses employés, il réclame de l'honnêteté et de l'intégrité. « Je veux que la politique soit comme de l'amour. Si tu veux me séduire : dis-moi ce que toi, tu veux faire, pas ce que l'autre fait mal. » La suite du parcours mène Éric Duhaime à la rencontre d'agriculteurs de la région. Il les écoute évoquer des préoccupations liées aux coûts de production et aux règles environnementales. Pour le chef conservateur, le message est clair : les régions veulent respirer. Ce n'est pas vrai qu'au Québec, on sera les seuls à sauver la planète. La taxe carbone crée une injustice, particulièrement ici. Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec et candidat dans Arthabaska-L'Érable En soirée, le chef conservateur fait un arrêt aux matchs de hockey-balle locaux, où il est rapidement reconnu par de jeunes partisans qui voteront pour la première fois. « Il y a beaucoup de pancartes au pied carré et il est partout sur Facebook », lance l'un d'eux après avoir demandé une photo. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Arrêt aux matchs de hockey-balle locaux, où le chef conservateur prend la pose avec des joueurs Pour M. Duhaime, ces échanges démontrent que sa présence sur le terrain porte ses fruits. « On est dans la forteresse des forteresses caquistes. En 2018, ils ont eu 62 %. Ce n'est pas impossible qu'ils perdent plus de 90 % de leurs appuis. On n'a jamais vu ça », lance-t-il. Une chute spectaculaire, espère-t-il, qui marquerait un tournant. Reste à voir si cette mobilisation se traduira par une entrée à l'Assemblée nationale pour le Parti conservateur du Québec. Le gars de Saint-Ferdinand PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Le candidat péquiste Alex Boissonneault tente de convaincre Gilles Leroux, qui habite la résidence du Couvent à Victoriaville « Êtes-vous un Boissonneault de Lyster ? », lance un homme âgé. « Non, je suis un Boissonneault de Saint-Ferdinand. Mais on est tous cousins de la fesse gauche », répond le candidat péquiste Alex Boissonneault. Gilles Leroux, qui habite la résidence du Couvent à Victoriaville, rigole. Attablé à la cafétéria de l'immeuble jouxtant l'église Sainte-Victoire, il dîne en compagnie d'une quarantaine d'aînés. Aujourd'hui, ils reçoivent la visite du nouveau politicien, qui animait l'émission radiophonique matinale numéro un de Québec il y a quelques mois à peine. Pour convaincre, M. Boissonneault n'hésite pas à jouer la carte du gars de la place, même s'il a quitté la région depuis longtemps pour pratiquer son métier. Sur les dépliants que l'ex-journaliste remet à chaque table, on lit immédiatement « Né ici, pour les gens d'ici ». L'argument fait mouche. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Alex Boissonneault lors d'une séance de porte-à-porte dans un quartier résidentiel de Victoriaville Plus tard dans la journée, lors d'une séance de porte-à-porte, il fait valoir ses racines à un homme d'une soixantaine d'années. Celui-ci lui répond du tac au tac qu'Éric Duhaime – son principal adversaire – « vient de Montréal, et va y retourner ». M. Boissonneault a également une « arme secrète », l'ex-député péquiste Gilles Baril, qui a représenté la circonscription de 1976 à 1985, puis de 1989 à 2003. Celui-ci l'accompagne dans plusieurs évènements, et le simple fait d'évoquer son nom lui ouvre des portes. « Les gens ici respectent les anciens élus. Ils ont un sentiment de proximité avec eux, du respect », explique M. Boissonneault. Toujours en porte-à-porte, c'est en nommant M. Baril qu'il amadoue un couple peu enclin à discuter avec lui, car « les politiciens sont tous pareils ». PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Alex Boissonneault en rencontre d'équipe dans son bureau électoral Lorsque nous rencontrons Alex Boissonneault, par un petit matin de la fin du mois de juillet, il prépare en compagnie de son équipe une conférence de presse sur les aînés. Le PQ promet d'investir davantage en soins à domicile, pour permettre aux personnes âgées de rester le plus longtemps possible à la maison. Son directeur de campagne, William Fradette, le met en garde. « Ne va pas trop dans le détail. C'est une orientation gouvernementale, tu vas te perdre », lui conseille-t-il. Le candidat péquiste acquiesce. La politique, c'est un sport d'équipe. Et je viens d'arriver. Je dois assimiler tout le programme du Parti québécois, et le vulgariser lorsque les citoyens me posent des questions. Alex Boissonneault, candidat du Parti québécois dans Arthabaska-L'Érable Durant la conférence de presse devant les médias locaux, le candidat péquiste évite de s'éparpiller, mais il en profite pour porter des attaques contre Éric Duhaime, qui place selon lui « en porte-à-faux les aînés avec le reste de la population ». PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE C'est l'heure de la conférence de presse pour le candidat péquiste, à deux pas de l'église Sainte-Victoire de Victoriaville. La charge de M. Boissonneault n'est pas anodine. Il pense faire des gains dans ce segment plus âgé de l'électorat, en allant chercher le vote d'anciens libéraux maintenant déçus par la CAQ. L'arrivée de Pablo Rodriguez et le choix d'une candidate locale bien connue n'ont pas eu d'effet sur le terrain, indique-t-il. Malgré tout, il a pris le temps de retourner dans plusieurs résidences pour personnes âgées, pour vérifier si des électeurs étaient attirés par les sirènes libérales. « Ce n'est pas le cas », laisse-t-il tomber. « Il faut sauver le soldat Brasseur » PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Le candidat caquiste Keven Brasseur à la rencontre d'électeurs dans une résidence pour personnes âgées de Plessisville Keven Brasseur sort de sa voiture et se dirige vers la résidence La Providence, à Plessisville. Une autre journée commence pour le candidat caquiste, qui viendra ici serrer les mains d'aînés pour les convaincre d'appuyer la CAQ. Il y a quelques années, cette élection aurait été une formalité. L'ex-caquiste Eric Lefebvre a remporté la circonscription avec 62 % des suffrages en 2018, et 52 % en 2022. Mais cette fois-ci, dire que ce sera plus corsé relève de la litote. Dans ses plus récentes projections, qui datent du 27 juin, l'agrégateur de sondages Qc125 ne donne que 9 % à la CAQ, très, très loin derrière le Parti québécois et le Parti conservateur. Mais M. Brasseur est loin d'être découragé. Tous les indicateurs sont au vert. Mon porte-à-porte est bon. Ça se passe super bien, les gens sont réceptifs. Je ne ressens pas ce qu'on voit dans les sondages. Keven Brasseur, candidat de la Coalition avenir Québec dans Arthabaska-L'Érable L'accueil qui lui est réservé est positif. Il indique qu'il habite Princeville depuis deux ans – l'attachement à la circonscription est très important dans Arthabaska – et insiste sur une aide de 2000 $ versée aux aînés de 70 ans et plus à revenu modique, le crédit d'impôt pour soutien aux aînés mis en place par la CAQ. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Keven Brasseur se promenant de table en table dans une résidence pour personnes âgées de Plessisville Lors de notre passage, des personnes âgées ont mentionné le bon travail de François Legault durant la pandémie. Mais on sent la brèche. Une résidante, Denise, accueille la poignée de main de M. Brasseur, et son dépliant. Mais après qu'il est parti, sa langue se délie. « Legault, c'était mon homme, mais là je ne suis plus certaine », nous dit-elle. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Séance de porte-à-porte pour le caquiste Keven Brasseur et son équipe La CAQ sait très bien que la partie ne sera pas facile. « C'est un peu comme 'Il faut sauver le soldat Brasseur' », dit le candidat caquiste plus tard dans la journée, durant une séance de porte-à-porte. Il affirme avoir l'aide de caquistes partout au Québec, qui viennent prêter main-forte. M. Brasseur ressent une « grande solidarité ». Comme les candidats libéraux et péquistes, il observe un sentiment de méfiance de plusieurs électeurs envers Éric Duhaime. « Les gens nous demandent qui peut le battre. Je leur dis qu'on est dans la course contre lui », laisse-t-il tomber. « L'effet Pablo » PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE La candidate libérale dans Arthabaska-L'Érable, Chantale Marchand, en visite dans une ferme laitière près de Victoriaville « Il y a un effet Pablo Rodriguez, ça, c'est certain. » Chantale Marchand se prépare à visiter une ferme laitière située à une dizaine de minutes de Victoriaville. La candidate libérale, une ancienne attachée politique qui travaillait depuis 2018 comme directrice générale d'une fondation venant en aide à des centres d'hébergement pour aînés de la région, fait campagne depuis moins longtemps qu'Alex Boissonneault et Éric Duhaime. Mais elle dit avoir le vent dans les voiles. Déjà, en cette journée ensoleillée, elle se réjouit. Le caricaturiste Serge Chapleau, dans les pages de La Presse, lui a refait le portrait. « Il m'a mise troisième », dit-elle en riant. « Ce n'est plus une course à deux. » PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE La candidate Chantale Marchand, accompagnée du député libéral André Fortin Lorsqu'elle fait du porte-à-porte, elle profite de sa notoriété – dans la ville de Victoriaville –, mais aussi de l'arrivée du nouveau chef, Pablo Rodriguez, que les électeurs appellent spontanément « Pablo ». Le député libéral André Fortin, qui l'accompagnait, le remarque. En 2022, les gens ne nous écoutaient tout simplement pas. Il y a quelque chose de nouveau qui se passe. André Fortin, député du Parti libéral du Québec Mme Marchand aussi fait valoir ses racines locales : elle réside à Victoriaville depuis près de 40 ans. Ce qu'elle entend le plus avant l'insatisfaction envers la CAQ : des électeurs qui ne veulent absolument pas être représentés par Éric Duhaime. Mais Arthabaska, libérale de 2003 à 2012 avec un bref interlude adéquiste, sera difficile à ravir. Mme Marchand se positionne toutefois comme une voix modérée face au chef du Parti conservateur.

Chantale Marchand se présente pour le Parti libéral
Chantale Marchand se présente pour le Parti libéral

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time11-07-2025

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Chantale Marchand se présente pour le Parti libéral

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE LA FONDATION DE L'ERMITAGE (Québec) Tous les partis ont maintenant leur candidat en vue de l'élection partielle dans Arthabaska-L'Érable. Vendredi, le Parti libéral du Québec (PLQ) a annoncé jeter son dévolu sur Chantale Marchand. Caroline Plante La Presse Canadienne Avant de se lancer comme candidate, Mme Marchand était directrice générale de la Fondation de l'Ermitage, un organisme qui vise à améliorer la qualité de vie des aînés. Elle a aussi été responsable des communications à la Corporation de développement économique de Victoriaville, et travaillé comme attachée politique du député libéral Claude Bachand. Le PLQ est le dernier des partis représentés à l'Assemblée nationale à désigner un candidat en vue de ce scrutin qui aura lieu le 11 août prochain. Déjà, le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, et l'ex-animateur de Radio-Canada Alex Boissonneault, qui se présente pour le Parti québécois (PQ), se livrent une bataille féroce. Selon l'agrégateur de sondages Qc125, le PCQ et le PQ seraient à égalité, loin devant les autres partis. La pression est particulièrement forte sur M. Duhaime, qui tente de faire son entrée à l'Assemblée nationale. Aux dernières élections générales, son parti avait récolté 13 % du vote populaire, sans obtenir un seul siège. La Coalition avenir Québec (CAQ) présente de son côté Keven Brasseur, ex-président de son aile jeunesse, tandis que Pascale Fortin, une travailleuse du réseau de la santé, porte les couleurs de Québec solidaire (QS). La décision du gouvernement Legault de déclencher l'élection partielle en plein été a été fortement critiquée par les partis d'opposition, qui craignent que le taux de participation ne soit famélique. MM. St-Pierre Plamondon et Duhaime ont qualifié plus tôt cette semaine cette décision du premier ministre François Legault de « cynique ». La circonscription, située dans la région de Centre-du-Québec, est vacante depuis la démission d'Eric Lefebvre, le 18 mars dernier. L'ancien député de la Coalition avenir Québec – devenu indépendant en avril 2024 – avait alors quitté l'Assemblée nationale pour se faire élire à la Chambre des communes, au fédéral, sous la bannière du Parti conservateur du Canada.

La CAQ ne manque pas de cynisme
La CAQ ne manque pas de cynisme

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time10-07-2025

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La CAQ ne manque pas de cynisme

Le premier ministre François Legault au Salon rouge de l'Assemblée nationale du Québec, en juin dernier La CAQ ne manque pas de cynisme Ahhh l'été ! Le soleil, les vacances, le moment béni où l'on se permet enfin de décrocher du train-train quotidien. C'est exactement ce moment que la Coalition avenir Québec (CAQ) a choisi pour déclencher l'élection complémentaire qui aura lieu le 11 août dans la circonscription d'Arthabaska-L'Érable. François Legault aurait pu tenir le scrutin depuis quatre mois, car le siège est libre depuis la démission d'Eric Lefebvre, qui a largué la CAQ pour se faire élire au fédéral, sous la bannière conservatrice. Aussi, le premier ministre aurait pu attendre jusqu'à la mi-septembre, puisqu'il disposait de six mois après le départ du député pour appeler les électeurs aux urnes. Mais non ! Il a sciemment décidé de lancer la campagne juste avant les vacances de la construction, assurant ainsi un minimum d'attention publique à l'exercice démocratique. C'est d'un rare cynisme politique. Depuis l'an 2000, le Québec a tenu 58 élections complémentaires. Seulement trois se sont déroulées en juillet ou en août. Et encore, le contexte était différent. En août 2006, par exemple, une élection complémentaire avait permis l'élection du péquiste André Boisclair, devenu du même coup chef de l'opposition. Le premier ministre Jean Charest lui avait ouvert grand la porte, en ne présentant aucun candidat contre lui. Cela dit, il est clair que les élections complémentaires tenues en juillet et en août ont obtenu un taux de participation bien inférieur (32 % en moyenne) à celui des autres élections complémentaires (41 %). Voilà la preuve chiffrée que des élections en plein été nuisent au vote. Mais François Legault fait passer les intérêts de la CAQ avant ceux des électeurs d'Arthabaska-L'Érable. En danger dans ce château fort caquiste du Centre-du-Québec, le premier ministre tente de cacher le scrutin qui prend des allures de référendum sur la popularité du gouvernement. Loin d'être une affaire purement locale, les élections complémentaires sont généralement un bon baromètre de l'opinion de l'ensemble de la population, a démontré le professeur de l'Université de Montréal Frédérick Bastien, dans une étude publiée par la Revue canadienne de science politique. À ce compte, la CAQ pourrait subir une sérieuse raclée, puisque les récents sondages placent les caquistes au troisième rang dans les intentions de vote provinciales, loin derrière les libéraux et les péquistes. C'est sans compter le fait que les plus petits partis sont souvent avantagés lors des élections complémentaires qui leur permettent de concentrer leurs énergies à un seul endroit. Ce sera particulièrement vrai dans Arthabaska-L'Érable où se présente le chef du Parti conservateur, Éric Duhaime. Il jouera le tout pour le tout afin d'accéder à l'Assemblée nationale. Mais le Parti québécois, qui a remporté les deux élections complémentaires précédentes, a aussi de grandes aspirations, avec la candidature de l'ancien animateur de Radio-Canada Alex Boissonneault. Au milieu de ce duel, le candidat de la CAQ, Keven Brasseur, sonne comme un vieux disque usé, en chantant les louanges du « parti de l'économie ». Dans ce contexte, l'élection d'Arthabaska-L'Érable revêt un intérêt pour toute la province. Elle pourrait même marquer un tournant, comme d'autres élections complémentaires dans le passé. En 2017, la CAQ avait frappé un grand coup en ravissant le château fort libéral de Louis-Hébert, dans la région de Québec. L'année suivante, François Legault faisait le plein de députés dans les banlieues de la capitale, lors des élections générales. Cette vague lui avait permis d'accéder au pouvoir. Cette fois, la CAQ pourrait vivre le ressac. Mais en tenant des élections alors que les électeurs ont le dos tourné, le gouvernement ne fait qu'alimenter le cynisme de la population, déjà fort désabusée. Entre autres, l'entêtement de la CAQ à construire un troisième lien a contribué à la perte de confiance des électeurs. Pour séduire quelques circonscriptions de la région de Québec, le gouvernement perd sa crédibilité à l'échelle de la province avec ses volte-face absurdes et ses explications contradictoires. Cette semaine, on apprenait que le projet pourrait coûter jusqu'à 9,3 milliards, une facture très élevée au moment où le gouvernement doit faire des coupes partout pour sortir du rouge. Malgré tout, la vice-première ministre, Geneviève Guilbault, ne s'est pas gênée pour réclamer 275 millions afin de lancer la planification. Après, on ne se demande pas pourquoi la confiance envers les politiciens est en chute libre ! Selon le Baromètre de confiance Edelman, près des deux tiers des Québécois (63 %) étaient d'avis que les politiciens tentaient délibérément de les tromper en 2025, un bond énorme par rapport à 42 % en 20211. Or, la confiance est essentielle au bon fonctionnement de la société. C'est ce qui permet aux politiciens d'exercer le leadership nécessaire pour convaincre la population de prendre des décisions audacieuses. Autrement, on reste calés dans un statu quo malsain. En lançant des élections quand la population regarde ailleurs, la CAQ tente plutôt d'esquiver le débat public. Ce n'est pas en mettant la politicaillerie devant la démocratie qu'on fera avancer le Québec. 1. Consultez le rapport La confiance et la crise du sentiment d'injustice

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