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2 days ago
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Syrie : que se passe-t-il à Soueida, où des affrontements ont fait des dizaines de morts ?
INTERNATIONAL - La chute de Bachar al-Assad en Syrie n'a pas mis fin aux violences, bien au contraire. Des combats entre les druzes et les tribus bédouines à Soueida, dans le sud du pays, ont conduit au déploiement des forces syriennes dans la ville mardi 15 juillet. Voici ce qu'il faut savoir des affrontements de ces derniers jours dans la région qui ont fait des dizaines de morts. • Que s'est-il passé à Soueida ? Les violences ont éclaté dimanche entre des combattants druzes, qui tiennent la ville de Soueida, et des tribus bédouines, aux relations tendues depuis des décennies. L'étincelle, comme le raconte Le Monde, a été l'enlèvement la veille d'un marchand druze par les bédouins. En réponse aux affrontements mortels, le gouvernement syrien a acheminé des renforts dans la région afin, selon eux, de rétablir la sécurité. Les autorités du pouvoir islamiste, épaulées par d'autres combattants dont des bédouins, ont alors pris le contrôle lundi de plusieurs localités tenues par des druzes aux abords de Soueida dans l'objectif clair d'étendre leur influence, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Mardi matin, à la suite de contacts entre les autorités et les notables de Soueida, le ministère de la Défense a proclamé un cessez-le-feu et annoncé l'entrée des troupes dans la ville de 150 000 habitants. Si les trois principaux chefs religieux druzes avaient appelé dans la matinée les combattants à ne pas opposer de résistance et à remettre leurs armes, l'influent cheikh Hikmat al-Hejri a finalement fait volte-face, accusant le gouvernement de ne pas avoir respecté sa promesse d'entrer pacifiquement à Soueida. De fait, les habitants de la ville, terrorisés, ont rapporté de nombreuses exactions depuis l'entrée des troupes gouvernementales et de leurs alliés : exécutions, pillages et maisons brûlées. Un correspondant de l'AFP, entré à Soueida peu après les forces gouvernementales, a vu des corps gisant au sol alors que des coups de feu résonnaient par intermittence dans la ville déserte, placée sous couvre-feu. « Je me trouve dans le centre de Soueida », a déclaré au téléphone à l'AFP un habitant terré chez lui, qui n'a pas dévoilé son identité. « Il y a des exécutions, des maisons et des magasins qui sont brûlés, des vols et des pillages ». « Les forces gouvernementales sont entrées dans la ville sous prétexte de rétablir la sécurité (...) mais malheureusement elles se sont livrées à des pratiques sauvages », a affirmé à l'AFP Rayan Maarouf, rédacteur en chef du site local Suwayda 24. • Quel est le bilan ? Le bilan des violences à Soueida s'élève à 248 morts depuis dimanche, a indiqué ce mercredi 16 juillet l'OSDH. 64 combattants druzes et 28 civils druzes auraient été tués, « 21 d'entre eux exécutés sommairement » par des membres des forces gouvernementales. En outre, 138 membres des forces de sécurité et 18 combattants bédouins, entrés dans la ville à leurs côtés, ont été tués, a indiqué l'ONG. • Pourquoi les druzes sont-ils ciblés ? La province de Soueida abrite la plus importante communauté druze du pays, une minorité ésotérique issue de l'islam considérée avec méfiance par le courant extrémiste sunnite dont sont issues les nouvelles autorités dirigées par Ahmad al-Chareh. Elle comptait quelque 700 000 membres en Syrie (3 % de la population) avant la guerre civile, et est aussi implantée au Liban et en Israël. Quand Bachar al-Assad a été renversé, le nouveau régime a exigé la dissolution de tous les groupes armés et leur intégration au sein des forces du ministère de la Défense. Les druzes sont concernés puisque pendant la guerre civile entre 2011 et 2024, cette communauté a formé ses propres groupes armés et tenté de garder leur bastion de Soueida à l'écart des combats. En janvier, les deux principaux groupes armés (Mouvement des hommes de la dignité et la Brigade de la Montagne) ont accepté de rendre les armes à condition de pouvoir « constituer une entité militaire et sécuritaire formée des fils de Soueida ». Mais au vu des violences avec les bédouins, le pouvoir en place à Damas qui veut reprendre le contrôle de la région a décidé d'intervenir directement, rapporte encore Le Monde. • Pourquoi Israël est intervenu ? Israël, pays voisin, veut se placer en protecteur des druzes dont 150 000 membres de ses membres vivent dans l'État hébreu. Son intervention vient aussi du fait qu'il craint le nouveau pouvoir en place en Syrie et ne veut pas de présence militaire dans le sud du pays, à proximité de leur frontière commune. Conséquence, Israël a bombardé les forces gouvernementales après leur entrée à Soueida. « Nous agissons pour empêcher le régime syrien de leur nuire (aux druzes, NDLR) et pour garantir la démilitarisation de la zone adjacente à notre frontière avec la Syrie », ont justifié conjointement mardi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le ministre de la Défense, Israël Katz. « Nous ne permettrons pas le retour à une situation où un 'second Liban' est établi » dans cette région, a affirmé plus tard Benjamin Netanyahu. Ce mercredi, Israël Katz a également exigé du pouvoir syrien qu'il « laisse tranquilles » les druzes. « Comme nous l'avons clairement indiqué et averti, Israël n'abandonnera pas les druzes en Syrie et imposera la politique de démilitarisation » dans le sud du pays, a insisté le ministre, prévenant que l'armée israélienne « augmentera l'intensité de ses réponses contre le régime si le message n'est pas compris ».


Le Figaro
6 days ago
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- Le Figaro
En Syrie, le gouvernement de transition interdit l'aide du FMI et de la Banque mondiale
Réservé aux abonnés DÉCRYPTAGE - Appels d'offres, traçabilité des fonds… Ces deux institutions imposent des exigences de transparence. Un contrôle que le gouvernement syrien semble vouloir éviter. En Syrie, plus de sept mois après la chute de Bachar al-Assad, le gouvernement de transition dirigé par le président Ahmed al-Charaa s'efforce de redonner souffle à une économie ruinée. Après quatorze années de calvaire, au cours desquelles le PIB a chuté de plus de 50 % entre 2010 et 2024, le défi est titanesque. Le pays dépend fortement de l'aide humanitaire, des transferts de la diaspora (8 milliards de dollars en 2023) et, jusqu'à récemment, de revenus illicites liés au Captagon, relève la Banque mondiale dans un rapport publié en juin. Le 14 mai, le président américain Donald Trump a créé la surprise en annonçant la levée totale des sanctions contre Damas, invoquant sa volonté de « donner une chance de grandeur » aux nouvelles autorités. Pour la population, asphyxiée par ces mesures depuis des années, la nouvelle a suscité des scènes de liesse. La Syrie a ainsi retrouvé l'accès au système financier international dont elle était exclue et peut, en théorie, attirer de nouveau les…