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24 Heures
a day ago
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Pour booster son attractivité, la Voie bleue sera gratuite jusqu'à fin décembre
La nouvelle ligne de la CGN entre Corsier et Bellevue ne coûtera rien pendant trois mois et demi, y compris pour les vélos. Sa future fréquentation reste questionnée. Publié aujourd'hui à 17h24 Le port de Corsier où l'arrivée de la navette fait des vagues auprès de certains habitants. MAGALI GIRARDIN Magali Girardin En bref: Cela n'a pas été annoncé officiellement, mais un simple test pour acheter son billet sur le site de la CGN l'indique: la nouvelle traversée lacustre en 15 minutes entre Corsier et Bellevue, qui devrait démarrer le 15 septembre, sera gratuite, y compris pour les vélos, et cela jusqu'à fin décembre. Le site précise que la gratuité de la Voie bleue est proposée «pour se familiariser avec cette offre». La navette, qui dispose de 40 places vélos, fera dix allers-retours par jour aux heures de pointe. «Nous avons créé cette offre promotionnelle pour permettre à nos deux groupes cibles, à savoir les pendulaires et les usagers de loisirs en fin de journée, de tester la navette. Nous espérons que la gratuité durant cette période de lancement va permettre d'installer la ligne dans les habitudes de mobilité», confirme Benoît Gaillard, le président de la CGN. La décision a été prise par l'ensemble des partenaires, précise-t-il. L'exploitation de la ligne est couverte par une garantie de déficit de 1,25 million par les douze communes engagées dans le projet et deux entreprises, ainsi que Lombard Odier et Richemont. Dès janvier, les tarifs normaux s'appliqueront: c'est 9 francs la traversée simple (16 francs l'aller-retour), moitié prix pour les habitants des communes et entreprises partenaires. Des offres d'abonnements sont proposées, et le demi-tarif s'applique sur les prix des billets. Les habitants de la zone partenaire ne paieront pas pour le vélo. La grande inconnue de la fréquentation Cette opération de lancement apparaît alors que la question de l'attractivité de la ligne reste une inconnue. Une première étude de ses promoteurs, publiée en 2021, vantait une «offre viable dès le lancement». La projection fixait le seuil de viabilité à 400 passagers quotidiens, un seuil que les promoteurs imaginaient facilement franchi par le seul trafic des entreprises habitant sur une rive opposée à leur lieu de travail (Lombard Odier, Richemont, WEF, La Pallanterie, La Réserve). Le scénario prévoyait une demande potentielle à 1700 utilisateurs par jour. Ces chiffres ont toutefois été fortement revus par une étude du bureau de recherches 6t , réalisée en 2022. Tout en relativisant la projection, laquelle est conditionnée par de nombreux facteurs, cette analyse arrive à un potentiel de 150 à 350 déplacements par jour (soit 75 à 175 personnes effectuant un aller-retour), pointant le risque d'un manque d'attractivité. Élargir l'offre «Il est important que l'offre rencontre un succès de fréquentation durant sa phase pilote pour ne pas prétériter le succès et la rentabilité du projet», notaient les auteurs de l'étude. Les experts en mobilité recommandaient l'introduction d'«une vraie cadence horaire et un horaire continu permettant de développer le réflexe d'usage» (la Voie bleue ne fonctionnera qu'aux heures de pointe) et «l'introduction d'une offre le week-end pour capter le trafic de loisirs». Il faudrait aussi une intégration tarifaire à Unireso. Pour Benoît Gaillard, tout est affaire d'étapes. «La Voie bleue n'aurait jamais été lancée si on avait voulu avoir toutes les conditions idéales réunies dès le départ. Mais rien n'empêche de se projeter et d'imaginer une extension de l'offre et, idéalement, l'intégration à Unireso. C'est notre souhait, mais chaque chose en son temps.» À Corsier, où l'Exécutif est opposé à la Voie bleue dans sa configuration actuelle, le maire Killian Sudan souligne que la gratuité offerte sur ces premiers mois, qualifié de «coup marketing de la CGN», «ne préjuge pas du bien-fondé du projet». «J'aurais préféré que la CGN investisse dans un fonds pour accompagner les nuisances, en termes de trafic notamment, que ne manquera pas d'amener la nouvelle liaison, si celle-ci se fait», commente-t-il. La Commune, comme d'autres acteurs (lire ci-dessous), prépare un recours. Menaces de recours Malgré le feu vert accordé à la mi-juillet par l'Office fédéral des transports (OFT), la Voie bleue continue de faire face à de fortes oppositions à Corsier. L'Exécutif de la commune ne soutient plus le projet et des riverains se sont organisés pour le combattre. D'autre part, l'archéologue Pierre Corboud craint pour le site palafittique immergé dans le port de Corsier, classé à l'UNESCO. Bien que les risques ont été écartés par le Service cantonal d'archéologie suite à une étude d'impact , l'archéologue à la tête de l'association Palafittalp entend poursuivre son combat. Bref, il y a de la tension et des recours dans l'air. Malgré ce climat tempétueux, la ligne a toutes les chances de démarrer le 15 septembre, puisque l'OFT, dans la concession qu'il accorde à la CGN, prévoit qu'en cas de recours, l'effet suspensif ne serait pas accordé. Un point que Me Romain Jordan, qui défend les riverains de Corsier, a dit vouloir contester auprès de Tribunal administratif fédéral. Sur la voie bleue et la CGN Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. Autres newsletters Cathy Macherel est journaliste à la Tribune de Genève depuis 2010. Elle collabore à plusieurs rubriques, locale, Week-end et gère certains suppléments. Elle s'occupe notamment d'aménagement du territoire et affiche une prédilection pour les enquêtes et les approches magazine. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


Le Figaro
7 days ago
- Politics
- Le Figaro
Nantes : après des problèmes de cohabitation avec les habitants, une famille de Roms expulsée d'une résidence
Comme l'espéraient les habitants fatigués par les nuisances causées par ces résidents irrespectueux du règlement, la préfecture a mobilisé la force publique pour les évacuer. D'autres procédures sont en cours. La situation va-t-elle s'améliorer ? À Nantes, la cohabitation au sein d'une résidence du quartier prioritaire Bellevue n'est pas au beau fixe. Insultes, nuisances sonores, excréments dans l'herbe... Square des Rochelets, des familles Roms ne respectent pas le règlement. «Ça devient de plus en plus dangereux», s'alarmait il y a un mois dans nos colonnes une des copropriétaires des 360 appartements. Les résidents sont à bout et une société de gardiennage a même été appelée à la rescousse. Des procédures visant à faire partir ces occupants irrespectueux sont en cours. Certains propriétaires ont ainsi engagé des actions au tribunal. L'un d'entre eux a obtenu gain de cause. Or, ses locataires n'ont pas daigné s'en aller. Après avoir fait parvenir un PV d'huissier de réquisition de la force publique à la préfecture, une expulsion a eu lieu vendredi. «Elle s'est déroulée dans le calme et conformément aux procédures de cette nature», fait savoir au Figaro la préfecture de Loire-Atlantique. «La famille a quitté l'appartement qui est aujourd'hui scellé, jusqu'à ce que le propriétaire en récupère la pleine jouissance». Publicité Enquête sociale en cours Par ailleurs, «deux autres procédures concernant deux autres familles sont en cours à des degrés divers d'avancement», indiquent les services de l'État. Dans un cas, une audience en délibéré doit se tenir dans les prochains jours. Dans l'autre, l'audience est passée et le PV de réquisition de la force publique a été reçu par la préfecture. «Conformément à la procédure afférente aux expulsions locatives, le préfet a deux mois pour octroyer le concours de la force publique, le temps que les enquêtes sociales et de sécurité soient conduites», détaille l'État, décidé à agir. «Compte tenu des troubles de voisinage provoqués, ces enquêtes seront conduites dans les meilleurs délais». Avant de déployer les forces de l'ordre, la préfecture examine la situation des ménages. En cas de vulnérabilité, il arrive que le recours à la force publique soit suspendu. «Après trois ans à redire les mêmes choses, à répéter les règles, c'est un réel soulagement», confie le propriétaire à l'origine de l'expulsion de vendredi. Impuissant, il n'avait d'autre choix que d'attendre que la Justice fasse son travail. Pour l'heure, tant que les meubles sont toujours à l'intérieur, il ne peut récupérer son bien. Quant à l'état dans lequel il retrouvera son appartement, neuf au moment où il l'a loué, il ne se fait pas d'illusions. «Je sais que le parquet est défoncé. Ils étaient plus nombreux qu'ils n'auraient dû. Ils ont aussi cassé un meuble de cuisine, fait un trou dans ma porte...», donne-t-il en exemple. Hausse des charges Du côté de la copropriété, l'une des résidentes qui connaît bien les lieux souligne que les problèmes perdurent. Selon ses calculs, il reste encore cinq familles à problèmes, comprenant un squat découvert récemment. «Depuis vendredi soir, à chaque fois qu'on les croise, on se fait insulter», observe-t-elle, s'interrogeant sur le lien avec l'expulsion mise en œuvre. D'après ses informations, les personnes expulsées ont rejoint un HLM en périphérie nantaise. Alors que les immeubles font l'objet d'un plan de sauvegarde, les habitants des Rochelets ont reçu un questionnaire sur l'état des lieux. «Ils ont répondu que tant que les familles seront là, les travaux dans les parties communes ne pourront pas être envisagés», nous indique notre interlocutrice. L'habitante anonyme assure que ses charges ont augmenté de 80 euros en cinq ans, notamment en raison d'entretiens supplémentaires. «On va continuer à mettre la pression. Tant que cinq ou six familles vivront ici, on nous a dit que c'était la destruction assurée. Il suffit d'une ou deux familles pour qu'une médiation soit possible», termine-t-elle.


Le Figaro
09-07-2025
- Politics
- Le Figaro
«Ça devient de plus en plus dangereux» : à Nantes, des habitants exaspérés s'alarment de la cohabitation avec des familles Roms
Une minorité de familles perturbe le quotidien d'une copropriété du quartier Bellevue. Les résidents espèrent que le préfet va faire venir les forces de l'ordre dans le cadre d'une procédure d'expulsion en cours. À Nantes, les résidents de la copropriété du square des Rochelets, dans le quartier prioritaire de Bellevue, n'en peuvent plus. Nuisances sonores et olfactives, insultes, excréments dans les ascenseurs... Depuis quatre ans, la cohabitation avec des familles Roms devient de plus en plus difficile, malgré les médiations répétées. La situation a pris une telle ampleur que depuis lundi, une société de gardiennage privée a été embauchée pour faire respecter le règlement de 17 h à minuit. Coût de l'initiative : 12.000€ pour deux semaines. «Elle fait le boulot de la police et du préfet, payée par la copropriété», résume une habitante lassée de la situation, espérant qu'une subvention permette de couvrir ces frais. «C'est un enfer», confie cette mère de famille, qui va chercher sa fille à l'arrêt de tram et ne la laisse plus sortir seule. Elle attend aussi avec impatience de pouvoir à nouveau rentrer chez elle par les parties communes, et d'arrêter d'emprunter le souterrain ou le local poubelle. Publicité Volonté de déménager «Des membres du conseil syndical me disent qu'ils veulent déménager et vendre, même à perte», confie la résidente, évoquant des troubles depuis que des familles Roms sont arrivées et se sont imposées en 2021. Comme le rapporte France Bleu Loire Océan, les habitants subissent un calvaire depuis quatre ans. «C'est une copropriété classée en plan de sauvegarde par l'État car elle est en grande difficulté, sociale technique et financière. Il y a une paupérisation de la façon d'occuper les logements», explique Pauline Brosset Izquierdo, responsable du service copropriété chez 4'immo, en charge de celle des Rochelets. Il y a quelques années, des propriétaires «ont voulu donner un coup de main à des familles et leur donner leur chance. Pour certains, ça s'est bien passé, pour d'autres, cela ne s'est pas bien passé». «Le sujet c'est le manque de civisme», ajoute-t-elle, ne souhaitant pas stigmatiser la communauté. Sur 360 appartements, environ cinq posent problème, sans que rien ne bouge. Des tentatives de squats ont même été constatées. «On n'est pas abandonné par la force publique mais personne sait trop par quel bout prendre les choses», reconnaît Pauline, qui souligne néanmoins l'accompagnement étatique et municipal. Dans le cadre du Grand Bellevue, 350 millions d'euros ont été engagés pour la transformation du quartier. Pourtant, pour chaque logement problématique au sein des Rochelets, elle dénombre «une centaine de signalements par an». «Impuissants face au système» Si le sujet revient au centre du débat, c'est parce que trois procédures d'expulsion sont en cours. Selon les habitants, les familles concernées ne veulent pas en entendre parler. A contrario, les résidents placent tous leurs espoirs dans ces procédures. Un propriétaire de logements, souhaitant rester anonyme, a accueilli plusieurs familles. Si avec l'une d'entre elles, il n'a pas rencontré de soucis particuliers, il a vite déchanté en accueillant successivement quatre familles à problèmes, dont deux sont encore là. «Moi, je pars du principe que tout le monde a droit à sa chance. Cependant, à force de me faire engueuler par les voisins, de répondre au syndic et de gérer des locataires à qui je dois rappeler des règles qu'ils ne retiennent pas, j'ai dû entamer deux procédures d'expulsion.» Il a aussi subi des impayés. «C'est inadmissible qu'on puisse laisser des gens avec aussi de peu de bonne volonté foutre le bordel, sans issue judiciaire», s'agace celui a dû attendre la fin du bail avant d'aller au tribunal, sans que ses locataires ne daignent partir. Maintenant, il espère que le préfet va faire intervenir les forces de l'ordre. Sollicitée par Le Figaro, la préfecture de Loire-Atlantique indique n'avoir été pour l'instant été saisie que «d'un seul PV d'huissier réquisitionnant la force publique». Pour celui-ci, sa réponse est la suivante : «Conformément à la procédure afférente aux expulsions locatives, une fois le PV de réquisition de la force publique transmis à la Préfecture, une enquête est conduite sur le volet social ainsi que pour déterminer les éventuels troubles à l'ordre public associés à une expulsion forcée. Ce n'est qu'à l'issue et en fonction de ces retours que le Préfet peut accorder le concours de la force publique pour une expulsion à partir du mois d'août.» «Tous les copropriétaires veulent les faire dégager tellement on se sent impuissants face au système, reprend le propriétaire, qui s'interroge sur la manière dont la ville de Nantes va gérer le démantèlement en cours de l'un des plus grands bidonvilles de France. Ils ne vont pas pouvoir être accueillis dans les parcs privés, et les gens comme moi ne vont plus le faire...» Aujourd'hui, l'exaspération est telle que certains font courir le bruit qu'ils possèdent des armes chez eux. Un habitant très agacé est monté lui-même chez une famille envahissante, provoquant une altercation. Les résidents se sentent menacés et «là ça devient de plus en plus dangereux» conclut une mère de famille qui connaît très bien le contexte.