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Nantes : après des problèmes de cohabitation avec les habitants, une famille de Roms expulsée d'une résidence

Nantes : après des problèmes de cohabitation avec les habitants, une famille de Roms expulsée d'une résidence

Le Figaro06-08-2025
Comme l'espéraient les habitants fatigués par les nuisances causées par ces résidents irrespectueux du règlement, la préfecture a mobilisé la force publique pour les évacuer. D'autres procédures sont en cours.
La situation va-t-elle s'améliorer ? À Nantes, la cohabitation au sein d'une résidence du quartier prioritaire Bellevue n'est pas au beau fixe. Insultes, nuisances sonores, excréments dans l'herbe... Square des Rochelets, des familles Roms ne respectent pas le règlement. «Ça devient de plus en plus dangereux», s'alarmait il y a un mois dans nos colonnes une des copropriétaires des 360 appartements. Les résidents sont à bout et une société de gardiennage a même été appelée à la rescousse. Des procédures visant à faire partir ces occupants irrespectueux sont en cours.
Certains propriétaires ont ainsi engagé des actions au tribunal. L'un d'entre eux a obtenu gain de cause. Or, ses locataires n'ont pas daigné s'en aller. Après avoir fait parvenir un PV d'huissier de réquisition de la force publique à la préfecture, une expulsion a eu lieu vendredi. «Elle s'est déroulée dans le calme et conformément aux procédures de cette nature», fait savoir au Figaro la préfecture de Loire-Atlantique. «La famille a quitté l'appartement qui est aujourd'hui scellé, jusqu'à ce que le propriétaire en récupère la pleine jouissance».
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Enquête sociale en cours
Par ailleurs, «deux autres procédures concernant deux autres familles sont en cours à des degrés divers d'avancement», indiquent les services de l'État. Dans un cas, une audience en délibéré doit se tenir dans les prochains jours. Dans l'autre, l'audience est passée et le PV de réquisition de la force publique a été reçu par la préfecture. «Conformément à la procédure afférente aux expulsions locatives, le préfet a deux mois pour octroyer le concours de la force publique, le temps que les enquêtes sociales et de sécurité soient conduites», détaille l'État, décidé à agir. «Compte tenu des troubles de voisinage provoqués, ces enquêtes seront conduites dans les meilleurs délais». Avant de déployer les forces de l'ordre, la préfecture examine la situation des ménages. En cas de vulnérabilité, il arrive que le recours à la force publique soit suspendu.
«Après trois ans à redire les mêmes choses, à répéter les règles, c'est un réel soulagement», confie le propriétaire à l'origine de l'expulsion de vendredi. Impuissant, il n'avait d'autre choix que d'attendre que la Justice fasse son travail. Pour l'heure, tant que les meubles sont toujours à l'intérieur, il ne peut récupérer son bien. Quant à l'état dans lequel il retrouvera son appartement, neuf au moment où il l'a loué, il ne se fait pas d'illusions. «Je sais que le parquet est défoncé. Ils étaient plus nombreux qu'ils n'auraient dû. Ils ont aussi cassé un meuble de cuisine, fait un trou dans ma porte...», donne-t-il en exemple.
Hausse des charges
Du côté de la copropriété, l'une des résidentes qui connaît bien les lieux souligne que les problèmes perdurent. Selon ses calculs, il reste encore cinq familles à problèmes, comprenant un squat découvert récemment. «Depuis vendredi soir, à chaque fois qu'on les croise, on se fait insulter», observe-t-elle, s'interrogeant sur le lien avec l'expulsion mise en œuvre. D'après ses informations, les personnes expulsées ont rejoint un HLM en périphérie nantaise.
Alors que les immeubles font l'objet d'un plan de sauvegarde, les habitants des Rochelets ont reçu un questionnaire sur l'état des lieux. «Ils ont répondu que tant que les familles seront là, les travaux dans les parties communes ne pourront pas être envisagés», nous indique notre interlocutrice. L'habitante anonyme assure que ses charges ont augmenté de 80 euros en cinq ans, notamment en raison d'entretiens supplémentaires. «On va continuer à mettre la pression. Tant que cinq ou six familles vivront ici, on nous a dit que c'était la destruction assurée. Il suffit d'une ou deux familles pour qu'une médiation soit possible», termine-t-elle.
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