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Agriculture de proximité: La ferme urbaine de Bernex ouvre ses portes aux gourmands
Agriculture de proximité: La ferme urbaine de Bernex ouvre ses portes aux gourmands

24 Heures

time11-08-2025

  • Politics
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Agriculture de proximité: La ferme urbaine de Bernex ouvre ses portes aux gourmands

La commune genevoise accueille la quatrième ferme urbaine du canton, qui comprend un restaurant. Ce temple des produits du terroir a ouvert ce samedi. Publié: 09.08.2025, 19h56 Genève, le 9 août 2025. Reportage lors du premier jour d'ouverture de la ferme urbaine de Bernex, qui comporte un magasin, un restaurant et des cultures. Magali Girardin En bref: Après la répétition générale réussie lors du brunch du 1er Août, la ferme urbaine de Bernex a officiellement ouvert ses portes ce samedi . Cette ambassadrice du terroir de la commune devient la quatrième ferme urbaine du canton , rejoignant celles du Lignon (Vernier) , de Budé (Petit-Saconnex) et des Vergers (Meyrin). Elle se distingue de ces dernières car, en plus du magasin vendant les légumes cultivés sur place et les produits venant d'exploitations environnantes, elle accueille un restaurant, dont le menu est élaboré en grande partie à partir de ces aliments. L'assortiment est complété par des produits du canton. Ici, tout est au label du terroir GRTA. Flambant neuf, agrémenté de généreuses baies vitrées, le bâtiment appartient à la Commune et comporte également un hangar. Il est situé dans le parc agroalimentaire des Molliers, qui borde la route de Chancy, à deux pas du tram. La ferme exploite 2,5 hectares de terrain. Seulement la moitié des terrains sont cultivés cette année. Magali Girardin Le projet est né il y a quinze ans dans la tête d'agriculteurs et de producteurs, explique la coordinatrice, Cindy Favre. La concrétisation a été longue, car il a fallu s'entendre sur un lieu, puis le projet a fait l'objet d'un concours architectural et, enfin, le parc public a précédé la ferme. «J'ai le trac» La volonté était d'un peu compenser l'importante perte de surfaces agricoles consécutive à l'urbanisation de Bernex. Et d'inciter la clientèle à privilégier une alimentation durable et locale en mutualisant les forces. La ferme est constituée en une association de 20 membres, qui sont des producteurs et des agriculteurs de la région: maraîchers, arboriculteurs, vignerons, bouchers, fromagers… «J'ai le trac comme un artiste qui monte sur scène», témoigne pour cette première Joseph Jeanmart, en encaissant un concombre, deux tomates, un melon et deux bouteilles de vin. Responsable du magasin, il confie: «Ce rôle d'ambassadeur du terroir est très émouvant, nous mettons en valeur tout un savoir-faire, il y a ici toute l'âme des produits et de ceux qui les ont fabriqués.» Il a soigné chaque détail. Les vins sont présentés par domaines, et non séparés selon qu'ils sont blancs, rouges ou rosés. Cindy Favre est la coordinatrice et responsable administrative de la ferme de Bernex. Magali Girardin Les cageots de légumes, sur des palettes superposées, composent un tableau aux couleurs éclatantes. Courgettes, tomates, aubergines et poivrons semblent impatients de se sublimer dans une goûteuse ratatouille. «Je préfère acheter des tomates qui ont poussé à 200 mètres de chez moi plutôt que venant d'Espagne. Le circuit court, c'est le b.a.-ba de l'écologie», commente Thierry Bruel, un client qui habite non loin. Son épouse, Lucia, juge important de soutenir l'économie locale. En quittant la zone de vente, on se trouve dans celle du café-restaurant, tenu par le chef Grégory Campanale. Il peut accueillir 60 personnes à l'intérieur et 80 à l'extérieur. Inauguration le 16 août Dehors, Philippe Gremion et ses deux filles ont réservé une table. Ce retraité a travaillé depuis 1981 à la ferme de Loëx, l'une des exploitations membres de l'association. «Il faudra voir si les gens vont jouer le jeu», déclare-t-il. Il rappelle que, durant la pandémie de Covid, beaucoup de monde s'est tourné vers les produits de la ferme, pour les délaisser aussitôt la crise passée. «Le menu est alléchant», remarque une de ses filles. En parcourant les entrées, le tataki de buffle aux trois moutardes du domaine des Oulaines nous rappelle avec malice que l'heure du repas approche. Nous rejoignons Guillaume Emery sur les terrains cultivés qui font face à la terrasse, où oignons, courges, choux ou encore poireaux supportent la canicule grâce aux jets qui arrosent les parcelles. Ce maraîcher, employé pour cultiver ces terres, est à l'œuvre depuis le début de l'année déjà. Il explique que la moitié des terrains ont été laissés en jachère afin de limiter les difficultés au démarrage. Pour l'instant, c'est le chef qui compose les menus en fonction de ce qu'a planté le maraîcher. L'objectif est, par la suite, d'adapter les produits et les quantités aux besoins du restaurant et des clients du magasin. L'inauguration aura lieu samedi prochain, le 16 août, dans le cadre de la Fête des fermes urbaines genevoises. Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. Autres newsletters Rachad Armanios est journaliste à la rubrique genevoise depuis août 2022 et couvre en particulier la politique cantonale. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

«Ma fille a été tuée psychologiquement»
«Ma fille a été tuée psychologiquement»

24 Heures

time08-07-2025

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«Ma fille a été tuée psychologiquement»

Silane s'est ôté la vie à 24 ans, avant le procès lors duquel elle devait témoigner fin juin. Son compagnon a écopé d'une peine assortie du sursis partiel pour ses violences «outrancières». Publié aujourd'hui à 06h36 L'accusé et son avocat Me Karim Raho, lors du procès de la fin juin. Derrière eux, Me Guillaume de Candolle, avocat de Silane et de sa famille. PATRICK TONDEUX En bref: Durant le procès, elle a souvent fermé les yeux durant de longues minutes et respiré profondément, comme pour se protéger de la violence des actes jugés. Puis, quand le moment de prendre la parole est venu, elle a pu dire aux juges ces mots qui lui tenaient tant à cœur. «J'ai vu ma fille s'éteindre comme une bougie, jusqu'au jour où je l'ai retrouvée morte dans son appartement. Il y a les blessures que l'on voit, les hématomes, les morsures, les lèvres éclatées. Mais la maltraitance psychologique qu'elle a subie a fait des dégâts irréversibles. Ma fille a été tuée psychologiquement.» Silane avait 24 ans quand elle s'est donné la mort chez elle, à Bernex, en août 2024. Ce procès devant le Tribunal correctionnel, elle devait y participer en tant que plaignante, à cette place occupée désormais par sa mère et sa demi-sœur. Première étincelle C'est un procès d'une intensité rare qui s'est tenu au Palais de justice à la fin juin. Parce que le dossier renferme des actes d'une violence inouïe, parce que deux femmes ont été maltraitées par ce garçon de 26 ans assis sur le banc des accusés. Parce que l'une des deux victimes a préféré ne pas se présenter aux juges et que l'autre n'est plus là. Lors de leur rencontre en février 2022, Silane a 22 ans, lui deux de plus. Elle rentre de boîte de nuit, lui aussi. Sur le pont de Carouge où ils se croisent, il lui demande une cigarette, ils commencent à discuter et se plaisent. Très vite, le garçon qui vit de l'Hospice général prend ses quartiers dans le studio de sa nouvelle compagne. Silane a eu un passé difficile, émaillé par le décès de son père à l'âge de 11 ans et l'abandon de son père de cœur l'année suivante. Mais en 2022, après avoir très mal vécu le Covid, elle remonte la pente. Ses études de psychologie inabouties, elle a entamé une formation en ligne de designer. Lui a aussi souffert de la pandémie qui l'a tenu éloigné de sa passion, la boxe. En quelques mois, il est passé de 70 à 115 kilos. Outre des actions de bénévolat qu'il poursuit, il a un projet professionnel: monter un business en ligne pour lequel Silane consent à lui prêter 17'000 francs. La relation en est à ses débuts quand le couple se présente au guichet de la banque de Silane avec l'intention de retirer tout le cash qu'elle a. Refus du guichetier et premier accès de colère. À l'extérieur, il monte sur la petite Citroën C1 appartenant à sa belle-mère. Convaincu que c'est elle qui a fait bloquer le compte, il la démolit littéralement à coups de cric. La police intervient. Trois fois, elle porte plainte Sa première plainte pour les violences subies, Silane la dépose le 4 mai 2022, avant de revenir sur sa décision deux semaines plus tard. «Je l'ai retirée parce que j'ai peur», aurait-elle expliqué à ses proches qui suspectent son compagnon de l'avoir forcée. Mais le 4 juillet, puis le 8 septembre, elle saisit à nouveau la justice. Ce garçon, elle l'aime autant qu'elle le craint. Plusieurs fois, la police débarque, l'arrête et l'enferme à Champ-Dollon. Il est libéré et mis sous un régime d'interdiction de contact et de périmètre qui doit le tenir à distance de Silane. Mais ils se reparlent, se remettent ensemble et les violences recommencent. Les proches s'inquiètent, mais elle écrit toujours le même message à sa mère: «T'inquiète pas Maman, je gère.» Au tribunal, il a fallu plus de quatre heures pour énumérer les violences subies par Silane. Coups de poing, morsures, tête écrasée contre le sol. Nauséeux, l'inventaire donne à voir une violence systématique. Comme ce jour où Silane est au volant, sur l'autoroute, et qu'il lui assène une gifle, puis un coup de poing au visage. «T'as abusé cet aprem. J'ai des douleurs partout», lui écrit-elle après l'un des épisodes de brutalité. Le 30 avril 2022, alors que Silane est acheminée à l'hôpital pour une évaluation psychologique, il fait irruption, vole une blouse blanche et un badge dans un casier. Quand un infirmier le surprend, il prend la fuite et frappe tout ce qui se présente sur son passage. Trois soignants sont blessés et l'hôpital dépose une plainte pénale. Plus tard, alors que la jeune femme souhaite prendre ses distances, il se présente chez elle, sonne sans s'arrêter, cogne sur le verrou de la porte au point de le faire sauter. «C'était pour la faire chier», confie-t-il aux juges avec une étonnante décontraction. Un soir, il la suit dans la rue et s'installe derrière elle et ses amis au restaurant. Une fois encore, il admet. «Je voulais seulement parler avec elle.» Il admet tout, ou presque Lors de son procès , l'accusé désormais âgé de 26 ans et comparaissant libre n'a que rarement contesté les faits. Pour chaque agression, chaque insulte, il a répété ces mêmes mots: «À l'époque, je n'avais pas les outils pour contrôler ma colère. Mais il n'y a aucune justification à mes actes.» Le dossier pénal ne s'arrête pas là. Dans son acte d'accusation, le procureur Marco Rossier a retenu trois événements d'une gravité supérieure. À deux reprises, Silane a été étranglée (au point, dans un des cas, de perdre connaissance). Dans l'une de ses plaintes, elle a expliqué comment son compagnon lui a maintenu la tête sous l'eau dans son bain et qu'elle avait dû se débattre pour pouvoir s'en libérer. Pour le procureur Marco Rossier, les violences étaient constitutives de tentative de meurtre. PATRICK TONDEUX Devant les trois juges du Tribunal correctionnel, le procureur s'est dit convaincu que ces étranglements et cette tête maintenue sous l'eau pouvaient entrer dans la case de la tentative de meurtre. Un chef d'accusation auquel s'ajoutent des sévices sexuels. Car Silane a décrit «de manière crédible» avoir subi plusieurs actes qu'elle ne souhaitait pas. En additionnant ces agressions aux voies de fait, menaces, contraintes, injures et dommages à la propriété, le Ministère public a requis une peine de prison de 5 ans. Dans son réquisitoire, Marco Rossier – le procureur a vu Silane en audience de confrontation face à son compagnon – a décrit une jeune femme pétrie de peur, en état de sidération avancé. «Elle était sous emprise, toujours amoureuse et ne voulait pas lui causer du tort», affirme le magistrat. Ces plaintes, c'est le moyen auquel Silane s'est raccrochée pour se protéger. Elle craignait pour elle, mais également pour ses proches. Lui est dépeint en être «manipulateur», «soutenant avec les personnes en détresse psychologique avant de virer brusquement dans la violence». Mais les expertises psychiatriques n'ont pas relevé de déséquilibre majeur. Seulement un trouble léger de la personnalité ainsi qu'une difficulté à ressentir la souffrance de l'autre. Pas de retour en prison Face à tous les éléments, l'issue de ce dossier allait reposer sur une lecture purement juridique des faits. Dans cette bataille argumentaire, le camp du procureur et de l'avocat de la famille de Silane, Me Guillaume de Candolle, soutenait que «sans cet homme, Silane serait encore là» (ndlr: l'article 115 du Code pénal suisse traite bien de l'incitation au suicide mais se révèle difficilement applicable dans ce contexte) quand Me Karim Raho, avocat de la défense, invitait le tribunal à s'en tenir à la «stricte application du droit», rappelant la complexité de la relation et insistant sur le fait que «juger, ce n'est pas se venger». Au lendemain de débats harassants, les juges ont rendu leur décision. Le chef de tentative de meurtre? Écarté, car «rien n'atteste qu'il ait souhaité donner la mort». En revanche, les contraintes sexuelles ont été retenues compte tenu de la parole «mesurée de Silane, laquelle s'est toujours montrée loyale à l'égard de son compagnon et sans volonté de vengeance». En lui infligeant une peine de 3 ans, dont 14 mois ferme (l'exact équivalent du temps qu'il a passé en détention provisoire), les juges ont épargné à un garçon de 26 ans un retour en prison malgré des violences physiques et psychologiques reconnues et qualifiées d'outrancières. Mais ils l'obligent à se soumettre à un traitement psychothérapeutique. Le Genevois de 26 ans, au moment du verdict rendu par le Tribunal correctionnel. PATRICK TONDEUX Ce verdict ne fait en définitive aucun lien entre la mort de Silane et les violences subies durant les deux ans qui ont précédé son geste. La justice a-t-elle dit son impuissance face à cette violence psychologique que dénonçait la mère de la victime? «Je ne sais pas, répond cette dernière à l'issue du procès. Mais ce jugement correspond à ce que Silane aurait souhaité. Elle n'était pas dans un esprit de vengeance et était consciente qu'avec les relations, ce n'est jamais tout noir ou tout blanc. Elle souhaitait seulement qu'il ne recommence plus jamais.» Personne ne fera appel de la décision. «Chercher de l'aide n'est pas un aveu de faiblesse ! C'est une démarche courageuse et positive», affirme l'association Stopsuicide, dont la mission est de parler, faire parler, informer, sensibiliser et augmenter les possibilités de prévention. N'hésitez pas à téléphoner, notamment aux structures suivantes : «La Main Tendue» (composer le 143), la «Ligne d'aide pour jeunes» (composer le 147), «Malatavie Ligne Ados» (HUG - Children Action), 022 372 42 42. Le fléau des violences domestiques Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. Autres newsletters Luca Di Stefano est journaliste à la rubrique genevoise depuis 2013. Diplômé de l'Académie du journalisme et des médias (AJM), il couvre en particulier l'actualité judiciaire. Plus d'infos @LucaDiStefano10 Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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