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La révolution MAGA dévorera-t-elle ses enfants ?
La révolution MAGA dévorera-t-elle ses enfants ?

La Presse

time2 days ago

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La révolution MAGA dévorera-t-elle ses enfants ?

Le mouvement MAGA est entré en éruption lorsque le FBI a annoncé qu'il n'y a pas de liste de clients que Jeffrey Epstein aurait fait chanter. Ses partisans lui avaient tout pardonné. Des allégations d'agressions sexuelles jusqu'à l'assaut contre le Capitole, en passant par l'affaire Stormy Daniels, les poursuites judiciaires et les procédures de destitution. Rien ne semblait pouvoir ébranler Donald Trump. Rien, jusqu'à l'affaire Epstein. Pour la première fois, les appuis du président chancellent. Voilà deux semaines qu'il cherche à mettre le couvercle sur la colère bouillonnante de sa base. Après tous les scandales et tous les mensonges, une chose aura donc réussi à le faire trébucher : la vérité. Toute plate. Le séisme s'est produit le 7 juillet, quand le FBI et le ministère de la Justice ont dévoilé leurs conclusions, après avoir examiné le dossier Epstein. En gros : il n'y a pas de liste de clients que le riche financier new-yorkais aurait fait chanter. Il n'y en a jamais eu. Et puis, tout indique qu'Epstein se soit bel et bien suicidé en prison, alors qu'il était en attente de son procès pour trafic sexuel. Bref, il n'y a pas de complot. Le mouvement MAGA est entré en éruption. Il faut dire que Donald Trump avait lui-même soufflé sur ces braises pendant des années. Dès 2015, il avait laissé entendre que Bill Clinton avait commis des crimes sexuels aux côtés de Jeffrey Epstein. Neuf ans plus tard, lors de la campagne de 2024, son colistier J.D. Vance exigeait encore qu'on rende publique « la liste Epstein ». Pendant des années, Donald Trump s'est minutieusement employé à saper la confiance de ses partisans envers le gouvernement. Pendant des années, il a dénoncé le soi-disant « État profond » et promis de « vider le marais » à Washington. Beaucoup de gens l'ont élu – et lui ont pardonné bien des choses – exactement pour ça. Et voilà que, devenu roi du marais, il change radicalement de discours. Tout d'un coup, l'affaire Epstein n'est plus qu'un vulgaire « canular », monté de toutes pièces par la « gauche lunatique ». Le dossier est insignifiant, croyez-moi sur parole, s'exaspère le président. Circulez, il n'y a rien à voir… Donald Trump ose s'en prendre à ses partisans pour y avoir cru. Nous n'avons rien à cacher, bande d'idiots, leur assène-t-il durement sur Truth Social. Repoussant les limites de la condescendance, il les traite d'égoïstes et de mauviettes tombées dans le piège grossier des démocrates. Aussi bien tenter d'éteindre le brasier en jetant de l'huile sur le feu… La grogne montait depuis des jours quand l'administration Trump a opté pour une tactique moins incendiaire. Vendredi, le ministère de la Justice a finalement demandé à un juge fédéral de dévoiler les témoignages récoltés dans le cadre de l'enquête Epstein. Ce n'est pas chose faite ; il faudra notamment assurer que la confidentialité des victimes soit respectée. De toute façon, même si le juge permettait la publication d'une partie des documents, ça ne sera sans doute jamais assez pour les purs et durs du mouvement MAGA. Ceux-là sont convaincus que Donald Trump a reçu la mission quasi divine de pulvériser l'élite corrompue à Washington afin de redonner le pouvoir au peuple. Plusieurs d'entre eux pensent que Jeffrey Epstein était un agent du Mossad qui faisait chanter les membres de cette élite, tous impliqués dans un gigantesque réseau pédophile. Enfermés à double tour dans cette vision tordue du monde, ils ne se satisferont pas des faits colligés par les enquêteurs du FBI, aussi véridiques soient-ils. Au contraire : plus ils se rapprocheront de la réalité, plus ils risquent de ne pas y croire. C'est l'éternelle tragédie des conspirationnistes. Après s'être servi d'eux pour se faire élire, Donald Trump en a marre. « On parle encore de lui ? », s'est-il emporté, la semaine dernière, lorsqu'un journaliste a voulu le questionner sur Jeffrey Epstein. Passons à autre chose, a pesté le président. Ce dossier est « ennuyant ». Sauf que l'affaire Epstein n'est pas le Pizzagate. Ce n'est pas une invention sortie tout droit des cerveaux complotistes. Et ce n'est surtout pas un dossier « ennuyant » que les Américains devraient balayer du revers de la main, comme le propose Donald Trump avec agacement. Jeffrey Epstein a commis des crimes bien réels. C'était un prédateur sexuel, un vrai salaud qui a fait des centaines de vraies victimes, souvent des adolescentes recrutées dans des quartiers pauvres de Miami ; les grandes oubliées de cette histoire absolument révoltante. Arrêté une première fois en 2006, Jeffrey Epstein a pu se négocier une peine ultra-clémente : 13 mois de prison – et encore, le multimillionnaire passait la nuit en cellule, mais son chauffeur venait le chercher chaque matin pour qu'il puisse se prélasser, le jour, dans sa villa de bord de mer… L'entente a également permis à Jeffrey Epstein de balayer sous le tapis les tonnes de preuves accumulées contre lui par les enquêteurs, a révélé le Miami Herald en 20 181. Pouf ! Disparus, les témoignages dévastateurs des victimes. Aucun criminel n'aurait dû être capable de s'en tirer aussi facilement. Mais voilà : Epstein avait de l'argent, beaucoup d'argent, et un paquet d'amis haut placés. Une conspiration ? Peut-être pas. Mais un scandale, ça oui. Un vrai. Pas besoin d'être conspirationniste, d'ailleurs, pour souhaiter que l'on rende des comptes aux victimes. Ni pour sourciller en constatant que, parmi les influents copains d'Epstein, figurait nul autre que Donald Trump. En 2003, ce dernier lui aurait dessiné un chic croquis de femme nue pour son 50e anniversaire, sa signature en guise de toison, en lui souhaitant « que chaque jour soit un autre merveilleux secret ». Loin de pousser Donald Trump dans les câbles, ce scoop fumant du Wall Street Journal 2 a permis au président de passer à l'offensive. En fin de semaine, plusieurs personnalités du mouvement MAGA sont rentrées dans le rang. En bons petits soldats, elles ont dénoncé les fake news colportées par l'élite médiatique et cet autre épouvantail commode à agiter en temps de crise : l'État profond, encore lui. Pour Donald Trump, tout semble donc revenir à la normale. Maintenant qu'il s'est remis à mentir, la colère des partisans ne bouillonne plus autant ; elle mijote. Reste à voir si le couvercle demeurera en place encore longtemps – ou si la révolution MAGA finira par dévorer ses propres enfants. 1. Lisez l'article du Miami Herald (en anglais) 2. Lisez l'article du Wall Street Journal (en anglais, abonnement requis)

L'effet Boomerang des dossiers Epstein
L'effet Boomerang des dossiers Epstein

La Presse

time15-07-2025

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L'effet Boomerang des dossiers Epstein

Les dossiers du pédocriminel Jeffrey Epstein, retrouvé mort dans sa cellule en août 2019, créent la division au sein du mouvement MAGA. (New York) Depuis une semaine, le mouvement MAGA traverse une crise existentielle qui menace Donald Trump. La cause : la façon dont le département de la Justice gère les dossiers Jeffrey Epstein, du nom du pédocriminel retrouvé mort dans la cellule où il attendait son procès pour abus sexuels sur mineures, en août 2019. Quel a été l'élément déclencheur de cette crise ? Lundi dernier, le département de la Justice a publié un document de deux pages contenant ce que ses dirigeants ont présenté comme étant les conclusions du FBI sur les dossiers Epstein. Ces conclusions contredisent les principaux arguments ayant alimenté les théories complotistes concernant Epstein : le financier déchu s'est bel et bien suicidé ; il n'a fait chanter aucun des personnages riches et puissants qu'il fréquentait ; aucune « liste de clients incriminante » ne se trouvait parmi les dossiers portant son nom. Cette dernière conclusion a fait exploser de nombreux adeptes du mouvement MAGA. Quelle est l'importance de cette liste ? Depuis des années, les figures de proue du mouvement MAGA, que ce soient des politiciens ou des influenceurs, accusent le département de la Justice et le FBI de cacher la « liste des clients d'Epstein » afin de protéger des membres de l'élite financière et politique américaine et internationale, y compris Bill Clinton et d'autres démocrates. PHOTO LAUREN LEIGH BACHO, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Le vice-président des États-Unis, J.D. Vance « Sérieusement, nous devons publier la liste d'Epstein », a dit J.D. Vance, futur vice-président, en octobre 2024. « La liste d'Epstein va ébranler le Parti démocrate », a prédit le baladodiffuseur Dan Bongino, devenu directeur adjoint du FBI, en septembre 2024 (son patron actuel, Kash Patel, a tenu des propos semblables à la même époque). En février dernier, la procureure générale des États-Unis, Pam Bondi, a fait saliver les complotistes du mouvement MAGA en affirmant sur Fox News que la liste d'Epstein était « sur [son] bureau ». Or, la semaine dernière, elle a déclaré qu'elle parlait des dossiers Epstein et non d'une « liste de clients ». L'explication de Bondi a-t-elle été acceptée ? À en juger par la réaction des influenceurs MAGA, la réponse est un non retentissant. Laura Loomer a réclamé la démission de la procureure générale, lui reprochant d'être « très préjudiciable à l'image du président Trump ». PHOTO TED SHAFFREY, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Laura Loomer est une militante américaine associée à l'extrême droite. Steve Bannon a demandé la nomination d'un procureur spécial chargé d'enquêter sur « tous » les dossiers Epstein. « C'est le premier grand scandale attribuable à l'administration Trump, ce n'est pas un faux scandale médiatique comme la gauche essaie d'en imputer un au président Trump tous les deux jours », a commenté Megyn Kelly lors d'un panel animé par Charlie Kirk, vendredi dernier. « Il s'agit d'un scandale créé par la droite, et cela ne se passe pas bien. Je dois être honnête, je blâme Pam Bondi. » Comment Trump réagit-il à ce scandale ? Samedi, il a publié sur Truth Social un long message dans lequel il s'est demandé pourquoi ses « gars » et ses « filles » du mouvement MAGA « s'en prennent tous à la procureure générale Pam Bondi, qui fait un TRAVAIL FANTASTIQUE ! ». Il a enchaîné en reprochant bizarrement à son camp de donner « de la publicité à des dossiers écrits par Obama, Hillary la véreuse, Comey, Brennan et les criminels de l'administration Biden ». Jeffrey Epstein, faut-il le rappeler, a été arrêté, inculpé et trouvé mort dans sa cellule pendant le premier mandat de Trump. Fait révélateur d'une situation qu'un animateur de Fox News a qualifiée de « bombe à retardement », le message du président a suscité plus de commentaires négatifs que positifs, du jamais-vu sur Truth Social. C'est comme si le lien de confiance entre l'homme qui avait promis de rendre publics les dossiers Epstein et ses partisans avait été entamé. Les MAGA reprochent-t-ils à Trump ses liens avec Epstein ? Fait étonnant, le sujet n'a jamais été au cœur des préoccupations des partisans du président. Ceux-ci se sont intéressés aux autres personnages puissants qui ont fréquenté le financier new-yorkais, dont le président Bill Clinton, l'ancien premier ministre israélien Ehud Barak et le prince Andrew. Mais ils ont toujours négligé le fait que Trump a fréquenté de façon régulière Epstein pendant près de 20 ans. Lors d'une interview accordée au magazine New York en 2002, le futur président avait qualifié son ami de New York et de Palm Beach de « gars formidable ». Et d'ajouter : « On dit même qu'il aime les belles femmes autant que moi, et beaucoup d'entre elles sont plutôt jeunes. » Trump a fini par se brouiller avec Epstein, tout comme il a fini par rompre avec Elon Musk, qui a notamment relayé sur X l'allégation selon laquelle son nom apparaît « dans les dossiers Epstein ». Les démocrates tentent-ils d'exploiter la crise ? Le représentant démocrate de Californie Ro Khanna tentera mardi d'ajouter un amendement à un projet de loi à l'examen afin de forcer la procureure générale des États-Unis à publier « tout dossier ou élément de preuve lié à l'enquête, la poursuite ou l'incarcération » d'Epstein. PHOTO SUE OGROCKI, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Ro Khanna, représentant démocrate de Californie « Pourquoi les dossiers Epstein sont-ils toujours cachés ? Qui sont les riches et les puissants protégés ? », a demandé M. Khanna dimanche sur X. « Mardi, j'introduirai un amendement pour forcer un vote exigeant que les dossiers complets d'Epstein soient rendus publics. Le président de la Chambre des représentants doit demander un vote et obliger tous les membres du Congrès à se prononcer. » Si le président de la Chambre, Mike Johnson, bloque l'amendement, les démocrates pourront accuser les républicains d'avoir rompu la promesse qu'ils ont faite aux adeptes du mouvement MAGA de rendre publics les dossiers Epstein. Des théories du complot ont été élaborées pour moins que ça.

Affaire Epstein : en confirmant la thèse officielle, Donald Trump provoque l'ire de ses fans
Affaire Epstein : en confirmant la thèse officielle, Donald Trump provoque l'ire de ses fans

Le Figaro

time09-07-2025

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Affaire Epstein : en confirmant la thèse officielle, Donald Trump provoque l'ire de ses fans

Réservé aux abonnés RÉCIT - Lundi, le département de la Justice a finalement publié une brève note de deux pages qui discrédite toutes les théories du complot. Certains des plus farouches partisans de Donald Trump ne sont pas contents du tout. On leur avait promis depuis des mois des révélations croustillantes sur Jeffrey Epstein. Ce financier qui frayait avec toute la jet-set a été accusé de diriger un réseau de prostitution et d'avoir abusé sexuellement de multiples adolescentes et jeunes femmes. Il attendait en prison son procès pour trafic de mineures lorsqu'il s'est suicidé dans sa cellule en 2019. Depuis, l'affaire passionne de nombreux membres de la faction d'extrême droite trumpiste, amateurs de théories complotistes, et elle a donné lieu à toutes sortes de spéculations. Ces trumpistes sont convaincus que le gouvernement possède une « liste de clients » d'Epstein et qu'il l'a gardée secrète pour protéger des démocrates, des grands patrons et des stars de Hollywood. Le millionnaire fréquentait en effet beaucoup de personnalités, parmi lesquelles Bill Clinton, Bill Gates, le fondateur de Microsoft, le prince Andrew… Les mêmes sont aussi…

Ni liste de clients ni chantage, selon la justice américaine
Ni liste de clients ni chantage, selon la justice américaine

La Presse

time07-07-2025

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Ni liste de clients ni chantage, selon la justice américaine

La mort de Jeffrey Epstein, retrouvé pendu dans sa cellule à New York le 10 août 2019, a alimenté d'innombrables théories complotistes selon lesquelles il aurait été assassiné pour empêcher des révélations embarrassantes pour toute une série de personnalités de premier plan. (Washington) Le département américain de la Justice et le FBI ont annoncé lundi n'avoir découvert aucun élément nouveau dans le dossier du financier américain Jeffrey Epstein, mort en prison avant d'être jugé pour crimes sexuels, qui justifierait la publication de nouveaux documents. Agence France-Presse Dans un mémorandum conjoint, le département et le FBI, la police fédérale, confirment le suicide en prison de Jeffrey Epstein et affirment n'avoir découvert lors d'un examen approfondi de la totalité du dossier ni « liste de clients » de son réseau d'exploitation sexuelle ni « preuves crédibles qu'il aurait fait chanter des personnes puissantes ». La mort de Jeffrey Epstein, retrouvé pendu dans sa cellule à New York le 10 août 2019, a alimenté d'innombrables théories complotistes selon lesquelles il aurait été assassiné pour empêcher des révélations embarrassantes pour toute une série de personnalités de premier plan. Parmi ses nombreux contacts figuraient l'ancien président Bill Clinton ou encore Donald Trump, sans qu'aucun comportement illégal ou répréhensible ne leur ait été reproché. Le milliardaire Elon Musk y avait fait allusion en juin au paroxysme de sa rupture publique avec Donald Trump, en déclarant sur X que celui-ci apparaissait « dans le dossier Epstein » et que c'était « la véritable raison » pour laquelle ce dossier n'avait pas été intégralement rendu public. Un message qu'il avait ensuite supprimé. Après avoir passé en revue l'ensemble des pièces du dossier, le département et le FBI n'ont « découvert aucune preuve qui légitimerait une enquête contre des parties n'ayant pas été inculpées jusqu'à présent », selon le mémorandum. « Cet examen a confirmé qu'Epstein avait porté préjudice à plus d'un millier de victimes », indiquent-ils, soulignant que « des informations sensibles portant sur ces victimes sont entremêlées tout au long des documents ». En conséquence, « le département de la Justice et le FBI concluent qu'aucune publication supplémentaire ne serait ni appropriée ni justifiée », selon le texte. Ils corroborent également la thèse du suicide en prison de Jeffrey Epstein, déjà établie par la médecine légale et le FBI et confirmée en 2023 par le département de la Justice, citant notamment l'analyse vidéo de la section de la prison où il était détenu. En février, la procureure générale Pam Bondi a rendu publics au nom de « l'engagement du président Trump à la transparence » de nombreux documents du dossier Epstein, qui ne contenaient aucune révélation majeure. La complice et compagne de Jeffrey Epstein, Ghislaine Maxwell, a été condamnée à 20 ans de prison en juin 2022 à New York.

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