27-07-2025
Les enfants esclaves des mines d'or : «Un jour, je trouverai une pépite qui me permettra de partir d'ici»
REPORTAGE - Dans la région du Bouré, en Guinée, des dizaines de milliers de forçats travaillent dans des conditions insoutenables, en quête d'une fortune impossible. Certains sont des adolescents, voire plus jeunes encore.
Le visage maculé d'eau boueuse, Moussa émerge du puits dans lequel il s'était engouffré voilà trois heures. Un trou d'un mètre de large qui plonge à huit mètres de profondeur, avant d'atteindre un boyau transversal. C'est dans cet étroit conduit, une fournaise de glaise, que le jeune Guinéen creuse, tout le jour durant. Il remplit des seaux de terre rouge treuillés ensuite jusqu'à la surface. « C'est dur, du début à la fin », dit-il, exténué. Dehors, le soleil blanc et brûlant l'éblouit. Il a 14 ans. Autour de lui, plus de 2000 mineurs s'affairent de l'aube à la tombée de la nuit. Cette mine artisanale de la région de Bouré, à l'est de la Guinée, est vaste comme deux terrains de football. Au loin, les couleurs laiteuses du paysage se perdent dans un voile de chaleur. La mine est une gigantesque fourmilière, dans une atmosphère bouillante d'humidité. Certains hommes creusent. D'autres remontent à l'aide de manivelles les seaux de boue.
Les femmes, quant à elles, nourrissons enturbannés…