09-08-2025
Cette compagnie aérienne où boire d'excellents vins, même en classe éco
S'il est formellement interdit de boire au volant, s'autoriser un ou deux verres en vol a toujours eu pour avantage de faire passer le temps. Avec, hélas, une offre à géométrie variable. Voici la compagnie sur laquelle être certain d'allier l'utile à l'agréable, quel que soit votre numéro de siège.
Auréolée du prix de la meilleure carte des vins Cellars in the Sky, la compagnie nationale de Corée du Sud a raflé non moins de deux médailles d'or dans les catégories «Business Class red wine» – pour le Dandelion Vineyards Lionheart of the Barossa Shiraz 2021 – et «Business Class sparkling wine » – pour son champagne Heidsieck Réserve 2013. Deux distinctions auxquelles ajouter trois médailles d'argent, classe économique incluse, battant à plate couture les 32 grandes compagnies internationales également en lice.
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En coulisses, une sélection signée Marc Almert, Meilleur Sommelier du Monde 2019, accompagné de Sangjun (James) Lee, sommelier maison, et réalisée avec une exigence qui force le respect, puisque non moins de 900 vins ont été dégustés à l'aveugle afin d'en retenir une cinquantaine, jugés capables de résister aux conditions extrêmes d'un vol long-courrier : pression atmosphérique, sécheresse ambiante, autant de variables connues pour écraser les tanins, accentuer l'amertume et corrompre les arômes. Si une vingtaine de cuvées d'exception se voient réservées aux passagers de première classe – parmi lesquelles un rare millésime 2002 de Château Guiraud, joyau du Sauternais –, ceux voyageant en classe éco en auront aussi pour leurs deniers, avec un délicieux bourgogne blanc du domaine Laroche ou un rouge toscan Banfi Col di Sasso 2021. Pour les avoir dégustés successivement en vol puis au sol, chacun d'entre eux révèle étonnamment davantage son plein potentiel en cabine que sur la terre ferme.
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L'exigence du service à bord, tout comme dans les salons, doit beaucoup à la personne de David Pacey, actuel président de Korean Air. Après 35 ans passés au sein du groupe Hyatt, où il a notamment officié en qualité de GM du Séoul Grand Hyatt, il se félicite aujourd'hui d'avoir su transposer les codes de l'hôtellerie de luxe à ceux des longs courriers, s'entourant d'œnophiles confirmés et cultivant un certain sens du détail, notamment en matière de verrerie, qu'il compte rapprocher sous peu des standards de la haute gastronomie.
Certes, il faudra sans doute davantage qu'un verre de chablis premier cru pour oublier l'exiguïté d'un siège en classe éco, mais convenons-en : rares sont les compagnies à proposer à bord une sélection aussi pointue. Et pour nombre de passagers, un Paris-Séoul sera peut-être l'unique occasion de croiser un Château Rieussec 2013 ou un champagne Rare millésimé servi à la coupe, auxquels nos voisins n'ont pas manqué de faire honneur, avant de nous glisser sur le ton de la confidence «qu'à défaut de place pour les jambes, il restait toujours un peu d'espace pour un grand cru».
