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Le Figaro
08-07-2025
- Politics
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Une juge qualifie les conditions de détention du braqueur Rédoine Faïd «contraires à la dignité» humaine
Dans une ordonnance rendue ce lundi 7 juillet, la magistrate exige auprès de l'administration pénitentiaire de remédier à ces conditions de détention «par tout moyen», d'ici le 28 juillet. Les conditions de détention du braqueur Rédoine Faïd, à l'isolement depuis 12 ans, «sont contraires à la dignité (...) humaine», selon la chambre d'application des peines de Béthune, qui a demandé lundi d'y «mettre fin» dans une ordonnance consultée par l'AFP. La juge d'application des peines a estimé que les conditions de détention du quinquagénaire «sont contraires à la dignité de la personne humaine de par leur combinaison, leur durée et l'absence de perspectives données au détenu». La juge demande «à l'administration pénitentiaire de mettre fin à ces conditions de détention, par tout moyen», d'ici le 28 juillet, est-il écrit dans l'ordonnance, confirmant une information de Franceinfo. La juridiction avait déjà tranché en ce sens fin 2024, une décision cassée en appel. Publicité À l'isolement depuis «a minima 12 années» Le braqueur multirécidiviste, détenu dans la prison ultra-sécurisée de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), «fait valoir que ses conditions de détention entraînent une détérioration de son état de santé physique et psychique causée par un isolement sensoriel et social», relève la juge. Les complications «réelles (...) peuvent devenir irrémédiables», avait alerté un médecin en mai 2024, dans un certificat médical cité dans l'ordonnance. Des conséquences qui «s'aggravent», selon deux certificats postérieurs. Placé à l'isolement depuis «a minima 12 années», Rédoine Faïd doit depuis 2018, lors de «tous ses parloirs», parler via un hygiaphone, un dispositif avec une vitre empêchant le contact physique entre un détenu et ses visiteurs, relève l'ordonnance. Depuis mai, une nouvelle grille apposée à sa fenêtre «vient réduire la luminosité» de sa cellule, souligne également la magistrate. Enfin, des activités supplémentaires promises à la suite de la précédente ordonnance «n'ont, pour la plupart, pas été mises en place», complète-t-elle. Rédoine Faïd, 53 ans, a été condamné en octobre 2023 à 14 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Paris, pour sa spectaculaire évasion par hélicoptère de la prison de Réau en juillet 2018. Il purgeait déjà des peines pour des braquages, dont l'un a coûté la vie à une policière municipale, et une précédente évasion en 2013. «(Sa) date de fin de peine est actuellement fixée au 17 août 2057», est-il rappelé dans l'ordonnance. Le parquet de Béthune a fait appel, indique à l'AFP Me Benoit David, avocat de Rédoine Faïd. En parallèle, la prison de Vendin-le-Vieil doit prochainement accueillir cent des plus dangereux narcotrafiquants de France.


Le Parisien
07-07-2025
- Politics
- Le Parisien
Rédoine Faïd : la justice ordonne d'assouplir les conditions de détention du braqueur, « contraires à la dignité humaine »
Une première victoire pour Rédoine Faïd. La justice a ordonné l'allégement de plusieurs conditions de détention du braqueur multirécidiviste de 52 ans , qu'elle juge « contraires à la dignité humaine ». Ce lundi, une ordonnance en ce sens, révélée par RTL et que nous avons pu consulter, a été rendue par l'une des juges d'applications des peines du tribunal judiciaire de Béthune ( Pas-de-Calais ). Le numéro d'écrou 1016, qui est à l'isolement depuis 2011 , avait déposé le 17 juin dernier une troisième requête pour dénoncer ses conditions de détention, « indignes » selon lui. La justice accède donc à cette demande et donne à l'administration pénitentiaire jusqu'au 28 juillet prochain pour procéder à des aménagements. Depuis plusieurs années, le détenu réclamait des parloirs « normaux » sans hygiaphone, ainsi que l'unité de vie familiale. Lors de son audition par la magistrate, en compagnie de la procureure et d'un greffier, au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil , il a également dénoncé les conséquences physiques de son isolement, se plaignant notamment d'insomnies . Il évoque aussi le manque de luminosité dans sa cellule suite à la pose d'une plaque de métal sur sa fenêtre, rendant difficile le passage de la lumière du jour. Le roi de la belle déplore encore les passages des surveillants dans sa cellule, qui allument la lumière « quatre fois par nuit », ainsi que l'absence d'activités supplémentaires, excepté celle d'art-thérapie, « contrairement à ce qui avait été annoncé par l'administration pénitentiaire ». « Ces conditions ont un impact réel sur la santé mentale et psychique du détenu, qui nécessite un traitement au long cours et qui génère une dégradation de son état, dont les conséquences peuvent devenir irrémédiables », synthétise l'ordonnance. La magistrate précise que l'experte psychiatrique réalisée dernièrement relève que ces conditions « créent un risque d'aggravation de la dangerosité du détenu, contre lui-même ou contre autrui ». Le 10 décembre 2024, Rédoine Faïd avait entamé une grève de la faim pour contester le refus de lever son isolement en prison qu'il considérait comme injuste. Sa grève de la faim avait cessé cinq jours plus tard. « Aucun détenu n'a subi un traitement pareil », nous avait confié le prisonnier en novembre 2023 alors que nous lui avions rendu visite à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis. Rédoine Faïd avait été condamné en octobre 2023 à 14 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Paris, pour une spectaculaire évasion par hélicoptère . Il purgeait déjà des peines pour des braquages, dont l'un en 2010 a coûté la vie à la mère de famille Aurélie Fouquet, et une précédente évasion en 2013. Avant sa dernière condamnation, sa fin de peine était prévue en 2046. La confusion de peines n'existant par pour les évasions, elle pourrait être prolongée à 2060, hors remise de peine.