08-07-2025
Le Sénat veut que Michelin rende une aide à l'achat de six machines
Une commission sénatoriale voudrait que les entreprises remboursent les subventions quand elles délocalisent. Et elle prend l'exemple de Michelin. Problème, le roi du pneu ferme bien deux sites (à Vannes et à Cholet) mais ne va pas réaffecter ces productions à l'étranger.
Non aux entreprises qui délocalisent tout en accumulant les subventions. La commission sénatoriale dont Fabien Gay, élu PC, est le rapporteur, a pointé du doigt Michelin dans son rapport sur les aides publiques aux grands groupes publié mardi. Elle met en regard deux réalités : le roi du pneu a perçu en 2023-2024 32,4 millions d'euros d'exonérations de cotisations sociales et 40,4 millions de crédits d'impôt recherche (CIR). Et en novembre 2024, il a annoncé la fermeture de deux usines : une à Vannes (à peu près 1 000 salariés) et une autre à Cholet (près de 300 emplois). Elle souhaiterait donc imposer aux groupes qui délocalisent de rembourser ces aides.
« Cela ne nous concerne pas, explique-t-on chez Michelin. Nous fermons les usines de Vannes et de Cholet parce qu'elles sont sur le marché difficile des poids lourds et des camionnettes. Et nous n'allons pas transférer cette activité dans d'autres sites à l'étranger. » Le pneumaticien ne comprend pas davantage la remise en cause du CIR. « Ce dispositif permet à nos 3000 chercheurs basés en France, sur 6 000 en tout, de rester compétitifs en termes de coût », souligne la société basée à Clermont-Ferrand. La commission voudrait aussi « pour des raisons d'exemplarité » que le groupe rembourse la part de CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) perçue pour l'achat de six machines sur le site de La Roche-sur-Yon fermé en 2020, car elles ont été transférées sur d'autres sites en Europe. « S'agissant des fonds destinés à financer les machines non mises en service à La Roche, nous avons décidé d'en discuter avec l'État pour les suites à donner », précise Michelin.