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La maigreur extrême des champions de cyclisme est-elle vraiment malsaine?
La maigreur extrême des champions de cyclisme est-elle vraiment malsaine?

24 Heures

time3 days ago

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La maigreur extrême des champions de cyclisme est-elle vraiment malsaine?

Le tabou du poids plume de certains cyclistes, hommes et femmes, a refait surface aux derniers Tour de France. Un débat animé, qu'il faut aussi nuancer, selon des expertes du domaine. Publié aujourd'hui à 17h28 Valentin Paret-Peintre, héros du mont Ventoux sur le Tour de France 2025, et Pauline Ferrand-Prévot, lauréate de la Grande Boucle femmes, ont ravivé la question de la maigreur des cyclistes. AFP / KEYSTONE En bref: Le débat a démarré aussi vite qu'une attaque de Tadej Pogacar sur le Tour de France et continue de secouer la planète cyclisme, depuis l'alerte lancée par Cédrine Kerbaol lors du récent Tour féminin. En cause? Le gabarit ultraléger de la lauréate Pauline Ferrand-Prévot. Un cri d'alarme de la coureuse française, diplômée en diététique, au sujet de la course à la maigreur qui continue d'agiter le peloton. Une prise de parole forte qui a notamment amené Demi Vollering, dauphine sur la Grande Boucle, à s'exprimer sur le sujet. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Dans un long post sur Instagram, la Néerlandaise a tenu à faire de la prévention en précisant notamment que son corps n'était pas construit pour être la plus maigre du peloton. «Je pourrai à nouveau gagner grâce à mon poids et montrer aux filles qu'il n'est pas nécessaire d'avoir la peau sur les os pour gagner», a écrit la lauréate du TDR 2023. La problématique touche aussi les hommes, à l'image du Tricolore Valentin Paret-Peintre, héros du mont Ventoux sur le Tour cet été: 51 kilos pour 1,76 m. Ce qui lui a valu d'être surnommé «la miette». Des physiques ultrafins qui étaient nombreux il y a encore 10-15 ans et qui rappellent notamment les images d'un Chris Froome «squelettique» sur son vélo. Valentin Paret-Peintre, lors de sa victoire sur le mont Ventoux, le 22 juillet dernier. Un grimpeur au poids très léger qui ravive le débat sur la question. AFP Vainqueure finale et jugée pour sa perte de poids drastique sur le Tour de France 2025, Pauline Ferrand-Prévot s'est justifiée après avoir choqué au sein même de sa famille cycliste: «Je sais que ce n'est pas 100% sain. Mais nous avons un bon plan avec le nutritionniste de l'équipe et tout est sous contrôle.» Avant d'ajouter, lors des célébrations de son sacre, citée dans «L'Équipe»: «Maintenant, je mange ce que je veux!» Un débat de poids à nuancer Trois mois d'un régime très strict ont fait fondre la Française «PFP», qui a perdu 4 kg. Ce qui est conséquent pour une athlète d'environ 50 kg et représente près de 10% de sa masse corporelle. «Ferrand-Prévot a établi une nouvelle norme. Si les cyclistes ont du succès comme ça, cela met tout le monde sous pression, juge Marlen Reusser. Nous espérions secrètement qu'elle ne parviendrait pas à réussir son objectif.» Médecin de formation, la Bernoise s'inquiète des conséquences pour le corps. Et l'image donnée à la relève. «Est-ce que cela n'est pas nocif si cette carence n'est pas permanente? Dans quelle mesure s'agit-il d'une optimisation et à partir de quand cela devient-il pathologique?», s'interroge la cycliste de la Movistar, qui estime que de nombreuses coureuses sont trop minces et qu'il faut en parler. Elise Chabbey, elle, tend à nuancer le débat sur les dérives, car un suivi très pointu de nutritionnistes accompagne les équipes cyclistes féminines devenues très professionnelles. «Chacune est responsable de son propre corps et j'ai l'impression que ce débat autour du poids est moins marqué chez les hommes, tranche la Genevoise. Pauline (Ferrand-Prévot) faisait 10 kg de plus quand elle a gagné Paris-Roubaix ce printemps, elle connaît son corps.» «La thématique doit être discutée, c'est important, mais le problème du poids concerne autant les hommes que les femmes et pas seulement le cyclisme, mais aussi d'autres sports d'endurance comme le trail, souligne Sibylle Matter, membre du team médical de Swiss Olympic. Il est toutefois important d'aborder le sujet de manière nuancée et de ne pas le réduire à l'indice de masse corporelle, car d'autres facteurs jouent également un rôle, tels que la constitution physique, le type d'entraînement ou le régime alimentaire.» Pauline Ferrand-Prévot avait «tout calculé» «La corpulence ou morphologie d'une athlète sur une course donnée ne dit absolument rien sur son état de santé, Pauline Ferrand-Prévot a absolument tout mis en œuvre pour gagner le Tour, elle a perdu du poids tout en travaillant sa puissance pour améliorer le rapport puissance sur poids, qui lui a permis d'écraser la concurrence en montagne, analyse Maaike Kruseman, diététicienne responsable de MK-Nutrition. C'est une perte de poids spectaculaire, certes, mais extrêmement calculée, préméditée même.» «PFP» n'était-elle pas déjà passé par la case «sèche» pour décrocher son titre olympique de VTT l'été passé ? Ou quand l'athlète atteint son pic de poids (plume) comme son pic de forme à un moment bien précis. Et selon un planning établi. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Selon la spécialiste, la baisse des apports énergétiques par rapport aux besoins peut être sans risque pour de courts laps de temps, à l'image de ce qui est pratiqué dans les sports à catégorie de poids par exemple. «Le risque zéro n'existe pas, mais on peut comparer cela à un alpiniste qui monte à 8000 m, zone de haut danger, pendant un court laps de temps, puis redescend sans y faire du camping», image Maaike Kruseman. La menace du syndrome RED-S Reste que la différence de balance entre un poids devenu plume encadré dans l'optique d'une course et une perte de poids qui pourrait porter atteinte à la santé de l'athlète, est fine. Les spécialistes sondées insistent sur l'importance du suivi médical, mais aussi du risque que cela devienne pathologique et dangereux si l'athlète limite lui-même son apport énergétique. «Il y a danger lorsqu'un athlète est en déficit calorique pendant une longue période ou que ce déficit est si important qu'il a des conséquences sur la santé, prévient Joëlle Flück, nutritionniste de Swiss Cycling. Cela peut entraîner l'absence de menstruations, une diminution de la densité osseuse, des déséquilibres hormonaux, des modifications du métabolisme et d'autres déficits physiques. La santé mentale est également fortement menacée et le risque d'infection et de blessure augmente.» Des symptômes qui sont liés au syndrome RED-S , soit un «déficit énergétique relatif dans le sport», un mal qui ronge le peloton professionnel mais pas seulement. Si le débat autour du poids des cyclistes n'est de loin pas clos (lire ci-dessous) , il faut le remettre également en perspective du sport de haut niveau. «En soi, le sport d'élite n'est pas sain, on pousse notre corps dans des limites qui sont parfois extrêmes», conclut Elise Chabbey, cycliste et médecin, en lice sur le Tour de Romandie dès vendredi. Un appel lancé à l'UCI Le syndicat des coureuses professionnelles, The Cyclists' Alliance (TCA), a publié mardi un communiqué pour faire part de ses préoccupations face à des «pratiques et cultures sportives qui mettent en danger la santé des coureuses». Le TCA a d'abord regretté «que les femmes dans le sport soient soumises à une attention disproportionnée quant à leur corps par rapport à leurs homologues masculins». Il a notamment lancé un appel auprès de l'Union cycliste internationale (UCI) pour qu'elle reconsidère sa proposition présentée en 2024, qui vise à soumettre les coureurs et coureuses à un test obligatoire du syndrome RED-S (déficit énergétique relatif dans le sport) et de la «densité minérale osseuse dans le cadre de leur processus de dépistage annuel». Le syndicat prend en comparaison les mesures prises par la Fédération internationale d'escalade, la première à modifier sa politique de santé pour endiguer les troubles du comportement alimentaire, allant jusqu'à interdire de compétition les athlètes souffrant de RED-S. Une campagne «d'éducation et de sensibilisation à la santé et au bien-être des cyclistes» va être lancée cet automne par The Cyclists' Alliance. «Il est de notre devoir de continuer à sensibiliser et à défendre de meilleures normes qui permettent aux femmes de performer avec un corps bien nourri, fort et épanoui», a écrit Grace Brown, présidente de l'organisation. Depuis quelques saisons déjà, Marlen Reusser se bat pour imposer une réglementation de poids et a même envoyé une lettre à l'UCI à ce propos, sans retour de l'instance. Interrogée sur la problématique du poids, l'UCI a répondu qu'elle «travaille sur cette thématique depuis plusieurs mois et poursuit ses réflexions avec ses experts médicaux» et qu'une «communication officielle sera faite en temps utile». De son côté, en plus d'avoir mandaté une spécialiste en nutrition, qui organise des formations et des ateliers d'information et de sensibilisation sur toutes les questions liées au poids des athlètes, Swiss Cycling a mis en place des examens médicaux réguliers effectués par les médecins de la fédération. Mais aussi des moyens concrets d'agir pour briser ce tabou du cyclisme. «Nous avons inclus une clause de protection dans le contrat des athlètes qui nous permet d'intervenir en cas d'insuffisance pondérale pathologique (non-sélection, suivi médical, autorisation du médecin avant toute nouvelle participation à une délégation)», précise Swiss Cycling. En lien avec le poids dans le cyclisme Sylvain Bolt est journaliste à la rubrique sportive de 24 Heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche depuis 2019. Il couvre en particulier le ski alpin et le freeride, mais aussi le cyclisme et l'athlétisme. Plus d'infos @SylvainBolt Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Pauline Ferrand-Prévôt revient sur le débat autour du poids des coureuses du Tour de France : « Maintenant, je mange ce que je veux »
Pauline Ferrand-Prévôt revient sur le débat autour du poids des coureuses du Tour de France : « Maintenant, je mange ce que je veux »

L'Équipe

time4 days ago

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Pauline Ferrand-Prévôt revient sur le débat autour du poids des coureuses du Tour de France : « Maintenant, je mange ce que je veux »

Au moment d'aborder ses futurs objectifs et les célébrations après sa victoire sur le Tour de France femmes avec Zwift, Pauline Ferrand-Prévôt a aussi évoqué la question de l'alimentation, insistant sur l'aspect exceptionnel de sa préparation pour la Grande Boucle. Au détour des célébrations, lors de la conférence de presse organisée au siège de son équipe lundi aux Pays-Bas, Pauline Ferrand-Prévôt a confié son ambition de remporter à nouveau le Tour de France, même si le prochain parcours venait à inclure un contre-la-montre et malgré les sacrifices que demande une préparation à une telle épreuve. L'occasion pour la Rémoise de 33 ans de revenir sur les débats autour du poids des coureuses, après les alertes lancées par Cédrine Kerbaol et Demi Vollering notamment. « Cela a pris beaucoup d'ampleur, confie Ferrand-Prévôt. Il y a des gens qui sont aussi inquiets, ce qui est normal. Il y a aussi des dérives comme dans tous les sports. Je ne le prends pas personnellement. C'est bien que tout le monde s'exprime sur le sujet. Encore une fois, c'est aussi bien qu'il y ait des porte-paroles et qu'il y ait des filles qui puissent tirer la sonnette d'alarme. » Tijssen sur Ferrand-Prévôt : « Rester au sommet de l'Olympe est très difficile » « PFP » avait déjà perdu du poids pour les JO La championne olympique a de nouveau expliqué l'accompagnement dont elle avait bénéficié, avec un nutritionniste, et l'aspect ponctuel de cette perte de poids, pas inédite pour elle puisque « déjà l'année dernière, [elle avait] fait comme ça pour les Jeux ». « C'est important que les parents éduquent les enfants, leur expliquent que nous sommes des athlètes de haut niveau, des professionnelles, insiste-t-elle. On savait que les deux derniers jours seraient difficiles sur le Tour (avec deux grosses étapes de montagne) et que les watts/kg étaient primordiaux. C'est simplement le process. Maintenant (après la victoire et un retour à la vie normale), je mange ce que je veux et quand j'en ai envie. »

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