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Le HuffPost France
10 hours ago
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La semaine de 4 jours ou 4 jours et demi : la Convention citoyenne face aux injonctions contradictoires
ÉDUCATION - Ils sont entrés dans le vif du sujet. Les 140 citoyens qui se penchent, à la demande d'Emmanuel Macron, sur « les temps de l'enfant » abordent dans la session de ce week-end le sujet très délicat des rythmes scolaires. S'ils ne les avaient pas en tête, ces membres de la convention citoyenne ont désormais bien à l'esprit les injonctions contradictoires avec lesquelles ils vont devoir travailler jusqu'à l'automne. Car la question faut-il répartir la semaine de classe sur quatre ou quatre jours et demi concentre en réalité tous les enjeux de cette convention. Et les intervenants qui se succèdent au Conseil économique, social et environnemental (Cese) rappellent à ces citoyens tous les débats qui ont accompagné les réformes menées par les ministres Xavier Darcos (2008), Vincent Peillon (2013) puis Jean-Michel Blanquer (2017). Officiellement depuis le quinquennat de François Hollande, les 24 heures de classe par semaine cours restent organisées sur 4,5 jours. Mais en pratique, 90 % des communes ont opté pour la semaine de quatre jours, une organisation dite dérogatoire. Une originalité dénoncée il y a quelques semaines par la Cour des comptes et qui se vérifie à l'échelle de l'OCDE, où la semaine de cinq jours est largement répandue, affirme le Cese. Les données transmises aux membres de la convention permettent aussi de noter que les élèves français ont en moyenne deux semaines de classe de moins (36 contre 38) que les camarades des pays membres de l'OCDE. Faut-il privilégier les enfants ou les adultes ? Tout le débat peut se résumer ainsi : « La semaine de quatre jours est ce qui correspond le plus aux attentes d'emploi du temps de l'adulte, enseignants, fonctionnaires territoriaux, parents. Quatre jours et demi, c'est plus adapté à l'enfant, mais plus de contraintes pour les adultes », a déclaré Gabriel Fraga, vice-président de l'Association nationale des directeurs et des cadres de l'éducation des villes et des collectivités territoriales (Andev). Avoir plus de demi-journées de classe favorise en effet les apprentissages et permet de mieux coller au rythme chronobiologique de l'enfant, assure-t-il. Face à cela, les enseignants doivent jongler avec l'intérêt des enfants et leurs propres difficultés qu'ils ont mis en évidence devant la Convention. « Des enseignants se disent épuisés », disent ne pas savoir « comment ils vont tenir jusqu'à 64 ans », a ainsi expliqué Aurélie Gagnier, co-secrétaire générale de la FSU-SNUipp. « Dans ce contexte, est-ce que la communauté enseignante pourrait accepter une demi-journée de classe supplémentaire ? Je vous laisse imaginer », fait valoir la syndicaliste. Dans une période où les postes ne sont pas tous pourvus, la question de l'attractivité du métier de professeur est également posée. Les mairies mettent en avant les économies Sans parler des communes qui ont la responsabilité des bâtiments des écoles et de l'organisation des temps hors classe. Dans un contexte de restrictions budgétaires, plusieurs élus ont mis en évidence le fait que la semaine de quatre jours réduit leurs charges (transports scolaires, cantine, chauffage…). Voilà qui promet donc des débats difficiles jusqu'au mois de novembre. Mais les 140 citoyens devront bien se mettre d'accord pour faire des propositions qui permettront de répondre à la question posée par François Bayrou : « Comment mieux structurer les différents temps de la vie quotidienne des enfants afin qu'ils soient plus favorables à leurs apprentissages, à leur développement et à leur santé ? » Viendra ensuite le temps de la mise en œuvre de ses propositions avec la tâche pour l'exécutif de ne pas décevoir comme ce fut le cas après la Convention citoyenne sur l'environnement en 2019-2020.


Le Figaro
14 hours ago
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«Journées trop lourdes»: la convention citoyenne planche sur les rythmes scolaires
Représentants de l'Éducation nationale, des collectivités locales, des intervenants sur le temps périscolaire, et des fédérations de parents d'élèves du public notamment se sont succédé devant des groupes de citoyens. La convention citoyenne sur les temps de l'enfant a abordé ce week-end la délicate question des rythmes scolaires et de la semaine de quatre jours à l'école primaire, un débat qui continue de diviser les acteurs de l'école. Faut-il répartir la semaine d'école sur quatre jours ou quatre jours et demi? La question des rythmes scolaires, qui a donné lieu à plusieurs réformes contradictoires lors de la précédente décennie, a ressurgi samedi lors de la deuxième session de la convention citoyenne sur les temps de l'enfant organisée au Conseil économique, social et environnemental (Cese), après celles sur le climat et la fin de vie. Publicité Représentants de l'Éducation nationale, des collectivités locales, des intervenants sur le temps périscolaire, et des fédérations de parents d'élèves du public notamment se sont succédé devant des groupes de citoyens. L'impact de la semaine de quatre jours sur l'apprentissage Cette session a offert aux 140 citoyens (131 tirés au sort et 9 sélectionnés par ATD Quart monde) un remake des arguments opposés qui ont accompagné chacune des trois réformes menées par les ministres Xavier Darcos (2008), Vincent Peillon (2013) puis Jean-Michel Blanquer (2017) et marquées par des allers-retours incessants dans l'organisation de la semaine à l'école. «Le consensus scientifique est que la semaine des quatre jours n'est pas la meilleure pour les apprentissages. La semaine de quatre jours et demi serait plus adaptée au rythme chronobiologique de l'enfant», explique Gabriel Fraga, vice-président de l'Association nationale des directeurs et des cadres de l'éducation des villes et des collectivités territoriales (Andev). «La semaine de quatre jours est ce qui correspond le plus aux attentes d'emploi du temps de l'adulte, enseignants, fonctionnaires territoriaux, parents. Quatre jours et demi c'est plus adapté à l'enfant, mais plus de contraintes pour les adultes», expose M. Fraga. En primaire, les élèves ont 24 heures de classe sur une semaine organisées officiellement sur quatre jours et demi. Mais depuis 2017, les communes peuvent par dérogation opter pour répartir ces 24 heures sur quatre jours. Cette «organisation dérogatoire» est choisie par 90% des communes. La France vs. l'OCDE En mai dernier, un rapport de la Cour des comptes avait jugé que la semaine de quatre jours constituait une «organisation en décalage avec les besoins de l'élève». Voulant «sortir du prisme réducteur» des «vacances trop longues» et des «journées d'école trop lourdes», les syndicats d'enseignants ont mis en garde contre les «problèmes d'attractivité» du métier et le «nombre de postes non pourvus». Quant aux communes, les discussions font apparaître que la semaine de quatre jours réduit leurs charges, de transports scolaires, de cantine, de chauffage... Publicité La France est le seul pays de l'OCDE où les élèves du primaire ont les cours répartis sur 4 jours ou 4,5 jours, la semaine de cinq jours étant largement répandue dans les autres pays, selon des données fournies par le Cese. Les élèves français ont 36 semaines de classe, contre 38 en moyenne dans l'OCDE et 16 semaines de vacances contre 14 en moyenne dans l'OCDE, selon le Cese. Les citoyens de la convention citoyenne doivent désormais sélectionner les thèmes prioritaires qu'ils continueront à approfondir et ceux qu'ils mettront de côté. À l'issue de sept sessions jusqu'à novembre, ils remettront leur réponse collective à la question posée par le Premier ministre François Bayrou : «Comment mieux structurer les différents temps de la vie quotidienne des enfants afin qu'ils soient plus favorables à leurs apprentissages, à leur développement et à leur santé?»