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5 days ago
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L'éclosion remarquable de Marie-Frédérique Poulin
Marie-Frédérique Poulin a remporté le 400 m haies aux Championnats canadiens d'athlétisme, samedi à Ottawa. « Je sais que tu vas percer. » Cette phrase, Marie-Frédérique Poulin l'a souvent entendue de la bouche d'un de ses grands amis, mort en octobre 2024. Cet ami avait raison… et il a un peu son rôle à jouer dans l'éclosion de la coureuse. Poulin connaît sa meilleure saison en cinq années universitaires. L'athlète du Rouge et Or de l'Université Laval vient de remporter, le week-end dernier, son premier titre canadien senior dans sa discipline de prédilection, le 400 m haies. Elle a reçu maints honneurs individuels. Et elle peut presque toucher aux Mondiaux, qui auront lieu à Tokyo en septembre. Cette saison quasi parfaite, la Trifluvienne l'attribue à deux choses. D'abord, au fait qu'elle a « mis les bouchées doubles et fait encore plus de sacrifices ». Puis, à son ami évoqué plus haut, William Gagnon, mort l'automne dernier. Poulin affirme être « portée » par la perte du jeune homme, qu'elle côtoyait depuis ses débuts en athlétisme. « Au quotidien, quand c'est plus dur, ça me pousse à continuer », dit-elle avec émotion. Un rêve à portée de main Même si elle n'était pas la favorite aux Championnats canadiens, le week-end dernier, Poulin savait qu'elle était capable d'aller chercher ce sacre. Avec la saison qu'elle connaît, la confiance est là. « En sortant de la dernière courbe, j'étais première et je me sentais bien, relate-t-elle au bout du fil. J'ai été capable de terminer fort. En croisant le fil d'arrivée, j'ai comme réalisé que je venais de réussir ce que je voulais depuis tant d'années. » PHOTO CAROLINE GRÉGOIRE, ARCHIVES LE SOLEIL Marie-Frédérique Poulin à l'entraînement au PEPS de l'Université Laval, à Québec L'athlète de 26 ans n'a pas eu le temps de célébrer bien longtemps, puisqu'elle doit encore enchaîner trois importantes compétitions : elle participera mercredi à la Classique d'athlétisme de Montréal, avant de s'envoler dès le lendemain vers l'Europe pour deux compétitions. Son classement mondial à l'issue de celles-ci déterminera si, oui ou non, elle se qualifiera pour les Championnats du monde, qui auront lieu à Tokyo en septembre. En fait, reprenons : il déterminera si, oui ou non, elle réalisera un de ses rêves. « J'aime ça dire que j'ai de bonnes chances, lâche-t-elle. […] Je sais que la forme est là et que je suis prête plus que jamais. » « La vie fait bien les choses » Le titre national s'ajoute à une saison déjà couronnée de succès pour la coureuse, qui a par ailleurs été nommée étudiante-athlète féminine par excellence en sport individuel et athlète féminine de l'année lors du dernier Gala du Rouge et Or. Elle a aussi été choisie afin de représenter le Réseau du sport étudiant du Québec à l'échelle nationale pour le prix de l'athlète féminine de l'année USports. Ces récents succès, Poulin ne les a pas eus tout cuits dans le bec. PHOTO MATHIEU BÉLANGER, TIRÉE DU SITE WEB DE L'UNIVERSITÉ LAVAL Marie-Frédérique Poulin Après la première année universitaire de la jeune femme à l'Université Laval, en 2020, la pandémie a éclaté, entraînant chez elle et chez plusieurs athlètes une remise en question. À ce moment, Poulin a décidé de retenir les services d'un agent et de tenter le coup au sud de la frontière, en NCAA. À l'Université du Delaware, elle a connu « deux belles années », mais a dû s'adapter à quatre entraîneurs différents. Dans plusieurs compétitions qui ont suivi la pandémie, Athlétisme Canada a pris la décision de ne pas envoyer d'équipes nationales. « Pour moi, c'étaient quand même des frustrations, évoque Poulin. Ce sont des opportunités auxquelles je n'ai pas eu accès, mais je n'ai pas abandonné. » En 2023, après avoir terminé son baccalauréat au Delaware, elle a pris la décision de revenir au Québec. À Laval, elle s'est retrouvée avec un nouvel entraîneur, Sylvain Cloutier. « La vie fait bien les choses parce que je trouve qu'on fait vraiment une belle équipe. Je sais qu'il va être capable de m'amener au prochain niveau. » PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE À quelques semaines des Jeux olympiques de Paris, Marie-Frédérique Poulin participait aux Essais canadiens d'athlétisme à Montréal, l'été dernier. Fait intéressant, et impressionnant : Poulin ne fait pas partie seulement de l'équipe d'athlétisme du Rouge et Or. Elle est aussi membre de l'équipe de flag football depuis deux ans. En plus de son implication dans deux sports universitaires, elle a également dû occuper, au cours des deux dernières années, un emploi à temps partiel afin de payer les dépenses reliées à ses sports. Poulin a d'ailleurs pris contact, il y a un an, avec la Fondation Ascension, qui soutient des athlètes québécois de haut niveau dans l'atteinte de leurs rêves. Depuis, elle a reçu de l'aide financière, un accompagnement personnalisé et différents services. « En ce moment, dans mon sport, ça nous coûte à tous pas mal cher, mentionne-t-elle. Juste de retourner en Europe, ce sont des coûts importants. Des fondations comme ça, ça peut inspirer des partenaires à se joindre à des parcours comme le nôtre. » Rêver grand Les deux dernières années de Marie-Frédérique Poulin ont donc été mouvementées, mais surtout, prometteuses. L'athlète peut maintenant se permettre de rêver aux Jeux olympiques de Los Angeles. Bien sûr, 2028 est encore loin. Il peut se passer bien des choses. La Québécoise évoque d'ailleurs son âge ; au 400 m haies, le fameux peak a lieu à 26 ans, son âge actuel. « Moi, j'aime ça dire que c'est le début de mon peak, qui va se poursuivre jusqu'à 2028 », lâche-t-elle. La jeune femme se plaît d'ailleurs à dire à la blague qu'elle ne sait pas encore dans quel sport elle prendra part aux JO. C'est qu'elle a été invitée au camp d'Équipe Canada de flag football au printemps dernier, mais n'a pu y participer en raison de compétitions d'athlétisme. « Je pense que c'est quand même possible malgré tout », ajoute-t-elle. Évidemment, l'idée de prendre part aux Jeux dans les deux sports est peu, voire pas envisageable, vu le temps et l'investissement que l'un et l'autre demanderaient. « Ce serait mon plus grand rêve, mais l'un ou l'autre, honnêtement… En même temps, avec la saison que j'ai en athlétisme, on dirait que ça confirme à quel point c'est possible. Je ne suis vraiment pas si loin ! »


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30-07-2025
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Audrey Leduc veut se donner en spectacle dans son patelin
Audrey Leduc et Andre De Grasse sont les têtes d'affiche des Championnats canadiens d'athlétisme à Ottawa. Audrey Leduc sera dans ses pantoufles la fin de semaine prochaine lors des Championnats canadiens d'athlétisme, présentés dans son patelin, à Ottawa. La Gatinoise a comme objectif de se donner en spectacle devant famille, amis et partisans. Zakary Mercier Le Droit L'athlète de 26 ans se présente dans la capitale fédérale gonflée à bloc. Elle s'est récemment réapproprié le record canadien au 100 m, quelques jours après la mort de son grand-père, qui était l'un de ses plus fidèles partisans. Celui-ci s'ajoute à son record au 200 m qu'elle détient depuis plus d'un an. C'est très excitant. Je suis très heureuse de revenir à Ottawa après avoir vécu plusieurs belles expériences à l'international, dont les Jeux olympiques. J'ai hâte de pouvoir donner un bon spectacle. Audrey Leduc « Je me dis que c'est la même chose que d'habitude. Je me positionne dans les blocs de départ et je viens exécuter ce que j'ai pratiqué à l'entraînement. Je n'ai pas nécessairement plus de pression, mais je le sais qu'il y a plus de gens qui regardent, ce qui est une bonne chose pour l'athlétisme », ajoute-t-elle. Tous les yeux seront rivés sur elle, et tout le monde s'attend à des performances de grande qualité. « Chaque fois que j'embarque sur la piste, je veux battre mon record personnel. Ça tombe bien, puisque mes records personnels sont aussi les records canadiens. Ce sera certainement mon objectif, mais ça va déprendre des conditions, et surtout du vent. Je veux courir le plus rapidement possible pour moi et pour les spectateurs. » Un retour à la maison différent Les Championnats canadiens d'athlétisme ont lieu à Ottawa pour la première fois depuis 2018. La Gatinoise se souvient d'y avoir pris part. Ce fut d'ailleurs la dernière compétition d'envergure qu'elle a disputée dans sa région natale. Disons que la vie de Leduc a complètement changé en sept ans. Elle est passée de jeune espoir à tête d'affiche de l'évènement, en compagnie de nul autre qu'Andre De Grasse. Les deux étaient d'ailleurs assis côte à côte, mercredi après-midi, en conférence de presse. « Je me souviens d'avoir pris une photo avec Andre De Grasse sous la tente des médailles en 2018. J'étais une petite groupie. J'en avais aussi pris une avec lui en sortant de l'ascenseur en 2016, à Edmonton. Les choses sont bien différentes maintenant. C'est fou de me dire que je suis à côté de lui. » « Je ne lui ai pas encore dit pour les photos », a-t-elle avoué en riant. PHOTO ÉTIENNE RANGER, LE DROIT Andrey Leduc et Andre De Grasse ont signé de nombreux autographes, mercredi après-midi. Beaucoup de jeunes athlètes ont défilé afin de discuter avec leurs idoles. Ses parents, ses amis, son copain ainsi que toute sa famille seront notamment présents pour l'encourager. Ce sera donc plusieurs dizaines de supporteurs supplémentaires qui s'époumoneront durant ses courses. « C'est rare que toutes ces personnes ont l'occasion de me voir en action en personne. Ce sera vraiment plaisant de leur faire vivre cette expérience différente que de me regarder à la télévision. » Audrey Leduc sera en action vendredi, à 17 h 12, lors de la demi-finale du 100 m. Si la logique est respectée, elle sera de retour sur la piste à 19 h 25 pour la finale. Dimanche, elle reprendra le collier à 10 h 30 lors de la demi-finale du 200 m. La finale est prévue à 13 h 54.