Dernières actualités avec #Comitédupatrimoinemondial


Le Figaro
12-07-2025
- Politics
- Le Figaro
Les menhirs de Carnac et 29 autres sites candidats au patrimoine mondial de l'Unesco
Le Comité de l'organisation internationale dirigée par Audrey Azoulay se réunira à Paris, entre le 6 et le 16 juillet, pour décider quels biens et lieux culturels seront classés. Grottes préhistoriques, anciens centres de répression, forêts et écosystèmes marins : 30 sites candidats sauront cette semaine s'ils intègrent le patrimoine mondial de l'Unesco, de plus en plus menacé par le changement climatique et les conflits. De la Pologne au Cambodge, de la Sierra Leone aux Émirats arabes unis, les prétendants apprendront du Comité du patrimoine mondial, dont la 47e session élargie a démarré lundi 7 juillet à Paris, si la valeur exceptionnelle de leurs biens culturels ou naturels a été reconnue. À découvrir TV ce soir : retrouver notre sélection du jour Aujourd'hui, plus de 1.200 sites culturels, naturels et mixtes appartiennent au Patrimoine mondial. Parmi les 30 candidatures examinées cette année, deux sont issues de pays africains, l'Unesco ayant fait de ce continent une priorité ces dernières années : la réserve de biosphère de l'archipel des Bijagos (Guinée-Bissau) et les forêts de Gola Tiwai (Sierra Leone), refuge d'espèces menacées comme les éléphants de forêt. À lire aussi Marseille veut faire classer sa rade au patrimoine mondial de l'Unesco Publicité De nombreux sites proposés ont un lien avec la préhistoire, comme les Mégalithes (monuments en pierre) de Carnac, dans l'ouest de la France, ou les Pétroglyphes (gravures rupestres) de la rivière Bangucheon, en Corée du Sud. Les menhirs de Carnac sont considérés comme l'un des plus grands ensembles mégalithiques au monde et sont classés site archéologique majeur. DAMIEN MEYER / AFP Risques hydriques et sur-tourisme Cette 47e session « doit plus que jamais tenir sa promesse, celle d'un multilatéralisme tangible, déterminé, où la culture joue un rôle majeur pour répondre aux défis actuels, qu'il s'agisse du dérèglement climatique ou des meurtrissures de la guerre », a déclaré à l'ouverture de la session Audrey Azoulay, à la tête de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) depuis 2017. Par ailleurs, près de 250 sites déjà inscrits feront l'objet d'un examen de suivi, offrant une « radiographie du patrimoine à travers le monde, mais aussi des défis auxquels ils doivent faire face », a déclaré Audrey Azoulay. « Près de trois quarts des sites du patrimoine mondial sont déjà confrontés à des risques hydriques graves, pénuries d'eau ou inondations », a-t-elle alerté, évoquant également la pression liée au « surtourisme, dont la dénonciation s'intensifie partout dans le monde ». Patrimoine mondial en péril : un site sur deux, victime des conflits Sur les 56 biens actuellement inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril, « la moitié l'est en raison des conséquences directes des conflits », a ajouté la directrice générale de l'Unesco, évoquant le Moyen-Orient qui regroupe plus de 40% des sites en danger. À ce titre, l'Unesco va reprendre ses activités en Syrie, notamment pour la sauvegarde du Musée national de Damas et des monuments de la ville d'Alep (nord-ouest). Fermé pendant six ans en pleine guerre civile, le Musée national de Damas a rouvert ses portes en 2018. LOUAI BESHARA / AFP L'organisation assure aussi une « surveillance active des dommages causés aux sites culturels de Gaza depuis octobre 2023 » grâce aux images satellites, et espère intervenir dans le territoire palestinien assiégé depuis 21 mois par Israël, « dès que la situation le permettra », selon Audrey Azoulay.


Le Figaro
11-07-2025
- Politics
- Le Figaro
Pourquoi l'Unesco retire trois sites du Patrimoine mondial en péril
Une «attention particulière à l'Afrique» émane de cette décision prise par le Comité du patrimoine mondial réuni à Paris jusqu'au 16 juillet. «Le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco, réuni à Paris, a décidé de retirer trois biens situés à Madagascar, en Égypte et en Libye de la Liste du patrimoine mondial en péril», a annoncé l'Unesco sur LinkedIn, alors que la 47e session du comité du patrimoine mondial, composé des 21 États élus parmi les 195 membres de la Convention, se poursuit jusqu'au 16 juillet place Fontenoy. À découvrir TV ce soir : retrouver notre sélection du jour «Ces suppressions sont le résultat des larges efforts déployés par les États parties, avec le soutien de l'Unesco, pour réduire considérablement les menaces qui pèsent sur ces sites», précise l'agence onusienne dans un communiqué de presse. Les «Forêts humides de l'Atsinanana» (Madagascar) sont hors de danger Les forêts humides de l'Atsinanana, à Madagascar Unesco/Our place Publicité Ce site avait été inscrit au patrimoine mondial en 2007, et placé sur la liste en péril en 2010. «Atsinanana, ça veut dire Est à Madagascar, c'est un ensemble d'aires protégées situées l'est du pays. Six aires protégées exactement. Ce sont des joyaux de biodiversité avec un taux d'endémisme exceptionnel. Aujourd'hui, si on parle de Madagascar comme un pays phare de la biodiversité mondiale, c'est en partie grâce à ces Forêts humides de l'Atsinanana», explique Max Andonirina Fontaine, ministre malgache de l'Environnement et du Développement durable, dans un entretien à l'agence Ecofin. Le péril venait des trafics des ressources naturelles, «trafics de bois précieux, de braconnages de lémuriens ou de tortues et un taux de déforestation très élevé.» Le renforcement des moyens technologiques -«drones spécialisés», «kits Starlink»-, la formation de plus de 250 personnes en 2024 pour les utiliser, et l'amélioration des conditions de vie des populations sur ces sites afin de réduire la pression anthropique ont abouti à ce résultat. L'Unesco souligne que «63 % des zones de couverture forestière perdues ont été restaurées, l'exploitation forestière illégale et le trafic de bois précieux ont été réduits, et les signes de braconnage des lémuriens ont atteint leur niveau le plus bas depuis 10 ans». Abou Mena (Égypte), ne s'effondrera pas Abou Mena, en Égypte Unesco/Ko Hon Chiu Vincent L'ancienne ville chrétienne, bâtie sur la tombe du martyr Ménas d'Alexandrie, à 45 km au sud-ouest de la ville éponyme, était inscrite depuis 1979, sur la liste du patrimoine mondial, «en tant qu'exemple exceptionnel de lieu de pèlerinage.» En 2001, elle avait rejoint la liste en péril «en raison de préoccupations liées à l'élévation alarmante du niveau de la nappe phréatique causée par les méthodes d'irrigation des fermes environnantes, et à l'effondrement de plusieurs structures superposées», précise l'organisation onusienne. Vingt ans plus tard, des efforts d'ingénierie, «un projet d'alimentation en énergie solaire du système de drainage», ont permis de réduire le niveau des eaux souterraines et de stabiliser les ruines. Depuis 2024, un plan de conservation associe les communautés locales. Ghadamès (Libye) ne sera emportée ni par le feu ni par l'eau La vieille ville de Ghadamès en Libye UNIESCO/Ko Hon Chiu Vincent À 650 km de Tripoli, la «perle du désert» libyen, l'une des plus anciennes et illustres cités sahariennes, était inscrite sur la Liste du patrimoine mondial depuis 1986. Plaque tournante pacifique du commerce caravanier entre l'Afrique et le bassin méditerranéen, le site figurait depuis 2016 sur la liste du péril, victime du conflit armé, des incendies et des pluies torrentielles. Malgré les incertitudes, des travaux de restauration, sur des bâtiments historiques, des canalisations et des infrastructures traditionnelles sous la direction des autorités locales, la protègent davantage. Publicité Cette décision a été prise dans le cadre de la 47e session du comité de l'Unesco. Audrey Azoulay, sa directrice générale, parle d'un «effort collectif» et d'une attention «particulière portée à l'Afrique», pour former, inscrire, et surtout préserver. Car rien n'oblige un pays à suivre les recommandations de l'Unesco qui n'a qu'une aucune diplomatique. L'inscription sur liste du patrimoine en péril ne contraint pas un État à prendre des mesures pour le sauver. Les réaliser est un signe fort de leur volonté de marquer leur identité.