logo
#

Dernières actualités avec #Crozon

En Bretagne, le style marin coule à flots
En Bretagne, le style marin coule à flots

Le Figaro

time6 days ago

  • Entertainment
  • Le Figaro

En Bretagne, le style marin coule à flots

LES FAUX STYLES DE VACANCES (2/5) - Dans cette série d'été consacrée aux codes vestimentaires locaux, cap sur la Bretagne. Où le vestiaire breton est de rigueur et les vacanciers toujours prêts à affronter la pluie. Chaque été, c'est la même scène. De Carnac à Quimper, entre deux galettes complètes et un coup de vent force 6, la Bretagne voit débarquer ses vacanciers. Ciré jaune flambant neuf, bottes Aigle sans une trace de boue, marinière encore étiquetée… Ils arpentent les pavés de Saint-Malo, les criques de Crozon ou les sentiers de la Côte de Granit Rose comme s'ils y étaient nés. Le décor change mais la silhouette reste la même. L'image du Breton se porte, et s'achète. Entre hommage et panoplie La marinière s'impose comme le vêtement phare de la région. Elle agit comme un totem : on la revêt comme on revendiquerait un attachement symbolique, eût-il été temporaire. À Trégastel, dans une boutique multimarques, on se prépare chaque année à ce raz-de-marée textile. «C'est la pièce iconique, sans aucun doute», confie Lysiane, la responsable. «On en vend énormément dès que les vacanciers arrivent. Le modèle le plus prisé ? Le classique : rayures bleu marine sur fond blanc, ou l'inverse. Certains cherchent une version un peu plus chic, façon amiral à la Jean Paul Gaultier. D'autres veulent simplement une pièce made in Bretagne.» Publicité Difficile de parler style breton sans évoquer le ciré, indispensable contre la météo locale. Jaune pour les puristes, bleu marine pour les plus urbains, il se décline aujourd'hui dans des teintes pastel, des coupes ajustées, des doublures rayées. On est loin du vêtement de marin utilitaire : le ciré s'est embourgeoisé, stylisé. À tel point qu'on le croise désormais aussi sur les quais de Nantes que sur les quais du métro parisien. Les bottes Aigle, elles aussi, ont quitté le potager et la pêche à pied pour devenir un accessoire branché. Et quand elles ont déjà fait leur petit effet sur la plage ou dans la file de la boulangerie, il reste l'autre incontournable du vestiaire breton : le pull marin, dense, râpeux, indémodable. Tout le monde veut avoir l'air breton, mais pas à n'importe quel prix «Il y a une vraie appétence pour les belles pièces, observe la commerçante de Trégastel. Le pull marin 100 % laine fonctionne très bien. Le Minor reste une référence, pour ceux qui veulent de la fabrication locale. Après, pour les budgets plus serrés, on travaille aussi avec des marques portugaises, qui proposent du coton de qualité. Parce que tout le monde veut acheter du made in France, mais tout le monde ne peut malheureusement pas se le permettre… » Derrière ces choix vestimentaires, une vérité persiste : tout le monde veut avoir l'air breton, mais pas à n'importe quel prix. Ni financier, ni stylistique. Car cette adoption enthousiaste frôle parfois l'uniforme. À peine débarqués, les vacanciers s'équipent intégralement du kit breton. Une esthétique que certains locaux accueillent avec scepticisme. «Autant mettre une étiquette 'touriste' sur le front» Jeanne, 44 ans, graphiste à Brest, oscille entre amusement et lassitude : «C'est toujours les mêmes. On dirait un festival. C'est sympa, mais ils poussent un peu loin l'expérience. J'ai vu un type en ciré alors qu'il faisait 25 degrés et grand soleil.» Étienne, 53 ans, patron d'une PME, est plus sec : «C'est ahurissant. C'est comme si j'arrivais à Paris avec un béret sur la tête et une baguette sous le bras.» Ne pas empiler les clichés comme on coche une checklist. Une seule pièce suffit. JOEL LAITER Mais faut-il pour autant bouder ce désir d'ancrage ? Élise, 27 ans, serveuse à Brest, lève un sourcil à chaque marinière trop neuve. «Oui, c'est souvent un peu trop.» Elle n'adhère pas franchement, mais elle comprend l'élan. Alors, elle nuance : «Ce que je leur dis, parfois, c'est de ne pas tout mettre en même temps. Sinon autant marquer 'touriste' sur le front.» Elle note d'ailleurs que les plus « stylés » sont ceux qui piochent avec parcimonie. Une marinière, oui, mais portée avec une veste en jean et des baskets usées. Publicité Le style dans le vent (et la bruine) Le conseil des locaux est unanime : mieux vaut s'inspirer que singer. Ne pas empiler les clichés comme on coche une checklist. Une seule pièce suffit. Deux, au maximum. Passé ce seuil, on frôle le déguisement. Et surtout, faire vivre les vêtements. Se salir un peu. Froisser la marinière. Garder son ciré ouvert. Laisser les bottes s'user. Bref, revenir à l'essentiel. Parce qu'en Bretagne, tout le monde vous dira qu'il fait beau l'été. Heureusement, le style, lui, ne ment pas.

Finistère : à deux pas des sous-marins nucléaires de l'Île Longue, un café-concert explose en popularité
Finistère : à deux pas des sous-marins nucléaires de l'Île Longue, un café-concert explose en popularité

Le Parisien

time31-07-2025

  • Entertainment
  • Le Parisien

Finistère : à deux pas des sous-marins nucléaires de l'Île Longue, un café-concert explose en popularité

La Jetée, sur le hameau du Fret, à Crozon (Finistère), ne paie pas de mine. Dans cette ancienne bâtisse surmontée d'une tourelle située sur un petit port – d'où part une occasionnelle liaison maritime avec Brest afin de traverser rapidement la rade –, le chaland peut manger midi et soir et, surtout, profiter de concerts une à deux fois par semaine. Des musiques bidouilleuses, touche à tout, des projets émergents dans les musiques actuelles ou du monde. En décembre dernier, la Jetée inaugurait son partenariat avec la scène nationale du Quartz , à Brest (Finistère), dans le cadre du festival No Border. En ce milieu d'été 2025, ce café-concert pas comme les autres entame sa deuxième vraie saison complète, et ça cartonne. « Désormais, le parking du port du Fret ne désemplit plus ! », confirment avec enthousiasme des clients habitués, résidant un peu plus loin sur la presqu'île de Crozon. Le secteur n'était pourtant pas destiné à accueillir un projet chantant de ce genre. À un jet de pierre de là, l'Île Longue abrite une partie de la force de dissuasion nucléaire française, ces sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) qui reviennent y faire escale à la fin de chaque mission. À proximité de la base militaire, peu de commerces prospèrent. Mais c'est là que s'installe, en 2017, Sylvie Astié. Cette graphiste de 52 printemps, qui a longtemps gravité entre Toulouse et Paris, venait « en vacances depuis dix ans pour voir des amis à Crozon », raconte-t-elle. « Je me suis dit que c'était l'endroit le plus beau que j'ai vu de ma vie sans avoir de famille dans le coin – et j'en avais ras le bol de redescendre dans le sud et plus trop envie de faire des allers-retours sur Paris. » Elle trouve ainsi une maison « un peu par hasard », à Morgat, village du sud de la péninsule, et n'en part plus. Pour s'occuper, elle a un projet dans la tête. « Ça faisait longtemps que je voulais monter un bar – un café-concert, réellement », poursuit-elle. « Et j'ai attendu de m'intégrer, de m'adapter au coin. Je ne voulais pas débarquer comme ça, sans connaître les gens et le secteur. » Après plusieurs années à chercher le lieu idéal où s'installer, elle tombe sur un drôle d'établissement, fermé depuis un moment : « C'est à force d'aller chercher des copains arrivant de Brest par la navette, au Fret, que je suis tombée dessus. J'ai appelé et… Voilà ! » La Jetée voit le jour en 2023. À quelques mètres de là, sur le quai-parking de la navette, la vue est imprenable… sur les alvéoles des sous-marins nucléaires. De nuit, les lumières de Brest illuminent l'autre côté de la baie. « Une particularité que peu de rades ( « bar » en argot, NDLR ) peuvent se targuer d'avoir, même dans le coin », glisse une cliente. « Si la presqu'île est très touristique, personne ne vient dans ce secteur par hasard, à moins d'être militaire », précise Sylvie. « Donc il est clair que pour les rares commerçants installés ici, l'économie est fragile, surtout en hiver… Mais on a un lieu aujourd'hui bien identifié, un public qui est fidèle, qui tourne pas mal, et le fait d'alterner bar et cuisine, surtout en basse saison, ça permet de préserver les finances. » Autour de ce lieu qui compte plusieurs salariés, parfois des amis ou d'anciens clients réguliers, se greffe une association, Dokidoki éditions , qui est en réalité un label porté par Sylvie depuis près de 20 ans : « Ayant gravité autour de projets musicaux ou de festivals comme Sonic Protest, à Paris, toute ma vie, je produis des disques depuis un moment déjà avec ce petit label. » Parmi les artistes qu'elle accompagne se trouvent notamment Chloé Delaume, plus connue pour ses livres et son prix Médicis obtenu en 2020, le chanteur Rouge Gorge, ou encore les duos Arne Vinzon et Tunnels. « Je ne suis pas musicienne, mais le fait de faire du graphisme, des pochettes d'albums et de produire des disques, me fait aussi vivre la musique d'une autre manière, et me permet de proposer des programmations variées », conclut-elle avec poésie. Pratique : le café-concert La Jetée est ouvert du mardi au dimanche, de 11h30 à minuit en semaine et jusqu'à 1 heure du matin les vendredis et samedi (et certains jours de fêtes et de festivals, comme lors du Bout du Monde, début août). Plus d'infos sur les pages Instagram et Facebook de La Jetée.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store