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«À l'époque, on traitait mon père de fou» : au château Sainte-Roseline, l'ambition pionnière des vins de Provence
«À l'époque, on traitait mon père de fou» : au château Sainte-Roseline, l'ambition pionnière des vins de Provence

Le Figaro

time19 hours ago

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«À l'époque, on traitait mon père de fou» : au château Sainte-Roseline, l'ambition pionnière des vins de Provence

Splendide domaine viticole de 300 hectares dont 72 ha de vignoble sur l'AOP Côtes de Provence, le château des Demoiselles avait été acquis en 1956 par le grand-père d'Aurélie Bertin-Teillaud et de Delphine Meunier, les actuelles propriétaires, pour servir de relais de chasse. Revendu en 1978 à la famille Grimaldi puis racheté en 2005 par le père des deux sœurs, le domaine se situe à dix minutes de voiture du château Sainte-Roseline. Dans un cadre tout aussi enchanteur, cette deuxième propriété familiale, acquise en 1994, marque le début d'une histoire œnotouristique innovante dans la région. Cru classé de 110 hectares conduit en agriculture biologique sur l'AOC Côtes de Provence, le domaine et sa bastide rénovée par Jean-Michel Wilmotte, sont emblématiques de l'histoire provençale depuis le XIe siècle. Des lieux grands ouverts au public. Château Sainte-Roseline. Aurélie Bertin : «Mon père savait ce qu'il faisait» «Entre 1956 à 1978, mes grands-parents paternels ont été propriétaires du château des Demoiselles qui s'appelait à l'époque, domaine Saint-Michel d'Esclans. Mon grand-père était architecte mais surtout chasseur. Il adorait inviter ses clients à la propriété au moment de la chasse. Pour le reste, il avait délégué la gestion à sa femme. Mon père a pris le relais en 1966, et j'y ai vécu étant petite. Le château a été vendu en 1978. À l'époque, mon père s'était lancé dans l'immobilier, une activité en plein essor en Provence tandis que l'équilibre du vin était très juste. Néanmoins, mon père s'était pris de passion pour l'activité viticole. Et s'était promis d'y revenir un jour. La chose fut faite en 1994 grâce à l'acquisition de Sainte-Roseline suite à la cessation de ses affaires immobilières. Le domaine était en très mauvais état. Ses copains le traitaient de fou. Investir autant d'argent dans un domaine viticole provençal n'était pas sérieux. À cette date, le rosé n'avait pas l'aura d'aujourd'hui. Pour autant, mon père savait ce qu'il faisait. Ayant beaucoup voyagé et visité nombre de vignobles à l'étranger, il flaire le double potentiel du lieu. D'une part, Château Sainte-Roseline est un cru classé emblématique en Côtes de Provence et son terroir magnifique. De l'autre, les lieux sont historiques et idéalement situés au cœur de la région Paca, à cinq minutes de l'A8. Château Sainte-Roseline est une ancienne abbaye, flanquée d'une chapelle (XIe siècle) et d'un cloître (XIIe). En visionnaire, mon père mise non seulement sur le développement du rosé, mais aussi sur l'œnotourisme. Aujourd'hui, nous comptabilisons 30 000 visiteurs par an et réalisons 25 % de nos ventes de vins – rosés, rouges et blancs – à la boutique enrichie cette année d'un gin 100 % bio et d'une eau-de-vie. Et bientôt d'une offre de restauration. À lire aussi Le palmarès du Figaro des meilleurs vins rosés de l'été 2025, de 8 à 60 euros Publicité Désormais axe stratégique dans le département du Var, l'œnotourisme rallie de nombreux domaines. Mais nous en restons les précurseurs. Depuis 2001, j'ai personnellement beaucoup participé à cet épanouissement. Racheté en 2005, le château des Demoiselles a été rénové dans l'esprit maison de famille et il se loue à la semaine. Quand j'ai repris le domaine en 2008, le contexte était très favorable à l'épanouissement du rosé. Rien qu'un chiffre : en 1994, il représentait 7 % des parts de marché en France. Nous en sommes à 30 % aujourd'hui. C'est-à-dire une bouteille commercialisée sur trois. En revanche, la situation est moins flamboyante désormais. Nous sommes tributaires de la baisse de la consommation ainsi que de la climatologie. Le rendement du millésime 2023 s'est révélé très faible en quantité et, en 2024, la mauvaise météo estivale a fait plonger la consommation. Il faut sans cesse s'adapter, innover, tester de nouvelles méthodes respectueuses de l'environnement, de nouveaux cépages plus résistants aux maladies et à la sécheresse. Mais aussi prospecter. Notamment en Amérique du Sud et en Asie, susceptibles de se convertir au rosé. Mais notre premier marché reste la France. Une chance, en ce moment.»

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