
«À l'époque, on traitait mon père de fou» : au château Sainte-Roseline, l'ambition pionnière des vins de Provence
Château Sainte-Roseline.
sainte-roseline.com
Aurélie Bertin : «Mon père savait ce qu'il faisait»
«Entre 1956 à 1978, mes grands-parents paternels ont été propriétaires du château des Demoiselles qui s'appelait à l'époque, domaine Saint-Michel d'Esclans. Mon grand-père était architecte mais surtout chasseur. Il adorait inviter ses clients à la propriété au moment de la chasse. Pour le reste, il avait délégué la gestion à sa femme. Mon père a pris le relais en 1966, et j'y ai vécu étant petite. Le château a été vendu en 1978. À l'époque, mon père s'était lancé dans l'immobilier, une activité en plein essor en Provence tandis que l'équilibre du vin était très juste. Néanmoins, mon père s'était pris de passion pour l'activité viticole. Et s'était promis d'y revenir un jour. La chose fut faite en 1994 grâce à l'acquisition de Sainte-Roseline suite à la cessation de ses affaires immobilières. Le domaine était en très mauvais état. Ses copains le traitaient de fou. Investir autant d'argent dans un domaine viticole provençal n'était pas sérieux. À cette date, le rosé n'avait pas l'aura d'aujourd'hui. Pour autant, mon père savait ce qu'il faisait. Ayant beaucoup voyagé et visité nombre de vignobles à l'étranger, il flaire le double potentiel du lieu. D'une part, Château Sainte-Roseline est un cru classé emblématique en Côtes de Provence et son terroir magnifique. De l'autre, les lieux sont historiques et idéalement situés au cœur de la région Paca, à cinq minutes de l'A8. Château Sainte-Roseline est une ancienne abbaye, flanquée d'une chapelle (XIe siècle) et d'un cloître (XIIe). En visionnaire, mon père mise non seulement sur le développement du rosé, mais aussi sur l'œnotourisme. Aujourd'hui, nous comptabilisons 30 000 visiteurs par an et réalisons 25 % de nos ventes de vins – rosés, rouges et blancs – à la boutique enrichie cette année d'un gin 100 % bio et d'une eau-de-vie. Et bientôt d'une offre de restauration.
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Désormais axe stratégique dans le département du Var, l'œnotourisme rallie de nombreux domaines. Mais nous en restons les précurseurs. Depuis 2001, j'ai personnellement beaucoup participé à cet épanouissement. Racheté en 2005, le château des Demoiselles a été rénové dans l'esprit maison de famille et il se loue à la semaine. Quand j'ai repris le domaine en 2008, le contexte était très favorable à l'épanouissement du rosé. Rien qu'un chiffre : en 1994, il représentait 7 % des parts de marché en France. Nous en sommes à 30 % aujourd'hui. C'est-à-dire une bouteille commercialisée sur trois. En revanche, la situation est moins flamboyante désormais. Nous sommes tributaires de la baisse de la consommation ainsi que de la climatologie. Le rendement du millésime 2023 s'est révélé très faible en quantité et, en 2024, la mauvaise météo estivale a fait plonger la consommation. Il faut sans cesse s'adapter, innover, tester de nouvelles méthodes respectueuses de l'environnement, de nouveaux cépages plus résistants aux maladies et à la sécheresse. Mais aussi prospecter. Notamment en Amérique du Sud et en Asie, susceptibles de se convertir au rosé. Mais notre premier marché reste la France. Une chance, en ce moment.»
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