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« J'ai réfléchi sur cette arrivée pendant des nuits » : Thierry Gouvenou, le traceur du Tour de France de retour à Vire, sa ville natale
« J'ai réfléchi sur cette arrivée pendant des nuits » : Thierry Gouvenou, le traceur du Tour de France de retour à Vire, sa ville natale

Le Parisien

time10-07-2025

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« J'ai réfléchi sur cette arrivée pendant des nuits » : Thierry Gouvenou, le traceur du Tour de France de retour à Vire, sa ville natale

Le souvenir d'une échappée au long cours. « Thierry Gouvenou avait essayé de gagner à Vire ! J'étais présent ! », rembobine Didier, juste après avoir reçu un lot de tombola des mains même de celui qui est, depuis, devenu directeur de course du Tour de France . Le 7 juillet 1997, Thierry Gouvenou était encore coureur, et tentait sa chance en solitaire sur la 2e étape du Tour. « J'avais été repris à 25 km de l'arrivée, mais rouler en tête chez moi avait été une super source de motivation », se souvient-il. Pas moins de 28 éditions plus tard, c'est lui qui ramène la Grande boucle à la maison, pour la 6e étape, entre Bayeux et Vire , ce 10 juillet. Thierry Gouvenou est aujourd'hui le numéro deux de la plus grande course cycliste au monde. Il est aussi celui qui trace son parcours. « C'est une petite partie de mon poste, mais c'est celle que je préfère », sourit-il. Les routes de France, il « commence à les connaître après 28 Tours de France en tant que coureur, régulateur et directeur de course ». « Il connaît la ville mieux que nous », s'amusent des locaux du côté de Bayeux, qui accueillera un départ pour la première fois ce fameux 10 juillet. Un esprit aux allures de carte routière sans cesse dépliée, confirme sa maman, Marie-Jo : « À chaque fois que Thierry revient à Vire, il teste plein de possibilités. Souvent, quand on rentrait de Paris, il faisait un petit détour en me disant qu'il voulait voir une route. Il y pense tout le temps. » Une cogitation qui façonnait, depuis un moment déjà, le final explosif de l'étape du 10 juillet. « Il ne voulait pas faire de l'étape de Vire une étape plate », confie Marie-Jo. L'objectif est rempli : au programme, six côtes répertoriées au classement de la montagne avant, en final, les 700 m infernaux de l'avenue d'Atlacomulco et ses passages compris entre 12 et 15 % de pente. « Nous avons eu trop d'arrivées au sprint l'année dernière », éclaire Thierry Gouvenou. « Vire tombait très bien. J'ai réfléchi sur cette arrivée pendant des nuits et des nuits. Cette idée en a surpris plus d'un. L'avenue est vraiment dure. Il ne faut pas s'attendre à de gros écarts, mais les coureurs vont s'exciter », en salive déjà le responsable sportif chez Amaury Sport Organisation (ASO), l'organisateur de l'épreuve. Le Normand rêvait de faire revenir le Tour à la maison. Rendez-vous avait été pris en 2021, sauf que le Covid avait chamboulé ses plans. Renoncer au grand départ sur le sol du Danemark avait conduit à repenser l'entame de la Grande boucle, finalement partie de Bretagne et faisant l'impasse sur la Normandie. Pour cette édition 2025, l'occasion est revenue et l'idée de tracé de Thierry Gouvenou a ravi la ville où il y est né en 1969. « En 1997, c'était une arrivée au sprint. Tout va trop vite », regrette Régis Picot, adjoint au maire en charge des grands événements, ravi d'un final qui permettra aux spectateurs de vivre pleinement le dénouement de l'étape du jour. Une étape qui, par son parcours long et accidenté, attise par ailleurs la curiosité de médias internationaux. Elle offre un gros coup de projecteur à Vire Normandie, la commune nouvelle que va parcourir sur 16 km le peloton ce 10 juillet, avec la visibilité que cela implique. « C'est un cadeau que me fait Christian Prudhomme, le directeur du Tour », glisse Thierry Gouvenou. À Bayeux, ville départ, on estime avec reconnaissance que, « sans Thierry, on n'aurait pas eu cette étape ». Une gratitude à tous les étages. L'émotion sera forcément palpable pour la famille Gouvenou, qui a tenu un magasin de cycles pendant près de 30 ans. « Ça fait vraiment plaisir à sa famille », sourit la maman. « Son père Jean-Claude ( décédé en 2021, NDLR ), avec qui il avait une vraie relation autour du vélo, aurait aimé voir cela. » Pour toutes ces raisons familiales, sportives, médiatiques, ramener le Tour chez lui aurait-il des allures d'une petite consécration personnelle ? « Thierry a une ambition limitée, il est monté sans écraser », replace Marie-Jo. « Il se sent Virois, il aime ce cadre. » En coulisses, ceux qui ont travaillé avec lui sur les étapes calvadosiennes relèvent « son écoute, son hyperdisponibilité et sa simplicité ». Régis Picot complète : « Il dégage de la sérénité et il sait poser les choses. » Également directeur de la radio locale Radio VFM, l'élu suit Thierry Gouvenou depuis sa première carrière de coureur : « On a commenté ses premières courses et ses premiers exploits. Aujourd'hui, cette étape Bayeux-Vire lui donne une nouvelle notoriété. Mais on voit qu'il a gagné en aisance, dans ses relations médiatiques, il a passé un cap. » Le traceur du Tour, lui, ne se détourne pas de son bébé. La sixième étape « va offrir des souvenirs pendant des décennies », promet-il. Bientôt rejoints par d'autres ? Thierry Gouvenou rêve de rendre sa région incontournable. Et c'est lui qui a la carte et le crayon.

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