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« J'ai réfléchi sur cette arrivée pendant des nuits » : Thierry Gouvenou, le traceur du Tour de France de retour à Vire, sa ville natale

« J'ai réfléchi sur cette arrivée pendant des nuits » : Thierry Gouvenou, le traceur du Tour de France de retour à Vire, sa ville natale

Le Parisien7 days ago
Le souvenir d'une échappée au long cours. « Thierry Gouvenou avait essayé de gagner à Vire ! J'étais présent ! », rembobine Didier, juste après avoir reçu un lot de tombola des mains même de celui qui est, depuis, devenu directeur de course du
Tour de France
. Le 7 juillet 1997, Thierry Gouvenou était encore coureur, et tentait sa chance en solitaire sur la 2e étape du Tour. « J'avais été repris à 25 km de l'arrivée, mais rouler en tête chez moi avait été une super source de motivation », se souvient-il. Pas moins de 28 éditions plus tard, c'est lui qui ramène la Grande boucle à la maison,
pour la 6e étape, entre Bayeux et Vire
, ce 10 juillet.
Thierry Gouvenou est aujourd'hui le numéro deux de la plus grande course cycliste au monde. Il est aussi celui qui trace son parcours. « C'est une petite partie de mon poste, mais c'est celle que je préfère », sourit-il. Les routes de France, il « commence à les connaître après 28 Tours de France en tant que coureur, régulateur et directeur de course ».
« Il connaît la ville mieux que nous », s'amusent des locaux du côté de Bayeux, qui accueillera un départ pour la première fois ce fameux 10 juillet. Un esprit aux allures de carte routière sans cesse dépliée, confirme sa maman, Marie-Jo : « À chaque fois que Thierry revient à Vire, il teste plein de possibilités. Souvent, quand on rentrait de Paris, il faisait un petit détour en me disant qu'il voulait voir une route. Il y pense tout le temps. »
Une cogitation qui façonnait, depuis un moment déjà, le final explosif de l'étape du 10 juillet. « Il ne voulait pas faire de l'étape de Vire une étape plate », confie Marie-Jo. L'objectif est rempli : au programme, six côtes répertoriées au classement de la montagne avant, en final,
les 700 m infernaux de l'avenue d'Atlacomulco
et ses passages compris entre 12 et 15 % de pente.
« Nous avons eu trop d'arrivées au sprint l'année dernière », éclaire Thierry Gouvenou. « Vire tombait très bien. J'ai réfléchi sur cette arrivée pendant des nuits et des nuits. Cette idée en a surpris plus d'un. L'avenue est vraiment dure. Il ne faut pas s'attendre à de gros écarts, mais les coureurs vont s'exciter », en salive déjà le responsable sportif chez Amaury Sport Organisation (ASO), l'organisateur de l'épreuve.
Le Normand rêvait de faire revenir le Tour à la maison. Rendez-vous avait été pris en 2021, sauf que le Covid avait chamboulé ses plans. Renoncer au grand départ sur le sol du Danemark avait conduit à repenser l'entame de la Grande boucle, finalement partie de Bretagne et faisant l'impasse sur la Normandie.
Pour cette édition 2025, l'occasion est revenue et l'idée de tracé de Thierry Gouvenou a ravi la ville où il y est né en 1969. « En 1997, c'était une arrivée au sprint. Tout va trop vite », regrette Régis Picot, adjoint au maire en charge des grands événements, ravi d'un final qui permettra aux spectateurs de vivre pleinement le dénouement de l'étape du jour.
Une étape qui, par son parcours long et accidenté, attise par ailleurs la curiosité de médias internationaux. Elle offre un gros coup de projecteur à Vire Normandie, la commune nouvelle que va parcourir sur 16 km le peloton ce 10 juillet, avec la visibilité que cela implique. « C'est un cadeau que me fait
Christian Prudhomme, le directeur du Tour
», glisse Thierry Gouvenou. À Bayeux, ville départ, on estime avec reconnaissance que, « sans Thierry, on n'aurait pas eu cette étape ». Une gratitude à tous les étages.
L'émotion sera forcément palpable pour la famille Gouvenou, qui a tenu un magasin de cycles pendant près de 30 ans. « Ça fait vraiment plaisir à sa famille », sourit la maman. « Son père Jean-Claude (
décédé en 2021, NDLR
), avec qui il avait une vraie relation autour du vélo, aurait aimé voir cela. »
Pour toutes ces raisons familiales, sportives, médiatiques, ramener le Tour chez lui aurait-il des allures d'une petite consécration personnelle ? « Thierry a une ambition limitée, il est monté sans écraser », replace Marie-Jo. « Il se sent Virois, il aime ce cadre. »
En coulisses, ceux qui ont travaillé avec lui sur les étapes calvadosiennes relèvent « son écoute, son hyperdisponibilité et sa simplicité ». Régis Picot complète : « Il dégage de la sérénité et il sait poser les choses. » Également directeur de la radio locale Radio VFM, l'élu suit Thierry Gouvenou depuis sa première carrière de coureur : « On a commenté ses premières courses et ses premiers exploits. Aujourd'hui, cette étape Bayeux-Vire lui donne une nouvelle notoriété. Mais on voit qu'il a gagné en aisance, dans ses relations médiatiques, il a passé un cap. »
Le traceur du Tour, lui, ne se détourne pas de son bébé. La sixième étape « va offrir des souvenirs pendant des décennies », promet-il. Bientôt rejoints par d'autres ? Thierry Gouvenou rêve de rendre sa région incontournable. Et c'est lui qui a la carte et le crayon.
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On se serait crus dans une église du Moyen-ge avec des affligés pris du feu de Saint-Antoine, convulsionnés, les membres brûlants, ou, moins loin, dans une rave au milieu d'une forêt d'Ardèche au petit matin, c'est à peu près la même chose, les champignons sont après tout un passe-temps éternel. Et les nombreux Toulousains sur le bord de la route qu'on a sentis très tôt en température ont ajouté à ce carnaval de fadas. Que Sébastien Piquet, la voix de Radio Tour, qui suit la course au coeur du réacteur dans la voiture de Thierry Gouvenou, le directeur technique de la Grande Boucle, a résumé ainsi, et vous nous pardonnerez la trivialité mais elle dit tout : « On n'a jamais eu le temps de s'arrêter pisser. » Van der Poel, le chassé devient chasseur S'il faut tenter de mettre un peu d'ordre dans ce gigantesque bazar, où il était parfois compliqué de savoir quel groupe était le peloton, on peut dégager deux grandes phases. 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La seule règle qui n'a pas été brisée fut celle de ne pas attaquer Pogacar à terre Voilà pour le cadre de cette boucle autour de Toulouse au cours de laquelle l'antienne « il faut compter chaque coup de pédale » parut bien périmée, déréglée par une bande de punks qui avaient décidé de piétiner les codes qui régissent la vie du peloton. Un défilé de Gremlins ingérables qui par exemple attaquèrent, relancèrent les opérations quand on pensait qu'un moment de répit avait été atteint et qu'à l'arrière, Tadej Pogacar, Ben Healy et le maillot vert Jonathan Milan s'étaient arrêtés pour un besoin naturel. Un comportement qui déplut au champion du monde, d'autant que Wout van Aert était pas mal à la manoeuvre à ce moment-là (78 km de l'arrivée). Healy, justement, avait annoncé qu'il faudrait que lui et ses équipiers s'habituent à courir avec le maillot jaune, sous-entendu de manière plus défensive. Ce fut un sacré baptême du feu pour les Rose d'EF, dans une étape incontrôlable, totalement désarticulée, et il faut croire que leur leader irlandais ne peut pas vraiment se réfréner, que lui aussi fait un grand bras d'honneur à la bienséance, puisqu'on le vit attaquer tout seul pour rejoindre un gros contre, où Kévin Vauquelin s'était glissé, ce qui entraîna des réactions en chaîne de Pogacar, Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel. Une folie à 68 km de Toulouse. La seule règle qui n'a pas été brisée fut celle de ne pas attaquer un homme à terre. Pour le grand bonheur de Pogacar, qui chuta à 5 km du terme quand Tobias Johannessen, qui voulait suivre une énième accélération d'un Vauquelin très remuant, faucha sa roue avant. Le leader des UAE vit le trottoir s'approcher à toute vitesse et la peur monter en lui, mais il remonta sur son vélo sans grand dommage, carrosserie éraflée, et put rentrer tranquille car le groupe des favoris avait décidé de l'attendre. 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