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Une « méthode dans la folie » : Ben Healy, le hipster irlandais a confirmé le sacré coureur qu'il est grâce à sa victoire à Vire
Une « méthode dans la folie » : Ben Healy, le hipster irlandais a confirmé le sacré coureur qu'il est grâce à sa victoire à Vire

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time2 days ago

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Une « méthode dans la folie » : Ben Healy, le hipster irlandais a confirmé le sacré coureur qu'il est grâce à sa victoire à Vire

Ultra-offensif au départ puis parti, sur sa seule attaque, dans un numéro solitaire de 43 kilomètres, le hipster irlandais Ben Healy à la position singulière a confirmé jeudi le sacré coureur qu'il était, ne laissant rien au hasard. Ils ont beau le connaître, la magie opère toujours avec Ben Healy. Mercredi, à quelques heures de s'élancer pour le contre-la-montre de Caen, l'Irlandais traînait sa dégaine de hipster dans le paddock, main dans les poches de son pantalon noir extra-large, cheveux longs en bazar, anneaux aux oreilles, comme s'il cherchait un pub où se planquer, à moins qu'il vienne d'en sortir tant ses yeux toujours mi-clos évoquent l'épuisement. Un détachement, en fait, qui l'avait totalement quitté au départ de Bayeux, jeudi, où Healy avait basculé en méchant coureur, sur cette étape taillée comme une ardennaise qu'il avait cerclée depuis des mois. « Et il a fait un show incroyable, il a montré au monde entier l'athlète qu'il est et à tout le peloton qu'il était le plus fort », s'époustouflait son équipier Neilson Powless. Sous ses airs de chanteur de rock sans succès, le coureur d'EF Education-EasyPost a donc fait du Healy. « C'est un attaquant-né, et quand il est dans sa journée comme ça, il a cartouches illimitées, il en mettait partout au départ, impressionnant », répétait Alex Baudin, qui le découvre dans l'équipe américaine depuis cet hiver. L'échappée a mis du temps à se former, presque soixante kilomètres où le puncheur de 24 ans a beaucoup donné pour s'extirper dans un groupe auquel il a fait sa spéciale, cent bornes plus loin : une attaque pour filer seul, avec encore 43 kilomètres à avaler. « Quand il fait ça, vous êtes un peu sur le fil du rasoir pendant un moment car c'est osé, risqué », grimaçait son directeur sportif Tom Southam, derrière lui dans la voiture. « Mais rien de ce que Ben fait n'est fou, corrigeait Charly Wegelius, son autre DS. Ce qu'il réussit est exceptionnel, mais ce sont ses qualités, sa résistance à la fatigue est incroyable et il ne va pas vite au sprint, donc il doit oser. Il faut prendre des risques, quitte à perdre, mais de la bonne manière. » « Mais l'année dernière m'a ouvert les yeux, j'ai commencé à croire que j'étais capable de le faire. J'ai revisionné beaucoup de séquences et affiné mon style. » Ben Healy, jeudi après sa victoire à Vire Wegelius parle plutôt « de méthode dans la folie » chez son Irlandais, vainqueur exactement de la même façon d'une étape au Pays basque en avril (57 kilomètres seul) ou au Giro, en mai 2023 (50 km), et qui répète que « franchir la ligne seul en tête, mains en l'air, est la meilleure sensation possible ». Hier, il avait ainsi pointé l'endroit exact où il poserait sa banderille finale, sur les conseils de Southam. « Il a exécuté à la lettre le plan qu'il avait annoncé dans le bus au départ », confiait son colocataire sur ce Tour, Harry Sweeny. La suite fut à la fois du jeu (« j'appuyais dans les montées puis tranquille dans les descentes, un faux train, pour laisser croire à mes poursuivants qu'ils pouvaient encore revenir ») et de la technique pure, en position aérodynamique sur sa machine, malgré sa tête toujours tournée vers la gauche. « J'avais prévu et mis les équipements aéro, le vélo, la combi de contre-la-montre, le casque, pour être le plus efficace possible », souriait le baroudeur. « Une fois qu'on lui laisse dix secondes d'avance, c'est impossible de le rattraper », se marrait Baudin. Un côté « tueur sur le vélo », selon Southam, qui ne correspond pas à l'homme né dans la banlieue de Birmingham, en Angleterre, décrit comme « décontracté » (Sweeny), « très détendu, très cool » (Wegelius), « super-discret et très humble » (Baudin). Un amoureux de bicyclette, passion refilée par son père qui l'emmenait sur le vélodrome voisin à ses cinq ans, qu'il squattait tous les dimanches matin avant d'en repartir avec des cartes à échanger en mains, passé ensuite au VTT, puis à l'académie British Cycling, dont il fut viré sans raison à 16 ans avant d'intégrer la formation junior Zappi, comme Tom Pidcock, laissant en pause les études le bac en poche afin de se consacrer à sa passion. Avec succès. Dès sa première grande épreuve, le Tour du Pays Basque juniors, il s'imposait au général devant un jeune Belge qui débutait, Remco Evenepoel, en attaquant pendant quatre jours. Pour son premier contrat professionnel, en 2022, il s'engage chez EF, une équipe qui sied parfaitement à son tempérament offensif. Encore plus quand Richard Carapaz, 3e du dernier Giro et annoncé comme leader sur ce Tour, doit déclarer forfait à quelques jours du départ de Lille, et que l'unique mission est de gagner une étape. Healy l'a fait à sa façon, un an après avoir multiplié les attaques lors de la dernière Grande Boucle, échappé une demi-douzaine de fois mais sans la même réussite (5e à Troyes comme meilleur résultat). « Mais l'année dernière m'a ouvert les yeux, j'ai commencé à croire que j'étais capable de le faire, rembobinait jeudi l'homme aux dix victoires professionnelles. J'ai revisionné beaucoup de séquences et affiné mon style. » Son grand objectif atteint, il pourra rêver désormais de victoires dans une grande classique. Il s'en était approché en 2023, 2e de l'Amstel Gold Race puis 4e de Liège-Bastogne-Liège. Deux mois plus tôt, il s'était fracturé une main sur l'Étoile de Bessèges et Jonathan Vaughters, le manager de son équipe, avait tenté de profiter de l'opportunité pour prolonger son contrat à moindres frais. Healy avait balayé la proposition et promis de revenir vers le patron après la campagne des ardennaises, à la suite de laquelle le tarif n'allait plus vraiment être le même. Sous ses airs hipsters, Healy n'est pas si fou que ça. À lire aussi Van der Poel - Pogacar, acte III ce vendredi ? Une journée dans l'intimité de l'équipe Picnic-PostNL Une féroce bataille de Normandie et un début de renoncement ? Vauquelin, la fête à la maison en Normandie

Une féroce bataille de Normandie et un début de renoncement chez les Visma ?
Une féroce bataille de Normandie et un début de renoncement chez les Visma ?

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time2 days ago

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Une féroce bataille de Normandie et un début de renoncement chez les Visma ?

Le roi des punks Ben Healy a remporté l'étape de Vire au terme d'une bagarre violente dans les toboggans normands, où Mathieu Van der Poel a récupéré le maillot jaune pour une seconde. Les favoris du général, eux, n'ont pas bougé une oreille. C'était l'heure des premières chaleurs dans ce Tour de France et, avec elles, le retour en masse des slips de bain sur les bords de route, au milieu de la campagne normande, un classique de juillet jamais démodé, toujours à la pointe de l'audace, un goût pour l'exhibitionnisme assez répandu et quand même un poil inquiétant. Au milieu de cette foule immense et bigarrée, Kévin Vauquelin a lui aussi été pris par l'étreinte brûlante de la Grande Boucle, le champion français du début de cette édition, chez lui à Bayeux jeudi matin, où les pancartes à sa gloire avaient poussé comme les champignons après la pluie. Talent déjà reconnu, le Normand (24 ans) grandit encore avec le Tour de France, son deuxième, et c'est une croissance accélérée. Le public apprend à le connaître, à l'apprécier, parce qu'il prend avec fraîcheur et naturel tout ce qui lui arrive, sa quatrième place au général, sa nouvelle popularité et les loufoqueries de la course comme cette montgolfière avec dessus sa tronche en géant jeudi à la sortie de Bayeux. La pépite d'Arkéa-B & B Hotels s'acclimate également à son nouveau statut dans le peloton, à voir ses aspirations ligotées, et il brûlait d'envie de se lancer dans une grande aventure sur ces routes qu'il connaît par coeur, il a attaqué à plusieurs reprises, mais il n'y avait pas de bon de sortie pour lui jeudi. Les tickets gagnants étaient de toute manière rares, et surtout très chers, dans cette bataille de Normandie féroce, sur ces terres qui en ont connu d'autres en la matière, 90 km de baston pour quel'échappée parte enfin, 49 km avalés lors de la première heure, une moyenne de 46 km/h sur les 200 km où l'on n'a pas vu beaucoup de plat. Dément. Un schéma sans doute appelé à se répéter C'est sans doute un schéma appelé à se répéter dans ce Tour de France, maintenant que Tadej Pogacar a déjà mis une main sur la course, une lutte âpre pour avoir le droit d'exister, sous l'arbitrage de la formation du champion du monde et de celle de Jonas Vingegaard. Dans la côte de la Rançonnière, après une cinquantaine de kilomètres, le peloton avait totalement explosé, et c'est là que le bon coup commença à se dessiner. Dans la manoeuvre, pas vraiment de vainqueurs tirés au hasard par la loterie, mais du coriace. Quinn Simmons, Ben Healy, Harold Tejada, Will Barta, bientôt rejoints par Mathieu Van der Poel, inimitable pour sentir la course, puis par Eddie Dunbar, Simon Yates et Michael Storer. Il y eut encore quelques tentatives d'hameçonner le bon wagon, Valentin Madouas et Mathieu Burgaudeau s'y essayèrent mais ne parvinrent pas à boucher le trou et quand tous les aspirants fugueurs avaient perdu leur dernier souffle, les UAE de Tadej Pogacar baissèrent le rideau, ce qu'ils auraient aimé faire plus tôt. Van der Poel paraissait pourtant taillé pour ce final Une fois la victoire garantie à l'avant, le roi des punks Healy pouvait monter sur scène, un punk qui croit en revanche toujours qu'il y a un futur quand il se trouve dans une échappée. L'Irlandais enclencha à 43 km de l'arrivée, seul, de l'arrière, à un moment et à un endroit où personne ne s'attendait à le voir décoller, une filouterie dont il est coutumier. C'était loin ? Et alors, ce chien de refuge ne lâche jamais rien, se loupe rarement, redoutable finisseur. L'Irlandais a beau avoir l'allure d'un forçat de la route, un pédalage en canard, chaplinesque, qui semble un immense bras d'honneur à l'obsession moderne pour l'aérodynamisme, il est incroyablement efficace et il avait préparé son affaire avec minutie. Surtout, cette mécanique désarticulée a concassé ses compagnons d'échappée, même Storer et Simmons qui partirent sur ses talons dans la côte de Saint-Michel-de-Montjoie, à moins de 30 km de l'arrivée, alors que l'écart tournait autour de la minute, mais en laissèrent deux de plus sur la ligne. Une performance de grande classe, qui a noyé dans l'opération Van der Poel. Le Néerlandais paraissait taillé pour ce final, surtout avec ce qu'il avait montré à Boulogne-sur-Mer ou Rouen, mais il a fini totalement sec. Il a raté l'occasion de gagner une deuxième étape, ce qu'il cherchait sans doute plus que le maillot jaune, même si de récupérer la tunique pour une seconde lui a donné le sourire. Il a eu l'air de dire qu'il ne pensait pas pouvoir la garder bien longtemps, mais c'était à chaud, il avait encore les cuisses pleines de lactates, et il faudra voir ce qu'il a dans le réservoir ce vendredi. Les Visma-Lease a bike ont tour à tour mis de l'huile sur le feu en début d'étape Mais on ne peut pas le rayer de la liste pour autant, car il s'est déjà imposé à Mûr-de-Bretagne dans la même configuration, avec la double ascension de la côte en 2021. C'est une arrivée pour lui, même s'il va devoir se refrotter à Pogacar et que les Visma vont peut-être s'activer. Jeudi, la formation de Vingegaard s'est employée pour placer un pion à l'avant, Victor Campenaerts, Wout Van Aert, Matteo Jorgenson et Simon Yates ont tour à tour mis de l'huile sur le feu en début d'étape. Être devant mais pour faire quoi ? S'ils visaient l'étape, c'est tout de même une mauvaise nouvelle sur leurs intentions, un début de renoncement. Dans le cas contraire, on ne voit pas en quoi cramer Simon Yates, un lieutenant qui sera bientôt utile en montagne, à l'avant dans une étape si dure, a aidé les desseins de leur leader, qui n'a pas bougé dans les dernières bosses. Le Tour de France est une histoire de classement, bien sûr, mais aussi de dynamique et la réponse des Frelons au lendemain de la claque du chrono de Caen est apparue bien faiblarde. Il aurait fallu tenter de reprendre un peu la main plutôt que de laisser le poison de la défaite de mercredi continuer à se diffuser. Pogacar, lui, maîtrise tout cela. Le Slovène a tout fait pour laisser son maillot jaune à Van der Poel, pour cette minuscule seconde, mais sur la ligne d'arrivée, et même si cela ne changeait rien, il a tout fait pour devancer Vingegaard. À lire aussi Van der Poel, le jaune au coeur Vauquelin a revu sa Normandie « Vauquelin, ce n'est qu'une question de temps » L'échappée manquée des Français

« C'est un truc de dingue, c'est le number one en Normandie » :  Kévin Vauquelin, la fête à la maison
« C'est un truc de dingue, c'est le number one en Normandie » :  Kévin Vauquelin, la fête à la maison

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time2 days ago

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« C'est un truc de dingue, c'est le number one en Normandie » :  Kévin Vauquelin, la fête à la maison

Sur les terres de son enfance, le coureur d'Arkéa-B & B Hotels, Kévin Vauquelin, entouré de ses proches, a été le centre d'une formidable fête populaire mercredi, entre Bayeux et Vire, qui l'a replongé dans ses racines. Le Tour de France dessine une géographie de ses champions et, de Bayeux jusqu'à Sainte-Honorine-la-Chardonne, le village de Guillaume Martin-Guyonnet, il n'y en eut que pour Kévin Vauquelin, jeudi, au cours de cette sixième étape qui fut un chantier comme le coureur d'Arkéa-B & BHôtels les aimait tant, par le passé. Si on n'a pas vu et entendu qu'on était sur les terres du jeune Normand (24 ans), il est urgent de prendre rendez-vous chez l'ophtalmo et l'ORL. Du Vauquelin partout - dans les oreilles, sur les tee-shirts de ses proches, dans le dos de la veste de son père Bruno et même sur une montgolfière, on y reviendra-, ce qui a toujours été un peu sa marque de fabrique sur un vélo. Son ancien entraîneur au VC Rouen, Jean-Philippe Yon, se souvient d'un garçon « hyper fougueux, il en mettait en effet un peu partout. La première fois que je l'avais encadré chez les juniors, en équipe de Normandie, à Jugon-les-Lacs, en Coupe de France, je lui avais demandé de ne pas bouger avant le circuit final. » Première échappée, au kilomètre 5 ? Notre Kévin Vauquelin : « il a été repris (rires). C'était ça, Kévin, au début. » Quelques années plus tôt, il était déjà ce garçon hyperactif, qui voulait s'essayer au tir au pistolet, et qui découvrit le vélo à 8 ans, embarquant avec lui son petit frère, Dylan, avant qu'une blessure ne stoppe la carrière de ce dernier, en juniors. D'ailleurs, l'euphorie du moment à pousser le frangin « à remonter sur la selle, il m'a redonné envie. J'ai repris le vélo la semaine dernière, je me sens bien ». Cette « relation complice », malgré les trois ans et demi de différence d'âge, résiste à sa renommée naissante : « Quand il rentre à la maison, c'est Kéké, pas Kévin Vauquelin le coureur. Il n'a pas la grosse tête, on ne parle pas vélo, on rigole comme quand on était gamins et on continue de faire des conneries. » L'une des plus mémorables convoque des spatules et une peau de banane pour une partie de tennis assez particulière dans la cuisine familiale de Juaye-Mondaye où le peloton a pu goûter à la « Vauquelinmania » : « on a fait hurler maman mais c'était génial (rires). » « La montgolfière, c'est plus qu'une image sur une montgolfière, c'est tout un chemin » Kévin Vauquelin Tout ne le fut pas pour le vainqueur de l'étoile de Bessèges et, après des débuts à l'AC Bayeux puis à l'UC Tilly, il tenta sa chance à Chambéry, en plein Covid. Il ne se fit ni à la région, ni à l'ambiance et appela son père en pleurs. Bruno Vauquelin quitta la Normandie à minuit, y revint vingt-quatre heures plus tard avec le fiston que Jean-Philippe Yon récupéra en « croustilles. Il a passé un an et demi au VC Rouen et tout de suite on a vu qu'il avait des qualités hors normes. Mais il avait besoin d'être cadré, canalisé car il avait du mal à donner sa confiance. » Entre le dirigeant et le coursier se créa alors une relation fusionnelle, même si Vauquelin gagna peu sous les couleurs rouennaises : « Il me dit toujours que je suis son père dans le vélo, sourit Yon. Même Bruno dit que je suis son second père mais ça me gêne. C'est juste que cela a matché, qu'on a évolué tous les deux et qu'on vit une belle aventure humaine. Mais le personnage est tellement génial, nature, frais. » Il suffisait de l'entendre, jeudi, raconter sa journée comme au bistrot (« Des mecs dans le peloton sont venus me dire qu'ils avaient des frissons pour moi, même Jonas (Vingegaard) est venu. C'est incroyable »), de voir les paillettes dans ses yeux quand il a découvert sa trombine sur une montgolfière : « Comment on fait ça logistiquement ? » Il faut demander à son père et à son parrain qui préparent la surprise depuis plusieurs jours, dans le secret le plus total. « Cette montgolfière appartient à un voisin, s'est remémoré le vainqueur de l'étape à Bologne il y a un an. Ce sont des souvenirs, elle fait penser à l'été, quand on était dans le salon, en train de prendre le goûter devant le Tour de France. C'est plus qu'une image sur une montgolfière, c'est tout un chemin. » Sa maman ne réalise toujours pas En 2021, il l'a mené chez Arkéa-B & BHôtels, grâce à Jean-Philippe Yon encore. Dans une structure à taille humaine, Vauquelin a continué de grandir, apaisé, pas si loin de sa Normandie : « Comme il est arrivé jeune dans l'équipe, on est sa deuxième famille, souligne Nénesse, son masseur chez Arkéa. On l'a vu évoluer et quand il performe, comme sa première victoire au Haut-Var (2023), on craque, on pleure. Le voir jouer avec les grands du Tour, hier (mercredi)... On avait les yeux rouges sur la table de massage. Dans l'équipe, on est tous des hypersensibles, lui aussi. » Son chrono la veille à Caen (5e), sa troisième place au général (4e depuis ce mercredi et la prise du Maillot Jaune par Mathieu Van der Poel), les pancartes « Kevin Le Viking », « Kevin The King of Normandy », son nom crié dans cette Suisse normande en fête ont remué son petit coeur de guimauve : « Qu'est-ce que je peux demander de plus ? » De rester avec les plus grands « jusque dans les Pyrénées », calcule Jean-Philippe Yon alors que sa maman Valérie, émue, « ne réalise toujours pas » ce que vit son fils. Pas plus Nénesse qui, pourtant, en a vu d'autres : « c'est un truc de dingue, c'est le number one en Normandie. » En prévision d'un débordement lacrymal d'ici Paris, l'assistant d'Arkéa a abandonné l'idée d'utiliser un simple paquet de mouchoirs : « j'ai pris un rouleau d'essuie-tout. » À lire aussi « Vauquelin, ce n'est qu'une question de temps » L'échappée manquée des Français Van der Poel, le jaune au coeur Chez Martin-Guyonnet en Normandie

« Visma voulait me donner le jaune » estime Tadej Pogacar après la 6e étape du Tour de France
« Visma voulait me donner le jaune » estime Tadej Pogacar après la 6e étape du Tour de France

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« Visma voulait me donner le jaune » estime Tadej Pogacar après la 6e étape du Tour de France

En imprégnant un gros tempo dans les derniers kilomètres, l'équipe Visma Lease a bike a permis au peloton de rattraper Mathieu Van der Poel... et ainsi permis à Tadej Pogacar de potentiellement conserver son maillot jaune, ce jeudi. Le Slovène l'a ironiquement pointé. Présent en conférence de presse jeudi après la victoire de Ben Healy (EF-Education Easy-Post) sur la 6e étape du Tour de France, Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) a fait une déclaration surprenante. « Aujourd'hui (ce jeudi), Visma voulait me donner le jaune », a estimé le champion du monde, après que l'équipe de Jonas Vingegaard a imprimé un gros rythme à la fin de l'étape entre Bayeux et Vire Normandie. « Ils ont dû avoir des infos que Mathieu (Van Der Poel) souffrait et perdait du temps à l'avant, a-t-il expliqué. Ils ont vraiment durci, nous on a juste suivi. » Le Néerlandais a bouclé l'étape à la 8e place, avec 1'29'' de plus que Pogacar, et récupéré le maillot de leader pour... une seconde. « Ça ne me dérange pas de porter le jaune », a assuré le Slovène avant d'avouer toutefois qu'il cherchait à « s'économiser au maximum ».

« Le maillot jaune n'était pas un objectif » : parti pour jouer l'étape, Mathieu Van der Poel s'est finalement arraché pour reprendre la tête du général
« Le maillot jaune n'était pas un objectif » : parti pour jouer l'étape, Mathieu Van der Poel s'est finalement arraché pour reprendre la tête du général

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« Le maillot jaune n'était pas un objectif » : parti pour jouer l'étape, Mathieu Van der Poel s'est finalement arraché pour reprendre la tête du général

Mathieu Van der Poel a récupéré le maillot jaune pour une seconde à Tadej Pogacar, mais il sait que le conserver relève d'une mission presque impossible. Même s'il revendique son attachement viscéral aux classiques ou s'il donne parfois l'impression de manquer d'intérêt pour le Tour de France, dans lequel il avoue « s'ennuyer lors des longues étapes où il ne se passe pas grand-chose », Mathieu Van der Poel a prouvé jeudi que le maillot jaune était plus fort que tout. Pas la peine non plus de lui parler de son grand-père, Raymond Poulidor, qui ne l'a jamais porté, il lui rend justice à sa façon soixante ans plus tard. Pourtant, au départ de Bayeux jeudi matin, l'idée n'était pas de reprendre la minute et vingt-huit secondes qui le séparait de Tadej Pogacar au général mais plutôt de viser une deuxième victoire d'étape sur ce Tour, après celle acquise à Boulogne-sur-Mer dimanche où il avait enfilé le jaune par la même occasion avant de le céder à Pogacar mercredi au terme du chrono de Caen. « Au début (de l'échappée), je regrettais d'être là, car j'étais vraiment à la limite, avoue-t-il, éreinté. Le maillot jaune n'était pas un objectif, je voulais être un acteur pour la victoire d'étape. Malheureusement aujourd'hui, ce n'était pas possible, mes jambes n'avaient pas suffisamment récupéré des jours précédents. » Mais le Néerlandais de 30 ans est un compétiteur dans l'âme, et jamais il ne lui serait venu à l'idée de se relever. Il a donc collaboré à la réussite de cette échappée sans jamais rechigner au moindre effort. « Mathieu aime ce genre d'étapes car elles se courent comme des courses d'un jour, explique Philip Roodhooft, le manager de l'équipe Alpecin-Deceuninck. Il n'aime pas calculer les secondes pour un classement général, ce n'est pas dans ses habitudes. » Le maillot vert et l'arrivée à Mûr-de-Bretagne dans le viseur On ne peut donc pas le soupçonner d'avoir sciemment joué le maillot jaune jeudi, même s'il adore se distinguer dans un peloton avec une tunique distinctive, comme l'arc-en-ciel l'an passé. Il y a surtout ce maillot vert qui semble l'intéresser de plus en plus, depuis l'abandon de Jasper Philipsen lundi. « J'ai participé au sprint intermédiaire (au bout de seulement 22 kilomètres) mais cela m'a demandé tellement d'énergie qu'il m'a fallu beaucoup de temps pour revenir en tête, raconte-t-il. Et quand j'y suis enfin parvenu, j'ai vu que la bonne échappée était en train de partir, j'ai donc décidé de la suivre. » Il avoue que cette option du maillot vert a pris forme seulement ces derniers jours au lendemain de la chute de Philipsen. « En fait, c'est l'équipe qui tenait absolument à ce que je fasse ces sprints aujourd'hui (jeudi), car ils avaient vu mardi que peu de coureurs y participaient. C'est dommage de laisser filer les points car on ne sait jamais ce qui peut se passer lors en deuxième et troisième semaines. » Après avoir raté l'occasion de remporter une étape avec le maillot jaune sur le dos mardi à Rouen (il a été battu sur le fil par Pogacar), il aura une deuxième chance vendredi à Mûr-de-Bretagne où il s'était imposé en 2021 devant Pogacar et Primoz Roglic. « Je ne veux même pas y penser, ça remonte déjà à quatre ans, balaie-t-il. Si Pogacar et Vingegaard se mettent en tête de gagner, je ne vois pas qui pourrait les en empêcher. » À lire aussi Pogacar, des dégâts mais un Vingegaard toujours là La Rançonnière des déboires Chez Martin-Guyonnet en Normandie Armirail, la perf de sa vie

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