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Deux générations de reines du jazz réunies au Montreux Jazz Festival
Deux générations de reines du jazz réunies au Montreux Jazz Festival

24 Heures

time07-07-2025

  • Entertainment
  • 24 Heures

Deux générations de reines du jazz réunies au Montreux Jazz Festival

Accueil | Culture | Festivals | La jeune fille du Bronx et la grande dame de Détroit partageront la Scène du Casino à Montreux lundi soir. Avec deux approches très différentes de l'art du chant. Publié aujourd'hui à 10h13 Dianne Reeves: une diva toujours en quête d'aventures vocales. JERRIS MADISON En bref: La première remarque, c'est que ce style de concert purement jazz réunissant le même soir le gratin des grandes chanteuses du genre est devenu suffisamment rare et précieux au Montreux Jazz Festival pour être célébré dans la joie. Il faut quasi remonter à une trentaine d'années pour trouver une nuit comparable (Shirley Horn, Betty Carter et Helen Merrill une même nuit de 1994!). La seconde remarque est celle de la complémentarité de deux chanteuses exceptionnelles, qui, lundi soir, mettront leur immense talent sur une Scène du Casino (re)transformée en club jazz glamour et merveilleux. Dianne Reeves, la technique et l'aventure Commençons par la reine Dianne Reeves, 68 ans désormais, native de Détroit, Michigan. C'est sa huitième apparition à Montreux, où elle s'est produite dès 1989. Elle a cinq Grammy Awards du meilleur album de jazz vocal au compteur; seule Ella Fitzgerald a fait mieux. Sa voix: mezzo-soprano, chaude, un sens du drame, deux octaves et demie, et une façon de chanter feu d'artifice. Car voilà une fabuleuse improvisatrice, moderne et foutraque, avec un style qu'on dit parfois proche d'une sorte de théâtre vocal. Dianne raconte des histoires, ou plutôt fait de chaque chanson la sienne et la nôtre, jouant sur les genres, les variations, démontant les accords. Reeves est ainsi une chanteuse assez technique, qui transforme chaque show en un genre de master class, mais elle se sert de cette science sidérante du chant jazz pour sans cesse jouer sur les émotions, celles du rire, celles des larmes, celles des hauts et des bas mélodiques. Samara Joy: une approche vocale à la fois vintage et profondément moderne. AB+DM Dans sa formidable discographie, essentiellement chez Blue Note, il est rude de devoir indiquer des préférences. Mais «Art & Survival», sorti en 1994, stupéfie par sa dimension d'héritage et de spiritualité. Plus récent, «Beautiful Life», paru en 2014, est un album où le prestige des invités rejoint son goût pour le R'n'B ou la fusion: Gregory Porter, Robert Glasper ou l'incroyable Esperanza Spalding y font des apparitions. Plus classique, avec son répertoire de ballades acoustiques, «A Little Moonlight», sorti en 2003, démontre son sens des racines et des standards du jazz. Samara Joy, la note de velours bleu Puisque l'on parle jazz classique, passons à Samara Joy, 25 ans, fille du Bronx new yorkais, qui vient pour la première fois au Montreux Jazz. C'est la star qui monte: elle en est déjà à cinq Grammy Awards dans diverses catégories. Personne n'a fait mieux à son âge. Mais sa manière de chanter est cependant très différente de son aînée. Elle est, précisément, plus classique, moins aventureuse, plus vintage. C'est une différence fondamentale de vision de l'art du chant, pas seulement une nuance de style. Samara, voilà une soprano presque lyrique. Elle ne force jamais: elle pose les notes, pas de vibrato, juste de la retenue, de la finesse, de l'élégance, du cristal chanté souvent sur un répertoire du Great American Songbook. Étrangement, elle n'a cependant jamais l'air d'imiter les chanteuses d'autrefois: son swing doux et chaleureux recolore les mélodies avec une vraie modernité, on n'est jamais tout à fait dans le revival, mais plutôt dans une manière d'histoire continuée entre le jazz des Fifties et de 2025. Elle n'a pas peur des silences, Miss Joy, elle ne chante jamais pour impressionner, mais bien pour réchauffer les âmes. Trois albums, dont les deux derniers chez Verve, un répertoire qui oscille entre mélodies célèbres («'Round Midnight», «Misty») et des pépites trop méconnues: «Social Call», composé en 1955 par le saxophoniste Gigi Gryce, ou une nouvelle adaptation d'un thème de Charles Mingus. Tout cela pour un accueil critique et public superlatif: Samara Joy et sa jeunesse représentent ce qui est arrivé de plus miraculeux dans le jazz vocal ces dernières années. Au final, soulignons surtout qu'il ne s'agit pas, lundi soir, de l'ancienne diva contre la petite jeune qui regarde le ciel. Ni non plus de l'aventure vocale contre le classicisme de la note de velours bleu. Il s'agit, Dianne Reeves ou Samara Joy, de chanter du jazz, et de dire l'art du chant chacune à sa manière: les deux, à ces hauteurs, sont rares et merveilleuses. Allez, viens, on va au Montreux Jazz Christophe Passer, né à Fribourg, travaille au Matin Dimanche depuis 2014, après être passé notamment par le Nouveau Quotidien et L'Illustré. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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