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« Je resterai jusqu'au naufrage » : le Tour de France si paradoxal d'Emmanuel Hubert, patron d'Arkéa-B&B Hôtels
« Je resterai jusqu'au naufrage » : le Tour de France si paradoxal d'Emmanuel Hubert, patron d'Arkéa-B&B Hôtels

Le Parisien

time4 days ago

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« Je resterai jusqu'au naufrage » : le Tour de France si paradoxal d'Emmanuel Hubert, patron d'Arkéa-B&B Hôtels

Son bus Arkéa-B&B Hôtels attire de plus en plus de monde les jours de départ sur le Tour de France , grâce notamment à la présence de Kévin Vauquelin , nouveau chouchou français. Mais, toujours un peu en retrait, Emmanuel Hubert, le patron de l'équipe, reste mesuré. Depuis des mois, il cherche un nouveau partenaire sous peine de mettre la clé sous la porte à la fin de l'année. Il cherche mais ne trouve rien. Il a accepté de raconter le mélange des sentiments et son impression de marcher au bord du vide. Dormez-vous bien pendant ce Tour ?

«Cette équipe ne peut pas crever» : la course contre la montre d'Arkéa-B&B Hôtels pour ne pas disparaître
«Cette équipe ne peut pas crever» : la course contre la montre d'Arkéa-B&B Hôtels pour ne pas disparaître

Le Figaro

time11-07-2025

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«Cette équipe ne peut pas crever» : la course contre la montre d'Arkéa-B&B Hôtels pour ne pas disparaître

Réservé aux abonnés DÉCRYPTAGE - Menacée de disparition, l'équipe bretonne de Kévin Vauquelin se donne jusqu'à la fin du Tour de France pour trouver des partenaires, après il sera probablement trop tard. C'est la course contre la montre la plus importante de l'histoire de l'équipe. Celle qui va décider du sort de 150 personnes à la fin de l'année. Une mission chronométrée dans laquelle le smartphone a remplacé le vélo de course. Emmanuel Hubert, le manager général de l'équipe Arkéa-B&B Hôtels passe ses journées sur le téléphone, un œil malgré tout sur l'étape, pour dénicher de nouveaux sponsors, le contrat des actuels financeurs s'achevant fin décembre. Dans cette mission périlleuse, le temps est compté. « Si on ne finalise pas tout avant la fin du Tour de France, il y aura quand même des complications. On a rarement vu les choses se finaliser en septembre pour la saison suivante », avoue le Malouin de 54 ans, optimiste malgré tout. « Les prospections sont toujours en cours. Il y a des gens qui sont intéressés, voire très intéressés, mais on n'est pas à l'heure de la signature ou du choix des maillots », affirme-t-il. Depuis des semaines, il a rencontré une douzaine de patrons…

Tour de France : Kévin Vauquelin sur le départ ? La réponse de l'équipe Arkéa-B&B Hotels
Tour de France : Kévin Vauquelin sur le départ ? La réponse de l'équipe Arkéa-B&B Hotels

Le Figaro

time11-07-2025

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Tour de France : Kévin Vauquelin sur le départ ? La réponse de l'équipe Arkéa-B&B Hotels

Emmanuel Hubert, manager général de la formation française, a évoqué la situation de son leader, quatrième, annoncé chez Ineos Grenadiers l'an prochain. Quatrième du classement général après la septième étape du Tour de France ce vendredi entre Saint-Malo et Mûr-de-Bretagne, Kévin Vauquelin attire tous les regards dans le peloton. Le puncheur-grimpeur de l'équipe Arkéa-B&B Hotels devrait rejoindre la formation Ineos Grenadiers en 2026. Un coup dur pour la structure française qui cherche actuellement des sponsors pour poursuivre l'aventure l'année prochaine. «Ce qui est sûr, c'est qu'il est avec nous jusqu'au 31 décembre. Maintenant, qu'il ait pu être rapproché, c'est tout à fait normal vu ce qu'il fait. Qu'il soit déjà parti, je n'en sais strictement rien et quelque part, je n'ai pas besoin de le savoir. Mon problème c'est qu'il me faut quelque chose en face pour lui proposer quelque chose», a expliqué au Figaro le manager général de l'équipe Emmanuel Hubert désarmé face au pouvoir d'attraction des grosses écuries alors qu'il tente d'attirer de nouveaux partenaires. Publicité Un système de transfert qui pose problème dans le vélo moderne Le dirigeant de l'équipe bretonne déplore au passage le système actuel des transferts dans le vélo. Car, contrairement à d'autres sports comme le football par exemple, il n'existe aujourd'hui aucune indemnité de transferts pour les structures qui voient partir leurs athlètes. «Aujourd'hui, s'il nous quitte j'ai une poignée et main et une bise sur le front. Ce n'est pas très logique quand tu as passé plusieurs années à former un gamin», a déploré le dirigeant.

« On ne me fait ressentir aucune pression » : les confidences de Kévin Vauquelin sur l'avenir incertain d'Arkéa-B & B Hotels
« On ne me fait ressentir aucune pression » : les confidences de Kévin Vauquelin sur l'avenir incertain d'Arkéa-B & B Hotels

L'Équipe

time07-07-2025

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« On ne me fait ressentir aucune pression » : les confidences de Kévin Vauquelin sur l'avenir incertain d'Arkéa-B & B Hotels

Kévin Vauquelin, très en vue dans le final de la deuxième étape à Boulogne-sur-Mer dimanche, porte les espoirs de toute son équipe, Arkéa-B & B Hotels, en quête de repreneur. Nous l'avons réuni avec son manager Emmanuel Hubert. À quelques heures du départ du Tour de France, chez Arkéa-B & B Hotels, chacun essayait de faire comme si de rien n'était. Didier Rous, le directeur sportif, annonçait en conférence de presse que toutes les questions sur l'avenir de l'équipe devraient être posées au patron, Emmanuel Hubert, mais pas aux coureurs. Il y avait là Arnaud Démare qui fait déjà figure d'ancien et Kévin Vauquelin, le leader désigné. Celui sur qui repose la lourde responsabilité de convaincre un nouveau partenaire de reprendre l'équipe après la confirmation, le 25 juin dernier, du retrait d'Arkéa et de B & B Hôtels à la fin de cette saison. Le Normand et le Breton liés par une relation forte, tant professionnelle que personnelle, ont accepté un peu plus tard de se poser au calme, dans leur hôtel près de Lille, pour évoquer en toute transparence leurs espoirs, leurs doutes et la difficulté à vivre cette période d'incertitude. Sans savoir qu'au terme de la deuxième étape, Kévin Vauquelin serait maillot blanc et 4e du classement général du Tour... « Où en êtes-vous dans votre quête d'un nouveau sponsor ?Kévin Vauquelin : Là, on est au début du Tour de France, on a du boulot devant nous. Évidemment, c'est normal de poser la question. Notre équipe, c'est 150 salariés et il est logique que chacun veuille savoir de quoi sera fait notre avenir. Certains ont connu cette situation par le passé et c'est compliqué pour eux. Notre rôle à nous, coureurs, c'est d'apporter des résultats qui permettront de la débloquer. Emmanuel Hubert : C'est bien de voir un minot de 24 ans, comme Kévin, qui ne pense pas qu'à son nombril, même si son nombril nous aidera à trouver un repreneur. Je ne peux pas dire pas que tout va bien. Nos partenaires actuels ont annoncé qu'ils nous quitteront le 31 décembre, mais pour autant tout n'est pas fermé. Des personnes et des entreprises s'intéressent à nous parce qu'il y a un magnifique projet à poursuivre si on nous donne les moyens de pouvoir encore exister. Qu'est-ce qui pourrait attirer un ou des partenaires qui n'a pas convaincu Arkéa et B & B de rester ?E. H. : Le cyclisme a besoin de se renouveler, de trouver de nouveaux axes, comme monétiser son système économique en supplément de l'apport des partenaires privés. Le système mono-managérial qui prédomine dans notre sport a peut-être atteint ses limites. On doit faire venir de nouvelles personnes et essayer de capitaliser nos structures. Pour reprendre le jargon cycliste, on peut avoir un fond de jante financier pour éviter de dépendre à 95 % d'un ou de deux partenaires principaux. Ce modèle est anxiogène, on le voit aujourd'hui pour notre équipe et les 150 personnes qui en vivent. Je comprends ceux qui ont peur mais il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas. «Qu'il reste, qu'il s'en aille, qu'il ait déjà signé ailleurs ou pas, on s'en moque, car c'est cette histoire commune qui doit attirer un éventuel repreneur. » Emmanuel Hubert, manager d'Arkéa-B & B Hotels. Porter cette responsabilité n'est pas trop lourd pour vous, Kévin ?K. V. : Ma seule responsabilité pour le moment, c'est de mettre en valeur cette équipe parce que je suis un pur produit d'Arkéa-B & B Hôtels et de Samsic auparavant. Je suis arrivé là comme un petit coureur très insouciant, je ne connaissais pas le monde professionnel ni même le monde adulte. J'en suis là aujourd'hui grâce à toutes ces personnes qui ont fait et qui font l'équipe. Je suis vraiment le point de base de son identité bretonne, même si je suis normand. E. H. : Moi, je ne veux surtout pas que Kévin porte cette responsabilité... K. V. (le coupe) : On ne me fait ressentir aucune pression, c'est mon choix de faire ces interviews pour parler de notre situation. Je veux surtout redonner ce qu'on a pu m'apporter : mon palmarès actuel, ma façon de penser, ma manière de faire sur un vélo. E. H. : Kévin n'est pas quelqu'un qu'on téléguide. Si je veux lui dire : ''écoute, ça serait bien de dire ça c'est noir'', s'il pense que c'est blanc, il dira que c'est blanc. C'est ce que j'apprécie chez lui, sa personnalité mais aussi le champion qu'il est en train de devenir. Cela ne l'empêchera peut-être pas de vous quitter ?E. H : Mais c'est la vie. Je ne peux pas m'empêcher, à un moment donné, de l'imaginer très heureux ailleurs. Depuis quelque temps, il est déjà annoncé dans d'autres équipes la saison prochaine...E. H. : Mais s'il accepte de faire cette interview avec moi, c'est parce que la situation est saine. Nous nous respectons et, à partir de là, il ne peut y avoir aucune ambiguïté. Qu'il reste, qu'il s'en aille, qu'il ait déjà signé ailleurs ou pas, on s'en moque, car c'est cette histoire commune qui doit attirer un éventuel repreneur. Et peut-être que Kévin reviendra dans deux ans ou trois ans. Et il sera encore meilleur parce qu'il sera encore à l'apogée. K. V. : On n'est que de passage, les coureurs comme les sponsors. Notre carrière dure entre dix à quinze ans, et les sponsors restent rarement vingt ans. Il faut donc juste comprendre notre parcours, comment les coureurs se sont construits dans cette structure. Chaque équipe a une trame qui permet à ses coureurs de grandir, et mes relations humaines avec Manu font partie de mon ancrage, ici. Ça doit être notre argument pour les sponsors. Ce que je vais dire est peut-être très vulgaire mais je me moquais clairement des sponsors avant, car le plus important à vendre c'est la performance. Je n'en ai rien à faire des points UCI, j'ai juste besoin de penser aux moyens dont j'ai besoin pour progresser encore et aller ensuite voir les sponsors avec ça en mains à leur vendre. «Je suis parti de chez mes parents à 16 ans, j'ai appris sur le tas et on se construit comme ça. Chaque épisode, depuis mes débuts, est une brique dans ma construction, et la brique d'Arkéa est très imposante. » Kévin Vauquelin. Parvenez-vous à faire abstraction de tout ça sur le Tour ?K. V. : Je ne dis pas que c'est facile, chaque leader a des hauts et des bas. C'est la vie d'un sportif tout simplement. Mais le manque de sérénité de certains quant à notre avenir, dans le staff ou chez mes équipiers, me fait le plus mal au coeur. Je veux juste me dire que plus ils vont rouler pour moi, plus je ferai des résultats, et plus on aura une chance de voir un sponsor arriver. Moi aussi, il m'est arrivé de plonger cette saison comme au Grand Prix Indurain (le 5 avril) où j'ai eu une grosse baisse de moral. Quand ça ne va pas dans la tête, physiquement, ça ne suit pas non plus. Mais je me suis mis moi-même un coup de pied au cul car je devais penser de manière différente. Juste après, j'ai gagné le Circuit de la Sarthe (le 11 avril). Des gens comme Thomas Voeckler m'ont aidé à surpasser ces difficultés, lui aussi les a connues. J'ai aussi beaucoup parlé avec Arnaud (Démare) de son expérience, j'avais besoin de toutes ces informations pour mieux appréhender mon rôle de leader mais aussi ma façon de percevoir ma vie personnelle. Ça m'a permis d'en arriver là. Essayer l'évolution, essayer l'expérience, c'est l'identité de notre équipe. E. H. : Je crois à la destinée. À un moment donné dans la vie, il y a des passages plus positifs que d'autres, mais ça fait partie de la construction d'un homme. C'est un processus normal. K. V. : Mais c'est le plus important. Laisser les choses venir, chaque situation nouvelle ne sera qu'une expérience supplémentaire. Je suis parti de chez mes parents à 16 ans, j'ai appris sur le tas et on se construit comme ça. Chaque épisode, depuis mes débuts, est une brique dans ma construction, et la brique d'Arkéa est très imposante. Je veux me servir de la situation de l'équipe aujourd'hui comme si c'était une chance de la vivre, pour apprendre à gérer ce genre de problèmes. E. H. : Pour revenir à notre quête d'un nouveau partenaire, tant que la ligne n'est pas franchie, on doit foncer. Je reste très positif. La situation n'est pas super mais on a encore deux pattes, deux bras et une tête pour se battre et il y a des acteurs, nos coureurs, qu'on veut accompagner pour avoir plus de poids pour convaincre certains décideurs. On fait tous notre job, moi le mien, même si je ne vais pas forcer un patron à signer en bas de la page. «Tout ce que je peux vendre, ce sont mes performances et crier haut et fort pour qu'on connaisse encore plus notre identité0. » Kévin, sur le Tour de Suisse, vous évoquiez l'absence de cuisinier dans l'équipe. Quel message souhaitiez-vous lancer ?K. V. : Je sais que Manu et Hervé (Bombrun, le chef de presse) ont dû se chier dessus quand ils ont vu ce que j'avais dit (rires). Mais le message était à l'attention de ceux qui nous comparent aux grandes équipes contre lesquelles on court mais avec d'autres moyens que les nôtres. En Suisse, il a fallu faire des arbitrages financièrement, et on s'est privé du cuistot. Je voulais dire : regardez, il y a beaucoup de disparité entre les équipes. Mais on a vu des gars d'UAE notamment venir voir notre camion atelier, le soir à l'hôtel. Ils voulaient savoir comment on pouvait lutter avec ces moyens. C'est ce vent de fraîcheur que j'espère apporter à l'intérieur de l'équipe. Pour que ça se sente aussi auprès de nos supporters et de ceux qui s'intéresseraient à nous pour poursuivre l'aventure. À un moment donné, il faudra donner une échéance aux coureurs ?E. H. : Ça va se faire en biseau parce qu'il n'y a pas de « closing », de date limite avant une fin de Tour de France. On sait que les patrons de boîtes sont pour la plupart en vacances en août. Alors si les négociations durent encore une semaine après le Tour, ce ne sera pas dramatique. Ce qui est sûr, c'est qu'il faut vraiment avoir quelque chose de concret avant la fin du Tour pour pouvoir envisager la même photo de l'équipe d'aujourd'hui pour la saison 2026. Kévin, combien de fois avez-vous interrogé votre patron sur l'avancée des négociations ?K. V. : Je ne lui pose jamais cette question. Je lui demande seulement s'il va bien. E. H. : Il se préoccupe plus de ma santé et il a raison, parce qu'en fait, chacun son job. K. V. : Je ne vais pas présenter nos dossiers auprès d'éventuels sponsors. Ce n'est pas mon rôle. Tout ce que je peux vendre, ce sont mes performances et crier haut et fort pour qu'on connaisse encore plus notre identité. J'espère réussir à le faire sur ce Tour. » À lire aussi Vauquelin : «Un statut que j'ai envie d'assumer» Decathlon va devenir propriétaire de la structure juridique de Decathlon-AG2R La Mondiale Van der Poel, un géant de retour à sa juste place Van der Poel et le Tour, de chaudes retrouvailles

«Il a changé de statut» : Kévin Vauquelin offensif mais désormais surveillé par les plus grands
«Il a changé de statut» : Kévin Vauquelin offensif mais désormais surveillé par les plus grands

L'Équipe

time06-07-2025

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«Il a changé de statut» : Kévin Vauquelin offensif mais désormais surveillé par les plus grands

De nouveau sous les projecteurs dans un final animé de la 2e étape, le coureur d'Arkéa-B & BHôtels a compris qu'il était marqué et que les favoris ne le laisseront plus en liberté. Souvent, après une course qui n'est pas allée dans son sens, il ronchonne, souffle son dépit bruyamment, avec ses lèvres, et déverse sans filtre tout ce qu'il a dans le bide, en supposant qu'il en avait encore, dimanche, après avoir essayé d'atomiser la fin de course. Face à Emmanuel Hubert, le patron d'Arkéa-B & BHôtels, Kévin Vauquelin a d'abord râlé contre « les grandes équipes qui ne savent pas courir », contre Matteo Jorgenson qui « n'a pas collaboré alors que c'est un très bon rouleur et qu'on aurait pu aller à la gagne et ne pas le regretter. » Finalement 8e de l'étape, à la sortie de cette succession de toboggans jusqu'à Boulogne-sur-Mer, le Normand a ensuite appuyé sur l'interrupteur, retrouvé sa légèreté et sa bonhomie : « vous voulez un mot, j'imagine ? » La nuée de micros et d'enregistreurs dit sa notoriété nouvelle depuis le dernier Tour de Suisse dont il fut le leader presque jusqu'au bout, jusqu'à ce que João Almeida l'aligne dans le dernier contre-la-montre. Mais c'est sur la route qu'il a vu changer son statut, ses équipiers aussi, à commencer par Clément Venturini : « Il fait partie des grands du peloton, c'est légitime qu'ils aillent le chercher. C'est comme ça qu'on fait partie de l'élite. Avec nos moyens, on essaie de le placer le mieux possible, de le protéger. Ensuite, c'est une histoire de grand homme quand tu es devant et c'est son cas. » « Plus on attaque, plus on est regardé et c'est sûr qu'à un moment, ils se sont dit que je bougeais beaucoup trop » Kévin Vauquelin Mais il ne peut plus bouger sa boucle d'oreille sans qu'on lui saute sur le râble, son lot quotidien depuis des années, sauf que le casting a évolué et, ce dimanche, lors de ses quatre tentatives, le leader d'Arkéa-B & BHôtels a vu Mathieu Van der Poel, Oscar Onley, Matteo Jorgenson puis Tadej Pogacar le harponner sur les six kilomètres où, de son propre aveu, il en a mis « un peu partout et c'est probablement ce qui me coûte la victoire ou un meilleur résultat. C'est dommage. J'étais mal placé dans la première ascension, je suis remonté et c'est là que j'ai senti que j'étais bien. Plus on attaque, plus on est regardé et c'est sûr qu'à un moment, ils se sont dit que je bougeais beaucoup trop. Ils ont pensé qu'ils n'auraient pas la gagne. » Vainqueur à Bologne, l'an passé, de la deuxième étape, où les principaux leaders s'étaient expliqués deux minutes derrière lui, Vauquelin a perdu en liberté ce qu'il a gagné en crédit et la pancarte sur ses épaules clignote beaucoup trop. « La rançon de la gloire », estime-t-il sans s'en formaliser : « C'est normal que je sois marqué après ce que j'ai fait, on m'a beaucoup vu. » « Quelle que soit sa place au général ou dans l'étape, quand c'est Van der Poel qui bouge ses fesses, c'est que Kévin n'est pas loin d'être classé parmi les champions, qu'ils savent qui il est », constate Hubert. Deuxième de la Flèche Wallonne les deux dernières années -en avril dernier derrière Tadej Pogacar-, le coureur de 24 ans, en fin de contrat en décembre, est sur les radars des managers des plus grosses formations du peloton et, donc, de leurs leaders qui ont raccourci la laisse de ce chien fou, ce qu'il est moins en dehors de la course depuis un an. Mais sur la route, il doit encore maîtriser sa fougue sans se renier non plus, estime Laurent Pichon, son directeur sportif : « Il a changé de statut, cela fait bizarre et il doit en prendre conscience. Il fait partie de ces champions, ils ne vont plus le laisser partir comme ça. Il était très fort aujourd'hui (dimanche), il a beaucoup tenté, à mon avis, trop. Quand on est super fort comme lui, il faut en mettre qu'une mais une bonne. La forme est là, on va rectifier ça et je pense qu'il va nous entendre. On est très heureux de le voir en forme, il a les jambes pour en gagner une. » Pichon assume son exigence, « car je crois en lui. Ce ne sont plus des courses amateurs où tu vas plier les meilleurs mondiaux. Au-delà d'être fort, il faut être plus filou. » La bonne surprise du maillot blanc Sur ce plan, on lui devine un certain potentiel, à exploiter maintenant au coeur du peloton, en ne grillant pas toutes les cartouches planquées dans sa musette. C'est pourtant ainsi qu'Emmanuel Hubert l'aime, « dans l'esprit de l'équipe. Ralentir, cogiter trop de choses... Il faut laisser le naturel s'exprimer même s'il est surveillé. Cela l'énerve un peu car il a envie de gagner. » Combien de temps ses jambes de feu vont-elles le porter alors qu'après un stage en altitude avec Ewen Costiou, juste avant l'épreuve helvétique, il a vu son pic de forme arriver plus tôt que prévu ? Dans quelques jours, on arrive chez lui, à Bayeux, où ses parents Bruno et Valérie l'attendent avec la boîte de mouchoirs si ça veut bien sourire, mais dans sa quête d'une deuxième étape du Tour Vauquelin veut bien oublier sa géographie émotionnelle (« en Normandie ou pas, une étape est une étape ») et se tourner vers des forces invisibles s'il le faut (« aujourd'hui (dimanche) je me suis dit qu'il y avait peut-être un signe à voir, la deuxième étape, Boulogne-Bologne, c'est presque pareil, mais cela n'a pas marché »). À vouloir arroser à l'extincteur toute la fin d'étape de dimanche, le vainqueur de l'Étoile de Bessèges en février a tout de même gagné un truc, ce qu'il ignorait encore en arrivant devant son car. « Hein, j'ai le maillot blanc ? » demanda-t-il à son patron qu'on soupçonne de vouloir le teindre d'une autre couleur, un peu plus jaune, puisque Vauquelin furète à la quatrième place du général, à dix secondes de Mathieu Van der Poel et juste derrière Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard. Une fois l'information confirmée qu'il était bien le meilleur jeune de la Grande Boucle, il a semblé interdit devant le poids de cette tunique symbolique : « Je ne peux pas dire encore ce que je ressens, cela fait bizarre. Être porteur d'un maillot distinctif sur le Tour, c'est quand même beau. C'est cool. » Cool et peut-être utile à son équipe dont les deux sponsors ont confirmé qu'ils ne prolongeront pas l'aventure : « C'est valorisant, c'est pour cela qu'on ne peut que plaire à quelqu'un, prie Emmanuel Hubert. Je suis optimiste. Qu'il reste ou qu'il s'en aille, on a montré qu'on sait faire, qu'il a été formé chez nous. Mais je ne veux pas le mettre dans un piège, je veux qu'il ait l'esprit libre. » Pour qu'il aille encore secouer tout le peloton, jusqu'à ses huiles, et que lorsqu'il fendra la foule, comme dimanche, ce sera la sienne et pas celle des supporters néerlandais postés devant le car d'Alpecin-Deceuninck. À lire aussi Les puncheurs français ont joué les premiers rôles Evenepoel et Merlier piégés, entame ratée pour la Soudal Quick-Step Luc Dardenne : «Un cycliste, c'est un brin d'herbe très fragile» Premières décharges

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