Dernières actualités avec #Eure-et-Loir


Le Parisien
2 days ago
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« Les températures de juin ont fini de brûler les cultures » : en Beauce, des moissons très précoces et des rendements en baisse
« On a commencé entre le 20 et le 25 juin. Je n'avais jamais démarré aussi tôt. » Dans la famille de Rodolphe Bourgeot, on cultive la terre à Poisvilliers ( Eure-et-Loir ) depuis au moins 1820, et les moissons d'orge commençaient habituellement entre début et mi-juillet. « Mon père est parti en voyage de noces début juillet 1972. À son retour, vers le 25, la moisson n'avait même pas commencé ! », se souvient l'agriculteur de 45 ans. Cette année, la récolte a encore été avancée de quelques jours. La cause principale ? Une chaleur intense combinée à la sécheresse, dès le printemps. « En avril-mai, on n'a presque rien eu en termes de pluie. Les températures élevées de juin ont fini de brûler les cultures », explique-t-il. L'impact est visible à la récolte : des grains plus petits et moins lourds. « Sur les bonnes terres, on perd quelques pourcents de rendement, mais dans les sols plus caillouteux, les pertes peuvent atteindre plusieurs dizaines de pourcents », chiffre Rodolphe Bourgeot. Cette baisse des rendements se conjugue à des prix du blé trop faibles pour compenser les charges en forte hausse . « Aujourd'hui, une tonne de blé vaut entre 170 et 180 euros. Il y a dix ans, à 200 euros, je vivais correctement. Mais les engrais ont doublé, le matériel coûte cher… C'est plus dur aujourd'hui », se désole-t-il. À Beaune-la-Rolande (Loiret), Emmanuel Chemin, agriculteur de 50 ans, connaît le même phénomène sur l'exploitation de céréales et de pommes de terre qu'il a reprise il y a six ans. Lors de notre appel, c'est sa mère, ancienne agricultrice aujourd'hui retraitée, qui a répondu pour lui. « Récolter aussi tôt, c'est exceptionnel », confirme-t-elle. « On n'avait jamais connu ça. Mais cette précocité engendre une baisse de rendement et une qualité dégradée : les grains sont plus petits à cause des fortes pluies. » Dans cette partie du Loiret qui a connu de nombreuses inondations depuis un an, la situation semble plus compliquée qu'ailleurs. « L'humidité favorise les attaques de maladies comme les mycotoxines », indique Mme Chemin. Tout comme Rodolphe Bourgeot, Emmanuel Chemin doit aussi faire face à la baisse des prix. « Cela fait deux ans que ce n'est pas terrible », confirme sa mère. Au niveau national, le ministère de l'Agriculture estime que la récolte de blé tendre devrait tout de même être meilleure que celle, catastrophique, de 2024 . Selon des chiffres communiqués le 15 juillet dernier, elle devrait s'établir à 32,6 millions de tonnes, soit 27 % de plus que l'an dernier. Cette hausse est à relativiser : à ce niveau, la production serait à peine supérieure à la moyenne des années 2020-2024, « période qui compte deux années de faibles récoltes », souligne Agreste, le service de statistique du ministère.


Le Parisien
6 days ago
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Les oiseaux migrateurs « s'y sentent en sécurité » : un étang d'Eure-et-Loir lauréat de la Fondation du Patrimoine
30 ha d'étendue d'eau au cœur du Perche. L'étang de Perruchet, situé en Eure-et-Loir, entre les communes de Saint-Victor-de-Buthon et Saint-Éliph, est un repère pour la biodiversité, au cœur de la zone Natura 2000 Forêts et étangs du Perche. « C'est un endroit très prisé des oiseaux migrateurs », confirme le propriétaire des lieux, Jean Devriendt. « On pense que ça tient à la surface de l'étang. Je pense qu'ils s'y sentent en sécurité. Au milieu, ils sont un peu inatteignables. Et donc, on a beaucoup de vols migrateurs. On a des sarcelles, on a des oies, on a des canards pilet, des souchets, etc. On a beaucoup d'oiseaux extrêmement intéressants. Et là, c'est tout à fait nouveau, on a un cygne noir . » Cette zone humide artificielle créée avant 1750 pour la pisciculture monastique, puis asséchée sous le Premier empire pour la culture du houblon, a été remise en eau en 1820. Soumis à une dynamique d'envasement et de colonisation par les ligneux, l'étang voit aujourd'hui sa capacité d'accueil pour la biodiversité menacée. Sa digue principale est aussi particulièrement touchée par l'érosion. « C'est d'autant plus fragile qu'il n'y a pas de source. Ce sont uniquement des eaux de ruissellement. Notre problème actuel, c'est que nous avons des fuites importantes sur les vannages et sur les digues. Le niveau d'eau baisse. On a des étés, vous l'aurez remarqué, de plus en plus secs. Ça devient compliqué. C'est vraiment très sensible . Là, on est dans une situation un peu délicate », assure le propriétaire. L'étang percheron est l'un des 29 lauréats en 2025 du label Patrimoine naturel & Biodiversité créé en 2009. C'est l'unique lauréat en Centre-Val de Loire, explique Pascale Lelu, déléguée patrimoine naturel et biodiversité de la délégation Centre-Val de Loire à la Fondation du patrimoine. « Le projet de restauration de l'étang de Perruchet s'inscrit dans le programme étangs porté par le Parc naturel régional du Perche. Huit ont fait l'objet d'une restauration. L'étang eurélien est un enjeu écologique important pour les oiseaux du site Natura 2000 Forêts et étangs du Perche, mais aussi pour la biodiversité des milieux aquatiques », affirme la spécialiste. Ainsi, 50 000 euros seront apportés par la Fondation du Patrimoine, et 30 000 euros par le propriétaire, pour financer les travaux qui seront lancés à l'automne 2025. Ils devront permettre de revitaliser les habitats aquatiques et humides. Un chantier qui va durer, selon Jean Devriendt : « On s'engage sur 18 mois. Pour refaire l'étanchéité de l'étang, on est obligé de la vider, et il faut trois mois pour vider l'eau. Ensuite, on est obligés d'attendre le printemps et l'été pour que ça sèche, afin que les engins puissent descendre dans l'étang. » En quinze ans d'existence du label Patrimoine naturel & Biodiversité , plus de 370 projets très variés ont profité des fonds de la Fondation du patrimoine. Parmi les autres projets soutenus en 2025 figurent notamment la restauration de 100 mares dans le département de l'Allier pour préserver l'habitat d'une espèce de tortue menacée, la préservation des berges du Lez, site naturel très fréquenté dans le parc de Lunaret, en Occitanie (Hérault) ou la création d'un lieu pédagogique dans une ancienne école forestière dans La forêt de La Coubre, à La Tremblade (Charente-Maritime).


Le Parisien
15-07-2025
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Stages, bourses, prêts à taux zéro… Comment l'Eure-et-Loir chouchoute ses futurs médecins
Le département d'Eure-et-Loir déploie sa politique de santé, une compétence qui ne lui est pourtant pas dévolue. Mais, comme ailleurs en France, la population attend des améliorations tangibles. Selon une étude sur la fracture sanitaire en France publiée en décembre 2023 par l'UFC-Que Choisir, 33 000 Euréliens, soit 7,6 % de la population, vivaient dans ce qu'il est convenu d'appeler un désert médical , et plus de 50 % des habitants reconnaissaient rencontrer des difficultés à accéder aux soins. Le conseil départemental, réuni le 23 juin en session plénière, a donc renforcé son « Pacte Eure-et-Loir Santé », entré en vigueur le 4 novembre 2024 pour favoriser l'accès aux soins de tous ses habitants. Parmi les mesures complémentaires qui ont ainsi été adoptées se trouve la création d'une allocation de frais de stage destinée aux étudiants de 2e et de 3e cycles d'études de médecine. Les étudiants en médecine générale et en odontologie pourront en particulier obtenir une bourse de 10 000 euros, en échange d'un engagement à exercer en Eure-et-Loir pendant au moins cinq ans après l'obtention de leur diplôme. Pour attirer de nouveaux professionnels de santé déjà formés, un dispositif d'accompagnement et de financement va aussi être mis en place progressivement, dès cet été. Ils pourront notamment accéder à un prêt à taux zéro (jusqu'à 50 000 euros) pour financer leur installation. Depuis la signature du « Pacte Eure-et-Loir Santé », auquel se sont associés l'Agence régionale de la Santé, la région Centre-Val de Loire, la Caisse primaire d'assurance maladie et d'autres acteurs, le département revendique l'installation de 13 professionnels de santé dans l'ensemble du territoire. Sans médecin traitant, Geneviève Lacour, une habitante du sud du département, doute de l'efficacité de ces mesures : « J'ai l'impression que tout ce qui a été annoncé apportera des résultats à moyen ou à long terme. Pour l'instant, je suis en bonne santé, mais qu'en sera-t-il le jour où je déclinerai ? Or, à mon âge, ça peut arriver très vite. C'est très inconfortable pour moi et mon mari, et nos enfants sont inquiets », témoigne cette septuagénaire. Comme elle, 22,5 % des Euréliens déclarent aujourd'hui encore ne pas être suivis par un médecin traitant.


Le Parisien
11-07-2025
- Politics
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« Tout le monde est abasourdi » : à Anet, le dernier au revoir à Olivier Marleix
« L'émotion est immense. » Face au parvis de l'église d'Anet (Eure-et-Loir), où sont rassemblés des centaines d'habitants encore sous le choc du décès d'Olivier Marleix , François Bayrou rend hommage ce vendredi 11 juillet au député envers qui « la reconnaissance était unanime ». Sous un soleil de plomb, le Premier ministre est venu accompagné d'une poignée de ministres ― parmi lesquels Bruno Retailleau et Gérald Darmanin . De nombreuses personnalités ont fait le déplacement, trois jours après qu'Olivier Marleix a été retrouvé mort chez lui, de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet au président des députés Droite républicaine Laurent Wauquiez . Une autopsie a confirmé qu'il s'est donné la mort.