Dernières actualités avec #FestivaldAvignon


Le Parisien
5 days ago
- Entertainment
- Le Parisien
« Le Procès Pelicot » à Avignon : Ascaride, Torreton, Renucci, Barrault et 50 comédiens jusqu'au bout de la nuit
Le programme du festival annonçait trois heures de spectacle. Le tract distribué au public à l'entrée, ce vendredi soir à 22 heures au Cloître des Carmes d'Avignon, monte à trois heures et demie. Ce sera quatre heures au final. C'est beaucoup et rien du tout : au Festival de Vienne, en Autriche, coproducteur du « Procès Pelicot » avec le Festival d'Avignon , les acteurs sont restés sur scène pendant sept heures. Dans ce voyage jusqu'au bout de la nuit, en apnée, pour nous comme pour eux, les cinquante comédiens ne quittent jamais la scène. Pas de coulisses, comme une opération à cœur et ciel ouverts. Un face-à-face avec le public, les yeux dans les yeux. Eux assis sur des bancs de bois léger, exactement comme au tribunal d'Avignon où s'est déroulé pendant quatre mois ce procès symbole des violences sexuelles faites à une femme pendant une décennie, chez elle, dans sa chambre, et qui a eu un retentissement mondial de septembre à décembre 2024.


Le Parisien
6 days ago
- Entertainment
- Le Parisien
Éric Ruf quitte la Comédie-Française après trente-deux ans : « Cinq Molières, c'est comme le 5-0 du PSG »
Regard bleu perçant, barbe de quelques jours, cheveux en bataille, mains puissantes comme des battoirs. L'impression de croiser un loup de mer. De fait, Éric Ruf tient bon la barre du navire amiral du théâtre français depuis onze ans. Monté à bord comme moussaillon il y a trente-deux ans, il en est devenu le capitaine, décidant du cap, essuyant des tempêtes, budgétaires comme sanitaires, maintenant à flot son paquebot… Dans quelques jours, il passera la main, débarquera pour de bon et restera à quai, achevant un tiers de siècle de présence et onze ans de mandat — le maximum autorisé — sur un bilan positif. Il a réussi à dépoussiérer l'institution, à la replacer en pleine lumière. Au moment de candidater, se souvient-il, Éric Ruf ne trouvait pas « normal que la Comédie-Française n'ait pas joué depuis plus de vingt ans au Festival d'Avignon ». Cette année, la troupe y joue. Dans le In, c'est désormais une habitude, mais aussi dans le Off.


Le Figaro
07-07-2025
- Entertainment
- Le Figaro
Notre critique de BREL: Anna Teresa de Keersmaeker mise à nu
Réservé aux abonnés FESTIVAL D'AVIGNON - À 65 ans, la chorégraphe belge remonte sur scène et mesure le temps passé aux chansons de son compatriote. Anne Teresa de Keersmaeker confiait un jour monter parfois sur les tables des cafés à Bruxelles pour danser. On se disait alors qu'on aurait aimé découvrir la chorégraphe dans ce laisser-aller. On y est et sa performance a divisé le public de la carrière Boulbon au Festival d'Avignon. Les uns ont écarquillé les yeux, stupéfaits de voir la chorégraphe la plus exigeante de ces trente dernières années s'élancer sur les tubes de Brel. « Elle ne peut plus et s'offre un show ! », a-t-on pu entendre. Les autres auront cherché la clé. À découvrir TV ce soir : retrouver notre sélection du jour Affûtée dans sa gestuelle, savante dans son rapport à la musique, exigeante envers ses danseurs, Anne Teresa sait calculer son risque. Si cette femme savante créée BREL, si elle remonte sur scène à 65 ans, en duo avec Solal Mariotte qui n'en a pas 25, c'est pour montrer d'elle quelque chose de nouveau : sa vulnérabilité. Qui est un peu la nôtre pour peu qu'on accepte de laisser resurgir la manière dont, depuis l'enfance, certains tubes nous permettent…


Le Figaro
05-07-2025
- Entertainment
- Le Figaro
Marlene Monteiro Freitas, chorégraphe : «La France m'a donné la force de croire que je pouvais faire de la danse mon métier»
INTERVIEW - La danseuse et chorégraphe ouvre le Festival d'Avignon dans la Cour d'honneur du Palais des papes. De son enfance au Cap-Vert, elle a gardé le goût des couleurs, de la fête et du carnaval, une folle énergie et une certaine violence nourrie par les figures grotesques qu'elle revisitait dans Guintche, solo expressionniste et grinçant, ou Canine jaunâtre 3, création exubérante, jubilatoire et magnétique qui détruisait les frontières entre l'homme, l'animal et la machine. Les spectacles drolatiques et horrifiques de Marlene Monteiro Freitas entremêlent théâtre, danse, musique et installations. À l'invitation de Tiago Rodrigues, directeur du Festival d'Avignon, la danseuse, chorégraphe et performeuse ouvrira la 79e édition dans la Cour d'honneur du Palais des papes avec NÔT, spectacle librement et merveilleusement inspiré des Mille et Une Nuits. Madame Figaro. – Quelle a été votre réaction quand on vous a proposé de créer un spectacle dans la Cour d'honneur du Palais des papes ? Marlene Monteiro Freitas. – J'ai eu un peu peur, un instant d'hésitation, puis je me suis rendu compte que c'était une chance, une opportunité et un véritable défi. Or, c'est dans ma nature d'affronter de nouvelles difficultés pour chacune de mes créations. Quand j'ai découvert la Cour d'honneur, il y avait beaucoup de vent, c'était très étrange, les voix étaient à la fois très proches et parfois très éloignées. Travailler en extérieur demande une réelle adaptation. Publicité Comment est né NÔT, autour des Mille et Une nuits ? Quand Tiago Rodrigues, le directeur du festival, m'a dit que la langue arabe était mise à l'honneur cette année, j'ai pensé aux célèbres contes, et l'idée du spectacle a germé. Je me suis replongée dans leur lecture et j'ai été marquée par la diversité des influences : persane, arabe, indienne… C'est aussi l'idée de la nuit qui me plaisait, bien au-delà du livre. J'ai appelé mon spectacle NÔT, qui signifie «nuit» en créole cap-verdien, car il propose une plongée dans cet espace-temps qui brouille nos repères, un moment où réalité et fiction s'entremêlent. La scénographie va flirter entre le flou et le trouble, comme des lieux frontières où les vies sont en suspens. Et que reste-t-il des Mille et Une nuits ? Je suis partie du conte initial, de l'histoire de Sheherazade qui, pour ne pas être tuée par son mari le sultan, invente chaque nuit une histoire sans fin pour pouvoir lui raconter la suite le lendemain. Pour échapper à la mort, elle doit sans cesse créer. Il y a de petits contes dans de grands contes. Cette idée d'échelles différentes est très excitante et résonne avec le contexte : dans l'enceinte de cette Cour d'honneur, nous nous sentons si petits. C'est, à tous points de vue, une confrontation entre le minuscule et le gigantesque. Pour en revenir au texte, je ne veux pas le représenter intégralement. Il y aura aussi des mots et des chansons inventés. L'idée est de faire surgir des situations nouvelles, d'autres figures fantastiques. De la danse, aussi… Bien sûr, il y a des parties dansées et différents types de musique qui vont faire vibrer cet espace et le métamorphoser en vallée enchantée, en endroit chargé de souvenirs, en lieu de mémoire. Le grand défi, c'est la largeur de la scène. Il faut essayer d'habiter l'immensité, tout en restant très proche du public pour créer de l'intimité. Il faut essayer d'habiter l'immensité de la Cour d'honneur, tout en restant très proche du public pour créer de l'intimité Marlene Monteiro Freitas La nuit est-elle votre refuge ? Oui, car elle est le moment des rêves. Petite, vous racontait-on des histoires pour vous endormir ? Comme à beaucoup d'enfants. Mais j'aimais surtout ce qui se passait dans la rue, avec mes amies, les voisins. L'un d'eux avait un don de conteur. Parfois, dans l'île, il y avait des coupures d'électricité, nous étions plongés dans le noir. C'était mon moment préféré pour l'écouter. Publicité Petite, vouliez-vous déjà danser ? Quand j'étais toute petite, il y avait un poster de danse dans ma chambre. Ma sœur, qui était plus grande, dansait, moi je pratiquais la gymnastique rythmique. C'était alors ma façon d'exprimer mes désirs de physicalité, mes envies de mouvement, mais j'aimais aussi beaucoup la nature, la mer, jouer dans la rue. Ma première envie de danse est venue plus tard, en écoutant La Isla bonita, de Madonna. Avec ma meilleure amie, nous avons répété une petite chorégraphie sur la terrasse avant d'aller danser dans la rue. C'était pour s'amuser, mais nous avons été applaudies, peut-être pour notre audace. Cela nous a donné envie de continuer sur d'autres musiques, le zouk, le hip-hop… On dansait partout où on était invitées. Créer un spectacle aide à comprendre le monde et tisse un dialogue avec le public. On apprend beaucoup de l'autre Marlene Monteiro Freitas Et c'est devenu une profession ? Jamais au Cap-Vert. C'est devenu plus professionnel quand je suis allée étudier la danse au Portugal et à l'école P.A.R.T.S., à Bruxelles. En parallèle de mes études, j'ai commencé à monter des spectacles. C'était une façon de partager mes pensées, mon univers, avec le public. Créer un spectacle aide à comprendre le monde et tisse un dialogue avec le public, qui permet d'exprimer nos affects, nos désirs, nos peurs. On apprend beaucoup de l'autre. Cet échange permet de muscler l'imaginaire et de continuer. Un spectacle peut-il même nous aider à vivre ? Je pense, mais je ne fais pas de spectacles à messages. Je propose des pistes, et j'aimerais que chacun puisse y piocher ce qui le touche personnellement. J'ai d'ailleurs moi aussi besoin de musiques, d'images, de lectures, de danses pour me nourrir. Vous voyagez beaucoup. Qu'est-ce qui vous plaît en France ? La relation avec le public. La France est l'endroit où j'ai le plus travaillé après mes études. Ce pays m'a donné la force de croire que je pouvais faire de la danse mon métier. Et puis, il y a tellement de paysages différents dans ce pays, et Paris, cette ville dont l'énergie est folle. En arrivant ici, j'avais l'impression qu'il fallait marcher plus vite, avancer plus vite. Et depuis, j'avance. «NÔT», du 5 au 11 juillet, au Festival d'Avignon.


Le Parisien
04-07-2025
- Entertainment
- Le Parisien
Festival d'Avignon : la CGT spectacle appelle à refuser de jouer si Rachida Dati s'y rend
Rachida Dati persona non grata au Festival d'Avignon . La CGT spectacle a appelé jeudi les artistes, techniciens et personnels administratifs ou d'accueil du plus grand festival de théâtre en France « à refuser de jouer » si la ministre de la Culture « ou un autre membre du gouvernement Bayrou s'affichait ». « Un préavis de grève préventif a d'ores et déjà été déposé pour la période du Festival », du 7 au 26 juillet, a précisé le premier syndicat du secteur culturel dans un communiqué . La CGT spectacle est entrée en guerre ouverte avec la ministre fin juin en appelant à sa « démission », pour une multitude de griefs, dont principalement « des coupes budgétaires » aux « effets catastrophiques » pour le spectacle vivant. Face à l'appel à la démission, l'entourage de Rachida Dati, interrogé par l'AFP, avait dénoncé fin juin « un tract politique » et des inexactitudes. La ministre soutenait sur France Inter début mai qu'il n'y avait « pas eu de coupes budgétaires au ministère de la Culture ». Les soucis se sont accumulés pour elle depuis. La chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris a rejeté, fin juin, son recours contre le parquet national financier (PNF), qui réclame qu'elle soit jugée pour corruption avec l'ex-patron de Renault Carlos Ghosn. La décision de la renvoyer devant un tribunal correctionnel reviendra à des juges d'instruction. Par ailleurs, Rachida Dati défend une réforme de création d'une holding unique pour l'audiovisuel public qui suscite une forte opposition des salariés. Celle-ci a été rejetée mardi par l'Assemblée nationale , la gauche et le Rassemblement national votant contre en même temps une motion empêchant son examen. Cette réforme « n'est pas rejetée, elle continue », a affirmé jeudi à l'AFP la ministre lors d'un déplacement à Suresnes (Hauts-de-Seine), peu après que la proposition de loi eut été approuvée en commission au Sénat.