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L'appel unanime à un sursaut européen
L'appel unanime à un sursaut européen

La Presse

time16 hours ago

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L'appel unanime à un sursaut européen

(Aix-en-Provence) Un appel à un sursaut européen : aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence dans le sud de la France, chefs d'entreprises et responsables politiques défendent une Union européenne émancipée et forte face aux États-Unis et à la Chine, mais déplorent des efforts insuffisants pour la sortir de son « déclassement ». Martine PAUWELS Agence France-Presse « Trump, c'est évidemment quelque chose de très adverse pour l'économie mondiale, américaine, européenne, mais c'est le réveil pour nous », a assuré vendredi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. « Il faut transposer ce que nous avons réussi en termes de la souveraineté monétaire, il y a 25 ans, avec l'euro, vers la souveraineté économique et la souveraineté financière », a-t-il insisté. Pour appuyer son propos, il a coiffé une casquette verte portant le message « Make Europe Great Again », clin d'œil au couvre-chef rouge souvent arboré par Donald Trump et libellé de son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »). Politique industrielle fragmentée, coûts élevés de l'énergie, lourdeurs bureaucratiques, retard dans les technologies numériques… le Vieux Continent décroche face aux États-Unis et à la Chine en matière de croissance, de compétitivité et d'innovation. Il est aujourd'hui confronté au défi supplémentaire d'assurer sa propre sécurité en raison du repli isolationniste de Washington. « Les problèmes que vit l'Europe, ce n'est pas à cause de Trump », estime Ilham Kadri, directrice générale de l'industriel belge Syensqo, pointant des difficultés structurelles. « Casse » industrielle Dans un rapport, l'ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi estime nécessaire d'investir 800 milliards d'euros annuels – publics et privés – dans l'innovation numérique, la transition verte et les industries de défense. Mais la santé économique déjà fragile de l'UE a pris un nouveau coup au printemps, quand l'impact des hausses de taxes douanières américaines a conduit à réviser en baisse les prévisions de croissance pour 2025 (0,9 %) et 2026 (1,4 %) en zone euro. « Le déclassement, il est là », constate Jacques Aschenbroich, le président du groupe de télécommunications français Orange. Des initiatives perçues comme positives ont été présentées par la Commission européenne dans le cadre de son plan de bataille pour la compétitivité des pays de l'UE : baisse du coût de l'énergie, allègement du fardeau administratif des entreprises, soutien à la décarbonation de l'industrie. Mais le besoin est pressant de concrétiser ces efforts, estiment de nombreux intervenants à Aix-en-Provence. Concernant « les rapports Draghi et Letta (sur le marché unique), il ne suffit pas de faire une génuflexion, il faut les mettre en œuvre. Cela fait maintenant un an qu'ils ont été rendus et il ne se passe pas grand-chose », alerte l'économiste français Jean Pisani-Ferry. Garder l'épargne européenne À titre d'exemple, Jacques-Philippe Gunther, associé au cabinet d'avocats Latham & Watkins, dénonce le contrôle complexe des fusions d'entreprises par Bruxelles, qui débouchent souvent sur des cessions d'actifs pouvant engendrer « une casse » industrielle. « Ironie de l'histoire, les actifs sont souvent achetés par des Américains ou des Chinois. » L'OCDE estime, dans une étude, « indispensable de réduire la charge de la réglementation et de lever les obstacles sur le marché intérieur ». Le ministre français de l'Industrie et de l'Énergie Marc Ferracci appelle lui à mettre en place une préférence européenne dans les aides et marchés publics. Autre levier de croissance identifié, l'union de l'épargne et de l'investissement qui peine à se mettre en place mais permettrait de mobiliser en faveur des entreprises européennes l'épargne privée, une manne de plus de 35 000 milliards d'euros. « L'Europe n'arrivera pas à se moderniser si elle ne garde pas son épargne et si elle n'arrête pas d'en envoyer 400 milliards d'euros par an aux États-Unis », argumente l'économiste Patrick Artus. D'autant que les bouleversements géopolitiques fragilisent davantage les finances de pays européens qui, face à la guerre en Ukraine et la volonté d'aboutir rapidement à un accord commercial avec Washington, se sont engagés fin juin, au sein de l'OTAN, à investir 5 % de leur richesse nationale en faveur de la défense et de la sécurité en 2035. « Les journalistes, taquins, ont vu dans le sommet de l'OTAN essentiellement la parade du président Trump. Moi, ce que j'ai vu, ce sont des pays européens qui, enfin, ont pris la mesure des menaces qui se sont constituées autour d'(eux) et qui ont décidé de prendre en main leur sécurité », soutient le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot.

«Make Europe Great Again»: à Aix-en-Provence, l'appel unanime à un sursaut européen contre le «déclassement»
«Make Europe Great Again»: à Aix-en-Provence, l'appel unanime à un sursaut européen contre le «déclassement»

Le Figaro

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«Make Europe Great Again»: à Aix-en-Provence, l'appel unanime à un sursaut européen contre le «déclassement»

«Le déclassement, il est là», constatent cependant certains patrons d'industrie, alors que le Vieux Continent décroche en matière de croissance, de compétitivité et d'innovation. Un appel à un sursaut européen: aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, chefs d'entreprise et responsables politiques défendent une Union européenne émancipée et forte face aux États-Unis et à la Chine, mais déplorent des efforts insuffisants pour la sortir de son «déclassement». «Trump, c'est évidemment quelque chose de très adverse pour l'économie mondiale, américaine, européenne, mais c'est le réveil pour nous», a assuré vendredi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. «Il faut transposer ce que nous avons réussi en termes de la souveraineté monétaire, il y a 25 ans, avec l'euro, vers la souveraineté économique et la souveraineté financière», a-t-il insisté. Pour appuyer son propos, il a coiffé une casquette verte portant le message «Make Europe Great Again», clin d'œil au couvre-chef rouge souvent arboré par Donald Trump et libellé de son slogan «Make America Great Again» («Rendre sa grandeur à l'Amérique»). Publicité Politique industrielle fragmentée, coûts élevés de l'énergie, lourdeurs bureaucratiques, retard dans les technologies numériques... le Vieux Continent décroche face aux États-Unis et à la Chine en matière de croissance, de compétitivité et d'innovation. Il est aujourd'hui confronté au défi supplémentaire d'assurer sa propre sécurité en raison du repli isolationniste de Washington. «Les problèmes que vit l'Europe, ce n'est pas à cause de Trump», estime Ilham Kadri, directrice générale de l'industriel belge Syensqo pointant des difficultés structurelles. «Casse» industrielle Dans un rapport, l'ancien président de la Banque centrale européenne Mario Draghi estime nécessaire d'investir 800 milliards d'euros annuels - publics et privés - dans l'innovation numérique, la transition verte et les industries de défense. Mais la santé économique déjà fragile de l'UE a pris un nouveau coup au printemps, quand l'impact des hausses de taxes douanières américaines a conduit à réviser en baisse les prévisions de croissance pour 2025 (0,9%) et 2026 (1,4%) en zone euro. «Le déclassement, il est là», constate Jacques Aschenbroich, le président du groupe de télécommunications Orange. Des initiatives perçues comme positives ont été présentées par la Commission européenne dans le cadre de son plan de bataille pour la compétitivité des pays de l'UE: baisse du coût de l'énergie, allègement du fardeau administratif des entreprises, soutien à la décarbonation de l'industrie. Mais le besoin est pressant de concrétiser ces efforts, estiment de nombreux intervenants à Aix-en-Provence. Concernant «les rapports Draghi et Letta (sur le marché unique), il ne suffit pas de faire une génuflexion, il faut les mettre en œuvre. Cela fait maintenant un an qu'ils ont été rendus et il ne se passe pas grand-chose», alerte l'économiste français Jean Pisani-Ferry. À titre d'exemple, Jacques-Philippe Gunther, associé au cabinet d'avocats Latham & Watkins, dénonce le contrôle complexe des fusions d'entreprises par Bruxelles, qui débouchent souvent sur des cessions d'actifs pouvant engendrer «une casse» industrielle. «Ironie de l'histoire, les actifs sont souvent achetés par des Américains ou des Chinois». L'OCDE estime, dans une étude, «indispensable de réduire la charge de la réglementation et de lever les obstacles sur le marché intérieur». Le ministre français de l'Industrie et de l'Énergie Marc Ferracci appelle, lui, à mettre en place une préférence européenne dans les aides et marchés publics. Garder l'épargne européenne Autre levier de croissance identifié, l'union de l'épargne et de l'investissement, peine à se mettre en place. Or elle permettrait de mobiliser en faveur des entreprises européennes l'épargne privée, une manne de plus de 35.000 milliards d'euros. «L'Europe n'arrivera pas à se moderniser si elle ne garde pas son épargne et si elle n'arrête pas d'en envoyer 400 milliards d'euros par an aux États-Unis», argumente l'économiste Patrick Artus. Publicité D'autant que les bouleversements géopolitiques fragilisent davantage les finances de pays européens qui, face à la guerre en Ukraine et la volonté d'aboutir rapidement à un accord commercial avec Washington, se sont engagés fin juin, au sein de l'Otan, à investir 5% de leur richesse nationale en faveur de la défense et de la sécurité en 2035. «Les journalistes, taquins, ont vu dans le sommet de l'Otan essentiellement la parade du président Trump. Moi, ce que j'ai vu, ce sont des pays européens qui, enfin, ont pris la mesure des menaces qui se sont constituées autour d'(eux) et qui ont décidé de prendre en main leur sécurité», soutient le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot.

Le gouverneur de la banque de France dégaine une casquette «Make Europe Great Again» lors des rencontres d'Aix
Le gouverneur de la banque de France dégaine une casquette «Make Europe Great Again» lors des rencontres d'Aix

Le Figaro

time17 hours ago

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Le gouverneur de la banque de France dégaine une casquette «Make Europe Great Again» lors des rencontres d'Aix

À l'occasion d'un débat consacré à la souveraineté européenne à Aix-en-Provence, François Villeroy de Galhau a adressé un clin d'œil à la casquette rouge «Make America Great Again» de Donald Trump. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a enfilé une casquette verte portant le message «Make Europe Great Again», détournement du slogan de Donald Trump, vendredi lors d'un débat consacré à la souveraineté européenne à Aix-en-Provence. «Il s'agit de mettre l'Europe en tête, et je vais même dire l'Europe sur la tête. Alors je vais prendre une tenue peu gouvernatoriale, je vous préviens par avance», a-t-il dit. Il a ensuite coiffé la casquette, un clin d'œil au couvre-chef rouge souvent arboré par le président américain Donald Trump et libellé de son slogan «Make America Great Again» («Rendre sa grandeur à l'Amérique»). «J'ai promis de la porter, je ne promets pas de la garder parce qu'il fait un peu chaud, mais vous allez voir le message», a-t-il ajouté à propos de la casquette prêtée par un «ami», sous les applaudissements, lors des Rencontres économiques organisées jusqu'à samedi. Publicité Politique industrielle fragmentée, coûts élevés de l'énergie, lourdeurs bureaucratiques, retard dans les technologies numériques... L'Union européenne subit un décrochage par rapport aux Etats-Unis, dont la décision d'augmenter les droits de douane affecte également ses perspectives économiques. «Trump, c'est évidemment quelque chose de très adverse pour l'économie mondiale, américaine, européenne, mais c'est le réveil pour nous», a assuré le gouverneur de la Banque de France. «Renforcer notre marché financier interne» «La chance, avec ce qui se passe avec la nouvelle administration américaine, il y a une attente d'Europe monétaire et une possibilité d'un rôle international de l'euro accru», a-t-il poursuivi. «Cela sera une diversification progressive, cela peut se faire par plus de dette européenne, notamment pour financer la défense, ça peut peut-être se faire par mutualisation des dettes nationales existantes. Aucune solution n'est évidente», selon lui. «Il faut transposer ce que nous avons réussi en termes de souveraineté monétaire, il y a 25 ans, avec l'euro, vers la souveraineté économique et la souveraineté financière», a insisté le banquier central. Il a également défendu une intégration accrue du marché des capitaux. «Tout ce qu'on pourra faire pour renforcer notre marché financier interne, cette Union de l'épargne et de l'investissement, contribuera aussi à l'attraction externe, parce que plus on aura une Europe financière intégrée, plus des capitaux extérieurs y viendront», a-t-il ajouté.

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